Château de Saint-Ulrich

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Château de Grand-Ribeaupierre
Image illustrative de l’article Château de Saint-Ulrich
Vue d'ensemble du château.
Période ou style Médiéval
Type Château-Fort
Début construction XIe siècle
Protection Logo monument historique Classé MH (1841, ruines)
Logo monument historique Classé MH (1930, ruines)
Coordonnées 48° 12′ 10″ nord, 7° 18′ 19″ est[1]
Pays Drapeau de la France France
Anciennes provinces de France Haute-Alsace
Région Grand Est
Département Haut-Rhin
Commune Ribeauvillé
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de Grand-Ribeaupierre
Géolocalisation sur la carte : Alsace
(Voir situation sur carte : Alsace)
Château de Grand-Ribeaupierre

Le château de Grand-Ribeaupierre[2] (en allemand : Rappolstein), également connu sous le nom du château de Saint-Ulrich, est l’un des trois châteaux (avec le Girsberg et le Haut-Ribeaupierre) qui dominent la commune de Ribeauvillé, dans le Haut-Rhin. Il est situé à 528 m d'altitude.

Les vestiges du château font l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par arrêté du et par le Journal officiel de la République française du [3].

Historique[modifier | modifier le code]

Affiche de Louis Tauzin (1900).

Le nom du site est dû à la chapelle dédiée à saint Ulrich, évêque d'Augsbourg, qui se trouve dans le château. Les textes médiévaux, quant à eux, ne font nullement usage de ce nom : le château portait à l'origine le nom de la famille de Ribeaupierre qui y avait installé le siège de leur seigneurie.

Le château est mentionné pour la première fois en sous le nom de « rocher de Reginbald », faisant sans doute référence au seigneur Reginboldi qui apparaît dans les sources au début du XIe siècle[4]. Le , l’empereur Henri IV du Saint-Empire remet ce château au prince-évêque de Bâle[5]. Son successeur, Henri V, récupère la fortification en pour s'en servir comme point d'appui dans sa guerre contre les comtes d'Eguisheim. Frédéric Ier Barberousse l'attribue ensuite à l’un de ses fidèles, Egenolphe d'Urslingen, vers . Mort vers , ce dernier a sans doute épousé Emma, héritière des premiers seigneurs du château[6]. Entre les XIIe et XVIe siècles, il est la principale résidence des Ribeaupierre.

Le titre de « sire de Ribeaupierre » apparaît pour la première fois en pour qualifier les petits-fils d’Eguenophe qui ont pris le nom du lieu[7]. Anselme II de Ribeaupierre qui chasse les autres membres de sa famille du château, y soutint victorieusement deux sièges en contre Rodolphe Ier du Saint-Empire, roi des Romains et en contre son successeur, Adolphe Ier.

Une criminelle célèbre, la dame Cunégonde d'Hungerstein (de son nom de jeune fille Billing de Willsperg) est enfermée au XVe siècle pendant près de vingt ans dans le donjon et tente de s'en échapper avec la complicité du guetteur. Elle était accusée d'avoir étranglée en Guillaume de Hungerstein, son mari, vassal des Ribeaupierre, établi à Guebwiller.

Le château possède une très belle architecture militaire du Moyen Âge dans la plaine d'Alsace qui comprenait un donjon érigé au XIIe siècle et un logis avec une cheminée du XIIe siècle. Au XIIIe siècle, la salle des chevaliers est décorée de neuf belles fenêtres de style roman que l'on peut encore apercevoir. Vers , est érigée la chapelle consacrée à saint Ulrich. La famille des Ribeaupierre quitte ce château pour un château de style Renaissance (l'actuel lycée de Ribeauvillé) dans lequel le centre administratif de la seigneurie est transféré en [8]. Par la suite, le château est démantelé durant la guerre de Trente Ans.

Description[modifier | modifier le code]

Les vestiges actuellement visibles datent de plusieurs époques : le donjon carré et le corps de logis sont datés du XIIe siècle, la salle des chevaliers, et la grande tour d'habitation du XIIIe siècle, alors que la barbacane d'entrée et l'enceinte extérieure sont du XIVe siècle.

Le château est réaménagé vers et doté d'un bâtiment d'apparat dont seul le niveau inférieur est conservé. Il s'éclaire par des fenêtres géminées surmontées d'oculus et est doté de banquettes latérales[9],[note 1].

La chapelle Saint-Ulrich est datée du XVe siècle.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Ce palais n'est pas sans évoquer celui de Druyes-les-Belles-Fontaines qui a été construit après 1149[9].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Coordonnées vérifiées sur Géoportail et Google Maps
  2. Marie-Pascale Rauzier, La route des châteaux d'Alsace, Rennes, Éditions Ouest France, , 144 p. (ISBN 978-2-7373-5813-5), p. 44
  3. « Châteaux forts de Ribeauvillé : Girsberg, Haut-Ribeaupierre et Saint-Ulrich », notice no PA00085585, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  4. Nicolas Mengus et Jean-Michel Rudrauf (préf. Philippe Richert), Châteaux forts et fortifications médiévales d'Alsace : dictionnaire d'histoire et d'architecture, Strasbourg, La Nuée Bleue, , 375 p. (ISBN 978-2-7165-0828-5), p. 264
  5. (de) Karl Albrecht, Rappoltsteinisches Urkundenbuch 759-1500 : Quellen zur Geschichte der ehemaligen Herrschaft Rappoltstein im Elsass, vol. I-V, Colmar, Eglinsdörfer & Waldmeyer, (lire en ligne), p. XIV
  6. Odile Kammerer, « Chapitre I : géographie politique (1250-1350) », dans Entre Vosges et Forêt-Noire : pouvoir, terroir et villes de l’Oberrhein, 1250-1350, Paris, Éditions de la Sorbonne, (ISBN 979-10-3510-211-1, DOI 10.4000/books.psorbonne.20905, lire en ligne), p. 37-147
  7. Benoît Jourdan, « Ribeaupierre de (Rappoltstein von) », sur alsace-histoire.org, (consulté le )
  8. Nicolas Mengus et Jean-Michel Rudrauf (préf. Philippe Richert), Châteaux forts et fortifications médiévales d'Alsace : dictionnaire d'histoire et d'architecture, Strasbourg, La Nuée Bleue, , 375 p. (ISBN 978-2-7165-0828-5), p. 267
  9. a et b Nicolas Mengus, Châteaux forts au Moyen Âge, Rennes, Éditions Ouest-France, , 283 p. (ISBN 978-2-7373-8461-5), p. 220.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean Braun, Circuit des châteaux forts d'Alsace, Ingersheim : éd. SAEP, 1978, collection Delta 2000.
  • Christophe Carmona, Guy Trendel Guy, Les Châteaux autour de Ribeauvillé et Riquewihr, Sarreguemines, éd. Pierron, 2001, collection Les Châteaux des Vosges : histoire, architecture, légendes n° 7.
  • Nicolas Mengus, Au temps des châteaux forts en Alsace, Strasbourg, éd. Coprur, 2004.
  • Gilbert Meyer, « Le château du grand Ribeaupierre Saint-Ulrich », Annuaire 1978 Société d'histoire et d'archéologie de Colmar, Publications des Sociétés d'Histoire de Colmar et des environs, t. XXVII,‎ , p. 119-134 (lire en ligne)
  • Gilbert Meyer, « Les trois châteaux de Ribeauvillé : Le château du Grand Ribeaupierre-Saint-Ulrich », dans Congrès archéologique de France. 136e session. 1978. Haute-Alsace, Paris, Société française d'archéologie, (lire en ligne), p. 91-103
  • Dominique Toursel-Harster, Jean-Pierre Beck, Guy Bronner, Dictionnaire des monuments historiques d’Alsace, Strasbourg, La Nuée Bleue, , 662 p. (ISBN 2-7165-0250-1)
    Ribeauvillé : Ruines des châteaux de Guirsberg, Haut-Ribeaupierre et Saint-Ulrich, pp. 339-340
  • Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du moyen âge en France, Strasbourg, Editions Publitotal, 4ème trimestre 1979, 1287 p. (ISBN 978-2-86535-070-4 et 2-86535-070-3)
    Ribeauvillé : Tour-porte des Bouchers, Ribeaupierre (Grand) ou Saint-Ulrich, Ribeaupierre (Haut) ou Altenkastel, Girsberg-Stein ou Petit-Ribeaupierre, pp. 968 à 970
  • Charles-Laurent Salch, Nouveau dictionnaire des châteaux Forts d'Alsace, Alsatia, 1991.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]