Reporters sans frontières

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Reporters sans frontières
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Histoire
Fondation
Cadre
Sigle
RSFVoir et modifier les données sur Wikidata
Zone d'activité
Type
Association à but non lucratif
Organisation non gouvernementale internationale
Reconnaissance d'utilité publique
Forme juridique
Domaine d'activité
Activités des organisations professionnellesVoir et modifier les données sur Wikidata
Mouvement
Siège
Pays
Langue
Organisation
Effectif
121 employésVoir et modifier les données sur Wikidata
Fondateurs
Robert Ménard, Émilien Jubineau (d), Jacques Molénat (d), Rémy Loury (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Président
Pierre Haski (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Secrétaire général
Chiffre d'affaires
1,5 M (), 6,2 M ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Récompenses
Lorenzo Natali Journalism Prize ()
Prix Erich-Salomon ()
Prix Sakharov ()
Prix de journalisme Antonio-Asensio ()
Prix Siebenpfeiffer ()
Prix Dawit-Isaak ()
Roland Berger Award for Human Dignity ()
Médaille Charlemagne pour les médias européens ()
Prix Monismanien ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Identifiants
RNA
SIREN
OpenCorporates

Reporters sans frontières (RSF) est une organisation non gouvernementale internationale fondée en 1985, reconnue d'utilité publique en France et présente en 2020 dans 14 pays. Elle se donne pour objectif la défense de la liberté de la presse et la protection des sources des journalistes. L'association reçoit en 2005 le prix Sakharov du Parlement européen. En 2020, elle traverse une crise liée à sa proximité avec le gouvernement français, dont les projets de lois sont considérés par beaucoup de journalistes comme des entraves à la liberté d'informer.

Objectifs

Fondée à Montpellier en 1985 par quatre journalistes (Robert Ménard, Rémy Loury, Jacques Molénat et Émilien Jubineau), sa devise est : « Sans une presse libre, aucun combat ne peut être entendu »[1]. Dans ses communiqués de presse et publications, RSF se définit ainsi : « Reporters sans frontières défend les journalistes emprisonnés et la liberté de la presse dans le monde, c'est-à-dire le droit d'informer et d'être informé, conformément à l'article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme. »

À sa fondation, RSF se destine à sensibiliser l'opinion sur la situation des pays du tiers monde touchés par des tragédies (famines, guerres, catastrophes naturelles), Robert Ménard réagissant à une interpellation de Rony Brauman à ce sujet : jusqu'en 1988, RSF finance ainsi des reportages sur des situations oubliées du grand public après avoir fait l'actualité[2]. En parallèle, Robert Ménard fonde une autre association, baptisée l'Observatoire de l'information, pour travailler sur la liberté de l'information[2]. Mi-1989, RSF cesse ses reportages, l'Observatoire de l'information perd son nom, et RSF mobilise ses ressources dans la défense de la liberté d'expression[2].

Fonctionnement

La liberté de la presse dans le monde en 2009
(Selon les données du rapport RSF 2010)

L'association comporte un Conseil émérite[3] et un Conseil d’administration[4].

RSF est une communauté d'organisations déclarant souhaiter agir conjointement avec de larges intérêts communs mais de façon globalement indépendante.

En 2014, Reporters sans frontières compte neuf sections nationales en Europe (Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, France, Grande-Bretagne, Italie, Suède et Suisse), des représentations en Asie (Bangkok, Istanbul, Tokyo), en Amérique (Montréal, Washington), ainsi que plus de cent vingt correspondants dans le monde.

RSF est membre de l'International Freedom of Expression Exchange (IFEX), un réseau mondial d'ONG censées surveiller les violations de la liberté d'expression. Ce réseau organise, fédère ou relaie les campagnes conjointes ou organisées par ses membres, pour la défense des journalistes, écrivains et autres personnes persécutées alors qu'elles exercent leur droit à la liberté d'expression. Nombre de rapports de RSF contiennent ou sont fondés sur des éléments collectés via ce réseau.

RSF participe également à la plate-forme de l'Union européenne de protection des défenseurs des droits de l'homme[5].

L'association estime conserver son indépendance grâce aux bureaux internationaux qui peuvent publiquement faire leur propre analyse indépendamment des pressions que pourraient subir les représentants de RSF ou d'autres organisations membres de l'IFEX dans un pays donné ; RSF bénéficie du soutien de représentants de la presse dans de nombreux pays du monde, non exposés aux mêmes pressions inévitables localement.

En 2006, plus de la moitié (58 %) de son financement officiel vient de la vente de livres, de calendriers et autres enchères au profit de RSF. À cela s'ajoutent les dons et cotisations des membres (9 %), le mécénat par des institutions privées (24 %) comme la fondation du milliardaire George Soros, le Center for a Free Cuba, le National Endowment for Democracy créé sous le gouvernement Ronald Reagan lors de l'opération « White propaganda » (propagande blanche)[6], la Fondation Ford ou encore la Fondation de France et enfin d'institutions publiques françaises (9 %) comme le bureau du premier ministre, le Ministère des Affaires étrangères ou encore l'Organisation internationale de la francophonie[7],[8].

L'ancien rédacteur en chef du journal La Croix, Dominique Gerbaud, a été le président de RSF de 2009 à 2013[9]. D' à , son secrétaire général était Jean-François Julliard, qui avait succédé à Robert Ménard. Depuis , son secrétaire général est Christophe Deloire. Le , Alain Le Gouguec, journaliste à France Inter, prend la présidence de l'organisation[10]. Le , il est remplacé par Éric Chol (Courrier international ). Le , Pierre Haski (cofondateur de Rue89, journaliste à L'Obs), lui succède à la présidence[11].

Actions

Campagne de RSF pour la libération d'Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier.
Le secrétaire-général de RSF, Jean-François Julliard (au centre), reçoit, au nom de RSF, la médaille Charlemagne pour les médias européens.

RSF use de divers modes d'action :

  • dénoncer par des actions de communication les atteintes à la liberté de la presse[12] ;
  • aider les journalistes et leurs collaborateurs qui sont persécutés à cause de leur activité professionnelle(plus de 200 bourses d'assistance sont distribuées chaque année à des journalistes et médias en difficulté)[13] ;
  • aider les journalistes et blogueurs réfugiés[14] ;
  • soutenir les familles des journalistes persécutés[15] ;
  • aider à poursuivre devant la justice les personnes ou institutions coupables de persécutions à l'encontre des journalistes et de leurs collaborateurs ;
  • rassembler des pétitions nominatives de soutien à ses actions, les publier et les présenter auprès des autorités compétentes en termes d'action judiciaire[16] ;
  • promouvoir son action auprès de la communauté publique internationale et publier les résultats de son action.

Rapport annuel

RSF publie chaque année un rapport sur l'état de la liberté de la presse dans le monde pour lequel elle a forgé la notion de prédateurs de la presse pour les chefs d'État, chefs de guerre et dictateurs, qui privent les journalistes de la liberté nécessaire à leur travail. Et qui, non seulement ne les protègent pas, mais les maltraitent, les persécutent, jusqu'à l'assassinat.

Réseau Damoclès

En raison de l'impunité dont jouissent certains responsables de crimes commis contre les journalistes, RSF a décidé de créer, en janvier 2002, le réseau Damoclès. Son but est d'aider les victimes et d'intervenir auprès des différentes instances juridiques compétentes pour que les responsables soient jugés. Le réseau aide également à financer les assistances juridiques, avocats et détectives, permettant la défense de journalistes emprisonnés ou condamnés, ou blessés ou tués pour lesquels les actions judiciaires tardent ou se refusent à en juger les auteurs. Il a également négocié une « assurance mission » destinée aux photo-reporters, journalistes ou pigistes indépendants, leur assurant (ou à leur famille) une garantie d'assistance en cas de décès accidentel, de dommages physiques ou d'invalidité permanente survenue au cours de leur mission dans le monde entier. Enfin, il prête gracieusement des gilets pare-balles aux journalistes et photoreporters indépendants indiquant clairement leur appartenance à la presse.

Internet

Carte des entraves à la circulation de l'information sur le réseau
  • censuré
  • surveillé
  • partiellement censuré
  • aucune censure

RSF dénonce aussi le filtrage d'Internet, suit les évolutions des techniques numériques qui menacent les libertés publiques (y compris quand elles sont spécifiques à certains pays où la censure est systématisée), et alerte le grand public sur ces sujets. Le contrôle d'Internet est le fait, pour une part, de pouvoirs publics autoritaires, et pour une autre, de plateformes numériques privées au pouvoir grandissant (privatisation de la censure). Cette double menace peut détériorer, voire empêcher, la présentation objective des évènements, en rendre difficile ou impossible la vérification, contrevenir à la pluralité des sources d'information, et exposer la vie privée des utilisateurs.

Depuis , avec son opération « Collateral Freedom »[17], RSF met en ligne plusieurs dizaines de sites miroirs de sites d'information censurés Bahrain Mirror (en), Dan Lam Bao, Fergananews.com, Gooya News, Grani.ru, Gulf Center for Human Rights, Hablemos Press, Mingjing News et Tibet Post International[18].

La liberté de la presse en France

L'organisation RSF intervient à propos de la liberté de la presse en France. Ainsi en 2010, celle-ci est classée au 44e rang (elle était au 43e en 2009) loin derrière les bons élèves que sont selon RSF « la Finlande, l'Islande, la Norvège, les Pays-Bas, la Suède et la Suisse ». RSF précise que « L'année 2010 a été marquée par plusieurs agressions contre des journalistes, des mises en examen, des violations ou tentatives de violations du secret des sources »[19].

Selon Robert Ménard, RSF n'intervient pas au sujet des dérives déontologiques, financières et économiques des médias « parce que, ce faisant, nous risquions de mécontenter certains journalistes, de nous mettre à dos les grands patrons de presse et de braquer le pouvoir économique. Or, pour nous médiatiser, nous avons besoin de la complicité des journalistes, du soutien des patrons de presse et de l’argent du pouvoir économique »[20]. Cette orientation provoque un conflit avec Jean-Claude Guillebaud, l'un des responsables de RSF, qui quitte l'organisation[21].

Les JO de Pékin en 2008

Manifestation à Paris en 2008 avec un drapeau de RSF représentant les anneaux olympiques sous forme de menottes accompagné de la mention « Beijing 2008 »

Lors du passage de la flamme olympique le à Paris avant les Jeux olympiques d'été de 2008, RSF a organisé des actions spectaculaires, affirmant que les Chinois n'avaient pas accès aux Jeux et dénonçant les violations des droits de l'Homme en Chine[22]. Plusieurs grimpeurs accrochent des drapeaux représentant les anneaux olympiques sous forme de menottes, symboles de la campagne de RSF, sur un grand nombre de monuments emblématiques de Paris[23].

Le , à la veille de l'ouverture des Jeux olympiques, RSF a vu, pour la première fois depuis sa création 25 ans plus tôt, une de ses manifestations interdite en France, par la préfecture de Paris. Cette interdiction a été annulée le par le tribunal administratif de Paris et la manifestation, commencée devant le Fouquet's, avenue des Champs-Élysées, s'est ensuite déplacée vers l'ambassade de Chine[24],[25].

Défense de journalistes américains

Reporters sans frontières a pris position contre l'emprisonnement par le gouvernement américain du blogueur et journaliste Josh Wolf en 2006, après une manifestation anti-G8 à San Francisco. En effet, Wolf refusait de fournir à la justice un film des manifestations. RSF a également évoqué le cas des journalistes Lance Williams et Mark Fainaru-Wada (en), du quotidien San Francisco Chronicle, à qui la justice fédérale a ordonné, le , de livrer leurs sources d'information dans une affaire de dopage. RSF déclare :

« L'affaire Josh Wolf comme l'affaire du San Francisco Chronicle ne relèvent en aucun cas de la sécurité nationale. Cet argument est utilisé abusivement dans les autres cas de litiges entre la justice fédérale et des journalistes qui refusent de livrer leurs sources ou leurs archives » et considère l'emprisonnement de Wolf comme une « persécution judiciaire ».

RSF a demandé une loi pour protéger le secret des sources aux États-Unis[26]. À la libération de Josh Wolf, après 7 mois de détention, RSF a exprimé « son soulagement »[27]. Le secret professionnel est reconnu aux journalistes dans 33 États de l’Union. Le , les élus de l’état de Washington ont voté une loi afin de protéger les sources des journalistes. RSF conclut cette affaire en indiquant :

« Les atteintes au secret des sources se sont multipliées ces dernières années, mettant en danger le droit des Américains à être pleinement informés. Trop de journalistes ont passé du temps en prison[28] ou ont été menacés d’y être envoyés. Le Congrès se doit d’adopter au plus vite une « loi bouclier » fédérale reconnaissant aux journalistes le secret des sources »[29].

Condamnation de Guantánamo et défense du journaliste Sami al-Haj

L'organisation RSF réclame la fermeture du camp de Guantánamo sur l'île de Cuba et déclare :

« Le scandale juridique et humanitaire incarné par Guantánamo dure depuis maintenant six ans... Le vainqueur du scrutin présidentiel du prochain, qui prendra ses fonctions en , devra mettre fin à une situation humainement intolérable et juridiquement intenable. Nous appelons tous les candidats en lice pour les primaires à s’engager à fermer Guantánamo »[30].

RSF est intervenu pour la libération du journaliste soudanais Sami al-Haj, de la chaîne d'Al Jazeera, emprisonné au camp de Guantánamo. Considérant qu'aucune preuve n'a été fournie concernant la culpabilité du journaliste, RSF précise que celui-ci a été :

« forcé d'avouer des connexions supposées entre la chaîne qatarie (Al-Jazira) et Al-Qaïda, le cameraman avait été soumis à plus de 150 interrogatoires et régulièrement torturé. »[31].

Demande de levée de l'embargo sur Cuba

RSF mentionne que sur les 27 journalistes cubains arrêtés en , lors du printemps noir cubain, il restait 19 journalistes emprisonnés lors de l'arrivée au pouvoir de Raúl Castro en 2008 et enfin 6 journalistes incarcérés en (auxquels il faut rajouter 4 journalistes emprisonnés après 2003). RSF s'est félicité de ces libérations, même si ces journalistes doivent quitter Cuba. Enfin RSF est intervenu en 2010 sur l'embargo des États-Unis contre Cuba et demande que « soit levé l'embargo absurde imposé à l'île depuis 1962 par les États-Unis »[32],[33].

Plainte contre Facebook

Le 22 mars 2021, RSF dépose plainte auprès du procureur de la république de Paris contre le géant du numérique Facebook au motif que le réseau social s'adonne à "des pratiques commerciales trompeuses"[34]. RSF estime en effet que la "prolifération de messages" haineux ou les fausses informations relayées sur Facebook viole les engagements que doit tenir Facebook vis-à-vis de ses utilisateurs[35]. Facebook France et Facebook Irlande, les filiales de Facebook opérant en France, sont visées par cette plainte qui a pour but de démonter que les conditions d'utilisation du réseau social ne sont pas respectées[36]. RSF cherche par cette opération à obliger Facebook à maintenir "un environnement sûr et sans erreurs". Cette plainte entre dans une dynamique d'autres plaintes déjà déposées par des associations à travers le monde, pour les mêmes raisons. RSF espère ainsi déclencher un précédent afin que Facebook ne publie plus que du contenu vérifié sur ses plateformes[37].

Autres actions et prises de position

Le , RSF lance avec 10 autres organisations de la société civile le Forum sur l'Information et la Démocratie[38].

Dans ses “Actualités”, le , RSF appelle à la libération immédiate de Julian Assange menacé par l’épidémie de Covid-19 en prison[39].

Début 2020, RSF utilise le jeu vidéo de plateforme en ligne Minecraft pour bâtir une bibliothèque virtuelle qui abrite des livres contenant des articles en ligne censurés dans certains pays[40]. Cette idée permet ainsi aux utilisateurs de Minecraft vivant dans des pays pratiquant la censure (Arabie Saoudite, Vietnam, Chine, Russie ou Mexique) d'avoir accès à des articles écrits par des opposants de leur nationalité ou à des publications interdites par leurs gouvernements[41]. Les livres peuvent être lus par les utilisateurs du jeu mais les contenus ne peuvent en aucun cas être modifiés[42].

Financements

RSF publie sur son site les financements de l'association[43].

2007

En 2007, François Pinault a permis à RSF d'acquérir 180 mètres carrés de bureaux à Paris, une acquisition immobilière d'un montant de 2,5 millions d'euros[44].

Pour Le Monde diplomatique, l'origine des financements de Reporters sans frontières pose la question de son indépendance. En 2007, 15 % de ses financements provenaient du Parlement européen, 10 % de l’État français, des montants indéterminés de plusieurs groupes financiers propriétaires de médias et d’entreprises d’armements, et de la National Endowment for Democracy, fondée par le gouvernement américain pour prendre le relai de certaines activités de propagande auparavant dévolues à la CIA[45]. RSF a aussi reçu des dons du Center for a Free Cuba[45].

2008

En 2008, la journaliste du Figaro Marie-Christine Tabet, indique que RSF présente un budget de 4 millions d'euros. Près de 2,4 millions d'euros de son budget annuel provient de la vente de calendriers et de livres de photographies. À ces revenus s'ajoutent la vente de produits dérivés. Les financements qui ont fait l'objet de critiques sont de 64 000  pour le Center for a free Cuba et de 35 000  pour la National Endowment for Democracy, cette dernière somme étant allouée pour la défense de journalistes africains. Ces deux subventions représentent moins de 2,5 % du budget de RSF[44]. Les dons d'entreprises privées représentent plus de 20 % des ressources de l'ONG. Elle a bénéficié du mécénat des entreprises Sanofi Aventis, Benetton et CFAO[46]. Selon Maxime Vivas, en 2008, elle reçoit aussi le soutien de la Fondation de France, de l'Open Society Institute de George Soros[réf. nécessaire], du Sigrid Rausing Trust, de l’Overbrook Foundation, de la Fondation Ford[47].

2019

En 2012, l'association est en graves difficultés financières, mais son nouveau secrétaire général Christophe Deloire parvient à redresser les comptes. En 2019, ses recettes sont de 6,8 millions d’euros, dont 13 % proviennent de subventions publiques françaises[48].

Évolution

Selon l'Observatoire de l'action humanitaire, « Depuis que Jean-François Julliard a remplacé Robert Ménard en , [...] RSF ne s’occupe plus seulement des violations des droits de la presse dans les dictatures du tiers-monde et couvre aussi des pays développés comme la France. Un pareil élargissement géographique permet notamment à l’association de réagir aux critiques qui l’accusaient de trop se focaliser sur les régimes de gauche hostiles aux États-Unis »[49].

En , RSF a ouvert son premier bureau en Tunisie pour surveiller un éventuel retour de la censure et soutenir les journalistes et les blogueurs tunisiens[50].

Relations avec l'UNESCO

RSF entretient des relations officielles avec l'UNESCO[51].

RSF est admise en 1996 pour des relations formelles de consultation en tant que réseau, cette décision est renouvelée en 2002 et 2009[52].

En 2012, RSF s'est vue refusée la promotion au statut d’organisation « associée » auprès de l’Unesco, à la suite d'une demande du Venezuela, appuyée par le Pérou. Cette demande avançait que les méthodes de RSF ne sont « pas compatibles avec les valeurs défendues par l’UNESCO dans le domaine du journalisme ». RSF conserve ses relations officielles avec l'UNESCO au titre du statut de consultation[53].

Critiques adressées à Reporters sans frontières

En 2007, certains journalistes ou écrivains (Hernando Calvo Ospina, Maxime Vivas, Salim Lamrani, Thierry Meyssan) ont critiqué le financement de RSF par des fonds américains, des groupes de presse, l'Open Society Institute de George Soros, le Center for a Free Cuba[54],[55] et l'Union européenne[56]. Selon la journaliste du Figaro Marie-Christine Tabet, les sources de ces informations « proviennent majoritairement de médias cubains »[44].

Selon Marie-Christine Tabet, la campagne de Reporters sans frontières contre la tenue des Jeux olympiques d'été en Chine en 2008, a ravivé les « rumeurs qui circulent » sur son financement par les anticastristes et l'extrême droite américaine ; elle souligne que ces rumeurs proviennent principalement de médias cubains, ou de personnalités conspirationnistes comme Thierry Meyssan[44].

Robert Ménard, ancien président de Reporters sans frontières, considère que les critiques dont il fait l'objet ainsi que Reporters sans frontières, ont notamment pour origine le régime cubain et ses soutiens politiques ; il estime que le régime castriste est « derrière à peu près tous ceux qui tenteront de disqualifier notre action »[57]. Plus généralement, Robert Ménard considère que les critiques contre RSF n'ont rien d'étonnant et sont normales en ce que l'association met en cause des États puissants, qui répliquent par conséquent par des campagnes de diffamation, et commente : « qu’attendre de régimes qui emprisonnent à tour de bras, qui torturent, qui assassinent ? »[57].

La question de parti-pris pro-américain

Le journaliste Ignacio Ramonet dénonce un acharnement de la part de RSF contre certaines cibles, montrant par là même un alignement de l'ONG sur les positions politiques du gouvernement américain. À l'inverse, ils accusent RSF d'être très silencieux lors d'atteintes à la liberté de la presse ou à l'intégrité des journalistes dans certains pays. Ainsi, le journaliste Pierre Rimbert souligne qu'en 1999, au cours de la guerre du Kosovo, RSF ne précisa pas dans son bilan annuel que 18 journalistes avaient été tués lors des bombardements par l'OTAN de l'immeuble de la télévision serbe et de l'ambassade de Chine, alors même que RSF avait dénoncé l’attaque de la télévision belgradoise[58]. Interrogé par Dominique de Montvalon pour Le Parisien en 2008, Jean-Luc Mélenchon, à l'époque sénateur de l'Essonne, déclara que « RSF [était] une organisation alignée sur les combats du gouvernement des États-Unis d'Amérique » et qui « s'intéress[ait] aux violations de la liberté de la presse chez les ennemis des États-Unis. Rarement ailleurs »[59].

Un écrivain, Maxime Vivas, a publié un livre intitulé La face cachée de Reporters sans frontières, dénonçant des liens de l'ONG avec la CIA. Robert Ménard a répliqué en qualifiant cet auteur de « zélateur du régime castriste » ayant inventé des liens entre Reporters sans frontières et la CIA, voire indirectement avec Ben Laden[57].

Attitude à l'égard du Venezuela, de Haïti et de Cuba

En 2002, le journaliste Maurice Lemoine du Monde diplomatique critiqua l’attitude de RSF à l’égard du gouvernement de Hugo Chavez, en particulier lors de la tentative de coup d’État[60].

En 2007, RSF qualifia d'atteinte à la liberté d'expression le non-renouvellement, par le gouvernement vénézuélien, de la concession de Radio Caracas Television, une chaîne privée qui, selon le journaliste Hernando Calvo Ospina, « [avait], à de multiples occasions, transgressé la loi et ouvertement participé au coup d'État du  »[55].

En 2004, dans son rapport annuel sur Haïti, RSF affirma qu’un « climat de terreur » régnait à l’encontre de journalistes qui critiquaient le président Jean-Bertrand Aristide[61].

Selon un article de Diana Barahona et Jeb Sprague publié par la revue CounterPunch, après l’éviction d’Aristide, RSF affirma que la liberté de la presse s’était renforcée, mais ne dit rien dans ses rapports de 2005 et 2006 sur l’exécution extrajudiciaire du journaliste et reporter radio Jean Abdias, ni sur l’arrestation des journalistes Kevin Pina et Jean Ristil[62].

Selon un article de Diana Barahona publié en 2005 par la revue CounterPunch, Robert Ménard se rendit à La Havane en pour recruter une vingtaine de personnes acceptant d'écrire des articles pour le compte de RSF moyennant un salaire de 50 dollars par mois par personne. Un des journalistes, Nestor Baguer, qui travaillait en fait pour la Sécurité cubaine, révéla que les journalistes, loin de recevoir un salaire, étaient payés à la pige et que leurs articles devaient attaquer le gouvernement cubain[63].

En 2004, RSF a classé Cuba dans les dix pires pays en matière de liberté de la presse, devançant notamment la République populaire de Chine, l'Irak et d'autres pays (Brésil, Haïti, Mexique, Pérou) où des crimes, notamment des assassinats, auraient été commis contre des journalistes. Pourtant, aucun assassinat de journaliste n'a eu lieu à Cuba depuis la révolution de 1959. La raison invoquée par RSF pour la position de Cuba à ce classement est la détention de vingt-et-un « professionnels des médias ».

La liberté de la presse en France selon Robert Ménard (2001)

En 2001, dans son livre Ces journalistes que l'on veut faire taire, Robert Ménard explique qu'un différend d'importance l'opposa à ses prédécesseurs, dont Jean-Claude Guillebaud. Ce dernier, soutenu par une grande partie des militants de l'association, estimait que celle-ci devait dénoncer, en France même, les dérives déontologiques, financières et économiques qui caractérisent l'évolution du monde médiatique (les concentrations et la restriction du pluralisme, par exemple). Pas question, répondait Ménard : « Parce que, ce faisant, nous risquons de mécontenter certains journalistes, de nous mettre à dos les grands patrons de presse et de braquer le pouvoir économique. Or, pour nous médiatiser, nous avons besoin de la complicité des journalistes, du soutien de patrons de presse et de l'argent du pouvoir économique »[64]. « Nous avons décidé de dénoncer les atteintes à la liberté de la presse en Bosnie ou au Gabon et les ambiguïtés des médias algériens ou tunisiens... mais de ne pas nous occuper des dérives françaises »[65].

Depuis, RSF a mis en place, au sein de son bureau Europe, un bureau France qui suit de près les atteintes à la liberté de la presse en France, et intervient le cas échéant[réf. nécessaire].

Retrait par l'UNESCO de son soutien à la « journée de la liberté sur internet » (2008)

Le , RSF organisait une « Journée pour la liberté sur internet » destinée à dénoncer la cybercensure dans le monde[66] : la répression des blogueurs à travers le monde serait croissante et les fermetures de sites Internet toujours plus nombreuses. L'UNESCO, qui patronnait la journée, lui a retiré son soutien, invoquant que certains éléments avait été présentés par RSF à l'insu de l'UNESCO et de façon à laisser croire que celle-ci soutenait ces informations[67]. Le , des sources diplomatiques de l’UNESCO, préférant garder l’anonymat, avaient informé l’agence de presse officielle cubaine Prensa Latina que la décision avait été prise en raison de « fautes réitérées d’éthique commises par RSF dans le seul but de discréditer un certain nombre de pays »[68],[47].

Refus de promotion comme ONG associée à l'UNESCO

En , le Comité sur les partenaires non gouvernementaux du Conseil exécutif de l'UNESCO, a souscrit à une demande du Venezuela, appuyée par le Pérou, de « rayer de la liste des ONG admises au statut d’association », avançant que les méthodes de RSF ne sont « pas compatibles avec les valeurs défendues par l’UNESCO dans le domaine du journalisme ». Le Comité précise toutefois que RSF poursuivra ses relations officielles de partenariat avec l'UNESCO au titre du statut de consultation[69].

De son côté, RSF dénonce une opération de désinformation sur le terme d'exclusion, précisant qu'au cours du Conseil exécutif de l’UNESCO, s’est vu refuser la promotion, recommandée au préalable par la directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, au statut d’« organisation associée » par les délégations de certains pays. RSF considère que son statut auprès de l’UNESCO obtenu en 1996 et renouvelé en 2002 et 2009, reste inchangé[70].

Financements et dépenses (depuis 2005)

Certains journalistes et écrivains ont critiqué le financement de RSF par des fonds américains, des groupes de presse, l'Open Society Institute de George Soros, le Center for a Free Cuba[54],[55] et l'Union européenne[56].

Des révélations faites en ont montré que RSF était aussi financé par le ministère américain des affaires étrangères par l'entremise du National Endowment for Democracy[71], association qui finance quasi totalement le Center for a Free Cuba. RSF conteste l'importance de ce financement[72] et déclare :

« En y renonçant nous donnerions du crédit à ces calomnies fondées sur un antiaméricanisme nauséabond et une sympathie incompréhensible pour le régime castriste. Ce pays arrive juste après la Chine par le nombre de journalistes incarcérés dans ses geôles[44]. »

En 2005, selon Jean-Guy Allard (en), l'Union européenne a versé plus d'un million d'euros à RSF[73].

Rony Brauman, responsable de RSF et ex-président de Médecins sans frontières, a critiqué en 2007 « l'opacité financière » de l'organisation. Il dénonce le financement qu'elle a reçu de « gens de Miami » opposés au régime castriste et de la Commission européenne[56]. Craignant que RSF ne devienne « un bras exécutif de la diplomatie de l’Europe », il a quitté l'organisation[56].

Le site de Reporters Sans frontières, précise en 2009, que l'organisation est financée par le National Endowment for Democracy, ainsi que Sanofi Aventis, la Compagnie française de l'Afrique occidentale (rebaptisée CFAO depuis, dont une des principales activités est l'import de médicaments en Afrique), ou encore le Center for a Free Cuba (également financé par la NED[74])[75].

Contestation par le Cameroun de son classement pour 2010

Réagissant au classement 2010, Issa Tchiroma Bakary, ministre de la Communication du Cameroun, s’est « insurgé » contre le passage de son pays de la 109e à la 129e position, en comparant avec la situation en Irak. Le ministre a évoqué le décès du journaliste Bibi Ngota, incarcéré à Yaoundé. Selon le ministre, ce journaliste a été emprisonné pour faux et usage de faux, donc son décès ne devrait pas avoir de conséquence sur le classement. Par ailleurs le ministre s'est engagé à améliorer les conditions d'accès à l'information pour les journalistes[76].

Proximité avec le gouvernement français

En 2020, l'association est critiquée, notamment par Gaspard Glanz et Taha Bouhafs, pour avoir tardé à condamner l’article 24 du projet de loi sécurité globale pénalisant la diffusion d'images de policiers[48],[77],[78]. Le , RSF laisse entendre que l'article 24 ne pose pas de problème, puis rectifie le lendemain en demandant qu'« à ce qu'en aucun cas la PPL Sécurité globale n’empêche les médias et journalistes, dans leur mission d'information, de diffuser des images de policiers »[77]. RSF participe aussi avec le ministère de l’Intérieur à l’élaboration du nouveau schéma national du maintien de l’ordre (SNMO), que d'autres journalistes considèrent comme une entrave à la liberté d’informer[78].

Contrairement à son prédécesseur Jean-François Julliard, le secrétaire général de l'association Christophe Deloire est considéré comme « trop proche du pouvoir » par des reporters issus des mouvements sociaux, mais il s'agit aussi d'une opposition entre deux visions du journalisme, l'une moins militante reprochant à l'autre de déroger aux canons du métier[48],[79].

Publications

Reporters sans frontières crée ou met à jour chaque année des publications, diffusées gratuitement sur Internet ainsi que des livres, brochures ou magazines, grâce au concours de personnalités du monde des arts et des médias.

Par ailleurs, RSF publie en France Qui-vive !, journal d'information murale destiné au jeune public. Il est lancé en 2005, sous forme d'affiches hebdomadaires de dimensions 60 x 80 cm[80], placardées sur les murs de Paris. Destiné, selon ses créateurs, à défendre les droits de l'homme et la liberté de presse, Qui-Vive ! parle aussi de l'actualité et vise à démontrer que l'affichage peut être affecté à autre chose qu'à faire de la publicité et qu'il peut donner de nouvelles habitudes de lecture.

Distinctions

Notes et références

  1. « Présentation - Reporters sans frontières », sur rsf.org, RSF, (consulté le )
  2. a b et c Jean-Louis Donnadieu, « La liberté de l'information dans le monde : l'association Reporters sans frontières veille », Communication et langages, vol. 95, no 95,‎ , p. 17-25 (lire en ligne)
  3. « Le Conseil émérite », sur rsf.org (consulté le )
  4. « Le conseil d’administration », sur rsf.org (consulté le )
  5. « Union Européenne de protection des défenseurs des droits de l'homme », Commission Européenne
  6. (en) Gerald Sussman, Branding Democracy : US Regime Change in Post-Soviet Eastern Europe, Peter Lang, , 232 p. (lire en ligne), p. 45
  7. « Structure des charges et des produits », Reporters sans frontières, (consulté le )
  8. « Mécénat », sur rsf.org
  9. Bruno Bouvet, « Dominique Gerbaud élu président de Reporters sans frontières », La Croix, (consulté le )
  10. http://fr.rsf.org/france-le-journaliste-alain-le-gouguec-11-07-2013,44931.html
  11. Pierre Haski prend la présidence de Reporters sans Frontières, L'Obs, 28 juin 2017.
  12. Cinq prédateurs de la presse dans le viseur de RSF, Le Point, 3 mai 2013
  13. « Bilan de l'aide financière », Reporters sans frontières,
  14. « Soutien aux journalistes et blogueurs réfugiés », IFEX,
  15. Journée de la liberté de la presse - Le travail du photographe Paolo Pellegrin présenté dans un ouvrage au profit de RSF, La Libre Belgique, 3 mai 2013
  16. Pétition pour la libération de 58 journalistes détenus en Iran, Direct Matin, 23 février 2013
  17. « COLLATERAL FREEDOM », sur rsf.org (consulté le ).
  18. Amaelle Guiton, #CollateralFreedom, l'opération de RSF contre la cybercensure, Libération, 12 mars 2015.
  19. RSF épingle la France dans son dernier rapport sur la liberté de la presse France 24 du 20 octobre 2010
  20. « Le prix de l'indépendance à... RSF », Acrimed,‎ (lire en ligne, consulté le )
  21. « De RSF au FN : le parcours tortueux de Robert Ménard », Franceinfo,‎ (lire en ligne, consulté le )
  22. Chine - Rapport annuel 2008, RSF, 2008.
  23. Jean-Louis Tremblais, « Le drapeau noir flotte sur les JO », Le Figaro, 14 avril 2008.
  24. La justice annule l'interdiction de manifester près de l'ambassade de Chine, lemonde.fr et AFP, 8 août 2008.
  25. A Paris, une manif sous tension devant l'ambassade de Chine, liberation.fr, 8 août 2008.
  26. RSF réclame la libération d'un blogger américain, Le Nouvel Observateur, 1er septembre 2006.
  27. Un blogueur américain libéré après 7 mois de détention, 20 minutes, 4 avril 2007
  28. ont passé du temps en prison = ont fait de la prison
  29. Blogueur américain libéré, Info Sud, Tribune des Droits Humains, 6 avril 2007.
  30. RSF : réclamer la fermeture de Guantanamo et la libération de Sami Al-Haj Oujda City du 19 janvier 2008.
  31. Un cameraman d'Al-Jazira libéré de Guantanamo, France 24 du 3 mai 2008.
  32. Jean-François Julliard, Il n’y a plus de tabou quand sévit la répression : Reporters sans frontières en appelle au président brésilien Lula, 17 mars 2010
  33. Sept ans après le Printemps noir, les journalistes libérés parlent, Échange international de la liberté d'expression du 8 septembre 2010.
  34. « Haine en ligne, désinformation: RSF porte plainte contre Facebook en France », sur LEFIGARO (consulté le )
  35. « Haine et fake news: Facebook visé par une plainte de Reporters sans frontières », sur Le HuffPost, (consulté le )
  36. « Haine en ligne, désinformation: RSF porte plainte contre Facebook en France », sur LExpress.fr, (consulté le )
  37. « Haine en ligne, désinformation: RSF porte plainte contre Facebook en France », sur BFMTV (consulté le )
  38. (en) Peace Pesearch Institute Oslo (PRIO), « PRIO founding member of the Forum on Information and Democracy », sur www.prio.org (consulté le )
  39. « Julian Assange menacé par l’épidémie de Covid-19 en prison, RSF appelle à sa libération immédiate », sur rsf.org (consulté le )
  40. « Contre la censure en ligne, RSF bâtit une immense « Bibliothèque libre » dans « Minecraft » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  41. 01net, « RSF construit une bibliothèque libre sur Minecraft pour lutter contre la censure en ligne », sur 01net (consulté le )
  42. « RSF construit une bibliothèque d'articles censurés dans Minecraft », sur Journal du Geek, (consulté le )
  43. Les comptes 2009, RSF du 24 juin 2010.
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  45. a et b « Quand une respectable fondation prend le relais de la CIA », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  46. Les comptes 2008, RSF du 7 septembre 2009.
  47. a et b Maxime Vivas, Les 114 000 liens entre la CIA et une ONG française, 18 septembre 2009, p. 5.
  48. a b et c « Article 24 de la loi « sécurité globale » : Reporters sans frontières accusé d’attentisme », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  49. Observatoire de l'action humanitaire : « Depuis que Jean-François Julliard a remplacé Robert Ménard en septembre 2008, l’association développe par ailleurs une approche plus constructive en s’affranchissant du registre de la dénonciation pour promouvoir et défendre la presse tout à la fois. D’une certaine manière, RSF a ainsi renoué avec les expériences de ses débuts, lorsqu’il s’agissait de produire un journalisme alternatif. L’association a par exemple entrepris d’aider les médias haïtiens et pakistanais à se reconstruire après le tremblement de terre et les inondations de janvier et juillet 2010, respectivement. Autre inflexion notable, RSF ne s’occupe plus seulement des violations des droits de la presse dans les dictatures du tiers-monde et couvre aussi des pays développés comme la France. Un pareil élargissement géographique permet notamment à l’association de réagir aux critiques qui l’accusaient de trop se focaliser sur les régimes de gauche hostiles aux États-Unis. »
  50. « RSF promet une aide technique, financière et politique en faveur des journalistes tunisiens »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ), Tunis Afrique Presse, 10 octobre 2011.
  51. ONGs entretenant des relations officielles avec l'UNESCO, site de l'UNESCO
  52. Reporters sans frontières - international (RSF), site de l'UNESCO
  53. http://unesdoc.unesco.org/images/0021/002155/215536f.pdf
  54. a et b Hernando Calvo Ospina, Quand une respectable fondation prend le relais de la CIA, Le Monde diplomatique, juillet 2007.
  55. a b et c Hernando Calvo Ospina, Financements sans frontières, le Monde diplomatique, juillet 2007.
  56. a b c et d Beaucoup de journalistes connaissent la réalité de RSF, Interview de Rony Brauman par Hernando Calvo Ospina, 2007.
  57. a b et c Robert Ménard : l’éloge de l’engagement, Alterpresse, Nancy Roc, Montréal, 18 décembre 2008.
  58. Pierre Rimbert, Camouflage (6). Assassins sans frontières, Acrimed, août 2000.
  59. La République n'est pas une ONG, propos recueillis par Dominique de Montvalon, LeParisien.fr, 27 mars 2008.
  60. Maurice Lemoine, Coups d’État sans frontières, Le Monde diplomatique, août 2002 : « En oubliant, malgré quelques déclarations de principe, la défense du droit « à être informé (2) », RSF cautionne au Venezuela un plan médiatique digne de celui d’El Mercurio, quotidien chilien largement impliqué dans le golpe qui déboucha sur le renversement et la mort de Salvador Allende en 1973. »
  61. (en) « Reporters Without Borders Annual Report 2004 – Haiti », Reporters Without Borders, (consulté le ).
  62. (en) CounterPunch, Reporters Without Borders and Washington's Coups : « Following the Feb. 29, 2004 ouster of Aristide, RSF ignored nearly all of the violence and persecution against journalists critical of the foreign-imposed Latortue government, instead claiming that press freedom had increased. RSF's 2005 and 2006 reports failed to condemn the extrajudicial execution of community journalist and radio reporter Abdias Jean, whom witnesses say was killed by police after he had snapped shots of three youngsters the police had killed. It also ignored the arrests of journalists Kevin Pina (Pacifica Radio) and Jean Ristil, and failed to properly investigate several attacks on pro-Lavalas radio stations. »
  63. Diana Barahona, Its Secret Deal with Otto Reich to Wreck Cuba's Economy : Reporters Without Borders Unmasked, Counterpunch, May 17, 2005.
  64. « Entretien avec Robert Ménard », Marianne,‎ , p. 9
  65. Extrait du livre Ces journalistes que l'on veut taire, chez Albin Michel. Rapporté par l'hebdomadaire Marianne du 5 au 11 mars 2001, p. 9 (reproduit sur le site vdedaj.club.fr)
  66. La cybercensure dans le monde.
  67. Lire le communiqué de l'UNESCO en ligne.
  68. L’UNESCO retire son co-patronage à Reporters sans frontières, sur le site geostrategie.com, 13 mars 2008.
  69. [PDF] « Rapport du comité sur les partenaires non gouvernementaux », UNESCO, « Au sujet du projet de décision présenté au titre du point 18 (Partie I) (Relations avec les partenaires non gouvernementaux), le Venezuela, appuyé par le Pérou, a demandé que l’ONG Reporters sans frontières soit rayée de la liste des ONG admises au statut d’association, en faisant valoir que les méthodes de cette ONG n’étaient pas compatibles avec les valeurs défendues par l’UNESCO dans le domaine du journalisme. Le Comité a souscrit à cette demande ; en conséquence, l’ONG Reporters sans frontières continuera de bénéficier de relations officielles de partenariat avec l’UNESCO au titre du statut de consultation. »
  70. Reporters sans frontières conserve son statut consultatif auprès de l’Unesco et dénonce une opération de désinformation, RSF, 13 mars 2012
  71. L’UNESCO retire son co-patronage à Reporters sans frontières, op. cit. : « Le journaliste canadien Jean-Guy Allard a plus d’une fois dénoncé, dans plusieurs articles et dans un livre, le fait que RSF reçoit une partie de ses financements de la National Endowment for Democracy (NED) des États-Unis ».
  72. Pourquoi s’intéresser autant à Cuba ? La réponse de Reporters sans frontières aux accusations des défenseurs du gouvernement cubain.
  73. L’UNESCO retire son co-patronage à Reporters sans frontières, op. cit. : « Il [Jean-Guy Allard] a aussi accusé l’association d’entretenir des relations suivies avec des agents reconnus de la CIA et de bénéficier du soutien financier de l’Union européenne. En 2005, l’UE a versé plus d’un million d’euros à RSF. »
  74. (en) « Cuba », National Endowment for Democracy (version du sur Internet Archive)
  75. (en) « Income and expenditure », rsf.org, (version du sur Internet Archive).
  76. Issa Tchiroma s'insurge contre le classement du Cameroun par Reporters Sans Frontières, Cameroon-info.net.
  77. a et b Paul Aveline, « Article 24 : RSF menace de poursuivre des journalistes - Par Paul Aveline | Arrêt sur images », sur www.arretsurimages.net, (consulté le )
  78. a et b Adrien Franque, « Loi de «sécurité globale» : tensions autour de Reporters sans frontières », sur Libération.fr, (consulté le )
  79. « La liberté de la presse française est-elle menacée ? », sur France Culture, La question du jour, par Guillaume Erner, avec Christophe Deloire, (consulté le )
  80. Communiqué de presse : Reporters sans frontières lance QUI-VIVE ! le nouveau journal mural (04/11/2005).
  81. « 2009-1999|Lauréats|Prix Sakharov », sur www.europarl.europa.eu (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Jean-Louis Donnadieu, « La liberté de l'information dans le monde : l'association Reporters sans frontières veille », Communication et langages, vol. 95, no 95,‎ , p. 17-25 (lire en ligne)
  • Audrey Gloaguen, Reporters sans frontières: entre journalisme et droits de l'homme, IEP, 1998, 143 p.
  • Robert Ménard, Géraldine Faes, Ces journalistes que l'on fait taire, Éditions Albin Michel, 2001, (ISBN 2226122133 et 9782226122131)
  • Maxime Vivas, La face cachée de Reporters sans frontières. De la CIA aux Faucons du Pentagone, éditions Aden, 2008, 266 p.

Liens externes

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