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Cyanoboletus pulverulentus

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Bolet pulvérulent, Bolet saphir

Cyanoboletus pulverulentus, le Bolet pulvérulent, autrefois Xerocomus pulverulentus ou encore Boletus pulverulentus, est une espèce de champignon (Fungi) basidiomycète du genre Cyanoboletus dans la famille des Boletaceae. Il est caractérisé par son bleuissement extrême à la coupe ou à la pression et sa stature xérocomoïde.

Taxonomie[modifier | modifier le code]

Le nom correct complet (avec auteur) de ce taxon est Cyanoboletus pulverulentus (Opat.) Gelardi, Vizzini & Simonini[1].

L'espèce a été initialement classée dans le genre Boletus sous le basionyme Boletus pulverulentus Opat.[1].

Synonymes[modifier | modifier le code]

Cyanoboletus pulverulentus a pour synonymes[1] :

  • Boletus mougeotii (Quél.) Bigeard & Guillemin
  • Boletus pulverulentus f. reticulatus Snell, E.A.Dick & Hesler, 1951
  • Boletus pulverulentus var. sublateritius
  • Boletus pulverulentus (Opat.) Gelardi, Vizzini & Simonini
  • Boletus pulverulentus Opat.
  • Boletus sistotrema var. mougeotii (Quél.) Bataille
  • Tubiporus pulverulentus (Opat.) S.Imai
  • Uloporus mougeotii Quél., 1886
  • Uloporus sistotrema var. mougeotii (Quél.) Quél.
  • Xerocomus pulverulentus (Opat.) E.-J.Gilbert

Phylogénie[modifier | modifier le code]

Visualisation de l'oxydation chez Cyanoboletus pulverulentus
Record de vitesse d'oxydation au toucher, comme à la coupe, dans la série des bolets chez Cyanoboletus pulverulentus

Boletus pulverulentus a été décrit pour la première fois par le mycologue allemand Wilhelm Opatowski en 1836. Il a été transféré dans le genre Cyanoboletus nouvellement créé en 2014, dont il est l'espèce type[2].

Étymologie[modifier | modifier le code]

L'épithète spécifique pulverulentus signifie « couvert de poudre » et fait référence à la surface plus au moins poudreuse quelque peu sèche du chapeau et du stipe à l'état jeune.

Noms vulgaires et vernaculaires[modifier | modifier le code]

Ce taxon porte en français les nom vernaculaires ou normalisés suivant : Bolet pulvérulent, Bolet saphir[3],[4].

Description du sporophore[modifier | modifier le code]

Les bolets sont des champignons dont l’hyménophore, constitué de tubes et terminés par des pores, se sépare facilement de la chair du chapeau. Ce chapeau d'abord rond, recouvert d'une cuticule, devient convexe à mesure qu’il vieillit. Ils ont un pied (stipe) central assez épais et une chair compacte. Les caractéristiques de Cyanoboletus pulverulentus, le Bolet pulvérulent, sont les suivantes :

Son chapeau est de couleur brun ochracé, brun chocolat, parfois teinté d’olivâtre[5]. Sa couleur contraste avec le jaune citron des pores. Si le vent sévit, la cuticule brille et se craquèle. Et les teintes se fanent.

L'hyménophore présente des pores jaunes puis jaune verdâtre, bleuissants[5].

Son stipe est de couleur jaune, brun rougeâtre à la base, généralement sans réseau[5].

Spores de Cyanoboletus pulverulentus

La chair est jaune pâle très vivement bleuissante. Toutes les parties bleuissent instantanément au toucher d'un bleu outre-mer, puis noircissent[5].

Cette espèce pousse soit en pieds isolés, soit en touffes (pieds fasciculés). Cette particularité est très rare chez les bolets.

Caractéristiques microscopiques[modifier | modifier le code]

Ses spores mesurent 12 à 14,5 µm x 4-5 à 5 µm[5].

Galerie[modifier | modifier le code]

Variétés et formes[modifier | modifier le code]

Cyanoboletus pulverulentus var. sublateritius, variété carmin, à chapeau rougeâtre. Chapeau d'abord carmin plus ou moins pâle, rose-rouge, avec la marge jaune puis entièrement rouge carmin. Réaction iodée ++. Sur sables calcifères, sous Quercus tauza et Q. pedunculata, avec Pinus pinaster et Carpinus betulus non loin. Spores 11,5-14 x 4-5 μm[6].

Habitat et distribution[modifier | modifier le code]

Il s'agit un champignon ectomycorhizien, poussant en forêt ou dans les parcs, sous feuillus ou conifères[5][7]. Ce bolet affectionne les climats froids, humides, mais peut supporter aussi la sécheresse méditerranéenne et les périodes caniculaires. D'après Marchand, localisé sous feuillus, bois, à découvert, aux orées, dans les clairières, les allées de parc, sur les bords de route, en particulier sous les chênes[8], ou encore forêts, parcs et lisières pour Courtecuisse et Duhem[9]. Phillips ajoute les sentiers herbeux de sapins, de châtaigniers et de hêtres[10]. Eyssartier et Roux le localisent surtout sous les pins, plus rares sous feuillus, sur sol non calcaire.

Courtecuisse le situe en Autriche, Belgique, Suisse, Allemagne, Danemark, France, Grande-Bretagne, Hongrie Italie, Irlande, Tchécoslovaquie (République tchèque et Slovaquie), Lituanie, Grand-Duché de Luxembourg, Macédoine du Nord, (ex-Yougoslavie), Norvège, Pays-Bas, Portugal, Pologne, Roumanie, Russie (partie occidentale), Slovénie (ex-Yougoslavie), et en Ukraine.

Ce champignon est représenté en France : la cartographie Mycodb le fait apparaître dans les départements suivants : Bas-Rhin, Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Manche, Côtes-d'Armor, Cantal, Saône-et-Loire, Loiret, Puy-de-Dôme, Yonne, Haute-Loire, Lot, Finistère, et Corse.

Comestibilité[modifier | modifier le code]

Pieds en touffe du Cyanoboletus
Particularité de C. pulverulentus : pieds parfois fasciculés (en touffe).

La comestibilité du Bolet pulvérulent varie selon les auteurs de "sans intérêt" à "très bonne".

Dans une étude tchèque de 2018, 39 spécimens de Cyanoboletus pulverulentus ont été analysés. Il en résulte que ce champignon accumule de l'arsenic à partir du substrat, indépendamment de la qualité du sol. Selon l’étude, environ 80% du composé d'arsenic accumulé dans le carpophore est concentré dans les tubes.

Mesures recommandées afin d'améliorer la sécurité alimentaire, les récolteurs doivent recevoir l’information suivante, recommandations de consommation :

Le Bolet pulvérulent peut toujours être admis comme champignon comestible, avec ces précautions :

  • Il est recommandé de ne pas consommer plus de 100 g de champignon par repas.
  • En raison de l'accumulation préférentielle d'arsenic dans cette partie, les tubes doivent être enlevés.
  • Ce bolet ne devrait être consommé que quelques fois dans l’année[11].

Confusions possibles[modifier | modifier le code]

De par sa stature xérocomoïde et son bleuissement à l'intensité spectaculaire, peu d'espèces peuvent être confondues avec le Bolet pulvérulent. Concernant les confusions possibles, on pourra noter les espèces suivantes.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 9 juin 2024
  2. « Vizzini A. (7 June 2014). "Nomenclatural novelties" (PDF). Index Fungorum (176): 1. »
  3. MNHN & OFB [Ed]. 2003-présent. Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), Site web : https://inpn.mnhn.fr, consulté le 9 juin 2024
  4. Base de données mondiale de l'OEPP, https://gd.eppo.int, consulté le 9 juin 2024
  5. a b c d e et f Patrice TANCHAUD, « Mycocharentes - Cyanoboletus pulverulentus »
  6. Alain Estades, Gilbert Lannoy, Bulletin Mycologique et Botanique Dauphiné-Savoie : Les bolets européens, , 79 p.
  7. « MycoDB : Fiche de Cyanoboletus pulverulentus », sur www.mycodb.fr (consulté le )
  8. Marchand A., Champignons du nord et du midi, Barcelona, Hachette, , 275 p..
  9. Courtecuisse R. et Duhem B., Guide des champignons de France et d’Europe, Lausanne, Delachaux et Niestlé, , 480 p..
  10. Phillips R., Les Champignons, Milan, Solar, , 288 p..
  11. Jean-Michele Froidevaux, « Vapko - Nouvelle recommandation concernant le Bolet pulvérulent », sur VAPKO Website (consulté le )