Roselin de Roborowski

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Carpodacus roborowskii

Le Roselin de Roborowski, aussi appelé Roselin tibétain, (Carpodacus roborowskii, anciennement Kozlowia roborowskii) est une espèce de passereaux de la famille des Fringillidae.

L'espèce est quelquefois classée dans un genre à part, Kozlowia.

Distribution[modifier | modifier le code]

Cet oiseau peuple le nord-est du Tibet : Tsinghaï sur les monts Buckhan Boda, Amne Matchin, Wild Yak Steppe et, depuis Otani (1995), les monts Tanglha au sud-ouest du Tsinghaï.

Taxonomie[modifier | modifier le code]

Nikolaï Prjevalski, 1887, avait nommé cette espèce « Leucosticte roborowskii » en hommage à l’un de ses assistants, l’explorateur Roborowski. En 1907, Bianchi, au cours de l’expédition « Kozlowi », captura un spécimen et lui attribua le nom de genre Kozlowia du fait d’une morphologie différente (longues ailes et bec fin). Desfayes (1971), jugeant ces caractères purement adaptatifs, inclut Kozlowia dans Carpodacus. Pourtant Cheng (1987, 1994), dans ses inventaires de l’avifaune de Chine, persiste à le garder dans le genre Kozlowia.

L'étude phylogénique de Zuccon et al. (2012) montre que cette espèce est bien un Carpodacus.

Habitat[modifier | modifier le code]

Roselin de Roborowski :
  • Aire de répartition

Ce roselin habite les steppes arides, les pentes de terre nue criblée de pierres plates et parsemée de plantes herbacées naines et de petites fleurs alpines.

Alimentation[modifier | modifier le code]

Il se nourrit, exclusivement sur le sol, de fleurs de pédiculaires (Pedicularis), de primevères (Primula), d’anémones (Anemone), de renoncules (Ranunculus), de pavots (Meconopsis), d’asters (Aster), de vesces (Vicia) et de benoîtes (Geum) qui émaillent alors le plateau tibétain de touches jaunes, roses et mauves. Certains individus ont été observés en train de picorer dans des mottes de terre.

Mœurs[modifier | modifier le code]

Il se déplace très rapidement sur le sol en se faufilant parmi les touffes d’herbes et en sautillant sur les deux pattes en même temps. Une photo de Jerzy Dyczkowki (site Oriental Bird Image) révèle une intéressante association entre un roselin de Roborowski et un roselin de Hodgson (Leucosticte nemoricola) recherchant ensemble leur nourriture.

Parade nuptiale[modifier | modifier le code]

Elle était totalement inconnue jusqu’à l’arrivée de la série de photos de K. C. Lee prise en juin 2004 dans une zone encore recouverte de neige à Er La Pass dans le Tsinghaï. On y voit une femelle prélevant des brins de mousse et attirant un mâle qui se pose à côté. Il trottine sur le sol et ramasse à son tour une touffe de mousse puis entrouvre ses ailes. Il s’envole ensuite pour se positionner face à la femelle qui l’observe. Puis il avance, les ailes et la queue relevées, exhibant son croupion et son abdomen rose. Enfin, il termine sa parade dans la même posture mais au milieu d’une plaque de neige créant un contraste différent de ses attributs colorés. Aucune émission vocale n’a été entendue pendant toute la parade.

Nidification[modifier | modifier le code]

Elle est inconnue mais les dates de photos de juvéniles suggèrent une nidification tardive (fin juillet-début août). Aucun nid n’a été découvert mais l’habitat de très haute montagne (5000 m) n’offre que des plantes naines, des affleurements rocheux et des cavités sur le sol, seuls emplacements possibles.

Statut[modifier | modifier le code]

L’espèce n’est pas aussi rare que le laissaient supposer les premiers observateurs de sorte que BirdLife International (2010) la considère aujourd’hui comme non menacée. Par ailleurs, la découverte d’Otani (1995) étendant la répartition de 350 km au sud-ouest de la localisation initiale contribue à en faire une espèce plus commune qu’initialement prévu.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Cheng Tso-hsin (1987) A synopsis of the avifauna of China. Science Press, Beijing.
  • Cheng Tso-hsin (1994) A complete checklist of species and subspecies of the Chinese birds. Science Press, Beijing.
  • Desfayes, M. (1971) Révision générique des Carduélidés. L’Oiseau et R.F.O., vol. 41, n° 2-3 : 130-147.
  • Otani, C. (1995) Tibetan Rosefinch Kozlowia (Carpodacus) roborowskii sightings on the Tibetan plateau. Oriental Bird Club Bull. 21: 46.
  • Ottaviani, M. (2008) Monographie des Fringilles (fringillinés – carduélinés) – Histoire Naturelle et photographies. Volume 1, 488 pages. Éditions Prin, Ingré, France.
  • Zuccon, D., Prys-Jones, R., P.C. Rasmussen, et P.G.P. Ericson (2012), « The phylogenetic relationships and generic limits of finches (Fringillidae) », Mol. Phylogenet. Evol., vol. 62, p. 581-596.

Références taxinomiques[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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