Lokichogio

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Lokichogio
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Lokichogio est une ville située au nord-ouest du Kenya dans le comté de Turkana frontalier de l'Ouganda, de Soudan du Sud et de l'Éthiopie. Elle dispose d'un aéroport utilisé par l'ONU pour des projets d'aide humanitaire[1], d'un lycée[2], et se situe à proximité d'un poste-frontière sur la frontière entre le Kenya et le Soudan du Sud[3]. Sa localisation stratégique ainsi que ses infrastructures de transport en ont fait une plaque tournante de distribution de l'aide internationale pendant la seconde guerre civile soudanaise[4]'[5]. Elle est aussi à cette époque un lieu de rencontre entre belligérants engagés dans le conflit d'une part, et responsables d'ONG diplomates ou fonctionnaires de l'ONU d'autre part[5]'[6]'[7].

Histoire[modifier | modifier le code]

Selon le pédiatre Zygmunt L. Ostrowski, qui a exercé longuement en Afrique dans des ONG humanitaires internationales, Lokichogio était jusque dans les années 1960 un petit village, dont l’urbanisation s'est rapidement développée à la suite de la construction de sa base aérienne[6]. Les deux guerres civiles soudanaises, de 1955 à 1972 puis de 1983 à 2005.ont accéléré cette transformation[6]. D'autres infrastructures, comme des hôtels, y ont été construites pour accueillir le personnel des ONG dans des conditions de vie agréables et sécuritaires, tout en étant au près des combats et des populations en détresse humanitaire de l'autre côté de la frontière soudanaise[6].

Acceptation sociale[modifier | modifier le code]

Les populations locales d'ethnie turkana majoritairement pauvres, ont accueilli de façon mitigée l'émergence de ce complexe logistique et les arrivées d’étrangers pour la faire tourner[6]. D'une part, certaines ont espéré bénéficier de « miettes » de l'aide humanitaire qui y transite, pillant parfois des magasins où abondent des biens alimentaires et sanitaires[6]. D'autre part, la décalage entre leur mode de vie traditionnel et précaire avec celui des travailleurs d'ONG circulant en véhicule tout-terrain a déclenché plusieurs tensions, voire des affrontements[6]. En réaction, l'ONU a du déployer des soldats des forces de maintien de la paix des Nations unies pour garantir la sécurité[6].

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Interruption des missions humanitaires au Soudan sud », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. « Au moins 6 morts dans une attaque contre un lycée dans le Nord du Kenya », (consulté le )
  3. Peter Mwangi Kagwanja, « Le bon Samaritain à l'épreuve de la « tradition africaine » dans les camps de réfugiés au Kenya », Politique africaine,‎ , p. 10 (lire en ligne)
  4. Défense nationale, « Opération Lifeline Sudan », (consulté le )
  5. a et b « Soudan du sud : l’heure du déminage », (consulté le )
  6. a b c d e f g et h Zygmunt L. Ostrowski, Le Soudan à l'aube de la paix : combat de John Garang, Éditions L'Harmattan, , 312 p., p. 137 à 139
  7. « Chronologies », Mondes arabes,‎ , p. 35