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Keraji

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Keraji ou Ryoji Hana, Citrus keraji est une petite mandarine endémique de l'île de Kikai-shima, archipel Satsunan, préfecture de Kagoshima.

Comme beaucoup de ces mini mandarines sa culture est en déclin et il devient rare.

Dénomination[modifier | modifier le code]

花良治 (Keraji) Keraji est un village de l'ile de Kikai 喜界町, (Kikai-chō), ile coralienne[1] du district d'Ōshima, Préfecture de Kagoshima (latitude 28,29 °nord) qui a donné son nom à la petite mandarine Keraji. ケラジミカン (Keraji mikan) ou ケラジ (Keraji), en kanji 花良治 (Keraji ou keraji Hana Ryōji) [2]

Nom botanique : Citrus ×keraji Yu.Tanaka (1948)[3], synonyme Citrus nobilis var. kikaijimense Tanaka[4], Citrus Keraji Hort . ex Tanaka

Il ne faut pas confondre Keraji (C. keraji) et Kabuchi (C. keraji var. kabuchii Hort. ex Tanaka) les chromosomes sont différents Keraji = 1A+1B+7D+8E+1F et Kabuchi = 2B+2C+5D+7E+2F[5].

Histoire[modifier | modifier le code]

La culture aurait commencé il y a 2 siècles (2005). La production connait le succès sous l'ère Taishō. En 1927 à la suite d'une interdiction d'exportation motivée par des raisons sanitaires la culture décline. La plante demande une dizaine d'années avant de produire des fruits de qualité, le déclin se poursuit à tel point qu'elle est en danger de disparition (2012) et qu'une 花良治みかん振興会 (Keraji mikan shinkō-kai) association pour l'agrume keraji a été créée[6], elle devra affronter un autre déclin continu, celui de la démographie de l'ile.

Phylogénie[modifier | modifier le code]

Phylogénie par Shimizu (2022)

Keraji est une progéniture rétrocroisée de Kunenbo-A, il partage tous les allèles avec kabuchi et kunenbo-A (Citrus nobilis) (Shimizu et al. 2016)[7]. En 2021, M. Yamamoto et al. confirment l'analyse: Keraji (C. keraji) est une hybridation Kunenbo et Kabuchi[8]. Keraji est auto-incompatible mais compatible avec les diverses accessions de Kunenbo (elles-mêmes auto-incompatibles)[9].

Description[modifier | modifier le code]

Le fruit est une petite mandarine qui se récolte verte, la saison va d'octobre à décembre[6], l'acidité diminuant rapidement avec la maturité elle n'est comestible qu'encore verte[10]. Le poids du fruit va de 54 à 100 g, autrement dit un peu plus gros que kabuchi[11].

La plante serait résistante au gel de −12 °C[12]. Keraji est mentionnée sensible au Citrus leprosis virus C[13].

Huile essentielle[modifier | modifier le code]

Une comparaison des HE d'agrumes de Kikaijima: Keraji, Shiiku, Kunenbo, Fusuu (C. rokugatsu hort. ex Y. Tanaka) et Kabuchi cultivar Kuriha (2017) montre que Keraji et Kabuchi contiennent de grandes quantités de polyméthoxyflavonoïdes.

Keraji et Kunenbo sont riches en β-myrcène ce qui n'est pas le cas du Kabuchi, à l'inverse ce dernier est riche en γ-terpinène et keraji non. La comparaison avec le Kabuchi cultivar Kuriha montre que les HE ne sont pas proches[14]. Tout en sachant que le parfum est variable: dans la comparaison Keraji-kabuchi par Yamamoto et al. (2003) les auteurs notent les parfums des fruits et ils donnent à 2 keraji récoltés en novembre le parfum de Kabuchi[11].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (ja) « 幻のケラジみかん - AMAMI island style », sur amami.dino.vc (consulté le )
  2. (ja) « ケラジ | Citrus keraji », sur かぎけん花図鑑 (consulté le )
  3. (en) « Citrus ×keraji Yu.Tanaka », sur www.gbif.org (consulté le )
  4. « Citrus nobilis var. kikaijimense | International Plant Names Index », sur www.ipni.org (consulté le )
  5. Masashi Yamamoto et Shigeto Tominaga, « High chromosomal variability of mandarins (Citrus spp.) revealed by CMA banding », Euphytica, vol. 129, no 3,‎ , p. 267–274 (DOI 10.1023/A:1022284908424, lire en ligne, consulté le )
  6. a et b « 喜界島特産品のけらじ屋 », sur www.kerajiya.com (consulté le )
  7. (en) Tokurou Shimizu, Akira Kitajima, Keisuke Nonaka et Terutaka Yoshioka, « Hybrid Origins of Citrus Varieties Inferred from DNA Marker Analysis of Nuclear and Organelle Genomes », PLOS ONE, vol. 11, no 11,‎ , e0166969 (ISSN 1932-6203, DOI 10.1371/journal.pone.0166969, lire en ligne, consulté le )
  8. Masashi Yamamoto, Kanami Tani et Naoko Kozai, « The Morphological and Genetic Characteristics of Local Citrus Grown on the Ryukyu Islands, Japan », Tropical Agriculture and Development, vol. 65, no 4,‎ , p. 206–215 (DOI 10.11248/jsta.65.206, lire en ligne, consulté le )
  9. (ja) Masashi Yamamoto, Mayuko Fukuda, Takanori Koga, Tatsuya Kubo, Shigeto Tominaga, « Examination of the Origin of Keraji (Citrus keraji), Local Citrus of Kikaijima Island, Kagoshima Prefecture », 園学研.(Hort. Res. (Japan)) 9 (1),‎ , p. 7 - 12 (lire en ligne [PDF])
  10. « 在来作物・果樹類詳細表示 », sur www.amami.or.jp (consulté le )
  11. a et b (ja) « 鹿児島大学リポジトリ », sur ir.kagoshima-u.ac.jp (consulté le )
  12. (es) Dekarz Damien, El bosque comestible, Ediciones Mundi-Prensa (ISBN 978-84-8476-954-5, lire en ligne), p 148
  13. (en) International Committee on Taxonomy of Viruses et Andrew MQ King, Virus Taxonomy: Ninth Report of the International Committee on Taxonomy of Viruses, Elsevier, (ISBN 978-0-12-384684-6, lire en ligne)
  14. (en) Toshiyuki Hamada, Mami Hayasaki, Hiromi Kitahara, Keisuke Yamashita, Aya Kariyazaki, Fumito Tani, Satoaki Onitsuka and Hiroaki Okamura, « Essential oil composition of citrus peels in Kikai-jima Island, Japan », American Journal of Essential Oils and Natural Products 5(3),‎ , p. 12-15 (lire en ligne [PDF])

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]