Ectobius

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Ectobius est un genre de blattes de la famille des Blattellidae (synonyme: Ectobiidae) appartenant à l'ordre des Blattodea. Les espèces de ce genre sont principalement présentes en Europe, dans les régions paléarctiques et au Proche-Orient. Les adultes atteignent entre 6 et 12 mm de longueur et sont de coloration brune ou jaunâtre avec une marge plus claire. Les femelles sont généralement plus grandes que les mâles et ont des ailes plus courtes[1].

Classification[modifier | modifier le code]

Le genre Ectobius a été décrit par l'entomologiste britannique James Francis Stephens en 1835.

Il est classé en deux sous-genres Ectobius (Ectobius) et Ectobius (Ectobiella), qui ne comprend qu'une espèce, E. duskei[2]. Un troisième sous-genre, Capraiellus, a été séparé et porté au niveau de genre[3].

Au sein des Blattellidae, les Ectobius sont classés dans la sous-famille des Ectobiinae.

Une réorganisation taxonomique est en cours, et certaines espèces seront notamment placées dans le nouveau genre Planuncus[4].

Taxonomie[modifier | modifier le code]

Liste des espèces : selon Blattodea Species File (25 avril 2010)[5] :

Espèces présentes en Europe[modifier | modifier le code]

Trente-sept espèces sont répertoriées en Europe, une dans le sous-genre Ectobiela, et les autres dans le sous-genre Ectobius[6],[7]. De nombreuses espèces sont endémiques d'îles méditerranéennes ou des péninsules européennes:

Espèces plutôt répandues :

  • Ectobius (Ectobiola) duskei, Nord-Est de l'Europe, de la Pologne à la Russie.
  • Ectobius (Ectobius) albicinctus, Italie continentale et Balkans de la Slovénie au Monténégro et à la Serbie
  • Ectobius (Ectobius) erythronotus, Europe centrale et de l'Est et Balkans.
  • Ectobius (Ectobius) lapponicus, Eurasiatique, de la France à Scandinavie et à la Sibérie, absent de la Péninsule ibérique, du Sud des Balkans, et peut-être d'Italie, trois sous-espèces; introduit en Amérique du Nord.
  • Ectobius (Ectobius) lucidus, Ouest de l'Europe continentale, de l'Espagne à l'Allemagne, peut-être en Pologne, introduit en Amérique du Nord.
  • Ectobius (Ectobius) pallidus, Ouest de l'Europe, 4 sous-espèces, introduit en Amérique du Nord.
  • Ectobius (Ectobius) sylvestris, Europe continentale jusqu'à l'Asie centrale, introduit en Amérique du Nord, deux sous-espèces.
  • Ectobius (Ectobius) vittiventris, Ouest et centre de l'Europe jusqu'au Caucase, s'étend depuis les années 1980 au Nord des Alpes[8].

Espèces endémiques de régions limitées:

  • Ectobius (Ectobius) aeoliensis, endémique de l'île de Filicudi (îles Éoliennes, Sicile)
  • Ectobius (Ectobius) aetnaeus, endémique de Sicile
  • Ectobius (Ectobius) baccetti, endémique de Sardaigne
  • Ectobius (Ectobius) balcani, endémique des Balkans
  • Ectobius (Ectobius) brunneri, endémique de la Péninsule ibérique
  • Ectobius (Ectobius) corsorum, endémique de Corse
  • Ectobius (Ectobius) eckerleini, endémique de France (montagne de Lure) et de Suisse
  • Ectobius (Ectobius) filicensis, endémique de l'île de Salina (Îles Éoliennes, Sicile)
  • Ectobius (Ectobius) friseanus, endémique d'Albanie, peut-être Grèce
  • Ectobius (Ectobius) ichnusae, endémique de Sardaigne
  • Ectobius (Ectobius) intermedius, endémique de Corse et de Sardaigne
  • Ectobius (Ectobius) kraussianus, endémique de Sicile et de Malte
  • Ectobius (Ectobius) lagrecai, endémique de Sicile
  • Ectobius (Ectobius) minutus, endémique d'Italie (îles Pontines)
  • Ectobius (Ectobius) montanus, endémique d'Italie
  • Ectobius (Ectobius) nadigi, endémique d'Italie
  • Ectobius (Ectobius) nicaeensis, endémique du Sud de la France, syn. de Planuncus (Margintorus) nicaeensis
  • Ectobius (Ectobius) parvosacculatus, endémique de Panarea (îles Éoliennes, Sicile), peut-être en Grèce
  • Ectobius (Ectobius) punctatissimus, Ouest des Balkans
  • Ectobius (Ectobius) pyrenaicus, endémique d'Andorre et des Pyrénées espagnoles
  • Ectobius (Ectobius) sardous, endémique de Sardaigne
  • Ectobius (Ectobius) scabriculus, endémique de l'île de Ponza (îles Pontines, à ouest de la Sicile)
  • Ectobius (Ectobius) siculus, endémique de Sicile ou d'Italie
  • Ectobius (Ectobius) supramontes, endémique de Suisse, d'Autriche et d'Italie
  • Ectobius (Ectobius) ticinus, endémique du Sud de la Suisse et du Nord de l'Italie
  • Ectobius (Ectobius) tuscus, endémique d'Italie
  • Ectobius (Ectobius) tyrrhenicus, endémique de l'île de Montecristo (Italie)
  • Ectobius (Ectobius) usticaensis, endémique de l'île d'Ustica (Sicile)
  • Ectobius (Ectobius) vinzi, endémique du Lot (France)[9]

Espèces fossiles[modifier | modifier le code]

Plusieurs espèces fossiles ont été découvertes. Des espèces ont été retrouvées dans de l'ambre de la Baltique: de l'Éocène, †Ectobius balticus a été retrouvé en Pologne et en Russie, vivant il y a 37 à 34 millions d'années[10], †Ectobius inclusus, en Russie à la même période[11], et, à l'Oligocène, †Ectobius glabellus dans une localité d'Allemagne (28 à 23 millions d'années)[12].

Alors qu'on pensait jusqu'alors le genre exclusivement eurasiatique, on a découvert dans les années 2010 des fossiles en Amérique du Nord, Pendant l'Éocène, période où l'Amérique du Nord et l'Europe étaient encore en contact par le Nord[13], le genre était donc largement répandu sur les deux continents. Le climat y était plus chaud qu'actuellement. Des fossiles retrouvés au Colorado ont permis d'identifier une espèce vivant à l'Éocène moyen (il y a environ 50 millions d'années), appelée †Ectobius kohlsi, présentant des caractéristiques communes avec les espèces vivantes E. kraussianus et du groupe d'E. sylvestris, et dont la répartition était manifestement cosmopolite[14]. D'autres espèces non identifiées y ont également été découvertes. Le refroidissement provoque la disparition de ces espèces en Amérique du Nord, alors qu'en Europe, elles sont parvenues à s'adapter. 49 millions plus tard, à la suite de cette adaptation, plusieurs espèces européennes (E. lapponicus, E. lucidus, E. pallidus, et E. sylvestris[14],[15]), ont pu reprendre pied en Amérique du Nord, alors que leurs ancêtres n'avaient pu s'adapter.

Les espèces vivantes apparaissent donc comme des reliques d'une faune plus riche qui y vivait à l'Oligocène[14].

Ectobius et l'humain[modifier | modifier le code]

Contrairement à d'autres espèces de blattes, Ectobius est peu synanthrope. Lorsqu'il le devient, comme c'est le cas pour E. vittiventris au nord des Alpes[8], ou pour E. lapponicus en Amérique du Nord, mais pas dans sa zone d'origine en Europe[14], il ne s'y reproduit pas, n'y occasionne pas de dégât, et ne nécessite aucun traitement[16].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Stephens, 1835 : Illustrations of British Entomology. Mandibulata. Baldwin & Cradock, London, vol. VII, p. 1–306.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

Références taxonomiques[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Bohn, H. 1989: Revision of the sylvestris group of Ectobius Stephens in Europe (Blattaria: Blattellidae). Entomologica scandinavica, 20: 317–342
  2. « genus Ectobius Stephens, 1835: Cockroach Species File », sur cockroach.speciesfile.org (consulté le )
  3. « genus Capraiellus Harz, 1976: Cockroach Species File », sur cockroach.speciesfile.org (consulté le )
  4. (en) Horst Bohn, George William Beccaloni, Wolfgang H. O. Dorow et Manfred Alban Pfeifer, « Another species of European Ectobiinae travelling north - the new genus Planuncus and its relatives (Blattodea, Ectobiinae) », Arthropod Systematics and Phylogeny, vol. 71 (3),‎ , p. 139-168 (lire en ligne [PDF])
  5. *Blattodea Species File (25 avril 2010)
  6. « Ectobius Stephens, 1835 | Fauna Europaea », sur fauna-eu.org (consulté le )
  7. « Ectobius », sur www.catalogueoflife.org (consulté le )
  8. a et b H Baur, I Landau Lüscher, Gaby. Müller et A Coray, « Taxonomie der BernsteinWaldschabe Ectobius vittiventris (A. Costa, 1847) (Blattodea: Blattellidae) und ihre Verbreitung in der Schweiz », Revue suisse de zoologie., vol. 111,‎ , p. 395–424 (ISSN 0035-418X, DOI 10.5962/bhl.part.80245, lire en ligne, consulté le )
  9. Jean-Philippe Maurel, « Une nouvelle espèce de blatte découverte dans le département du Lot (France) : Ectobius vinzi nov. sp. (Dictyoptera, Blattellidae, Ectobiinae) », Revue de l'Association roussillonnaise d'entomologie,‎ , p. 109-119 (lire en ligne)
  10. « Fossilworks: Ectobius balticus », sur fossilworks.org (consulté le )
  11. « Fossilworks: Ectobius inclusus », sur fossilworks.org (consulté le )
  12. « Fossilworks: Ectobius glabellus », sur fossilworks.org (consulté le )
  13. « l'Europe au Cénozoique », sur geologie.mnhn.fr (consulté le )
  14. a b c et d (en) P. Vršanský, L’. Vidlička, P. Barna, C. C. Labandeira et R. Oružinský, « Native Ectobius (Blattaria: Ectobiidae) From the Early Eocene Green River Formation of Colorado and Its Reintroduction to North America 49 Million Years Later », Annals of the Entomological Society of America, vol. 107, no 1,‎ , p. 28–36 (ISSN 0013-8746, DOI 10.1603/AN13042, lire en ligne, consulté le )
  15. (en) D. Doucet, David McCorquodale et Jeff C. Clements, « Establishment of a European cockroach, Ectobius lapponicus (L.) (Dictyoptera: Blattodea), in the Maritime Provinces of eastern Canada », Journal of the Acadian Entomological Society,‎ , p. 4-7 (lire en ligne, consulté le )
  16. (de) Manfred Alban Pfeiffer, « Die Bernstein-Waldschabe, 'Ectobius vittiventris' (A. Costa, 1847) hat Rheinland-Pfalz erreicht (Insecta: Blattodea) », Mitteilungen der POLLICHIA,‎ , p. 63-65 (ISSN 0341-9665, lire en ligne)