Entité sioniste
« Entité sioniste » est un néologisme politique et une expression péjorative et hostile[1],[2] utilisée pour désigner l'État d'Israël par certains de ses opposants qui en rejettent la légitimité, contestent son droit à exister, n'y voient qu'un acquis temporaire du mouvement sioniste et lui nie le droit de faire partie de la famille des Nations[3],[4],[5].
L'expression était d'usage courant dans les émissions officielles égyptienne, syrienne et jordanienne depuis les années 1960 et 1970[6]. Depuis il est couramment utilisé par des États arabes[7], des politiciens et des intellectuels de ces pays[8], ainsi que par l'Iran, le Hezbollah, le Hamas et beaucoup d'autres organisations. Il est aussi fréquemment utilisé par des militants et des sites internet pro-palestiniens et antisionistes.
En 2020, Saad Dine El Otmani, chef du gouvernement marocain, emploie lui aussi cette expression et déclare : « Nous refusons toute normalisation avec l’entité sioniste parce que cela l’encouragerait à aller plus loin dans la violation des droits du peuple palestinien »[9].
L'usage des termes est perçu par certains comme une expression d'antisémitisme[10]. Edward Saïd écrit que l'une des différences entre les citoyens arabes d'Israël et les autres Palestiniens est que les premiers considèrent Israël comme un vrai pays, plutôt que comme « entité sioniste »[11]. Il estime que l'utilisation de cette expression par les Arabes est « une politique stupide et inutile »[12].
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Références[modifier | modifier le code]
- Lassner, Jacob; Troen, S. Ilan (2007). Jews and Muslims in the Arab World: Haunted by Pasts Real and Imagined. Rowman & Littlefield. p. 129. (ISBN 978-0-7425-5842-7)
- Jeane Kirkpatrick (1988). Legitimacy and Force: Natural and International Dimensions, Transaction Publishers, p. 6. (ISBN 978-0-88738-647-3). "In this Arab world where faith and politics are linked, traditionalists and radicals, Saudis and Libyans, can unite in hostility against the state of Israel – whose right to exist they deny, whose very existence they refuse to acknowledge, whose name they refuse to utter, calling Israel instead 'the Zionist entity' or 'the deformed Zionist entity'
- Sank, Diane & Caplan, David I., To Be a Victim: Encounters with Crime and Injustice, Plenum Press, 1991, p.289. (ISBN 030643962X)
- Rashid Khalidi (2009). Chapter 8, "The 'Disappearance' and Reemergence of Palestinian Identity", in Palestinian Identity: The Construction of Modern National Consciousness. Columbia University Press. (ISBN 978-0-231-15075-0).
- Jodock, Darrell (2008). Covenantal conversations: Christians in dialogue with Jews and Judaism. Fortress Press. p. 154. (ISBN 978-0-8006-6275-2)
- (en) Amos Oz, Under this Blazing Light, Cambridge University Press, (ISBN 978-0-521-57622-2), p. 4
- Raphael Patai et Jennifer Patai, The Myth of a Jewish Race, éd. Wayne State University Press, 1989, p. 179
- Humphreys, R. Stephen (2005). Between Memory and Desire: The Middle East in a Troubled Age. University of California Press. p. 51. (ISBN 978-0-520-24691-1).
- « El Othmani refuse “toute normalisation avec l’entité sioniste”. Suffisant pour mettre fin aux spéculations ? », sur Telquel.ma (consulté le )
- (en) Virginia Q. Tilley, The One-state Solution, University of Michigan Press, (ISBN 978-0-472-11513-6), p. 198
- Said, Edward; Mohr, Jean (1986) (this edition 1999). After the Last Sky: Palestinian Lives. Columbia University Press. p. 51. (ISBN 978-0-231-11449-3)
- Said, Edward, "Barenboim and the Wagner Taboo", in Barenboim, Daniel; Said, Edward; Gizelimian, Ara. Parallels and Paradoxes: Explorations in Music and Society". Random House. (ISBN 978-1-4000-7515-7)