Envoi de Rome
L'envoi de Rome est l'exercice des titulaires des prix de Rome lors de leur séjour italien au sein de l'Académie de France à Rome.
Envois de Rome en architecture et archéologie[modifier | modifier le code]
Ce travail a été rendu obligatoire à partir du règlement de 1778. Chaque pensionnaire était tenu d'envoyer annuellement une œuvre à Paris, qui faisait une évaluation du travail réalisé.
Si le règlement de 1778 a rendu l'envoi de Rome obligatoire, il a cependant existé à l'initiative des pensionnaires auparavant, comme, par exemple, par Jacques-Germain Soufflot, Charles De Wailly, Charles-Louis Clérisseau, Jacques Gondouin, Pierre-Adrien Pâris ou Louis-Jean Desprez qui ont ramené des dessins de monuments antiques et modernes de leur séjour romain. Déjà, en 1669, Jean-Baptiste Colbert avait demandé au premier architecte pensionnaire de l'Académie de France à Rome, Augustin-Charles d'Aviler, d'étudier l'alimentation en eau antique et moderne de Rome.
Les envois de Rome pouvaient être de trois types :
- projets ;
- relevés de monuments antiques ;
- relevés de monuments modernes.
Projets[modifier | modifier le code]
Parmi les projets, on peut noter ceux de Mathurin Cherpitel pour un « projet de palais pour placer les Beaux-Arts » en 1760, et d'un « pont triomphal » en 1763. D'autres pensionnaires ont construit des bâtiments à Rome comme Gabriel Pierre Martin Dumont qui a construit en 1746 un palais pour le consul de France, ou Antoine Derizet qui a travaillé sur le chœur de l'église Saint-Louis-des-Français de Rome et a réalisé l'église Santissimo Nome di Maria al Foro Traiano.
Relevés des monuments antiques[modifier | modifier le code]
Le premier relevé d'un monument antique est fait en 1679 par Antoine Desgodets qui n'était pas pensionnaire comme il n'indique dans la préface de son ouvrage Les édifices antiques de Rome : dessinés et mesurés très exactement paru en 1682[1]. Le relevé des monuments antiques a été repris vingt ans plus tard par Gilles-Marie Oppenord.
Relevés des monuments modernes[modifier | modifier le code]
Ces relevés concernent les monuments de la Renaissance, l'architecture baroque et les bâtiments du XVIIIe siècle. Pour les monuments de la Renaissance, le premier à être relevé est la basilique Saint-Pierre de Rome puis ceux du Vatican : Jules Michel Alexandre Hardouin dessine en 1705 le tabernacle du Bernin dans la chapelle du Saint-Sacrement et les Loges de Raphaël, Pierre Coustillier relève la basilique en 1735, Jean-Jacques Huvé et Pierre-Adrien Pâris relèvent la bibliothèque vaticane en 1774.
Le palais Farnèse de Rome, celui de Caprarola sont relevés par Augustin-Charles d'Aviler en 1679, Gilles-Marie Oppenord en 1694, François-Jacques Delannoy en 1782.
Nicolas Besnier relève la chapelle des Strozzi dans l'église Sant'Andrea della Valle en 1709. Gilles-Marie Oppenord avait relevé le plan et l'élévation de cette église en 1697 qui avait dessiné le plan de la basilique Saint-Jean-de-Latran en 1695.
Peu de bâtiments du XVIIe siècle ont été relevés.
En 1787, dans Vies des fameux architectes depuis la renaissance des arts : avec la description de leurs ouvrages, tome 1, p. XXVI[2], Antoine Nicolas Dezallier d'Argenville a regretté que les pensionnaires aient relevé essentiellement des bâtiments modernes.
Envois de Rome en peinture et en sculpture[modifier | modifier le code]
L'État offre à tous les artistes, peintre ou sculpteur, ayant remporté un grand prix de Rome une résidence d’une durée de quatre à cinq années à la villa Médicis. Pendant son temps de résidence à la villa il lui est demandé d'exécuter des œuvres, dont le programme est fixé par l’Académie des beaux-arts qui doivent être soumises à son examen après avoir été exposées à Rome puis présentées au public de Paris.
Notes et références[modifier | modifier le code]
Annexes[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Louis Auvray, École impériale des beaux-arts. Concours des grands prix et envois de Rome en 1858, Paris, typographie d'Émile Allard, 1858.
- Georges Seure, Monuments antiques relevés et restaurés par les pensionnaires de l'Académie de France à Rome, Paris, Ch. Massin et Cie éditeurs, 1912 volume 1, volume 2, volume 3, 1921, supplément par Victor Chapot.
- Henry Lapauze, Histoire de l'Académie de France à Rome, Paris, Plon, 1924, tome 1 (1666-1801), tome 2 (1802-1910).
- Pierre Pinon et François-Xavier Amprimoz, Les envois de Rome (1778-1968). Architecture et archéologie, Publications de l'École Française de Rome, no 110, 1988 (ISBN 2-7283-0120-4) (en ligne sur persee.fr).
- France Lechleiter, Les envois de Rome des pensionnaires peintres de l'Académie de France à Rome de 1863 à 1914, 2008 (en ligne sur theses.paris-sorbonne.fr).
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Les Envois de Rome en peinture et sculpture, 1804-1914 sur inha.fr.
- Envois de Rome en peinture sur la base AGORHA.
- Envois de Rome en sculpture sur la base AGORHA.
- « Le plan de Rome, restituer la Rome antique » de Paul Bigot sur unicaen.fr.