Henriette Grindat

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Henriette Grindat
Erling Mandelmann, Henriette Grindat et Albert-Edgar Yersin en 1983[1].
Biographie
Naissance
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LausanneVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités

Henriette Grindat, née à Lausanne le et morte dans cette ville le , est une photographe suisse.

Par son œuvre sensible, Henriette Grindat est considérée comme l'une des figures marquantes de la photographie des années 1950 à 1980.

Biographie[modifier | modifier le code]

Atteinte jeune de la poliomyélite, elle effectue ses études secondaires de 1941 à 1944 à Lausanne, puis obtient un diplôme de photographe à l'école de photographie (Lausanne et Vevey, 1945-1948) dirigée par Gertrude Fehr[2].

En 1948, Henriette Grindat monte son atelier de photographie personnel à Lausanne et publie son travail dans plusieurs magazines et quotidiens suisses. Henriette Grindat s'installe à Paris en 1949 ; elle travaille pour différents journaux et diverses maisons d'édition (Bordas, Arthaud, Seuil). Elle expose dans la capitale française où ses œuvres séduisent, entre autres, André Breton, Man Ray, René Char et Albert Camus. Ces deux derniers lui proposent d'éditer un livre en trio ; achevé en 1952, La Postérité du soleil ne paraît qu'en 1965, cinq ans après la mort de Camus[3]. En , le Club des Libraires de France réédite L'Étranger de Camus avec deux photographies d'Henriette Grindat représentant des plages algériennes[4].

Photographiant au Rolleiflex, Henriette Grindat développe aussi un travail plus personnel proche des surréalistes, puis de la photographie humaniste. Elle réalise dans les années 1970 des photographies de nus féminins[2],[5].

Henriette Grindat expose en Italie (Florence, Milan), aux États-Unis (Chicago) et à plusieurs reprises en Suisse, notamment à Lausanne. Elle obtient le Prix fédéral des arts appliqués en 1952, 1953 et 1954.

Un an et demi après le décès de son compagnon, le graveur Albert-Edgar Yersin, Henriette Grindat se suicide, le [2].

Ses photographies et publications font l'objet de plusieurs rétrospectives en Suisse, au Kunsthaus de Zurich en 1984 et au Musée de l'Élysée à Lausanne en 1995 et en 2023.

Publications[modifier | modifier le code]

Henriette Grindat, proche de poètes et d'écrivains, a illustré des textes de René Char, Henri Noverraz, Albert Camus, Philippe Jaccottet, Henry Bauchau, Pierre Chappuis[6].

  • Lausanne, texte de Dominique Aury, Lausanne, Guilde du Livre, 1952, 93 p., 50 photographies[7].
  • Algérie, préface et textes de Jean Amrouche, Lausanne, La Guilde du Livre, 1956[8].
  • Méditerranée, Guilde du Livre, 1957[9].
  • Adriatique, texte de Jacques Chessex, Lausanne, F. Mermod, 1959.
  • Lausanne, texte de Georges André. Chevallaz, Neuchâtel, éditions du Griffon (coll. « Trésors de mon pays », no  91, 1959, 24 p.
  • Le Nil : des sources à la mer, des pyramides aux barrages, texte de Charles-Henri Favrod, Lausanne, Guilde du Livre, 1960, 135 p.[10].
  • À la rêveuse matière, texte de Francis Ponge, Lausanne, éditions du Verseau, 1963 : feuille (94,5 x 52 cm) pliée en 9 avec 4 textes de Francis Ponge (La Terre, Les Ombelles, Le Paysage, La Robe des choses), illustrations d'Albert-Edgar Yersin et photographies de Henriette Grindat[11].
  • La Postérité du soleil, textes d'Albert Camus et René Char, Genève, Edwin Engelberts, 1965, 149-6 p., 30 photographies en noir et blanc, tirage à 120 exemplaires numérotés[12].
rééditions :
Lausanne, éditions de l'Aire, 1986 ; préface de Jean Romain.
Paris, éditions Gallimard (collection Blanche), 2009[13].
  • Autriche, texte de Philippe Jaccottet, Lausanne, Éditions Rencontre (coll. « L'atlas des voyages », no  55), 1966, 192 p.
  • La Dogana. Poèmes vénitiens, texte de Henry Bauchau, Albeuve, P. Castella, 1967, 31 p., 12 photographies en noir et blanc (tirage limité à 950 exemplaires)[14].
  • Le Facteur Cheval, texte d'Alain Borne, éditions Robert Morel, 1969.
  • Ligne mouvante, texte de Pierre Chappuis, Lutry, Éditions d'Orzens, 1984 (tirage à 460 exemplaires en feuilles, sous portefeuille).

Expositions[modifier | modifier le code]

Expositions collectives[modifier | modifier le code]

Expositions personnelles[modifier | modifier le code]

Prix et récompenses[modifier | modifier le code]

  • 1952, 1953, 1954, Prix fédéral des arts appliqués en Suisse

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Henriette Grindat by Erling Mandelmann », sur www.erlingmandelmann.ch.
  2. a b et c Daniel Girardin, « HenrietteGrindat » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  3. Alphonse Layaz, « Henriette Grindat », sur www.rts.ch/archives/,
  4. Guy Basset, « Les éditions illustrées des œuvres de Camus », Société des études camusiennes. Bulletin d'information, no 87,‎ , p. 28-36 (lire en ligne).
  5. Jean-Claude Lemagny, « La femme vue par une femme : Henriette Grindat », L'Œil, no 232,‎ , p. 42-45.
  6. Deborah Strebel, « Les albums d'Henriette Grindat à la Guilde du livre », sur Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne.
  7. Jenny Aubert, « Henriette Grindat, Lausanne, 1952 », sur Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne.
  8. Deborah Strebel, « Jean Amrouche et Henriette Grindat, Algérie, 1956 », sur Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne.
  9. Deborah Strebel, « Mimica Cranaki et Henriette Grindat, Méditerranée, 1957 », sur Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne.
  10. Deborah Strebel, « Charles-Henri Favrod et Henriette Grindat, Le Nil, 1960 », sur Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne.
  11. Serge Linarès, « Usages imprimés du manuscrit. Francis Ponge et la publication autographe », Cahiers Francis Ponge, no 3,‎ , p. 53-77.
  12. Anne Prouteau, « La Postérité du soleil », dans Jean-Yves Guérin, Dictionnaire Albert Camus, Laffont, , p. 707.
  13. Laurent Greilsamer, « Le Trousseau de Moulin premier, de René Char et La Postérité du Soleil, d'Albert Camus : images retrouvées du pays de René Char », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  14. Marc Quaghebeur,, « Les deux dogana », Francofonia, no 42,‎ , p. 115-121 (lire en ligne Accès limité).
  15. « Photographie in der Schweiz - Heute », sur foto-ch.ch.
  16. Luc Debraine, « En couverture : Bienne, le Sud et la photo », Le Temps,‎ (lire en ligne).
  17. Musée de l'Élysée et Fondation suisse pour la photographie 1995.
  18. Christophe Flubacher 1995.
  19. Sylvie Henguely et Martin Gasser 2008.
  20. « Hélène Grindat », sur Maison de la photographie Robert-Doisneau.
  21. Christine Coste, « Le langage poétique d’Henriette Grindat », Le Journal des arts,‎ (lire en ligne).
  22. « Derniers jours de l’exposition Henriette Grindat », sur 94.citoyens.com.
  23. (en) « Henriette Grindat / Albert Camus / René Char – La Postérité du soleil », sur Fondation suisse pour la photographie.
  24. (de) Daniele Muscionico, « Fotografie. Die Schweizerin in der künstlerischen Résistance – auch Albert Camus wollte Henriette Grindat », Tagblatt der Stadt Zürich (de),‎ (lire en ligne).
  25. « Henriette Grindat. Une poétique des formes », sur Musée de l'Élysée.
  26. Boris Senff, « Exposition à Lausanne – Henriette Grindat, photographe alerte et centenaire », 24 heures,‎ (lire en ligne, consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]