Coccocypselum guianense

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Coccocypselum guianense
Description de cette image, également commentée ci-après
Illustration botanique, Aublet (1775), Histoire des plantes de la Guiane françoise. Planche 42. - On a un peu groſſi la fleur, le rameau & le fruit ſont de grandeur & groſſeur naturelles. - 1. Stipules. - 2. Calice. - 3. Fleur. - 4. Corolle ouverte. Étamines. - 5. Calice. Style. Stigmates. - 6. Baie. - 7. Baie coupée en travers. - 8. Baie partagée en deux loges. - 9. Une loge coupée en travers.
Classification Tropicos
Règne Plantae
Classe Equisetopsida
Sous-classe Magnoliidae
Super-ordre Asteranae
Ordre Gentianales
Famille Rubiaceae
Sous-famille Rubioideae
Tribu Coussareeae
Genre Coccocypselum

Espèce

Coccocypselum guianense
(Aubl.) K. Schum., 1889[1]

Synonymes

selon tropicos :

  • Bellardia repens Willd.
  • Bellardia tontanea Roem. & Schult.
  • Coccocypselum guianense var. patens Steyerm.
  • Coccocypselum tontanea Kunth
  • Tontanea guianensis Aubl.[2]

selon GBIF :

  • Bellardia guianensis (Aubl.) Forsyth f.
  • Bellardia repens Willd.
  • Bellardia tontanea Roem. & Schult.
  • Coccocypselum glabrum Bartl.
  • Coccocypselum glabrum Bartl. ex DC.
  • Coccocypselum guianense var. glabratum Proctor
  • Coccocypselum guianense var. guianense (Aubl.) K.Schum.
  • Coccocypselum guianense var. patens Steyerm.
  • Coccocypselum hirsutum var. glabrum (Bartl. ex DC.) L.O.Williams
  • Coccocypselum tontanea Kunth
  • Tontanea glabra (Bartl. ex DC.) Standl.
  • Tontanea guianense Aubl.
  • Tontanea guianensis Aubl.[3]

Coccocypselum guianense, est une espèce de plantes dicotylédones de la famille des Rubiaceae, originaire des régions tropicales d'Amérique du Sud.

Elle est connue au Suriname sous les noms de Siborodorokon (Arawak), Takromtje (Kali'na)[4].

Descrition[modifier | modifier le code]

Coccocypselum guianense est une herbacée vivace prostrée, rampante ou procombante, vaguement strigile, hirsute ou hispidule.

On compte environ 6 paires de nervures secondaires sur les feuilles.

L'inflorescence est capitée, pédonculée, avec 3-6 fleurs. L'hypanthium est densément strigile. Les lobes du calice sont lancéolés, extérieurement peu séricigènes, intérieurement glabres ou pubescents dans la moitié supérieure. La corolle varie de lavande ou bleu à bleu pâle ou blanc.

Les fruits sont globuleux et blanchis à pourpre lorsqu'ils sont jeunes, devenant oblongs et bleu vif[5].

En 1953, Lemée en propose la description suivante de Coccocypselum guianense :

« Tiges pubescentes ou subglabres ; feuilles de 0,02-0,07 sur 0,02 0,05, ovales ou ovales-arrondies aiguës ou obtuses, à base arrondie ou cordée, pubescentes surtout en dessous, avec 5-6 paires de nervures, stipules très courtes, 3-aristées ; capitules à pédoncule de 0,03-0,04 en général 3-flores, calicé et ovaire très pubescents, corolle bleue ou violacée, longue de 6 mm., pubescente en dehors, à lobes aigus ; baie d'un beau bleu, à diamètre de 5-6 mm., surmontée du calice. - Saint-Laurent (R. Benoist) ; herbier Lemée Saint-Georges d'Oyapoc, Ilet la Mère, Mathoury. »

— Albert Lemée, 1953.[6]

Taxonomie[modifier | modifier le code]

Coccocypselum guianense compte 4 variétés :

  • Coccocypselum guianense var. glabratum Proctor, 1982
  • Coccocypselum guianense var. glabrum K. Schum.
  • Coccocypselum guianense var. guianense
  • Coccocypselum guianense var. patens Steyerm., 1967

Sa classification taxonomique a été abordée[7],[8].

Écologie[modifier | modifier le code]

Coccocypselum guianense est une herbacée poussant sur les pentes boisées, les rochers moussus, les lisières de savanes[9], le long des cours d'eau, à 50-1 300 m d'altitude[5].

Coccocypselum guianense est une plante hyperaccumulatrice d'aluminium[10].

Répartition[modifier | modifier le code]

Coccocypselum guianense est présent sur le plateau des Guyanes : Venezuela (Delta Amacuro, Bolívar, Amazonas), Trinidad, Guyana, Suriname, Guyane, Brésil (Pará, Roraima)[5].

Protologue[modifier | modifier le code]

échantillon type de Coccocypselum guianense collecté par Aublet en Guyane

En 1775, le botaniste Aublet en a proposé le protologue suivant :

« 1. TONTANEA Guianenſis. (TABULA 42.)

Planta perennis; caulibus carnoſis, decumbentibus, radicular protrudentibus. Rami erecti cylindracei, tomentoſi, ſemi-pedales. Folia ovata, carnoſa, ſubtomentoſa, oppoſita, integerrima, petiolata. Stipule binæ, oppofitæ, una ab utroque latere ad baſim petiolorum. Flores congeſti in capitulum, longo pedunculo ſuffulti, ex axilla folii alternatim erumpente. Capitulum tri vel quinque-florum eſt. Corolla alba, quandoque cærulea. Bacca cærulea, carnofa & viſcoſa.

Toto ſerè anno floret & fructum fert.

Habitat in ſylvis Caïennae & Guianæ.


LA TONTANE de la Guiane. (PLANCHE 42.)

Cette plante répand ſur la terre, des tiges qui jettent, de diſtance en diſtance, des racines chevelues & qui s'y enfoncent. De ces tiges s'élèvent des rameaux cylindriques, ſimples, légèrement velus, hauts de cinq à ſix pouces, garnis de feuilles deux à deux, oppoſées, & diſpoſées en croix. Ces feuilles ſont vertes, épaiſſes, charnues, parſemées de poils, entières, ovales & aiguës. Leur pédicule eſt long, & s'unit à deux stipules intermédiaires, placées ſur l'une & l'autre face des rameaux.

Les fleurs naiſſent de l'aiſſelle d'une feuille, d'un côté à droite, & plus haut à gauche ; elles ſont ramaſſées en tête au nombre de trois ou cinq, ſur un pédoncule long d'environ un pouce.

Le calice eſt d'une ſeule pièce, arrondi & diviſé à ſon limbe en quatre petites parties aiguës.

La corolle eſt monopétale, blanche, & quelquefois bleuâtre. Son tube eſt long, renflé vers ſon pavillon, qui eſt partagé en quatre lobes.

Il eſt attaché ſur l'ovaire, autour d'un petit diſque.

Les étamines ſont au nombre de quatre, placées ſur la paroi interne & ſupérieure du tube, au deſſous de ſes diviſions. Leur filet eſt blanc, long. L'anthère eſt bleue, & à deux bourſes.

Le piſtil eſt un ovaire renferme dans le fond du calice, avec lequel il fait corps. Il eſt couronne d'un diſque, du centre duquel fort un style qui ſe partage à ſon ſommet en deux branches, terminées par un stigmate obtus.

L'ovaire devient une baie bleue, ovoïde, couronné des pointes du calice. Elle eſt à deux loges qui contiennent chacune pluſieurs semences brunes, convexes d'un côté, & concaves de l'autre, bordées d'un petit feuillet. La ſubſtance de l'écorce de cette baie eſt viſqueuſe.

Toute la plante eſt couverte d'un léger duvet.

Elle eſt preſque toujours en fleur ou en fruit.

Elle croît dans les forêts humides de l'île de Caïenne & de la Guiane. »

— Fusée-Aublet, 1775.[11]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. The Plant List (2013). Version 1.1. Published on the Internet; http://www.theplantlist.org/, consulté le 28 février 2022
  2. (en-US) « Coccocypselum guianense (Aubl.) K. Schum. - synonyms », Tropicos, Saint Louis, Missouri, Missouri Botanical Garden (consulté le )
  3. (fr + en) Référence GBIF : Coccocypselum guianense
  4. (en) A. Pulle (Dr), FLORA OF SURINAME : Rubiaceae - Ericaceae - Campanulaceae (pars.), vol. IV, PART 1, LEIDEN, J.H. de Bussy - KON. VER. KOLONIAL INSTITUT TE AMTERDAM, , 113-304 p., p. 157-158
  5. a b et c (en) Thomas Morley, Julian A. Steyermark (Eds), Paul E. Berry (Eds), Kay Yatskievych (Eds) et Bruce K. Holst (Eds), Flora of the Venezuelan Guayana, vol. 8, Poaceae–Rubiaceae, Box 299, St. Louis, MO 63166-0299, MISSOURI BOTANICAL GARDEN PRESS, , 874 p. (ISBN 9781930723368), p. 553
  6. Albert Lemée, Flore de la Guyane française : Tome III - Dilléniacées à Composées, Brest, LIBRAIRIE LECHEVALIER, , 686 p., p. 519-520
  7. (en) Piero G. Delprete, « Typification and etymology of Aublet’s Rubiaceae names », TAXON, vol. 64, no 3,‎ , p. 595–624 (DOI 10.12705/643.13, lire en ligne)
  8. (en) Elmar Robbrecht, « 221. COCCOCYPSELUM GUIANENSE: Rubiaceae », The Kew Magazine, vol. 10, no 2,‎ , p. 76-80 (lire en ligne)
  9. Jean Hoock, « Les Savanes guyanaises: Kourou, essai de phytoécologie numérique », IRD Editions, vol. 44,‎ (lire en ligne)
  10. (en) S. JANSEN, S. DESSEIN, F. PIESSCHAERT, E. ROBBRECHT et E. SMETS, « Aluminium Accumulation in Leaves of Rubiaceae : Systematic and Phylogenetic Implications », Annals of Botany, vol. 85,‎ , p. 91–101 (DOI 10.1006/anbo.1999.1000)
  11. Jean Baptiste Christian Fusée-Aublet, HISTOIRE DES PLANTES DE LA GUIANE FRANÇOISE, rangées suivant la méthode sexuelle, avec plusieurs mémoires sur les différents objets intéreſſants, relatifs à la culture & au commerce de la Guiane françoiſe, & une Notice des plantes de l'Iſle de France. volume I, Londres et Paris, P.-F. Didot jeune, Librairie de la Faculté de Médecine, quai des Augustins, , 867 p. (lire en ligne), p. 108-110

Liens externes[modifier | modifier le code]

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