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Rourea frutescens

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Rourea
Description de cette image, également commentée ci-après
Rourea frutescens (Pl. 187) d'après Aublet, 1775 Planche 187 : 1. Bouton de fleur. - 2. Calice. - 3 . Fleur épanouie. Étamine. - 4. Ovaire. Styles. - 5. Étamine. - 6. Baie. - 7. Baie ouverte en deux coques. - 8. Semence.
Classification APG III (2009)
Règne Plantae
Sous-règne Tracheobionta
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Sous-classe Rosidae
Ordre Rosales
Famille Connaraceae
Genre Rourea

Espèce

Rourea frutescens
Aubl., 1775

Classification APG III (2009)

"Représentation graphique de la classification phylogénétique"
Clade Angiospermes
Clade Dicotylédones vraies
Clade Rosidées
Clade Fabidées
Ordre Oxalidales
Famille Connaraceae
Genre Rourea

Synonymes

Selon GBIF (04 mars 2022)[1]

  • Robergia frutescens (Aubl.) J.F.Gmel.
  • Robergia frutescens Willd.
  • Rourea cardonae Lasser & Maguire
  • Rourea induta var. concinna Baker
  • Santalodes frutescens (Aubl.) Kuntze[2]
  • Santaloides frutescens (Aubl.) Kuntze

Rourea frutescens est une espèce rare d'arbuste, appartenant à la famille des Connaraceae. Il s'agit de l'espèce type du genre Rourea Aubl..

Le nom du genre Rourea fait vraisemblablement référence à la commune de Roura en Guyane, région dans laquelle le spécimen type a été collecté[3].

Description[modifier | modifier le code]

Rourea frutescens est un arbuste ou une liane ligneuse. Les jeunes rameaux sont tomenteux ferrugineux.

Les feuilles composées imparipennées, avec 2-5 paires de folioles chartacées ou subcoriaces, généralement de forme obovale (rarement elliptique ou obovale-elliptique), brièvement acuminées, à base arrondie, subglabres au-dessus, avec une pubescence simple, appliquée, dense, sur la face inférieure des folioles (limbe et nervures). La nervation des folioles est réticulée sur les 2 faces, avec 5-6 paires de nervures secondaires. Le pétiole, le rachis et les inflorescences sont pubérulentes ou tomenteuses.

Les inflorescences sont des panicules axillaires, à rachis tomenteux-ferrugineux, avec 2 bractées spinescentes. Les ramifications comportent des bractées, de petites bractéoles, et de longs pédicelles.

Les sépales sont imbriqués, pubescents, tomenteux ou glabres à l'extérieur et/ou à l'intérieur, et dépourvus de trichomes ou ponctuations glandulaires. Le calice croît lors de la fructification. Les pétales sont glabres, dépourvus de points glandulaires. On compte 5 carpelles.

Le fruit est un follicule sessile (1 voire 2 par fleur), dépourvu d'endosperme, de forme brièvement ovoïde, long de 7 mm[4],[5]. Les graines sont longues de 10,5 mm pour 5,1 mm de large[6].


Rourea frutescens ressemble fort à Connarus pubescens D.C. (synonyme de Rourea pubescens (DC.) Radlk.[7], mais s'en distingue par les nervations transversales (et non réticulées) sur ses folioles[4].

Répartition[modifier | modifier le code]

Rourea frutescens est présent à Trinidad, au Venezuela, au Guyana, (probablement au Suriname[8]), en Guyane, et au Brésil (Amapá, Amazonas, Pará)[4].

Écologie[modifier | modifier le code]

On rencontre Rourea frutescens dans les forêts sempervirentes de plaine à montagne, autour de 50–1 000 m d'altitude[4].

Ses fruits charnus zoochores[6] sont consommés par Pithecia pithecia au Suriname[9].

On a retrouvé son pollen dans des sédiments du delta de l'Orénoque au Venezuela[10].

Protologue[modifier | modifier le code]

En 1775, le botaniste Aublet propose le protologue suivant[11] :

« ROUREA fruteſcens. (Tabula 187.)

Frutex trunco quinque-pedali, tortuoſo, ramolo ; ramis ſarmentoſis, volubilibus, ſuprà arbores ſcandentibusi ramulis foliolis. Folia alterna, imparipinnata ; foliolis ovatis, acutis, integerrimis, ſupernè glabris, infernè tomentoſis, albicantibus, tribus aut quatuor oppoſitis, ſeſſilibus, utrinque coſtæ cylindraceæ adnexis. Foliola ſuperiora inferioribus majora. Stipulæ binæ, deciduæ, ad baſim coſtæ folioſæ ; Flores paniculati, axillares aut terminales ; ſingulus flos, ad baſim squamula munitur. Flores expanſi gratum odorem latè ſpargunt.

Florebat & fructum ferebat Auguſto.

Habitat in ſylvis Guianæ propè prædium S. Régis dictum.


LA ROURELE de la Guiane. (PLANCHE 187.)

Le tronc de cet arbre à quatre ou cinq pieds de hauteur; il eſt tortueux. Son écorce eſt rouſſâtre, & ſon bois eſt dur, compacte & blanchâtre. À meſure qu'il ſe prolonge, il pouſſe des branches tortues & rameuſes, qui ſe répandent ſur les arbres voiſins. Les branches & les rameaux ſont garnis de feuilles alternes. Ces feuilles ſont ailées; à deux rangs de folioles oppoſées, terminées par une impaire. Chaque rang eſt de trois ou quatre folioles ; les inférieures ſont plus petites que celles qui terminent la côte. Elles ſont entières, liſſes, ovales, vertes en deſſus ? & couvertes en deſſous d'un duvet court & blanchâtre ; la cote qui porte les folioles, eſt cylindrique, renflée à ſa naiſſance, accompagnée de deux stipules coriaces qui tombent.

Les fleurs naiſſent en panicules qui ſortent de l’aiſſelle des feuilles ou de l'extrémité des rameaux. Elles ſont ſeſſiles & à l'aiſſelle d'une écaille.

Le calice eſt d'une ſeule pièce, diviſé profondément en cinq parties verdâtres, fermés & velues.

La corolle eſt à cinq pétales blancs, arrondis, attaches par un onglet au deſſous des étamines.

Les étamines, au nombre de dix, ſont placées au deſſous des pétales à la baſe du piſtil. Leur filet eſt blanc, court. L'anthère eſt très petite & à deux bourſes.

Le piſtil eſt un ovaire ovoïde, charge de poils blancs, ſurmonté de cinq styles blancs, termines par un stigmate verdâtre, renflé, creuſé en gouttiere.

L'ovaire devient une baie noire, qui renferme une coque à deux valves, dans laquelle eſt une amande verdâtre, à deux cotylédons.

La fleur de cet arbriſſeau a une odeur plus ſuave que celle du lilac.

Les feuilles & les fruits ſont repréſentés de grandeur naturelle-, l'on a groſſi un peu les parties de la fleur.

Cet arbriſſeau croît dans les bois dépendants de l'habitation dite de S. Régis, ſur la paroiſſe d'Aroura.

II étoit en fleur & en fruit dans le mois d'Août. »

— Fusée-Aublet, 1775.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 04 mars 2022
  2. (en-US) « Rourea frutescens Aubl. - synonyms », Tropicos, Saint Louis, Missouri, Missouri Botanical Garden (consulté le )
  3. (en) ENRIQUE FORERO, A REVISION OF ROUREA SUBGENUS ROUREA (CONNARACEAE), City University of New York., coll. « ProQuest », (lire en ligne)
  4. a b c et d (en) Julian A. Steyermark (eds.), Paul E. Berry (eds.), Kay Yatskievych (eds.) et Bruce K. Holst (eds.), Flora of the Venezuelan Guayana, vol. 4, Caesalpiniaceae–Ericaceae, St. Louis, MISSOURI BOTANICAL GARDEN PRESS, , 799 p. (ISBN 9780915279524), p. 343-346
  5. Albert Lemée, Flore de la Guyane française : Tome II - Podostémonacées à Sterculiacées, Brest, LIBRAIRIE LECHEVALlER, , 398 p., p. 253-254
  6. a et b (en) Irene Mendoza, Richard S. Condit, S. Joseph Wright, Adeline Caubère, Patrick Châtelet, Isabelle Hardy et Pierre-Michel Forget, « Inter-annual variability of fruit timing and quantity at Nouragues (French Guiana): insights from hierarchical Bayesian analyses », Biotropica, vol. 50, no 3,‎ , p. 431-441 (DOI 10.1111/btp.12560, lire en ligne)
  7. Augustin Pyramus de Candolle, Mémoire sur les genres Connarus et Omphalobium: ou sur les connaracées sarcolobées, Société d'histoire naturelle de Paris, , 18 p. (lire en ligne), p. 6-7
  8. (en) A. A. Pulle, A.L. Stoffers (ed.) et J. C. Lindeman (ed.), Flora of Suriname : additions and corrections, vol. III, PART 1-2, Leiden, E. J. BRILL, , 655 p. (ISBN 90-04-07779-0)
  9. (en) Marilyn A. Norconk et Michael Veres, « Physical Properties of Fruit and Seeds Ingested by Primate Seed Predators with Emphasis on Sakis and Bearded Sakis », The anatomical record, vol. 294, no 12 - Special Issue: Evolutionary and Functional Morphology of New World Monkeys,‎ (DOI 10.1002/ar.21506, lire en ligne)
  10. (en) Christa-Charlotte Hofmann, « Pollen distribution in sub-Recent sedimentary environments of the Orinoco Delta (Venezuela) – an actuo-palaeobotanical study », Review of Palaeobotany and Palynology, vol. 119, nos 3–4,‎ , p. 191-217 (DOI 10.1016/S0034-6667(01)00141-5)
  11. Jean Baptiste Christian Fusée-Aublet, HISTOIRE DES PLANTES DE LA GUIANE FRANÇOISE, rangées suivant la méthode sexuelle, avec plusieurs mémoires sur les différents objets intéreſſants, relatifs à la culture & au commerce de la Guiane françoiſe, & une Notice des plantes de l'Iſle de France. volume I, Londres et Paris, P.-F. Didot jeune, Librairie de la Faculté de Médecine, quai des Augustins, , 867 p. (lire en ligne), p. 467-469

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  • « Rourea frutescens », sur FLORE DE GUYANE, (consulté le )