Escadrille 1

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Escadrille 1
Photo noir et blanc d'un groupe d'hommes autour d'un avion biplan
Salmson 2A2 N°52 de l'escadrille SAL 1 sur le terrain d'aviation de Dognéville (Vosges) en août 1918. L'emblème de l'escadrille, l'escargot ailé, est visible sur le fuselage de l'avion

Création
Dissolution
Pays Drapeau de la France France
Branche Aéronautique militaire
Type Escadrille
Rôle Observation
Guerres Première Guerre mondiale

L'escadrille 1 est une unité de l'aéronautique militaire française pendant la Première Guerre mondiale. Elle change plusieurs fois de nom au cours du conflit pour devenir successivement l'escadrille HF 1, MF 1, F 1, AR 1 et SAL 1[note 1].

Historique[modifier | modifier le code]

L'escadrille 1 est mise sur pied au camp de Châlons au début de l'année 1912[2]. Elle porte alors le nom d'escadrille HF car elle est équipée d'avions Henri-Farman[3]. Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, elle est basée sur l'aérodrome de Toul-Croix de Metz (en)[2] et est rattachée le à la 2e armée[4] (créée le même jour et placée sous le commandement du général Édouard de Castelnau). Elle sert à des missions de reconnaissance et de réglage d'artillerie[5]. Au début du conflit, l'escadrille est équipée d'avions Farman HF.20 (en), qui ne seront remplacés par des Farman MF.11 qu'en [4]. Au même moment, l'escadrille est rattachée au 33e corps d'armée du général Pétain, toujours pour y mener des missions de reconnaissance et d'observation d'artillerie[4],[5]. Elle est notamment engagée dans la bataille de l'Artois entre février et [5]. Le , elle devient la première escadrille de l'aéronautique militaire à être citée à l'ordre de l'armée[4].

Photo en noir et blanc d'un homme en uniforme
Camille Fuzier, commandant de l'escadrille 1 entre 1914 et 1916.

L'escadrille 1 reste rattachée au 33e corps d'armée pour tout le reste de la guerre et participe donc à toutes les batailles dans lesquelles il est impliqué : 2e et 3e bataille d’Artois, bataille de Verdun, bataille de la Somme, bataille du Chemin des Dames[5]. L'escadrille est particulièrement impliquée dans les deux grandes batailles de l'année 1916, que sont la Somme et surtout Verdun. Les actions de ses pilotes lors de cette dernière bataille vaudront à l'escadrille de recevoir la croix de guerre[4].

L'escadrille 1 prend ensuite part aux batailles des monts de Champagne et du Chemin des Dames, du 17 avril au 20 mai 1917. Au Chemin des Dames, elle subit ses premières pertes au combat avec la mort de l'adjudant-pilote Maurice Badaire et du lieutenant-observateur Maurice Blanchy[4]. Auparavant, les morts de l'unité ont toujours été causées par des accidents[5]. Toujours en avril 1917, l'escadrille passe aux Dorand AR.1 et devient donc officiellement l'escadrille AR 1. Peu de temps auparavant, en , l'escadrille est renforcée par l'arrivée du détachement de chasse 508[4], une unité de protection composée de quatre chasseurs[6]. Elle reste dans le secteur du Chemin des Dames jusqu'à la fin de l'été 1917[5].

Le 19 janvier 1918, un nouveau membre de l'escadrille est tué au combat : le maréchal des logis Henri Burlet est tué par la DCA allemande[4],[5]. Le 25 janvier 1918, la troisième victoire homologuée de l'escadrille est remportée par le lieutenant Joanny Berlioz et son observateur, le sous-lieutenant Marcel Gaudy[4] contre un Albatros D.III allemand[5]. Le même jour, un équipage composé du sous-lieutenant Auguste Jacob et de l'adjudant Jean Jacob est porté disparu[4]. Le 27 février 1918, l'escadrille change à nouveau de nom pour devenir l'escadrille SAL 1 après avoir reçu ses nouveaux appareils : des Salmson 2A2[5].

Joanny Berlioz, commandant de l'escadrille 1 entre septembre 1917 et mars 1919

L'escadrille SAL 1 participe à de nombreux combats au cours de l'année 1918, notamment lors de la deuxième bataille de Picardie, au cours de laquelle son corps d'armée de rattachement doit repousser les attaques allemandes sur le Mont Renaud[5]. Le , elle intègre avec son corps d'armée le groupement Claudel (nommé d'après son commandant, le général de division Henri Claudel), chargé d'épauler la 1re armée de l'American Expeditionary Force. Elle effectue donc des missions de surveillance dans le secteur de Saint-Mihiel[5].

L'escadrille 1 se trouve près de Toul le 11 novembre 1918 lorsque l'armistice est signé[4],[5]. Au cours de la guerre, elle aura reçu en tout quatre citations à l'ordre de l'armée, deux citations à l'ordre du corps d'armée, la médaille militaire et la croix de guerre 1914-1918. Ses pertes sur la durée du conflit s'élèvent à 8 tués et 17 blessés au cours de 8 000 heures de vols pour 3 victoires aériennes remportées au total[4].

L'escadrille 1 est dissoute le et ses traditions sont reprises par la 5e escadrille du 4e régiment d'observation dans le cadre de la réorganisation de l'aéronautique militaire française[4].

Symbolique[modifier | modifier le code]

Photo noir et blanc d'un dessin d'escargot ailé.
L'escargot ailé emblématique de l'escadrille 1 exposé au Trocadéro en 1919.

Lors de sa création, l'escadrille 1 se dote d'un insigne représentant le chiffre 1 dans un écusson ailé. Ce premier emblème est cependant remplacé en par un escargot ailé dessiné par Henri Barot, dessinateur et interprétateur photographique dans l'unité, bijoutier dans le civil[2]. Par cet emblème, Barot entend tourner en dérision la lenteur des avions Farman qui dotent l'escadrille à ce moment de la guerre. L'insigne est ensuite déclinée en plusieurs variantes en fonction des pilotes : il peut changer d'orientation, ses ailes et sa coquille peuvent changer de couleur, etc.[2].

Liste des commandants[modifier | modifier le code]

  • Capitaine Camille Fuzier : septembre 1914 -
  • Capitaine Paul Routy : -
  • Capitaine Henri de Corail : 7 -
  • Capitaine Joanny Berlioz : -
  • Lieutenant Jean Woelflin : jusqu'à l'absorption au sein du 4e régiment d'observation

Appareils utilisés[modifier | modifier le code]

Pour remplir son rôle d'observation et de reconnaissance, l'escadrille 1 utilise au cours de son histoire les appareils suivants[4] :

L'équipement détaillé de l'escadrille est connu à certains moments précis de la Première Guerre mondiale grâce à l'étude de son carnet de comptabilité en campagne[4]. Le , l'escadrille dispose dans son parc des Farman MF.11 identifiés par les numéros de série suivants : 321, 338, 440, 482, 633, 652, 665, 688, 695 et 705. Le , elle dispose de 9 avions Maurice Farman (probablement tous des Farman F.40) : 7 dans la version dotée d'un moteur de 80 chevaux et 2 dans la version de 130 chevaux. En , la dotation est passée à 12 Dorant AR et 3 Letord. Le , l'unité est finalement dotée de sept Salmson 2A2 : les numéros de série 293, 294, 295, 301, 302, 317 et 321[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les lettres avant le numéro d'escadrille dépendent du type d'avion utilisé par l'escadrille et changent donc en fonction des changements d'équipement qui interviennent au cours de la guerre[1].

Références[modifier | modifier le code]

  1. SHAA 2004, p. 12.
  2. a b c et d SHAA 2004, p. 21.
  3. SHAA 2004, p. 20, 21.
  4. a b c d e f g h i j k l m n o et p SHAA 2004, p. 22.
  5. a b c d e f g h i j k et l Albin Denis, « L'escadrille 1 », sur Albin Denis (consulté le )
  6. « Les détachements de chasse », sur Albin Denis (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Frank W. Bailey et Christophe Cony, French air service war chronology, 1914-1918, Londres, Grub street, (ISBN 978-1-902304-34-2)
  • Philippe Bartlett, Les insignes de l'aéronautique militaire française jusqu'en 1918, Indo, (ISBN 978-2-914086-02-8)
  • Myrone Nicolas Cuich, De l'aéronautique militaire à l'Armée de l'air : 1912-1976, FeniXX, , 398 p. (ISBN 978-2-307-41659-3)
  • Myrone Nicolas Cuich, Les insignes de l'aéronautique militaire: 1912-1982, vol. 1, (ISBN 978-2-902883-01-1)
  • Myrone Nicolas Cuich, Les insignes de l'aéronautique militaire: 1912-1982, vol. 2, (ISBN 978-2-902883-01-1)
  • (en) Norman L. R. Franks et Frank W. Bailey, Over the front: a complete record of the fighter aces and units of the United States and French Air Services, 1914-1918, Londres, Grub Street, (ISBN 978-0-948817-54-0, OCLC ocm28223455, lire en ligne)
  • Commandant E. Moreau-Bérillon, L'Aviation Française 1914 - 1940. Ses Escadrilles - Ses Insignes,
  • SHAA, Les escadrilles de l'aéronautique militaire française: symbolique et histoire, 1912-1920, Vincennes, Service historique de l'armée de l'air, (ISBN 978-2-11-094692-8)

Liens externes[modifier | modifier le code]