Manoir de Lescoire
Lescoire est une seigneurie et un manoir du dernier quart du XVIe siècle sur la commune d'Heuringhem, jouxtant le parc du château de Laprée à Quiestède. Son corps de logis est en briques jaune orangé et est accolé à une tourelle et est flanqué à l'arrière d'une aile composite en équerre. Les autres formes du nom sont L'Escouart et L'Escoire.
Les seigneurs de Lescoire jusqu'en 1758[modifier | modifier le code]
Les premiers seigneurs connus sont :
- vers 1220-1240, Jacques de Lescore ;
- en 1436, Jean de Saint-Pierre-Maisnil, dit Agrevain, chevalier ;
- à la fin du XVe siècle, Nicaise Le Griette, (autres formes du nom: Griette, Griotte) official de Thérouanne ;
- en 1550, Philippe Le Noir, dit Nigri, archidiacre de la cathédrale de Thérouanne et chancelier de la Toison d'Or.
La seigneurie de Lescoire entre ensuite dans la famille de Lespinoy.
Le château a sans doute été élevé par Étienne ou Philippe de Lespinoy et a été restauré au début du XVIIe siècle par Jeanne de Lespinoy et Adrien de Wissocq, troisième fils du seigneur de Bomy. À la mort de ce dernier sans postérité en 1624, Lescoire revient alors probablement à Barbe de Lespinoy, la sœur de Philippe, dont hérite vers 1670 son cousin Robert de Raulers. Cette dernière famille conserve la seigneurie jusqu'en 1758.
Physionomie du château sous l'Ancien Régime[modifier | modifier le code]
Élevé sur des terres marécageuses, Lescoire occupait au XVIIIe siècle un îlot au milieu d'un rectangle de douves et était accessible par un pont de bois donnant sur un terre-plein formant une avant-cour encadrée de basses dépendances.
1758 : achat de Lescoire par le seigneur de Laprée[modifier | modifier le code]
Lescoire fut vendu par la famille de Raulers en 1758 pour 40 000 livres à Dominique-Jean-Jacques de Lencquesaing (1706-1776), seigneur de Laprée, grand bailli de Saint-Omer. Celui-ci vit dans cet achat d'une seigneurie jouxtant la sienne, une occasion unique et appréciable d'agrandir son domaine. Il avait confié la négociation de cette transaction à l'avocat audomarois Visconti.
Le château a été vraisemblablement réaménagé dans le courant de l'année 1790, comme semble l'indiquer l'imposant millésime sculpté sur le corps de logis.
À la fin du XIXe siècle, l'architecte hesdinois Clovis Normand a réaménagé le petit manoir. Celui-ci appartient encore aujourd'hui à la famille de Lencquesaing.
Notes et références[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Karl-Michael HOIN, De l'office à la noblesse, de la ville à la campagne. Images de soi et relations sociales quotidiennes des Lencquesaing (XVIe-XVIIIe siècles), Université d'Artois (Arras), 2003.
- Philippe SEYDOUX, Gentilhommières d'Artois et du Boulonnais, tome 2. Audomarois, Haut-Pays, Boulonnais, Calaisis, 2006, Editions de La Morande, p.14. [l'auteur indique à tort le château sur la commune de Racquinghem]. (ISBN 978-2-902091-35-5)