Étienne de Cardaillac

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Étienne de Cardaillac
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Vue de la sépulture.
Sépulture d'Étienne de Cardaillac au cimetière du Montparnasse (div. 13).

Jacques dit Étienne de Cardaillac (°1818 – † 1879) est un noble français, conseiller général du canton de Châlus et directeur des bâtiments civils et des palais nationaux de la maison de l’empereur Napoléon III.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né le à Saint-Priest-Ligoure en Limousin, le comte Jacques Étienne, dit Étienne de Cardaillac, entre au service de la maison de l’empereur Napoléon III, dont il fut un proche.

Nommé au ministère des Travaux publics, Directeur du dépôt des marbres pour les œuvres de l’État en 1858[1], il exerce les fonctions de Chef de Division des bâtiments civils, avant de devenir Directeur des bâtiments civils et des palais nationaux, fonction qu'il occupe y compris durant les premiers temps de la IIIe République, jusqu’en 1877[2].

Sa carrière englobe l'ère du baron Haussmann, et il participe à la Commission des Travaux de l'État qui décide des importantes transformations urbaines de Paris intervenues sous le Second Empire de 1852 à 1870[3].

Le grand incendie de Limoges entraînera en 1864 d'importants projets immobiliers que parrainera le comte Étienne de Cardaillac.

Il est membre du jury du concours organisé en 1860 pour la construction de l'Opéra national de Paris (Opéra Garnier)[4], jury qui écarte Viollet-le-Duc, et qui, à l'unanimité, lui préfère un jeune architecte, un temps pensionnaire de l'Académie de France à Rome (Villa Médicis) : Charles Garnier.

Cardaillac est, par goût ou du fait de ses fonctions, proche de nombreux artistes, architectes, décorateurs ou peintres, tel Félix Duban[5] pensionnaire de la Villa Médicis (Académie de France à Rome), dont Cardaillac suivait les dépenses d'investissements immobiliers en qualité de Directeur des palais nationaux [6].

Jacques-Étienne de Cardaillac s’intéresse également aux opérations immobilières en cours dans sa région natale, notamment à Limoges où il parraine la constitution d’une compagnie immobilière dont le but était de reconstruire une partie du vieux Limoges, après le grand incendie qui détruisit le quartier des Arènes dans la nuit du 15 au [7].

Étienne de Cardaillac est membre, de 1863 à sa mort, de la Société française de photographie, association fondée en 1854 et reconnue d'utilité publique en 1892, dont le but est de concourir aux progrès scientifiques et artistiques de la photographie et de ses applications [8].

Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur le , puis officier le et commandeur le [9].

Il devient membre de l'Académie des beaux-arts en 1874[10], où, grand commis de l’État, il siège en qualité de « membre libre », au fauteuil numéro 3, succédant à Henri Delaborde. À son décès, ce fauteuil revient à Henri d'Orléans, plus connu sous le nom de duc d’Aumale. Ce dernier, élu le , fait, lors de son intronisation le , l'éloge de son prédécesseur, en mettant en avant ses qualités de constructeur, parfois contestées car entraînant de nombreuses destructions de quartiers anciens en ces termes : « Prouver que le goût des restaurations intelligentes n’a pas éteint le génie créateur et que, de nos jours, si l’on s’applique plus que par le passé à entretenir et à conserver, il y a encore des esprits qui savent concevoir et des bras qui peuvent exécuter » (Henri d'Orléans, séance de l'Acadèmie des Beaux-Arts du , extrait de l'éloge faite à son prédécesseur Jacques, Étienne de Cardaillac).

Décédé le en son domicile, au 182 de la rue de l'Université, à l'âge de 61 ans, Jacques, dit Étienne de Cardaillac est inhumé à Paris, au cimetière du Montparnasse[11], à l'issue des obsèques faites mercredi , à midi, en l'église Saint-Pierre-du-Gros-Caillou, sa paroisse[12].

Famille[modifier | modifier le code]

Étienne de Cardaillac est issu de la branche de Végennes de la famille de Cardaillac; ils est le fils d'Auguste de Cardaillac, troisième marquis, chef de bataillon dans le Ier régiment d'infanterie de la garde royale de Louis XVIII au moment de son mariage le 15 mars 1815 à Saint-Priest-Ligoure avec Marie Anne Pétronille de Bony de Lavergne, famille du Limousin. Il n'a pas de descendance.

Son billet de décès est signé de son oncle, le vicomte Frédéric de Cardaillac et des familles alliées : famille Beudan, de Saint-Exupéry, de Roquemaurel, de Bony de Lavergne et du Bourg[12].

Ce Frédéric de Cardaillac était le second fils de son grand-père, Joseph, marquis de Cardaillac, seigneur de La Treyne à Pinsac, lieutenant du roi pour la province de Guyenne, et de Charlotte de Roquemaurel, mariés en 1783; il s'est lui-même marié le 10 septembre 1817 à Monflanquin avec Elisabeth de Poulain de Trémons qui lui a donné au moins un fils: Henri de Cardaillac né le 4 juin 1818 au château de la Treyne, marié en 1843 à Souillac avec Rosalie Dufour, dont descendance masculine subsistante.

Hommages[modifier | modifier le code]

Sur proposition du maire Baju, le nom de Jacques-Étienne de Cardaillac, alors chef de division au Ministère de la maison de l'empereur et Conseiller général du canton de Châlus, est donné le « en souvenir des services rendus » à une place du centre ville de Châlus, créée par destruction de l’ancienne église, du cimetière et de quelques constructions adjacentes[13].

Débaptisée en 1881, et renommée « place de la mairie », elle retrouve, après le déménagement de la mairie de Châlus en un autre lieu, son nom d'origine « place de Cardaillac », dénomination qu'elle conserve toujours[14], bien que parfois orthographiée par erreur « Cardailhac »[15].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Sources et références[modifier | modifier le code]

  1. Catherine Granger, L’Empereur et les Arts : La liste civile de Napoléon III, t. 79, Paris, École nationale des Chartes, coll. « Mémoire et documents de l’École des Chartes », , 873 p. (ISBN 2-900791-71-5, ISSN 1158-6060, lire en ligne), p. 52
  2. Catherine Granger, L’Empereur et les Arts : La liste civile de Napoléon III, t. 79, Paris, École nationale des Chartes, coll. « Mémoire et documents de l’École des Chartes », , 873 p. (ISBN 2-900791-71-5, ISSN 1158-6060, lire en ligne), p. 397
  3. Rosa Tamborrino traduit par Mathieu Cloarec, « Le plan d'Haussmann en 1864 », Genèses, Paris, éditions Belin, vol. 15, no 15,‎ , p. 135 (ISSN 1776-2944, lire en ligne)
  4. « Histoire de l'Opéra Garnier », sur le site IFrance, (consulté le )
  5. Bruno Foucart, Félix Duban, les couleurs de l'architecte, 1789-1870, Maisonneuve et Larose, , 95 p. (lire en ligne), p. 29
  6. Correspondance des directeurs de l’Académie de France ( Villa Médicis) à Rome : directorat de J.E. Lenepveu (1873-1878), t. 11, François Fossier, , bibliothèque de l’Institut de France éd., 442 p. (lire en ligne), p. 7,27,43,49,50, 159,160, 423
  7. « Le grand incendie du 15 août 1864 au travers de la presse de l’époque », sur le site Échos du Limousin, (consulté le )
  8. « Les membres de la Société française de photographie au XIXe siècle », sur le site de la Société française de photographie (SFP), (consulté le )
  9. « Étienne de Cardaillac Commandeur de la Légion d’Honneur », sur la base Leonore du ministère de la culture, (consulté le )
  10. « Les Académiciens au fil de l’Histoire », sur le site de l’Institut de France, (consulté le )
  11. « Étienne de Cardaillac au cimetière du Montparnasse », sur le site GraveYart, (consulté le )
  12. a et b Hubert Lavigne, Etat-civil d'artistes français : Billets d'enterrement ou de décès depuis 1813 jusqu'à nos jours, 2, rue des Saints-Pères à Paris, J. BAUR, 216 p. (lire en ligne), p. 174,202
  13. Paul Patier, Histoire de Châlus, Paris, Res Universis, 1993 (éd. originale 1968), 168 p. (ISBN 978-2-7428-0184-8 et 2-7428-0184-7, ISSN 0993-7129), p. 118
  14. « Place correctement orthographiée de "Cardaillac" sur le plan de ville », sur le site officiel de la mairie de Châlus, (consulté le )
  15. « Place orthographiée par erreur de "Cardailhac" », sur la plupart des sites, dont celui-ci, (consulté le )