Foraminacephale

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Foraminacephale brevis

Foraminacephale
Description de cette image, également commentée ci-après
Dôme crânien holotype, référencé CMN 1423,
de Foraminacephale brevis
(précédemment Stegoceras et Prenocephale).
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Super-classe Tetrapoda
Classe Sauropsida
Clade Dinosauria
Ordre  Ornithischia
Super-famille  Pachycephalosauria
Famille  Pachycephalosauridae

Genre

 Foraminacephale
Schott et Evans[1], 2016

Espèce

 Foraminacephale brevis
Schott et Evans[1], 2016

Foraminacephale est un genre éteint de petits dinosaures bipèdes herbivores de la famille des pachycéphalosauridés, découvert dans le Crétacé supérieur (étage Campanien) d'Alberta (Canada)[1].

Une seule espèce est rattachée au genre : Foraminacephale brevis, décrite formellement en 2016 par Ryan K. Schott et David C. Evans[1].

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le nom de genre Foraminacephale combine le mot latin foramina (« orifice », « ouverture ») avec le mot du grec ancien κεφαλή, « kephalē », « tête », pour donner « tête à orifices », pour indiquer les nombreuses trous présents sur le sommet de son dôme crânien[1].

Découvertes[modifier | modifier le code]

L'holotype de Foraminacephale, répertorié CMN 1423, est un dôme crânien fronto-pariétal presque complet découvert dans le Parc provincial Dinosaur en Alberta. Il provient de la formation géologique de Dinosaur Park datée du Campanien (Crétacé supérieur). D'autres fragments de crânes d'âges différents, juvéniles, subadultes et adultes, ont été découverts en d'autres sites de cette même formation[1].

D'autres spécimens provenant de la formation géologique contemporaine d'Oldman ont été rapportés comme appartenant à ce genre[2], mais seulement un, le spécimen TMP 2015.044.0041, peut être attribué avec certitude à Foraminacephale.

Un autre spécimen trouvé dans la formation de Horseshoe Canyon (CMN 11316), et d'abord assigné à Foraminacephale, a été ré-identifié comme un petit pachycéphalosaure juvénile indéterminé[1].

Historique[modifier | modifier le code]

L'holotype CMN 1423 a d'abord été attribué à une nouvelle espèce de Stegoceras par Lawrence Lambe en 1918[3]. La validité de cette nouvelle espèce a été fortement débattue, certains paléontologues considérant qu'il ne s'agissait que d'un morphotype, peut-être une femelle, de l'espèce type de Stegoceras, S. validum[4],[5],[6].

En 2000, il est attribué au genre Prenocephale sous le nom de P. brevis par Robert M. Sullivan[7].

Ce n'est qu'en 2011, que Ryan Schott propose un nouveau nom de genre, Foraminacephale et le nom binominal de Foraminacephale brevis[8]. Ce nom est formalisé dans une publication dirigée par le même auteur en 2016[1].

Description[modifier | modifier le code]

Vue d'artiste d'un adulte

Foraminacephale, en tant que pachycéphalosaure, était un petit herbivore bipède avec un dôme épaissi sur le crâne. En 2016, Gregory S. Paul estime sa longueur totale à 1,50 m et sa masse à 10 kg[9]. La surface supérieure du dôme de Foraminacephale est ponctuée de nombreuses petits trous, les foramen éponymes. Le dôme est constitué d'un grand lobe central avec une moitié frontale inclinée et deux lobes latéraux plus petits à l'avant[7]. L'os squamosal forme une grande barre complètement lisse sous le dôme, à l'exception de six nœuds osseux qui bordent le bord inférieur du dôme et d'un nœud supplémentaire d'« angle » juste en dessous. Ces caractéristiques distinguent Foraminacephale de tous les autres pachycéphalosauridés[1].

Contrairement à Stegoceras, Hanssuesia et Colepiocephale, l'os pariétal de Foraminacephale (qui constitue la partie arrière du dôme) fait saillie vers l'arrière et vers le bas sur la base du crâne[7]. Deux caractéristiques distinguent Foraminacephale des genres Sphaerotholus et Prenocephale : la présence de rainures saillantes entre le lobe central et les lobes latéraux, et son ouverture de l'os temporal qui est ici en forme de fente[1].

Ontogenèse et comparaison avec Stegoceras[modifier | modifier le code]

La découverte de crânes à des stades de croissance différents, aussi bien pour Foraminacephale que pour Stegoceras, a permis l'analyse comparée de l'ontogenèse ou de la croissance de leurs dômes[10]. Ces mesures morphométriques réalisées sur 21 crânes de Foraminacephale ont montré que le dôme devenait proportionnellement plus haut avec l'âge, mais ne s'élargissait pas de manière significative. L'histologie des spécimens a montré que les dômes devenaient moins poreux avec l'âge ; le crâne du plus jeune spécimen montre une porosité de 1,67%, tandis que celle du spécimen le plus âgé est de 0,25%. En général, la partie frontale du dôme était plus poreuse que la partie pariétale[1].

Les courbes de croissance du dôme permettent de différencier clairement Foraminacephale de Stegoceras. Chez les jeunes Stegoceras, le dôme est plat, tandis que même chez les plus jeunes spécimens de Foraminacephale, le pariétal est déjà légèrement bombé. Les fenêtres supratemporales au sommet des crânes de Foraminacephale ressemblent à une fente, contrairement à celles de Stegoceras qui sont arrondies et se ferment très tôt au cours de la croissance de l'animal. Par ailleurs, les os temporaux et postorbitaux s'intègrent beaucoup plus rapidement dans le dôme chez Foraminacephale que chez Stegoceas, et le dôme de Foraminacephale s’épaissit plus lentement et avec des flancs moins inclinés que celui de Stegoceras[1].

Paléoécologie[modifier | modifier le code]

Les sédiments du groupe de Belly River en Alberta sont particulièrement riches en restes de pachycéphalosaures ; 70% de tous leurs fossiles connus proviennent de cette région. En 2016, quatre genres distincts de pachycéphalosaures sont répertoriés dans les sédiments du groupe de Belly River : Stegoceras, Foraminacephale, Hanssuesia et Colepiocephale[1].

Classification[modifier | modifier le code]

Une analyse phylogénétique réalisée en 2016 a confirmé que Foraminacephale était un membre des Pachycephalosauridae et des Pachycephalosaurinae, dans une position plus dérivée que Stegoceras, mais dans une position plus basale que Prenocephale. Le consensus des arbres phylogénétiques est présenté ci-dessous[1] :

Pachycephalosauria

Wannanosaurus yanshiensis


Pachycephalosauridae


Hanssuesia sternbergi



Colepiocephale lambei



Stegoceras validum



Stegoceras novomexicanum



Pachycephalosaurinae

Goyocephale lattimorei




Homalocephale calathocercos




Tylocephale gilmorei




Foraminacephale brevis




Amtocephale gobienses




Prenocephale prenes



Acrotholus audeti





Pachycephalosaurus wyomingensis



Alaskacephale gonglofi




Dracorex hogwartsia



Stygimoloch spinifer






Sphaerotholus goodwini



Sphaerotholus buchholtzae












La topologie de cet arbre phylogénétique n'est toutefois pas très stable, vraisemblablement en raison du caractère très partiel de la plupart des fossiles de pachycéphalosaures[1].

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l m n et o (en) Schott et Evans, « Cranial variation and systematics of Foraminacephale brevis gen. nov. and the diversity of pachycephalosaurid dinosaurs (Ornithischia: Cerapoda) in the Belly River Group of Alberta, Canada. », Zoological Journal of the Linnean Society,‎ (DOI 10.1111/zoj.12465)
  2. (en) R.M. Sullivan, Late Cretaceous vertebrates from the Western Interior, vol. 35, coll. « New Mexico Museum of Natural History and Science Bulletin », , 347–365 p., « A taxonomic review of the Pachycephalosauridae (Dinosauria: Ornithischia) »
  3. (en) L.M. Lambe, « The Cretaceous genus Stegoceras typifying a new family referred provisionally to the Stegosauria », Proceedings and Transactions of the Royal Society of Canada, vol. 12,‎ , p. 23–36
  4. (en) B. Brown et E.M. Schlaikjer, « A study of the troodont dinosaurs with the description of a new genus and four new species », Bulletin of the American Museum of Natural History, vol. 82,‎ , p. 121–149 (lire en ligne)
  5. (en) C.M. Sternberg, « Pachycephalosauridae proposed for dome-headed dinosaurs, Stegoceras lambei, n. sp., described », Journal of Paleontology, vol. 19, no 5,‎ , p. 534–538 (JSTOR 1299007)
  6. (en) R.E. Chapman, P.M. Galton, J.J. Sepkoski et W.P. Wall, « A morphometric study of the cranium of the pachycephalosaurid dinosaur Stegoceras », Journal of Paleontology, vol. 55, no 3,‎ , p. 608–618 (JSTOR 1304275)
  7. a b et c (en) R.M. Sullivan, Dinosaurs of New Mexico, vol. 17, coll. « New Mexico Museum of Natural History and Science Bulletin », , 177–190 p., « Prenocephale edmontonensis (Brown & Schlaikjer) new comb. and P. brevis (Lambe) new comb. (Dinosauria: Ornithischia: Pachycephalosauria) from the Upper Cretaceous of North America »
  8. (en) R.K. Schott, Ontogeny, Diversity, and Systematics of Pachycephalosaur Dinosaurs from the Belly River Group of Alberta, Department of Ecology and Evolutionary Biology, University of Toronto, , 173 p. (lire en ligne)
  9. (en) Gregory S. Paul, The Princeton Field Guide to Dinosaurs: Second Edition, Princeton, New Jersey, Princeton University Press, , 268 p. (ISBN 978-0-691-16766-4)
  10. (en) Schott, Evans, Goodwin et Horner, « Cranial Ontogeny in Stegoceras validum (Dinosauria: Pachycephalosauria): A Quantitative Model of Pachycephalosaur Dome Growth and Variation », PLoS ONE, vol. 6, no 6,‎ , e21092 (PMID 21738608, PMCID 3126802, DOI 10.1371/journal.pone.0021092)