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Église Notre-Dame de Pontorson

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Église Notre-Dame de Pontorson
Façade méridionale.
Présentation
Type
Diocèse
Paroisse
Paroisse Notre-Dame-de-la-Paix-de-Pontorson (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Religion
Patrimonialité
Localisation
Localisation
Coordonnées
Carte

L'église Notre-Dame de Pontorson est un édifice catholique qui se dresse sur le territoire de l'ancienne commune française de Pontorson, dans le département de la Manche, en région Normandie.

L'église est classée aux monuments historiques.

Localisation[modifier | modifier le code]

L'église Notre-Dame est située dans la commune de Pontorson, dans le département français de la Manche.

Historique[modifier | modifier le code]

Dans sa Chronique pour l'année 1158, Robert de Torigni, abbé du Mont-Saint-Michel, relate la venue à l'abbaye du Mont-Saint-Michel du roi d'Angleterre Henri II où il concède les églises de Pontorson à l'abbaye, à son abbé et à ses moines en présence de l'abbé, du prieur Renouf, du moine Mainer et de Gervais, clerc du chancelier Thomas Becket[1],[2].

Robert de Torigni a écrit que le roi Henri II lui a confié le château de Pontorson[3].

Paul Le Cacheux a écrit, mais sans référence, que le château et l'église auraient été détruits par un incendie en 1171. Il semble qu'aucune partie de l'église du XIe siècle ait subsisté.

À partir de ces informations, on peut dater le chœur et le transept du second quart du XIIe siècle et la nef vers le dernier quart du même siècle. Ces périodes de construction sont compatibles avec les éléments architecturaux de style normand. La nef a été commencée par la partie occidentale et elle n'avait pas été prévue d'être voûtée à l'origine comme le montre la présence de corbeaux dans la première travée destinés à supporter une tribune en bois qui aurait été placée à un niveau supérieur aux retombées des voûtes d'ogive[4]. Les travées suivantes sont homogènes. Yves Gallet, dans une étude sur les voûtes du Promenoir des moines de l'abbaye du Mont-Saint-Michel, les comparent à celles de la nef de l'église[5].

L'église est endommagée lors de la guerre de Cent Ans[6].

Le bras nord du transept est modifié en 1502 par l'adjonction par Robert Mouflard d'une chapelle dédiée à saint Jean presque aussi grande que le chœur avec lequel elle communique. Une sacristie est ajoutée contre à l'extrémité nord-est de la chapelle en 1723. Deux chapelles ont été ajoutées à l'ouest des bras du transept à une date qui de doit pas être antérieure au XVe siècle.

Description[modifier | modifier le code]

Façade ouest.

L'église romane, construite en granite, comprend un chœur et un transept de la première moitié du XIIe siècle[7]. La nef, du dernier quart du XIIe siècle[7], arbore une façade composée d'une grande arcade légèrement brisée qui abrite le portail roman et la fenêtre d'axe qui le surmonte immédiatement, et supporte une étroite tribune qui s'éclaire par deux baies géminées. Deux petites tours, qui se dégagent à peine du mur, sont dressées de chaque côté du pignon[8]. Le clocher assis à la croisée du transept, coiffé en bâtière, est agrémenté à sa base, au sud et au nord, d'une balustrade ajourée[9]. À la fin du XVe siècle, on a ajouté deux chapelles sous les aisselles du transept, et en 1502, une troisième au côté gauche du chœur[7].

Le tympan de la porte sud est orné d'un oiseau becquetant le crâne d'un homme (réminiscence du mythe de Prométhée)[10].

Protection[modifier | modifier le code]

L'église est classée au titre des monuments historiques par liste de 1889[11].

Mobilier[modifier | modifier le code]

L'église abrite un grand retable très mutilé de la Passion et de la Résurrection du début du XVIe siècle, ainsi qu'un relief de l'Ascension du XVIe siècle[12].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Elisabeth M. C. Van Houts, « Le roi et son historien : Henri II Plantagenêt et Robert de Torigni, abbé du Mont-Saint-Michel », Cahiers de Civilisation Médiévale, t. 37, nos 145-146,‎ , p. 117 (lire en ligne)
  2. Robert de Torigni et Léopold Delisle (publié par), « 1158 », dans Chronique de Robert de Torigni, abbé du Mont-Saint-Michel ; suivie de divers opuscules historiques de cet auteur et de plusieurs religieux de la même abbaye, t. 1, Rouen, Chez A. Le Brument, (lire en ligne), p. 313
  3. Van Houts 1993
  4. Martin-Dumézil 1966, p. 404
  5. Yves Gallet, « Les voûtes d'ogives du Promenoir des moines au Mont-Saint-Michel et le problème de leur datation », Bulletin Monumental, t. 164, no 4,‎ , p. 347-358 (lire en ligne)
  6. Beck 1981, p. 52.
  7. a b et c Bernard Beck (photogr. Bernard Pagnon), Quand les Normands bâtissaient les églises : 15 siècles de vie des hommes, d'histoire et d'architecture religieuse dans la Manche, Coutances, Éditions OCEP, , 204 p. (ISBN 2-7134-0053-8), p. 175.
  8. Beck 1981, p. 88-89.
  9. Beck 1981, p. 101.
  10. Beck 1981, p. 111.
  11. « Église », notice no PA00110543, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  12. Beck 1981, p. 151.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Édouard Le Héricher, Avranchin monumental et historique, t. 2, Avranches, Tostain, (lire en ligne), p. 443-446.
  • Anatole de Baudot et Alfred Perrault-Dabot, « Église de Pontorson (Manche) », dans Archives de la Commission des Monuments historiques, t. II : Normandie, Bretagne, Anjou, Poitou, Paris, Librairie Renouard/Librairie générale de l'architecture, 1898-1903 (lire en ligne), Table des planches : p. 2, planche 11.
  • Jean Martin-Demézil, « Notre-Dame de Pontorson », dans Congrès archéologique de France. 124e session. Cotentin et Avranchin. 1966, Paris, Société française d'archéologie, (lire en ligne), p. 398-405.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]