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Tameslohte (commune)

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Tameslohte
Administration
Pays Drapeau du Maroc Maroc
Région Marrakech-Safi
Province Al Haouz
Cercle Tahannaout
Caïdat Tameslohte
Chef-lieu Tameslohte
Création 1959
Démographie
Population 28 978 hab. (2014)
Géographie
Coordonnées 31° 29′ 39″ nord, 8° 05′ 53″ ouest
Localisation
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Tameslohte
Géolocalisation sur la carte : Maroc
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Tameslohte

Tameslohte (en amazigh : Tameṣluḥt, en arabe : تامصلوحت), aussi appelée Tamesleht[1] ou Tameslouht, est une commune rurale de la province d'Al Haouz, dans la région de Marrakech-Safi, au Maroc. Elle a pour chef-lieu une ville qui porte le même nom.

La commune rurale de Tameslohte est le chef-lieu du caïdat portant le même nom, lui-même situé au sein du cercle de Tahannaout[2].

Géographie[modifier | modifier le code]

La ville de Tameslouht est située à 18 km de Marrakech, sur la route d'Amizmiz via la Route Provinciale RP2009. La commune territoriale de Tameslohte quant à elle débute à la limite avec Marrakech à l'intersection de la route menant aux nouveaux quartiers de M'hamid et Douar Soultane et finit jusqu'aux extrémités sud comprenant les Mines de Guemassa.

Histoire[modifier | modifier le code]

Point de convergence d’une culture populaire. Attestée une première fois au début du XIIIe siècle, Tameslohte était alors une sorte de fief d’un haut dignitaire almohade où ce dernier dut se retrancher à la suite de luttes intestines opposant divers partis au sein du pouvoir almohade en cours de désintégration. C’est presque deux siècles plus tard que Tameslohte est associé au grand courant de la confrérie religieuse, la « Jazouliya » dont le maître au début du XVIe siècle est Abû Abd Allah Al Ghazouani, l’un des sept saints patrons de Marrakech. Un beau matin, il prit la tête d’un petit cortège de disciples, parmi lesquels se trouvait Abdellah Ben Hssayn. Le cortège chemina lentement en direction de Tamesloht.

Le lieu, jadis irrigué et prospère, était presque désert. Les nombreuses sources et dérivations des oueds, dont les eaux autrefois drainées par l’ingénieux système d’irrigation des « khettaras » (canalisations souterraines), étaient taries et tout le système d’infrastructure traditionnel abandonné, les arbres fruitiers desséchés et le peu qui en restait était la proie des moineaux ravageurs.

L’effondrement démographique consécutif aux précédentes années de sécheresse, de famines et de peste avait dépeuplé la région. Arrivé sur le lieu, Al Ghazouani révéla alors son intention de faire ressusciter cette localité morte et confia la tâche à Abdellah Ben Hssayn : « Installe-toi ici, dit-il au disciple Par la grâce d’Allah et par son action, ce pays revivra, les eaux couleront dans leurs rigoles, les arbres donneront leurs fruits, les oiseaux ne ravageront plus les récoltes, les femmes frappées de stérilité concevront leur progéniture. Allah t’accordera la faveur de les rendre fécondes par simple toucher de ta main… »

Abdellah Ben Hussain, ou Moulay Abdel Hussein, un Aït Amghar[3], est considéré comme ayant fondé la ville en 1566 en y fondant une zaouïa dont le rayonnement dépassa vite les limites géographiques de la région pour toucher Marrakech et les montagnes de l’Atlas.

Ainsi naquit la « Zaouïa » de Tamesloht, lieu de culture populaire attaché à la personne du fondateur Abdellah Ben Hssayn et de ses descendants. Lieu placé d’abord sous le signe de la revivification de la terre, la région déshéritée se transforma en une oasis verdoyante et peuplée. L’olivier constitua depuis l’arbre miracle de cette œuvre de renaissance.

La confrérie des Gnaouas en a fait aussi un centre important et organise une manifestation lors du moussem d'Abdellah Ben Hussain, la dernières semaine du mois de janvier, qui se poursuit à Moulay Brahim le même jour[3].

La commune de Tameslohte créée en 1959, fait partie des 763 premières communes qui ont été formées lors du premier découpage communal qu'a connu le Maroc, elle se trouvait dans la province de Marrakech, précisément dans le cercle de Marrakech-Banlieue[1].

Bâtiments remarquables[modifier | modifier le code]

Événements annuels[modifier | modifier le code]

Chaque année est organisé le Moussem de Sidi Abdallah ben Hssain en commémoration au Saint ayant fondé la ville. Durant ce moussem, des milliers de visiteurs affluent pour assister aux spectacles des fantasias ainsi qu'au souk s'y déroulant.

Récemment, nous pouvons aussi assister au Festival des Arts de Rue, dont la première édition fut réalisé en 2018. L’événement compte bien s’imposer sur la scène culturelle marocaine. Son créneau est de réunir tous les acteurs de la région pour offrir un festival populaire, gratuit et festif. Le public peut profiter de performances de graffiti et de concerts et d’une série de workshops, le tout en collaboration avec les associations et les établissements scolaires primaires, les collèges et les lycées.

Démographie[modifier | modifier le code]

Elle a connu, de 1994 à 2004 (années des derniers recensements), une hausse de population, passant de 12 380 à 15 062 habitants[4]. La population était de 28 978 personnes en 2014 d'après le dernier recensement[5].

Ainsi le nombre est passé de 15 000 personnes à 29 000 personnes en l'espace de 10 ans. Le taux de fécondité est particulièrement élevé et le nombre d'arrivants ne cesse d'augmenter depuis quelques années.

Tameslohte connait une forte augmentation de sa population et une augmentation des habitations.

Économie[modifier | modifier le code]

La ville a pour principale source de revenu l'artisanat, l'agriculture et récemment le tourisme. La ville de 18 000 habitants regroupe un nombre important d'artisans, tel que les potiers, les ferronniers, les menuisiers et les tisserands. Ce secteur est directement lié au tourisme, les produits issus de l'artisanat sont en partie vendus au niveau de la commune mais sont aussi envoyés à Marrakech pour alimenter les boutiques de la ville.

Le secteur agricole est l'autre secteur employant le plus. La commune est entourée d'oliviers et de diverses types d'arbres fruitiers. La commune est spécialement connue pour son huile d'olive de qualité à l'échelle régionale.

Cette commune a connu notamment une amélioration de ses infrastructures depuis la visite du roi Mohamed VI en 2011. L'amélioration des infrastructures a pu participer au développement du secteur touristique (développement des activités sur le désert d'Agafay et développement de l'écotourisme) et de l'artisanat (développement des coopératives).

La commune territoriale de Tameslohte perçoit de nombreuses sources de revenus, faisant d'elle l'une des communes rurales les plus riches de la région de Marrakech-Safi.

D'importants travaux de voirie sont en cours tel que les routes, ponts, mise en place de pavés, etc. et le réseau d'évacuation des eaux usées est actuellement en train d'être étendu à l'ensemble des quartiers de la ville. Le réseau d'eau potable approvisionne déjà l'ensemble des habitations et le réseau d'électricité est actuellement en train de s'étendre aux nouveaux quartiers récemment construits tel que pour le projet "Tamesloht La Nouvelle" prévoyant la construction de villas économiques.

La ville possède aussi une zone industrielle, un marché hebdomadaire vient d'y etre construit, un dispensaire est à disposition des citoyens, plusieurs écoles primaires, un collège et un lycée s'y trouvent aussi.

La ville est très bien desservie par le bus qui fait la navette entre Marrakech et Tameslohte et qui permet de les relier pour moins de 20 minutes (pour 5,50 Dirhams). Des minibus font aussi la navette Marrakech-Tameslohte tout au long de la journée (pour 5 Dirhams).

Grâce à cette bonne accessibilité, de nombreux marrakchis s'installent pour raison principale un coût de la vie moins élevé.

Administration et politique[modifier | modifier le code]

La commune de Tameslohte dispose d'un centre de santé communal avec une maternité situé dans son chef-lieu et de deux dispensaires ruraux dans les douars d'Oulad Yahia et Oumnaste[6].

Personnes célèbres[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b [PDF] « Décret no 2-59-1834 du 1er joumada II 1379 (2 décembre 1959) créant et énumérant les communes urbaines et rurales du Royaume », Bulletin officiel du Royaume du Maroc, no 2458,‎ , p. 2047 (lire en ligne)
  2. [PDF] « Décret no 2-08-520 du 28 chaoual 1429 (28 octobre 2008) fixant la liste des cercles, des caïdats et des communes urbaines et rurales du Royaume ainsi que le nombre de conseillers à élire dans chaque commune », Bulletin officiel du Royaume du Maroc, no 5684,‎ , p. 1597 (ISSN 0851-1217, lire en ligne)
  3. a et b Viviana Pâques, « Les fêtes du mwūlūd dans la région de Marrakech », Journal de la Société des Africanistes,‎ , p. 133-143 (lire en ligne, consulté le ).
  4. [PDF] Haut-commissariat au Plan, « Recensement général de la population et de l'habitat de 2004 », sur www.lavieeco.com (consulté le )
  5. [PDF] Haut-commissariat au Plan, « Recensement général de la population et de l'habitat de 2014 » (consulté le )
  6. [PDF] « Offre de soins dans la province d'Al Haouz », sur www.sante.gov.ma, (consulté le )
  7. Page dédiée à Abdallah Ibrahim sur le site officiel de l'USFP
  8. (en) Deborah Kapchan, Traveling Spirit Masters : Moroccan Gnawa Trance and Music in the Global Marketplace, Middletown, Conn., Wesleyan University Press, , 362 p. (ISBN 978-0-8195-6852-6 et 0-8195-6852-X, lire en ligne), p. 136.