Droit de la famille (Arabie saoudite)
En Arabie saoudite, le droit de la famille – concernant le mariage, le divorce, les enfants et l'héritage – n'est pas codifié et tombe sous la juridiction générale des tribunaux islamiques[1].
Polygamie[modifier | modifier le code]
La polygamie est autorisée dans la limite de quatre épouses[2]. Cette pratique s'est accrue en particulier au sein de l'élite éduquée du Hedjaz du fait de la rente pétrolière[3] et le gouvernement l'a encouragée dans le cadre d'un programme de retour aux « valeurs islamiques[3] ». En 2001, le grand mufti (la plus haute autorité religieuse) a émis une fatwa appelant les femmes saoudiennes à accepter la polygamie en tant qu'élément du « paquet islamique » et a déclaré que la pratique était nécessaire « pour lutter contre... l'épidémie grandissante du célibat féminin[3] ».Depuis 2013 l'âge légal pour se marier est de 16 ans.
Divorce[modifier | modifier le code]
Les hommes ont un droit unilatéral de divorcer (comprend aussi la rupture des fiançailles (talaq) sans avoir besoin de fournir de justification[4]. Le divorce est effectif immédiatement et l'époux a l'obligation de fournir un soutien financier à son ex-épouse pendant quatre mois et dix jours[4]. Une femme ne peut obtenir le divorce qu'avec le consentement de son mari ou si la justice démontre qu'elle est maltraitée[1] ; dans la pratique il est cependant très difficile pour une femme saoudienne d'obtenir un divorce[1]. Si la séparation est officialisée, le père obtient automatiquement la garde des fils de plus de sept ans et celle des filles de plus de neuf ans[5]. La possibilité pour les hommes d'épouser jusqu'à quatre femmes et leur capacité à divorcer à tout moment sans justification peut se traduire par une polygamie illimitée[6]. Le roi Abdelaziz, le fondateur du pays, a ainsi admis avoir épousé plus de 200 femmes[7] ; sa polygamie est néanmoins considérée comme hors du commun même par les standards saoudiens[7].
Héritage[modifier | modifier le code]
En ce qui concerne l'héritage, le Coran spécifie que les possessions du défunt sont partagés entre les « héritiers coraniques » qui sont ses descendants, ses ascendants, ses collatéraux et son conjoint[3]. En général, les héritières reçoivent moitié moins que les héritiers[3]. Un sunnite peut néanmoins accorder au maximum un tiers de ses biens à des héritiers non-coraniques et le reste est partagé selon les héritiers patrilinéaires[3].
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Droit saoudien » (voir la liste des auteurs).
- Otto 2010, p. 163.
- Long 2005, p. 66
- Otto 2010, p. 165.
- Otto 2010, p. 164.
- Otto 2010, p. 163-164.
- Elhadj 2006, p. 51
- Al-Rasheed 2010, p. 72.
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Jan Michiel Otto, Sharia Incorporated : A Comparative Overview of the Legal Systems of Twelve Muslim Countries in Past and Present, , 676 p. (ISBN 978-90-8728-057-4)
- (en) Madawi Al-Rasheed, A History of Saudi Arabia, Cambridge/New York, Cambridge University Press, , 317 p. (ISBN 978-0-521-74754-7)
- Elie Elhadj, The Islamic Shield : Arab Resistance to Democratic and Religious Reforms, , 249 p. (ISBN 978-1-59942-411-8, lire en ligne)
- (en) David E. Long, Culture and Customs of Saudi Arabia, Westport, Conn., Greenwood Press, , 124 p. (ISBN 978-0-313-32021-7)