Français : Portrait posthume de Michel-Étienne Le Peletier de Saint-Fargeau (1736-1778), président du parlement de Paris.
En 1807, Félix Le Peletier (1767-1837), fils cadet du modèle, commande à Marie-Guillemine Benoist son portrait et celui du modèle. Il place aussi sa fille dans l'atelier de Benoist. Ses liens avec la famille Le Peletier et l’exécution de deux toiles sont documentés en 1807 dans sa correspondance avec son mari Pierre-Vincent Benoist. David lui-même en aurait fait les éloges. La tradition familiale donne en effet le tableau à Madame Benoist et la trace de cette commande plaide en faveur de cette attribution.
Correspondance de l’artiste avec son mari Pierre-Vincent Benoist aux Archives Nationales de France, Fonds Benoist d’Azy, cote 161 AQ 9, ou citée par Marie-Juliette Ballot, Une élève de David. La Comtesse Benoist, l'Émilie de Demoustier, 1768-1826, Paris, Plon, 1914 ou Marianne Lévy, Marie-Guillemine Laville-Leroulx et les siens : une femme peintre de l'Ancien Régime à la Restauration (1768-1826), Paris, L'Harmattan, 2018 :
- [Non daté , probablement décembre 1806] "Adieu, mon ami, vous voyez que je suis ce matin dans les impatiences, et écrasée de besogne. Pelletier me presse et me poursuit pour lui et pour son père, Casabianca pour le sien, Éléonore que je couronne mercredi. En vérité je voudrais avoir dix bras et je n’en aurais pas trop. Venez m’apporter les deux vôtres, mon ami. Vous y recevrez avec quelque plaisir votre nichée." (Ballot, p. 177; Lévy, p. 220)
- 5 janvier 1807 : "La tête de Pelletier est ébauchée, il est comme un fou, il se fera pendre ou écorcher pour soutenir que Mme Benoist est le premier talent de ce pays-ci. Il a vu dessiner, peindre et il n'y a là pas de David ; il est enchanté, la tête est belle, j'en suis contente." (Ballot, p. 178)
- 22 janvier 1807 : "Félix (Lepelletier) est frappant et dans le ravissement de son portrait, il en radote."
- 28 janvier 1807 : "la fille de Pelletier est à l'atelier, elle m'étonne de progrès, le père est ébauché et d'une parfaite ressemblance."
- 9 février 1807 : 1807[entre le 26 février 1807 et le 12 mars 1807] « Les tableaux de Le Pelletier sont terminés, il paraît enchanté, ils sont tous dans la même chambre, cette réunion fait bon effet, il brûle de les emporter, et moi j'en suis assez lasse", 12 mars [1807].
- 7 avril 1807 : "J'ai joui des éloges du maitre [David], il aime beaucoup la Balle, et est très content de Gall, il aime beaucoup aussi le père de P. et dit que c’est un beau tableau"