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Chez Nous (Belgique)

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Chez Nous
Image illustrative de l’article Chez Nous (Belgique)
Logotype officiel.
Présentation
Président Jérôme Munier
Fondation
Fondateurs Jérôme Munier
Gregory Vanden Bruel[1]
Slogans « Ici on est chez nous ! », « Chez Nous, le seul parti patriote en Wallonie »
Positionnement Extrême droite
Idéologie Belgicanisme
National-conservatisme
Souverainisme
Anti-mondialisation
Populisme de droite
Identitarisme
Nationalisme économique
Euroscepticisme
Opposition à l'immigration[2]
Anti-islam
Protectionnisme
Couleurs Bleu et Jaune
Site web www.cheznous.be
Représentation
Députés européens
0  /  8
Députés fédéraux
0  /  63
Sénateurs
0  /  24
Députés de la Comm. fr.
0  /  94
Députés wallons
0  /  75
Députés bruxellois
0  /  72

Chez Nous est un parti politique belge d'extrême-droite fondé par Jérôme Munier et Gregory Vanden Bruel en octobre 2021. Il est présent en Wallonie. Pour sa première participation à un scrutin électoral, en 2024, Chez Nous a obtenu 2,8% des voix aux élections pour le Parlement wallon et 0,9% des voix aux élections fédérales[3].

Positionnement politique et programme électoral

Le parti Chez Nous est classé à l'extrême-droite[4],[5],[6],[7],[8]. Le politologue Benjamin Biard le définit comme un « parti ancré à l'extrême droite de l'échiquier politique en tant que formation populiste de droite radicale ou national-populiste »[9]. Le parti est défini comme nationaliste[10], raciste et xénophobe[11].

On retrouve dans leur programme des slogans racistes avec un accent mis sur l'identité chrétienne et l'opposition à l’immigration. Une différence avec le programme du Vlaams Belang concerne l'écologie. « Chez Nous » se présente comme un défenseur de « l'écologie de terroir »[12],[13].

Histoire

Le parti, fondé par Jérôme Munier et Gregory Vanden Bruel en octobre 2021[1],[4],[5], rassemble notamment des anciens du MR, du Parti populaire (PP), et des Listes Destexhe[14],[4],[6],[15],[16]. Chez Nous est soutenu par le Vlaams Belang et le Rassemblement national[10],[17], ainsi que par le Parti de la liberté (PVV)[18].

Le parti a reçu du Rassemblement National et Jordan Bardella l'autorisation d'utiliser le sigle "FN" ainsi que la flamme tricolore belge. Ce dernier ne va cependant pas l'utiliser[19]. Marine Le Pen lui refuse toutefois l'utilisation de sa propre image et dénonce ensuite un usage abusif de celle-ci par Chez Nous sur des tracts et des affiches. Fin mai 2024, le tribunal de première instance de Liège, saisi par Marine Le Pen, ordonne à l'ASBL La Ruche et à Jérôme Muniez de mettre fin à l'usage abusif de l'image de Marine Le Pen dans des tracts, publications et affiches, sous peine d'une astreinte de 2000 € par infraction[20]. Le conflit entre les deux partis est également dû à la présence sur la liste de Chez Nous pour les élections européennes d'adversaires politiques et juridiques belges du RN contre lesquels Marine Le Pen avait porté plainte une dizaine d'années auparavant[21].

Selon le journaliste Manuel Abramowicz, le nom du parti provient du slogan « On est chez Nous » qu'il qualifie de raciste[10].

Selon Reinout Van Zandycke, expert en communication politique digitale, malgré la présence du cordon sanitaire, Chez Nous est le parti wallon le plus actif et le plus populaire sur les réseaux sociaux : de début 2023 à mai 2023 le parti a en effet dépassé les 316 000 interactions, dépassant le PTB avec 191 000 interactions[22]. "Chez Nous" est également très actif sur les réseaux plébiscités par la jeunesse, à savoir Instagram et TikTok. Ce parti a également dépensé 9.472€ auprès de l'entreprise Meta[23].

En mars 2024, selon le bureau de consultance Gosselin&de Walque, Chez Nous est le troisième parti politique le plus influent sur les réseaux sociaux, derrière le Parti socialiste et le Mouvement réformateur[24]. Chez Nous est suspecté d'acheter des faux comptes et des faux likes pour son compte Instagram afin d'augmenter artificiellement son influence perçue. Le nombre d'abonnés du compte et le nombre de likes de ses publications fluctuent fortement[25].

Résulats électoraux

Pour sa première participation à un scrutin électoral, en 2024, Chez nous obtient 2,8% des voix aux élections pour le Parlement wallon et 0,9% des voix aux élections fédérales[3]. Il demeure largement sous le seuil électoral (fixé à 5%) et n'obtient aucun élu.

Réunions interdites

À sa création, le parti souhaite organiser un meeting, à Herstal, mais il est annulé malgré les autorisations déjà données par le bourgmestre[7],[11]. À la suite de cette décision, le parti donne une conférence de presse, à Enghien, où chaque président de parti (Tom Van Grieken pour le Vlaams Belang et Jordan Bardella pour le Rassemblement national) prend la parole[8].

Le , un meeting devait se tenir à Gilly dans la région de Charleroi ; il a toutefois été interdit par le bourgmestre Paul Magnette la veille de sa tenue programmée[26]. Une deuxième réunion à Gilly est interdite le pour risques de troubles à l'ordre public[27]. À la suite de l'interdiction, le parti a tenté de tenir un meeting à Cuesmes, qui est interdit à son tour par le bourgmestre Nicolas Martin[28]. Le , la ville de Charleroi interdit un meeting réservé aux adhérents du parti qui devait se tenir le [29].

Obstacles

Le journal flamand De Morgen résume les difficultés que Chez Nous rencontrent en Wallonie[30]:

  • la présence du cordon sanitaire (tant médiatique que politique) ;
  • la population généralement orientée à gauche, politiquement ; et
  • l'absence d'un écosystème d'extrême droite, contrairement à la Flandre (journaux, folklore, organisations, etc.)

Références

  1. a et b Sarah Moran Garcia, « Herstal interdit le meeting du parti d’extrême droite "Chez Nous" », sur 7sur7.be (consulté le )
  2. « Qu’est-ce que le groupe d’extrême droite Chez Nous venait faire chez nous ? Ils ont quitté Cuesmes « non sans mal, mais sans incident », commente Nicolas Martin », sur sudinfo.be, (consulté le )
  3. a et b « RTBF le site de la Radio Télévision Belge Francophone », sur RTBF (consulté le )
  4. a b et c « Belgique. Cette fois, l’extrême droite pourrait-elle prendre en Wallonie ? », sur Courrier international, (consulté le )
  5. a et b « « Chez Nous » : le nouveau parti belge d’extrême droite qui s’inspire du RN. », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  6. a et b (nl-BE) Matthias Verbergt, « Met 'Chez Nous' hoopt uiterst rechts op doorbraak in Wallonië: is zoveelste poging de goede? » Accès payant, sur www.nieuwsblad.be, (consulté le )
  7. a et b « Liège: le meeting pour le lancement du parti d’extrême droite «Chez Nous» annulé. », sur Le Soir, (consulté le )
  8. a et b Agence télégraphique suisse, « Politique belge – La justice interdit la réunion d’un parti d’extrême droite. », sur 24 heures, (consulté le )
  9. Briard 2023, p. 48.
  10. a b et c Guillaume Barkhuysen, « Le RN de Le Pen et le Vlaams Belang parrainent un parti d’extrême droite en Wallonie. », sur sudinfo.be, (consulté le )
  11. a et b Par Harold Nottet, « C'est quoi ce mystérieux meeting politique aux relents nauséabonds ? », sur moustique.be, (consulté le )
  12. Frédéric Chardon, « Benjamin Biard (Crisp) : “L’écologie peut servir l’agenda nationaliste du parti d’extrême droite Chez Nous” », sur La Libre Belgique (consulté le ).
  13. « L’extrême droite, une menace à prendre également au sérieux en Wallonie », sur Parti Socialiste de Lutte (consulté le ).
  14. Stéphane Tassin, « Avec "Chez nous", l’extrême droite francophone se trouve un nouveau parti. », sur La Libre.be, (consulté le )
  15. « Nouveau parti d’extrême droite en Wallonie : « le terrain est prêt ». », sur moustique.be, (consulté le )
  16. Fabien Escalona, « Chez nos voisins wallons, l’extrême droite n’a jamais décollé. », sur Mediapart, (consulté le )
  17. AFP, « Wallonie: la justice interdit la réunion de lancement du parti d’extrême droite «Chez nous». », sur www.lavoixdunord.fr, (consulté le )
  18. (en) « Geert Wilders soutient Chez Nous ! » (consulté le )
  19. Frédéric Chardon, « Chez Nous a l’exclusivité de l’usage en Belgique de la flamme tricolore du FN : “Cela renvoie ce parti aux anciens démons de l’extrême droite” », sur La Libre.be, (consulté le )
  20. « Marine Le Pen gagne son procès face au parti d'extrême-droite 'Chez nous' : il ne peut pas utiliser son image », sur RTBF (consulté le )
  21. Frontal, « Le RN fait condamner son «petit frère» belge pour l’utilisation de son logo », sur Libération,
  22. (nl-BE) « Chez Nous, de Waalse versie van Vlaams Belang, werd ondanks veel sterker cordon sanitaire in geen tijd populairste partij op sociale media », sur www.nieuwsblad.be, (consulté le )
  23. https://moustique.lalibre.be/actu/belgique/2024/02/06/comment-lextreme-droite-utilise-les-reseaux-sociaux-pour-seduire-les-jeunes-277700
  24. Antoine Clevers, « Le parti d’extrême droite “Chez Nous” réalise un carton inattendu sur les réseaux sociaux : voici les raisons de son succès », sur La Libre.be, (consulté le )
  25. Briard 2023, p. 32
  26. Jean van Kasteel, « Un rassemblement d’extrême droite interdit à Charleroi. », sur DHnet, (consulté le )
  27. Michaël Bouche, « Un rassemblement du parti d’extrême droite Chez Nous interdit à Gilly », sur 7sur7.be, (consulté le )
  28. « Le groupe d’extrême droite Chez Nous tente de tenir un meeting à Cuesmes: manifestation et intervention de la police », sur sudinfo.be, (consulté le )
  29. Anthony Cujas, « Un rassemblement du parti d'extrême droite « Chez Nous » interdit par la ville de Charleroi », sur Télésambre (consulté le )
  30. ‘Deze partij is anders’: ondanks verbod van Magnette en met steun van Vlaams Belang lijkt extreemrechtse Chez Nous opeens een factor in Wallonië, De Morgen, 29 Septembre 2023

Bibliographie

  • Benjamin Briard, Le parti Chez Nous, Bruxelles, CRISP, coll. « Courrier hebdomadaire » (no 2579-2580), , 55 p. (ISBN 978-2-87075-317-0).

Articles connexes

Liens externes