Ɛ

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Epsilon,
E ouvert
Image illustrative de l’article Ɛ
Graphies
Capitale Ɛ
Bas de casse ɛ
Lettre modificative
Utilisation
Alphabets akan, bambara, bafia baoulé, bassa, bwamu, chaoui, chelha tunisien, chenoui, chipewyan, chleuh, comox, dioula, douala, ewe, ewondo, langues gbe, ikposso, kabyle, kakabé, komo, lika, lingala, loko, maa, mandenkan, mangbetu, me’en, medumba, moré, mursi, nafusi, ngiemboon, nuer, otomi de la sierra, otomi de la Tenango, pame central, pame du Nord, rifain, saxwe, siwi, suri, tamasheq, tamazight du Maroc central, wum, yala, yoruba (Bénin)
Ordre après E
Phonèmes principaux [ɛ], [ʕ]

Ɛ (minuscule ɛ), appelé epsilon, epsilon latin, ou E ouvert, est une lettre additionnelle de l’alphabet latin qui est utilisée dans l’écriture de plus d’une centaine de langues africaines et dans certaines langues nord-américaines. Sa graphie minuscule est également utilisée dans l'alphabet phonétique international et d’autres alphabets phonétiques. Elle est habituellement appelée epsilon[1] lorsqu’elle est utilisée comme lettre de l’alphabet, mais on l’appelle aussi E ouvert dans les notations phonétiques. Cet epsilon n’est cependant pas l’epsilon grec, noté ‹ Ε › en majuscule et ‹ ε › en minuscule ; c’est pour cette raison qu’on l’appelle aussi epsilon latin.

Utilisation[modifier | modifier le code]

En Afrique, l’epsilon latin est utilisé comme voyelle pour écrire les langues akan, le bafia, le bambara (ou mandenkan), le baoulé, le bassa, le bwamu, le dioula, le douala, l’ewondo, les langues gbe comme l’aja-gbe, l’ewe, le fon, le gen ou le gun, l’ikposso, le kakabé, le komo le lika, le lingala, le loko, le lomongo, le maa, le mangbetu, le me’en, le medumba, le moré, le mursi, le ngiemboon, le nuer, le saxwe, le suri, le wum, le yala, le yoruba (au Bénin), et comme consonne (consonne fricative pharyngale voisée, [ʕ]) pour écrire les langues berbères.

En Amérique du Nord, l’epsilon latin est utilisé pour écrire le chipewyan (Saskatchewan), le comox, l’otomi de la sierra, l’otomi de la Tenango, le pame central et le pame du Nord.

En Asie, l’epsilon latin est utilisé dans la transcription Pe̍h-ōe-jī de plusieurs dialectes de Zhangzhou dont notamment le hokkien de Penang (en), alternativement celui-ci est transcrit avec e point suscrit à droite ‹ e͘ ›.

Langues berbères[modifier | modifier le code]

L’epsilon latin ‹ ɛ › est utilisé pour représenter une consonne fricative pharyngale voisée, [ʕ], dans l’écriture de plusieurs langues berbères telles que le chleuh, le kabyle, le chaoui, le rifain, le tamasheq, le chelha tunisien, le nafusi (en Libye), le siwi (en Égypte), etc. Certains auteurs utilisent plutôt l’ezh refléchi ‹ ƹ ›.

Italien[modifier | modifier le code]

Déjà à la Renaissance, on retrouve l’epsilon utilisé comme lettre latine pour représenter une voyelle moyenne inférieure antérieure non arrondie [ɛ] (au côté de ‹ j, u , ʃ › comme lettres respectivement distinctes de ‹ i, v, o, s ›) dans une réforme de l’orthographe italienne proposée par Gian Giorgio Trissino, notamment dans Ɛpistola del Trissino de le lettere nuωvamente aggiunte ne la lingua Italiana publié en 1524, et retrouvée dans certaines éditions de Tolomeo Janiculo comme la réimpression de 1529 de De la volgare eloquenzia de Dante Alighieri[2], utilisant le type de Ludovico degli Arrighi.

Alphabet phonotypique[modifier | modifier le code]

Description de la lettre epsilon par Ellis en 1848, en anglais écrit avec l’alphabet phonotypique.

La lettre epsilon latin est utilisée dans l’alphabet phonotypique d’Isaac Pitman et Alexander John Ellis et plusieurs de ses variantes.

Lettres additionnelles de l’alphabet de Pitamn, dont l’oméga fermé, utilisées dans l’Évangile de Luc en mendé de 1871.

Linguistique[modifier | modifier le code]

Ɛ représente une voyelle moyenne inférieure antérieure non arrondie (précisément écrite [ɛ] dans l'alphabet phonétique international).

Diacritiques[modifier | modifier le code]

La lettre E ouvert peut-être munie de diacritiques dans l'écriture d'un certain nombre de langues utilisant l'alphabet latin :

Représentations informatiques[modifier | modifier le code]

L’epsilon latin (erronément appelé open e, « e ouvert » en anglais) peut être représenté avec les caractères Unicode (latin étendu B, Alphabet phonétique international) suivants :

lettres représentations chaînes
de caractères
points de code descriptions note
majuscule Ɛ ƐU+0190 U+0190 lettre majuscule latine epsilon
minuscule ɛ ɛU+025B U+025B lettre minuscule latine epsilon à ne pas confondre avec la lettre minuscule grecque epsilon ‹ ε › U+03B5
modificative U+1D4B U+1D4B lettre modificative minuscule epsilon codé pour le symbole phonétique

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Asmus Freytag, Rick McGowan et Ken Whistler, Unicode Technical Note #27: Known Anomalies in Unicode Character Names, The Unicode Consortium, 2006-05-08.
  2. Dante Alighieri 1529

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (it) Dante Alighieri, De la volgare eloquenzia (De la vꞷlgare ɛloquenzia), Vicence, Tolomeo Janiculo, (lire en ligne)
  • (en) Alexander John Ellis (dir.), « Orijin and ᶙs ov Ƌɛ Fɷnetic Alfabet », Ƌɛ Fɷnetic Jurnal, no 1,‎ , p. 4-31 (lire en ligne)
  • (it) Giovanni Giorgio Trissino, Ɛpistola del Trissino de le lettere nuωvamente aggiunte ne la lingua Italiana, Vicenza,‎ (lire en ligne)
  • (it) Giovanni Giorgio Trissino, Dubbii Grammaticali, Vicenza, (lire en ligne)
  • (en) Chris Harvey, « The Dënesųłıné Language », sur Languagegeek.com,

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]