Saneh Sangsuk

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Saneh Sangsuk
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Saneh Sangsuk (thaï: เสน่ห์ สังข์สุข), connu sous son nom de plume Dan-arun Saengthong (แดนอรัญ แสงทอง), est un écrivain thaïlandais connu notamment pour son roman L'ombre blanche (เงาสีขาว en thaï), dont le style lyrique lui a permis d'être reconnu internationalement.

Biographie[modifier | modifier le code]

Saneh Sangsuk est né en 1957 au sud-est de Bangkok, dans la province de Phetburi, amphoe Phetchaburi. C'est un fils de paysan: son père est un chef de village ayant commis des crimes et sa mère a des aventures extra-conjugales[1].

En 1973, à l'âge de 16 ans, il est placé dans un camp militaire, et dès cette époque il éprouve un vif attrait pour l'écriture.

En 1977, il entre à la Faculté des Humanités de l'Université Srinakharinwirot (campus de Prasarnmit) et étudie la littérature anglaise. Il découvre les ouvrages de James Joyce et Henry Miller dont l'influence sera décisive sur son œuvre, ainsi que Mishima et Gustave Flaubert ; il traduit des œuvres d'Ernest Hemingway ; et il commence à écrire sa trilogie autobiographique.

En 1981, il obtient son diplôme, mais il ne peut donner libre cours à sa soif de création artistique par manque de moyens, et enchaîne donc des emplois disparates. 

En 1988, sans éditeur et rejeté par l'establishment, il crée sa propre maison d'édition, Arunothai. Il écrit de la poésie et traduit quelques œuvres d’auteurs anglophones, dont Ernest Hemingway.

En 1994, il publie son roman เงาสีขาว (Ngao Si Khao; L'ombre blanche) qu'il présente comme le deuxième tome de sa trilogie autobiographique.A sa sortie, le livre est jugé scandaleux: rejeté, il ne rencontre qu'un très faible succès. Saneh est donc contraint de fermer sa maison d'édition en 1994. L'ouvrage ne rencontre en effet qu'un succès tardif: ce roman d'adolescence perdue frappée par l'exode rural et la précarité, confrontée à la cruauté et à la solitude qu'offre Bangkok en guise de rêve de modernité et de confort, fait désormais partie des programmes officiels de littérature pour les lycées de Thaïlande.

En 2000 et 2001, Marcel Barang traduit en français le roman L'ombre blanche et la nouvelle Venin (alors inédite en Asie) puis réussit à les faire publier par l'éditeur Le Seuil: ces deux livres rencontrent immédiatement du succès en France. Saneh Sangsuk sort de l'anonymat, est reconnu internationalement et les maisons d'éditions thaïes commencent progressivement à s'intéresser à lui.

Ses ouvrages rencontrent un succès qui lui permettent des traductions dans d'autres langues: en anglais sous les titres de Venom (2000) et The White Shadow (2009), mais également en catalan sous le titre Veri (2001); en espagnol sous le titre La sombra blanca (2003); en allemand sous le titres Der Traum des Puppenspieler (2003). Son livre Une histoire vieille comme la pluie (2004) est traduit en italien sous le titre Una storia vecchia come la pioggia (2006).

Distinctions[modifier | modifier le code]

Œuvres en thaï[modifier | modifier le code]

Romans et nouvelles[modifier | modifier le code]

  • Phu Thuk Kratham (litt. Les victimes, 1984)
  • Asoraphit (อสรพิษ ; Venin ; 2000)
  • Chao Karaket (เจ้าการะเกด / Une histoire vieille comme la pluie)
  • Diao Dai Tai Fa Khlang (เดียวดายใต้ฟ้าคลั่ง / Seule sous un ciel dément)

Recueils de poèmes[modifier | modifier le code]

  • Yam Phlat (litt. Séparations, 1991)
  • Takok Pi at (litt. L'engueulade du fantôme démoniaque, 1991)

Traduction en thaï de quelques textes de la littérature occidentale[modifier | modifier le code]

Certaines de ses traductions ont rencontré un vif succès et sont considérés comme des travaux de référence en Thaïlande:

Si ses autres traductions n'ont pas rencontré le même succès, il reste intéressant de mentionner ses travaux sur les oeuvres de Rabindranath Tagore, Oscar Wilde et David Ogilvy.

Œuvres traduites en français[modifier | modifier le code]

  • L'ombre blanche: Portrait de l’artiste en jeune vaurien (เงาสีขาว / Ngao Si Khao), roman traduit par Marcel Barang, 2000, Paris, Le Seuil, 449 pages[7].
  • Venin (อสรพิษ / Asoraphit), longue nouvelle traduite par Marcel Barang, 2001, Paris, Le Seuil, 75 pages[8].
  • Une histoire vieille comme la pluie (เจ้าการะเกด / Chao Karaket), roman traduit par Marcel Barang, 2004, Paris, Le Seuil, 228 pages[9].
  • Seule sous un ciel dément (เดียวดายใต้ฟ้าคลั่ง / Diao Dai Tai Fa Khlang), roman traduit par Marcel Barang, 2014, Paris, Le Seuil, 160 pages[10].
  • Un poème doit être, non dire (อะ โพเอ็ม ชูล์ด น็อท มีน บัท บี / A Pho-em Chut Not Min Bat Bi), nouvelle traduite par Marcel Barang, 2017, Jentayu, Hors-Série n°2 Thaïlande, pages 227-234 (Note : Le titre thaï est la transcription en thaï du vers « A Poem should not mean but be » d’Archibald MacLeish : “Ars Poetica”, Collected Poems 1917-1982, Houghton Mifflin Harcourt, 1952).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Frédéric Maurel, « Le rejet des mythes canoniques bouddhiques dans L’ombre blanche de Saneh Sangsuk : vers un non-bouddhisme », Mousson, no 4,‎ , p. 63-74 (DOI https://doi.org/10.4000/moussons.3449, lire en ligne, consulté le )
  2. (fr + th) Sirikul Lithicharoenporn et Claude Berrouet, ASSIMIL, Le thaï (Méthode de langue ASSIMIL avec 2 CD audio ( (ISBN 9782700518405)) ou une clé USB (9782700518399)), ASSIMIL, , 681 p. (ISBN 9782700518405), Leçon quatre-vingt-seize, Le roman thaï pages 472 à 474 et leçon quatre-vingt-dix-sept, Le combat pages 475 à 480
  3. (en) Kong Rithdee, « A life in Letters », sur bangkokpost.com, Bangkok Post,
  4. (en) Kong Rithdee, « Out of the Shadow », sur bangkokpost.com, Bangkok Post,
  5. « Saneh Sangsuk », sur editions-jentayu.fr, Jentayu Hors-série n°2 Thaïlande,
  6. (en) Chayanit Itthipongmaetee, « ‘Miss Honey Eyes,’ Golden Age Screen Icon, Named National Artist », sur khaosodenglish.com, Khaosod,
  7. Cécile MOSCOVITZ, « L'opéra de Sangsuk : La quête d'absolu au lyrisme mortifère d'un Thaïlandais, première cible de son sadisme. », sur liberation.fr, Libération,
  8. Jean-Luc Douin, « Le vaurien thaï », sur lemonde.fr,
  9. Natalie Levisalles, « Un tigre dans son auteur : Un grand fauve est caché dans les pensées du père, du fils et dans la tension de la phrase du Thaïlandais Saneh Sangsuk. », sur liberation.fr, Libération,
  10. Martine Helen, « Saneh, la puissance narative », Gavroche Thaïlande, no 237,‎ , p. 22 (lire en ligne [PDF])

Liens externes[modifier | modifier le code]