Études gaies et lesbiennes

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Études queer

Eve Kosofsky Sedgwick, la fondatrice des études gaies et lesbiennes.

Les études gays et lesbiennes (en anglais : gay and lesbian studies) également appelées études queer (en anglais : queer studies) ou études LGBT (en anglais : LGBT studies) sont un champ d'études et de recherche interdisciplinaire consacré aux personnes et aux cultures gays, lesbiennes, bisexuelles et transgenres.

Périmètre[modifier | modifier le code]

Fondées par Eve Kosofsky Sedgwick, les études gays et lesbiennes s'intéressent d'abord à l'histoire et à la littérature LGBT. Leur champ d'étude s'ouvre cependant progressivement à la biologie, à la sociologie, à l'anthropologie, à l'histoire des sciences, à la philosophie, à la psychologie, à la sexologie, aux sciences politiques, à l'éthique, mais toujours sous l'angle des thématiques LGBT.

Du fait de la non-correspondance entre pratiques et identités[note 1], les études sur les minorités sexuelles définissent leurs propres catégories, qui correspondent à un besoin d'avoir des groupes stables et clairement définissables. Ainsi, les études de santé sexuelle utilisent les catégories hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et femmes ayant des relations sexuelles avec des femmes, tandis que celles de santé mentale préféreront utiliser celui de personne non-hétérosexuelle.

La recherche sur les minorités sexuelles est « biaisée en faveur des hommes — et se concentre de manière disproportionnée sur le VIH et les autres infections sexuellement transmissibles »[1].

Entre 1989 et 2011, aux États-Unis, de nombreuses subventions de recherche ont été mises en place par les National Institutes of Health (NIH), mais la recherche pour les minorités sexuelles et la santé ne représentait que 0,1 % de toutes les études financées. La plupart des recherches portaient sur les hommes gays et bisexuels ; les études sur les femmes dans les minorités sexuelles ne représentaient que 13,5 %[1].

Marianne LaFrance, ancienne responsable des études gays et lesbiennes de l'université Yale, déclare à ce propos : « Aujourd'hui, nous ne nous demandons plus seulement "qu'est-ce qui cause l'homosexualité ?" [mais aussi] "qu'est-ce qui cause l'hétérosexualité ?" et "pourquoi la sexualité est-elle aussi centrale dans la perspective de certaines personnes ?" ».

Les études gays et lesbiennes ne se résument ni à la théorie queer, ni aux études de genre.

Personnalités liées à ces études[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. des hommes peuvent avoir eu des relations sexuelles avec d'autres hommes tout en se déclarant hétérosexuels, et inversement, des femmes peuvent être lesbiennes alors qu'elles n'ont pas encore eu de relations avec d'autres femmes

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) Alexandra Muller et Tonda L. Hughes, « Making the invisible visible: a systematic review of sexual minority women's health in Southern Africa », BMC Public Health, vol. 16, no 1,‎ , p. 307 (ISSN 1471-2458, PMID 27066890, PMCID 4827176, DOI 10.1186/s12889-016-2980-6).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Wayne R. Dynes (éd.), Encyclopedia of Homosexuality, New York and London, Garland Publishing, 1990.
  • Raja Halwani, Carol V.A. Quinn et Andy Wible (éd.), Queer Philosophy. Presentations of the Society for Lesbian and Gay Philosophy, 1998-2008, Amsterdam et New York, New York, Rodopi, 2012.
  • Robert McRuer, Crip Theory: Cultural Signs of Queerness and Disability, New York University Press, 2006.

Articles connexes[modifier | modifier le code]