Aller au contenu

Midaregami

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Cheveux emmêlés /Midaregami
Image illustrative de l’article Midaregami

Auteur Akiko Yosano
Pays Drapeau du Japon Japon
Genre Anthologie de poèmes
Version originale
Langue Japonais
Titre みだれ髪
Éditeur 東京新詩社
Lieu de parution Tokyo
Date de parution 15 août 1901
Nombre de pages 139
Version française
Traducteur Claire Dodane
Éditeur Les Belles lettres
Collection Japon
Date de parution 2010
Illustrateur Fujishima Takeji
Nombre de pages 192
ISBN 9782251722108

Midaregami (みだれ髪, Cheveux emmêlés) est un recueil de tanka (短歌, “Poème court”), écrit par l'autrice japonaise Akiko Yosano durant l'Ere Meiji en 1901[1]. Bien que plus tard célébrée pour ses représentations féministes de la liberté sexuelle d'une femme , son travail a été vivement critiqué au moment de sa publication pour avoir subverti les normes de genre contemporaines.

Introduction[modifier | modifier le code]

Avant sa publication en tant que recueil, les 399 poèmes de Yosano étaient écrit comme journal intime imagerie et rouages internes de sa vie durant son éveil sexuel et période de séduction. Chaque poème représente une image saisissante d'une femme pleine de vitalité qui n'attendait pas sur les autres pour décider qui elle pouvait aimer. Elle possédait une sexualité indépendante et cherchait l'amour à son propre rythmes et selon ses propres termes, plutôt qu'attendre qu'un homme vienne la chercher. Yosano soulignait la beauté de son sujet féminin en décrivant les seins, la peau, les lèvres, les épaules et les cheveux noirs.

La jeune femme habite un monde non conventionnel centré sur elle-même, et est rencontrée pour la première fois en train de brosser ses longs, somptueux cheveux noirs, accueillant le matin avec une passion triomphante.

Sono ko hatachi kushi ni nagaruru kurokami no ogori no haru no utsukushiki kana
Cette enfant de 20 ans, un peigne dans les vagues de ses cheveux noirs, est fière de la beauté de son printemps.

Ces cheveux deviennent plus tard emmêlés de péché, dans lequel cette femme maintenant tourmentée erre comme un agneau perdu. Elle se tourne vers les Sutras et Bouddha pour sa rédemption, mais éventuellement, ses cheveux emmêlés et tout le reste, la jeune femme est capable de s'accrocher à son amour sans l'aide la religion.

Influences and Symbolisme[modifier | modifier le code]

Midaregami est en premier lieu un journal intime, influencé par la rencontre de la poétesse avec Tekkan Yosano, son mari. Des 399 poèmes, 385 parlent de son amour pour Tekkan, dont l'infidélité initiale (Tekkan avait une conjointe issue d'un mariage de droit commun à cette époque) et la fugue amoureuse sont présentes au sein même des poèmes.

Bien qu'inspiré par la vie réelle, de nombreuses références à l'héritage artistique et littéraire du Japon sont aussi présentes. Midaregami dépeint souvent l'image de l'héroïne Ukifune, venant du classique Le Dit du Genji, Yosano l'ayant lu avidement dans sa jeunesse[2]. Beaucoup des poèmes utilisent aussi les mêmes expressions que celles trouvées dans Le Dit du Genji, ainsi que l'imagerie des cheveux pour exprimer le destin d'un personnage et ses émotions intérieurs.

kurogami no sensuji no kami no midare kami katsu omoi midare omoi midareru
milliers de mèches de cheveux noirs, cheveux emmêlés et sentiments emmêlés

Les longs cheveux noirs apparaissent dans la littérature classique comme symbole de noblesse, de grâce, et de sexualité féminine. Les seins, les lèvres, la peau et les épaules sont utilisent comme beauté indépendante et la force de la jeune femme. A un moment donné, l'autrice utilise l'image d'un mouton comme métaphore illustrant la jeune femme qui perd son chemin. tout au long du recueil, de nombreux mots ont des connotations religieuses dans le Bouddhisme, et les Sutras sont directement mentionnés dans un poème.

Impact culturel[modifier | modifier le code]

Midaregami confronte la pensée féodale qui voit les femmes comme responsables de la production d'enfants et de l'organisation de la vie domestique familiale. Durant le début du 20e siècle, la condition actuelle des femmes au Japon est décrit par la phrase "Onna sankai ni ie nashi" (Les femmes n'ont pas de domicile dans le passé, présent ou futur), ce qui signifiait que les actions des femmes dans leurs rôles attendus en tant que fille, femme au foyer, ou mère étaient contrôlés par la trinité patriarcale du père, de l'époux et du fils. Les poèmes de Yosano transformaient la mention symbolique du corps féminin de la maternité et l'allaitement en expression de la beauté naturelle, surtout pour les jeunes femmes.

Midaregami renversait également les normes contemporaines de la modestie féminine et du tabou de la sexualité. Le sujet de ses poèmes expriment ouvertement et librement son désir sexuel pour son amant.

yawa hada no atsuki chishio ni fure mo mi de sabishikarazuya michi o toku kimi
Tu n'as pas touché une seule fois ma douce chair, mon sang chaud qui coule. Ne te sens-tu pas solitaire, toi-toujours prêchant ton chemin[3] ?

A cause de ces admissions explicites et l'écart des normes culturelles, les critiques de ce temps décriaient Yosano et son travail. Cependant, le recueil servit d'inspiration pour les femmes durant le début du 20e siècle, à une époque où les féministes japonaises commençaient à faire connaître leurs positions.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Sarah Strong, « Passion and Patience: Aspects of Feminine Poetic Heritage in Yosano Akiko's Midaregami and Tawara Machi's Sarada kinenbi », Journal of the Association of Teachers of Japanese, vol. 25, no 2,‎ , p. 180 (JSTOR 489259)
  2. Ichikawa Chihiro et G G Rowney, « Yosano Akiko and The Tale of Genji: Ukifune and Midaregami », Journal of the Association of Teachers of Japanese, vol. 28, no 2,‎ , p. 157 (JSTOR 489289)
  3. Steven D. Carter, Traditional Japanese poetry : an anthology, Stanford University Press, (ISBN 0804722129, OCLC 708288075)

Liens externes[modifier | modifier le code]