Peuplier d'Italie

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Populus nigra var. italica, Populus nigra 'Italica'

Le Peuplier d'Italie, Populus nigra var. italica, est une variété de plantes à fleurs de la famille des Salicacées. C'est arbre qui est une variante à port érigé du Peuplier noir est parfois considérée plus simplement comme étant un cultivar de ce dernier, Populus nigra 'Italica'[2].

Description[modifier | modifier le code]

Ce peuplier pousse sur des terres pauvres et humides, rarement au-dessus de 600 mètres d'altitude. C'est un arbre à croissance rapide. Il peut souvent atteindre jusqu'à 30 mètres de hauteur. Le peuplier d'Italie a une forme facilement reconnaissable, en forme de flamme. Il a une espérance de vie pouvant aller jusqu'à 150 ans[3],[4]. Cet arbre a la particularité de se vider de l'intérieur en vieillissant, son tronc devenant de plus en plus cannelé, les sommets des cannelures correspondent directement aux racines remontées qui le stabilisent, ces angles surélevés à la jonction tronc-racines sont ses talons d'Achille, car s'il y a blessure (souvent dues aux tondeuses), l'arbre peut ne pas parvenir à cicatriser et manquer de stabilisation, le fait qu'ils s'évident naturellement leur offre une rigidité accrue face aux vents. Il peut vivre vieux sans présenter de danger particulier car ses branches sont courtes et rapprochées du tronc (port fastigié). Il arrive toutefois que sa cime commence à se dessécher assez rapidement.

Il a la particularité comme souvent chez les peupliers de pouvoir générer de nouveaux individus de par ses racines. Il est aussi capable comme souvent chez les saules et peupliers de générer des racines à partir d'une branche enfoncée en terre humide (bouturage) Il supporte des climats froids, dont au Québec, sans toutefois pouvoir s'y reproduire.

Caractères diagnostiques[modifier | modifier le code]

Houppier ample, irrégulier, avec de grosses (aspect buissonnant);
L'écorce jeune est lisse, mince, grisâtre, devenant vite rugueuse, noirâtre et fissurée en long ;
Jeunes rameaux glabres, ronds ou légèrement anguleux ;
Bourgeons petits, glabres, visqueux, souvent appliqués ;
Feuilles triangulaires à losangiques ou en coin à la base, denticulées, vertes et glabres sur les deux faces, visqueuses au débourrement ; pétiole court, aplati ;
Chatons pendants : les mâles sessiles, rouge violacé, les femelles pédonculées, vert jaunâtre ;
Capsules ovoïdes en chapelets, à graines cotonneuses[5].

Aspects culturels[modifier | modifier le code]

Le peuplier d’Italie a été introduit en France vers 1750, et cet arbre jouit alors immédiatement d’une immense popularité. Son port droit, pyramidal, se prête aussi bien à la formation de bouquets que d’alignements, ces éléments de composition étant alors très en vogue dans les grands jardins à la française. On en plante bientôt des centaines dans tous les grands jardins classiques, à tel point que l’abbé Rozier, dans son Dictionnaire d’agriculture, invente en 1786 le terme de « peuplomanie », écrivant : « C’était une manie, une fureur qui fit établir des pépinières dans presque toutes les provinces »[6].

Cette passion s’éteint après une trentaine d’années, mais l’arbre reste néanmoins très populaire, illustrant longtemps encore la simplicité pastorale, le bonheur champêtre et les charmes de l’Italie (Virgile célèbre déjà cet arbre dans ses Géorgiques, traduits en 1769 par l’abbé Delisle[7]), puis devient l’arbre de la tendre douleur avec la célèbre Île des Peupliers abritant le tombeau de Jean-Jacques Rousseau à Ermenonville, enfin, dès la Révolution, il devient l’arbre du peuple et arbre de la liberté[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. IPNI. International Plant Names Index. Published on the Internet http://www.ipni.org, The Royal Botanic Gardens, Kew, Harvard University Herbaria & Libraries and Australian National Botanic Gardens., consulté le 1 août 2020
  2. « Taxonomy - GRIN-Global Web v 1.10.4.0 », sur npgsweb.ars-grin.gov (consulté le )
  3. « Peuplier », sur lesarbres.fr (consulté le ).
  4. nmauric, « Populus nigra var italica - Peuplier noir d'Italie », sur nature.jardin.free.fr (consulté le ).
  5. J .C Rameau , D . Mansion , G. Dumé, Flore Florestière Française, Paris, institut pour le développement forestier, , 1785 p. (ISBN 978-2-904740-16-9 et 2-904740-16-3, lire en ligne), p. 529
  6. François Rozier, Cours complet d’agriculture théorique, pratique, économique, et de médecine rurale et vétérinaire ; suivi d’une méthode pour étudier l’agriculture par principes ou Dictionnaire universel d’agriculture, Paris, Cuchet 1781-1796. L’article « peuplier » figure dans le volume II paru en 1786. Cité par Nicole Gouiric, « La peuplomanie dans les jardins de la seconde moitié du XVIIIe siècle en France : propos inspirés par les peupliers de Méréville » Polia, Revue de l’art des jardins, 10, 2008, pp. 33-64.
  7. Jacques Delisle, Les Géorgiques de Virgile, traduction nouvelle et vers françois, enrichie de notes et de figures, Paris Bleuet, 4e édition 1770, II, vers 19-22 (cité d’après Nicole Gouiric (op. cit., p. 55)
  8. Nicole Gouiric, « La peuplomanie dans les jardins de la seconde moitié du XVIIIe siècle en France : propos inspirés par les peupliers de Méréville » Polia, Revue de l’art des jardins, 10, 2008, pp. 33-64.

Annexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Article connexe[modifier | modifier le code]