Adamsville (Québec)

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Adamsville
Ancienne église anglicane.
Géographie
Pays
Province
Région administrative
Municipalité régionale
Ville
Coordonnées
Démographie
Population
495 hab. ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Fonctionnement
Statut
Municipalité de village (d) (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Identifiants
TGN
Carte

Adamsville est un village compris dans le territoire de la ville de Bromont, dans Brome-Missisquoi au Québec (Canada).

Toponymie[modifier | modifier le code]

George Adams

Le nom rappelle le souvenir de George Adams, marchand né à Newbury (Vermont) et ayant grandi dans la seigneurie Saint-Armand. Il est le fondateur du village[1].

Géographie[modifier | modifier le code]

Le village est situé à environ 17 km à l'est de Farnham, 14 km au sud de Granby, 11 km à l'ouest du noyau urbain de Bromont (West Shefford) et 10 km au nord de Cowansville. Il est borné au nord-ouest par la municipalité de Saint-Alphonse-de-Granby et à l'ouest par Brigham[2].

Situé à une altitude de 99 m[2], il est traversé par la rivière Yamaska[1].

Ses sols sont plus propices à l'agriculture qu'ailleurs dans les environs[2]. En effet, les sols du village sont principalement composés de loam sableux Rubicon, un podzol humo-ferrique gleyifié[3].

Sa population est d'environ 1250 habitants en 2021[note 1],[4].

Histoire[modifier | modifier le code]

Le canton de Farnham est concédé en , mais le premier habitant ne s'établit dans les environs d'Adamsville que 32 ans plus tard. En effet, en 1830, Jacob Cuyler s'installe sur un lot détenu par Charles L. Powell. Ce dernier construit un moulin à scie sur la rivière. En 1847, George Adams, marchand de Pigeon Hill, acquiert le moulin ainsi que 200 acres (81 ha) de terres. Il érige alors un moulin à farine et opère un magasin. Reuben Goddard érige un second moulin à scie sur la rivière en 1849[5].

En 1852, un recensement effectué à partir du plan dressé par l'arpenteur Michael Mitchell permet d'établir la population d'Adamsville à environ 100 personnes[5].

L'école secondaire et l'église anglicane Saint George.

Une première école est construite en 1850. Une academy, une institution d'enseignement secondaire, est fondée quatre ans plus tard et accueille jusqu'à 75 élèves, protestants et catholiques. Elle demeure en opération jusqu'en 1889, lorsqu'elle est convertie en école primaire[6]. L'academy sert de lieu de culte protestant dès son ouverture, jusqu'à la construction de l'église anglicane Saint George sur un terrain adjacent à l'école secondaire en 1871-1875[7].

La population double entre 1850 et 1870, atteignant 220 habitants au recensement de 1871. De ce nombre, 101 personnes sont d'origine française, 92 sont d'origine anglaise, 19 sont d'origine écossaise, 5 sont d'origine irlandaise, deux sont d'origine allemande et une est d'origine norvégienne[2].

Une chapelle catholique est construite en 1870-1871. La paroisse Saint-Vincent-Ferrier est érigée canoniquement en 1873. Une église et un presbytère sont construits l'année suivante, à l'emplacement actuel du cimetière catholique[note 2]. Le clocher est terminé deux ans plus tard[7].

Une école catholique est ouverte en 1873, puis déménage près de l'église en 1877. Le village compte en tout cinq écoles primaires en 1888[6].

Vers 1870-1875, Adamsville est un véritable centre industriel et commercial. On compte deux moulins à scie, un moulin à grain, deux tanneries, un forgeron, des cordonniers, un tailleur, un sellier et un ferblantier, un magasin général et un hôtel, en plus d'avoir déjà eu un moulin à carder en opération[8].

Le chemin de fer Canadien Pacifique rejoint Adamsville en 1888 et une gare d'arrêt sur demande (en) y est construite. Le nœud de communication rudimentaire succède aux diligences ainsi qu'au service télégraphique offert depuis la gare Brigham jusqu'au magasin général de George Adams. Toutefois, la desserte ferroviaire n'aura pas d'effet sur le développement du village, qui connaît alors une désindustrialisation : les moulins à eau sont graduellement abandonnés et les capitaux industriels sont concentrés dans les grandes villes des environs : Granby, Waterloo, Cowansville[8].

En 1901, la population n'est plus que de 160 habitants. Les Anglais ont peu à peu déserté le noyau villageois ; leurs effectifs ne comptent que pour 20 % de la population. En 1931, on ne compte plus que 7 personnes d'origine britannique à Adamsville, sur une population de 197 habitants[2].

La première coopérative agricole au Québec est fondée à Adamsville en 1903 par le curé Allaire. Le modèle de mutualisation commerciale permettant l'approvisionnement de la ferme en matériaux et la vente de ses produits fait tache d'huile et une loi les encadrant est adoptée par le Parlement de Québec cinq ans plus tard. Allaire fonde éventuellement la Confédération des sociétés coopératives agricoles, ancêtre de la Coopérative fédérée, devenue Sollio[9].

La troisième itération de l'église Saint-Vincent-Ferrier.

L'église est détruite par le feu en 1916. En 1926, une nouvelle église catholique est érigée plus au nord, à son emplacement actuel. Elle aussi est détruite par le feu en 1931, puis reconstruite en 1932-1933[10].

Une municipalité de village est érigée en 1923, détachée de la municipalité du canton de Farnham-Est[11].

L'église anglicane est vendue mise en vente par le diocèse en 1942 et acquise trois ans plus tard par la corporation municipale, qui en fait son hôtel de ville pendant dix ans. Le bâtiment sert ensuite de quincaillerie, puis de brocante[10].

En 1973, le territoire de la municipalité du village d'Adamsville est annexé à la ville Bromont[11],[12].

Services[modifier | modifier le code]

La caserne n° 2 de la ville de Bromont.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Incluant les secteurs ruraux de Bromont localisés à l'ouest de la route Pierre-Laporte.
  2. Sur l'actuelle rue Brousseau.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Commission de toponymie, « Adamsville - Bromont (Ville) », Banque de noms de lieux du Québec, sur toponymie.gouv.qc.ca, gouvernement du Québec (consulté le )
  2. a b c d et e Mario Gendron, « Le village d'Adamsville au xixe siècle : le territoire », Ville de Bromont (version du sur Internet Archive)
  3. Service des fermes expérimentales du Canada, Carte des sols, comté de Brome, Québec, Ottawa, ministère de l'Agriculture, gouvernement du Canada, (lire en ligne)
  4. Statistique Canada. 2023. (tableau). Profil du recensement : 24460250 et 24460269 [Aires de diffusion], Recensement de la population de 2021, produit 98-316-X2021001 au catalogue de Statistique Canada. Ottawa. Diffusé le 15 novembre 2023. https://www12.statcan.gc.ca/census-recensement/2021/dp-pd/prof/index.cfm?Lang=F (site consulté le 5 juin 2024).
  5. a et b Mario Gendron, « Le village d'Adamsville au xixe siècle : les écoles », Ville de Bromont (version du sur Internet Archive)
  6. a et b Mario Gendron, « Le village d'Adamsville au xixe siècle : la vie religieuse », Ville de Bromont (version du sur Internet Archive)
  7. a et b Mario Gendron, « Le village d'Adamsville au xixe siècle : les premières années », Ville de Bromont (version du sur Internet Archive)
  8. a et b Mario Gendron, « Le village d'Adamsville au xixe siècle : la vie villageoise », Ville de Bromont (version du sur Internet Archive)
  9. Jacques Saint-Pierre, « Les coopératives agricoles : des cercles paroissiaux aux entreprises agroalimentaires », Cap-aux-Diamants : la revue d'histoire du Québec, no 135,‎ , p. 22–26 (ISSN 0829-7983 et 1923-0923, lire en ligne, consulté le )
  10. a et b Martin Dubois, Cindy Morin et Chantal Lefebvre, Inventaire du patrimoine bâti de la ville de Bromont, Montréal, Patri-Arch, , 188 p. (lire en ligne)
  11. a et b Janko Pavsic, « Adamsville (village) », sur mairesduquebec.com, Institut généalogique Drouin, (consulté le )
  12. Ville de Bromont, « Histoire », Choisir Bromont, sur bromont.net, (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]