Dora Stroëva

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Dora Stroëva
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
cimetière de la Roquette sur Siagne
Nom de naissance
Dora Hélène Conception Wooldridge
Pseudonyme
Dora Stroëva
Nationalité
anglaise, espagnole, française et russe
Activité
chanteuse et compositrice
Autres informations
Instrument
guitare
signature de Dora Stroëva
Signature

Dora Stroëva de son vrai nom Dora Helene Conception Wooldridge est une chanteuse, modéliste et compositrice de l'entre-deux-guerres née à Barcelone le et morte à La Roquette-sur-Siagne le .

Biographie[modifier | modifier le code]

Dora Stroëva est le pseudonyme de Dora Helene Conception Wooldridge, née le 26 décembre 1889 à Barcelone[1]. Elle est la fille d'une femme - née à Jaffa - d'origine grecque, Marie Cossena et de Francis Alvin Wooldridge, un officier de la marine britannique, mort quand elle n'était encore qu'un bébé. Sa mère se remarie en 1895 avec un membre du Consulat Russe, N. Strebulajeff.

Enfance[modifier | modifier le code]

Toute son enfance, Dora voyage beaucoup, allant de Damas, en passant par Jérusalem et d'autres villes, jusqu'à arriver à Saint-Pétersbourg[2]. Elle début sa carrière artistique dans l'ancienne capitale russe en 1907.

Dora Stroëva par Nikolai Bekker, 1913

En 1917, elle s'enrôle dans le bataillon féminin de Petrograd[3]. La situation instable et la Révolution russe qui secoue le pays la contraint de quitter la Russie avec sa famille.

Début de carrière et succès[modifier | modifier le code]

Elle arrive en France au début des années 1920. À Paris, elle débute Chez Fyscher à partir de 1924, toujours accompagnée de sa guitare[4].

Sur scène elle apparait assise sur un très haut tabouret, accompagnée bien souvent par un pianiste, que ce soit Alexandre Cosaï, Elie Aïvaz [5]ou encore Léonide Ivanovich Gontcharoff[6], son principal accompagnateur.

Ouvertement lesbienne, elle adopte rapidement un style avant-gardiste et androgyne. Reconnaissable à ses cheveux très courts plaqués en arrière, son tailleur noir, sa rose à la boutonnière et sa longue écharpe rouge. Un style qui ne laisse personne indifférent, qu'il s'agisse du public ou bien de personnalités telles George van Parys, l'écrivaine May Sarton ou encore Jean Sablon. Une apparence qui contribue également à son succès.

Principalement chanteuse, elle chante en français, en russe et compose, à l'occasion, des chansons comme Ne ris pas en 1931.

Sa période de popularité s'étend à l'international au cours des années 1920 et 1930. Elle joue alors à Londres, à New-York, en Roumanie ou encore en Suisse. En France, elle passe à l'Olympia, au Bœuf sur le Toit ou à Bobino[4].

Son plus grand succès, qu'elle crée à l'Empire, est la chanson Tu sais, qu'elle enregistre en 1925, 1930 et 1937[4] et qui sera repris plus tard par d'autres artistes comme Jean Sablon.

Fin de carrière et de vie[modifier | modifier le code]

D'origine juive, elle est contrainte de se cacher pendant la guerre. Cependant, en 1944, elle écrit et compose une chanson pour les résistants des Forces Françaises de l'Intérieur : Français, la France n'est pas morte. On perd sa trace dans la presse vers 1953.

Dora Stroëva termine sa vie comme antiquaire à La Roquette-sur-Siagne, dans le département des Alpes-Martimes

Elle meurt dans cette même commune le 2 mai 1979 à 89 ans. Elle repose aujourd'hui avec sa maman dans l'ossuaire communal du cimetière de la ville (n°86)[7].

Chansons (en tant qu'interprète)[modifier | modifier le code]

  • Souviens-toi (All alone) - paroles de Louis Lemarchand et Robert Valaire, musique d'Irving Berlin (1925)
  • Abandon (1925)
  • Tu sais - paroles de Jean Lenoir, musique de E. Aïvaz (1925)
  • C'est toi mon grand amour - paroles de Jean Lenoir, musique de Serge Walter (1925)
  • Rien que vous (Yearning) (1926)
  • Jeunesse (When you and I were seventeen) - paroles de Didier-Gold, musique de C. Rosoff (1926)
  • La faute des fleurs (1926)
  • Si j'avais su (I never knew) - paroles de Gus et Robert, musique de Fiorito Ted (1926)
  • Lola ! Lola ! (1926)
  • Remember (1926)
  • Jamais - paroles et musique de E. Aïvaz (1927)
  • Si demain - paroles de Jean Lenoir, musique de E. Aïvaz (1927)
  • C'est tout (vers 1927)
  • Déjà - paroles de Jean Lenoir, musique de E. Aïvaz (1927)
  • Redis-moi vous (vers 1927)
  • Ô belle nuit (1929)
  • Le mendiant - poème yiddish de Pierre Varentin, musique d'Octave Crémieux et Léon Roger (vers 1930)
  • Un mot de toi - paroles de Pierre Bayle, musique de Jane Bos (1930)
  • Dis-moi Je t'aime ! (1930)
  • Mon sort est dans vos mains (My fate it in your hand!), paroles de Walter Thomas, musique de Uhl Léon (1930)
  • Ce n'était qu'un rêve (1930)
  • Un mot de toi (1930)
  • Tango (1930)
  • Je garde mon cœur (1931)
  • Tes mots d'amour - paroles de Pierre Bayle et Chamfleury, musique de Jane Bos (1931)
  • Dis-moi je t'aime ! (1931)
  • Nous n'irons pas - paroles de Jean Lenoir, musique de E. Aïvaz (1931)
  • Tais-toi tango... (1931)
  • Nou Gony : Эй, ямщик, гони-ка к "Яру" (chanson folklorique russe) (1931)
  • Un beau rêve à deux (1932)
  • Notre romance (1932)
  • Si vous aimez (1933)
  • Tu Souris (1933)
  • Chant de printemps (1933)
  • Paris, Paris (1937)

Chansons (en tant que compositrice et/ou parolière)[modifier | modifier le code]

  • Chicki Chicki (1923)
  • Je te veux toute à moi ! (Mine Alone !) - traduction de Alba (1923)
  • Est-ce toi... est-ce moi ? (1925)
  • Tais-toi (vers 1927)
  • Love, ah love (1928)
  • Pour toujours (1928)
  • Ô belle nuit (1929)
  • Frileuse (1929)
  • Je n'ai que rêvé (1930)
  • Pourtant (1930)
  • Mes baisers te diront (1930)
  • Dans le fond du coffret (vers 1930)
  • La rose de France (vers 1930)
  • Paris, mon rêve ! (1931)
  • Ne ris pas ! (1931)
  • J'ai peur de toi ! (1931)
  • Tes roses (1931)
  • Notre romance (1932)
  • D'où viens-tu ? (1932)
  • J'ai vu (I saw) (1934)
  • Vous, laissez parler votre cœur (vers 1935)
  • Bonjour mon cher amour (vers 1935)
  • Je chante pour ton cœur (vers 1942)
  • Français, la France n'est pas morte (1944)

Filmographie[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Dora Stroëva (1889-1979) », sur data.bnf.fr (consulté le ).
  2. Aux écoutes, (lire en ligne)
  3. (ru) « Фото », sur russiainphoto.ru (consulté le )
  4. a b et c Martin Pénet, « L'expression homosexuelle dans les chansons françaises de l'entre-deux-guerres : entre dérision et ambiguïté », Revue d’histoire moderne et contemporaine, vol. 53-4, no 4,‎ , p. 106 (ISSN 0048-8003 et 1776-3045, DOI 10.3917/rhmc.534.0106, lire en ligne, consulté le )
  5. « Elie Aïvaz (1901-1971) », sur data.bnf.fr (consulté le )
  6. « Russian-Records.com », sur Мир русской грамзаписи. The World of Russian Records (consulté le )
  7. « La Roquette-sur-Siagne - Cimetière - #9632567 (Noms) », sur Geneanet (consulté le )
  8. « Cinémonde, no  129, 9 avril 1931 », sur bibliotheques-specialisees.paris.fr (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]