Énergie en Espagne

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Énergie en Espagne
Image illustrative de l’article Énergie en Espagne
Cheminée de la raffinerie de Petronor (Biscaye), une des principales d'Espagne[1] ; le pétrole est de loin la principale énergie utilisée en Espagne.
Bilan énergétique (2022)
Offre d'énergie primaire (TPES) 4 867,9 PJ
(116,3 M tep)
par agent énergétique pétrole : 44,2 %
gaz naturel : 24,4 %
électricité : 21,7 %
bois : 6,8 %
charbon : 3,2 %
Énergies renouvelables 16,8 %
Consommation totale (TFC) 3 237,6 PJ
(77,3 M tep)
par habitant 67,8 GJ/hab.
(1,6 tep/hab.)
par secteur ménages : 18,8 %
industrie : 25,9 %
transports : 38,9 %
agriculture : 3,6 %
pêche : 0,4 %
Électricité (2022)
Production 291,37 TWh
par filière thermique : 36,2 %
éoliennes : 21,5 %
nucléaire : 20,1 %
autres : 12 %
hydro : 7,6 %
Combustibles (2022 - PJ)
Commerce extérieur (2022 - PJ)
Importations électricité : 29
pétrole : 3487
gaz naturel : 1446
charbon : 256
bois : 68
Exportations électricité : 100
pétrole : 851
gaz naturel : 221
charbon : 38
bois : 92
Sources
Agence internationale de l’énergie[2],[3]
NB : dans le bilan énergétique, l'agent « bois » comprend l'ensemble biomasse-déchets

Le secteur de l'énergie en Espagne se caractérise par la pauvreté du pays en ressources énergétiques conventionnelles, en particulier le manque d'hydrocarbures liquides et gazeux et la mauvaise qualité du charbon existant. La rareté des ressources a condamné le système énergétique national à une situation de déficit et de dépendance extérieure. Le taux de dépendance énergétique national se chiffrait en 2019 à 71,9 %. L'Espagne est donc un gros importateur de combustibles fossiles : elle figurait en 2022 au 7e rang mondial des importateurs de pétrole brut et au 9e rang de ceux de gaz naturel.

L'énergie primaire consommée en 2022 était à 71,8 % d'origine fossile : pétrole 44,2 %, gaz naturel 24,4 % et charbon 3,2 % ; les énergies dé-carbonées totalisent 29,7 % : nucléaire 13,1 % et renouvelables 16,6 % ; les exportations d'électricité représentent 1,5 %.

L'énergie produite dans le pays (30,1 % seulement de l'énergie consommée) avait pour principale source en 2022 le nucléaire (43,5 %), suivi par les énergies nouvelles (solaire et éolien : 28,9 %), la biomasse (23,2 %), l'hydroélectricité (4,3 %) et les combustibles fossiles (0,1 %) ; les énergies renouvelables totalisaient 56,4 %.

La consommation espagnole d'énergie primaire par habitant en 2022 était supérieure de 60 % à la moyenne mondiale, mais inférieure de 7 % à celle de la France.

L'électricité couvrait 23,7 % de la consommation finale d'énergie en 2021, dominée par le pétrole (50 %), suivi par le gaz naturel (18,5 %), la biomasse+déchets (6,6 %), le charbon (0,8 %) et le solaire thermique (0,4 %).

L'Espagne se classe en 2022 au 7e rang des producteurs d'électricité éolienne, également au 7e rang des producteurs d'électricité solaire photovoltaïque, et au 1er rang pour l'énergie solaire thermodynamique.

Les émissions de CO2 liées à l'énergie de l'Espagne par habitant en 2021 (dont 41 % dans les transports) étaient supérieures de 5 % à la moyenne mondiale et de 14 % à celles de la France, mais inférieures de 40 % à celles de l'Allemagne.

Vue d'ensemble[modifier | modifier le code]

Principaux indicateurs de l'énergie en Espagne[2]
Population
[3]
Consom.
énergie
primaire
Production Import.
nette
Consom.
électricité
Émissions
de GES*
[g 1]
Année Million PJ PJ PJ TWh Mt CO2éq
1990 39,3 3 772 1 449 2 528 137,5 205,7
2000 40,6 5 081 1 318 4 174 210 282,3
2010 46,6 5 328 1 442 4 456 266 267,0
2015 46,4 4 956 1 406 3 970 254 251,7
2016 46,5 4 998 1 431 3 933 256 242,3
2017 46,6 5 258 1 408 4 242 258 258,9
2018 46,8 5 222 1 409 4 230 260 252,4
2019 47,1 5 078 1 415 4 210 255,3 236,4
2020 47,4 4 568 1 443 3 356 241,0 197,7
2021 47,4 4 836 1 474 3 632 248,5 214,9
2022 47,8 4 868 1 466 3 984 245,3 222,1
variation
1990-2022
+22 % +29 % +1 % +58 % +78 % +8 %
* émissions de gaz à effet de serre dues à l'utilisation de combustibles fossiles.

Comparaisons internationales[modifier | modifier le code]

Dans les statistiques de l'Agence internationale de l'énergie et celles de l'Energy Institute, l'Espagne apparait dans les premiers rangs pour plusieurs indicateurs du domaine de l'énergie:

Place de l'Espagne dans les classements mondiaux
Source d'énergie indicateur rang année quantité unité % monde commentaires
Pétrole brut Importation nette[2] 7e 2022 2452 PJ 2,6 % 1er : Chine 21 366 PJ ; 2e : Inde 9 070 PJ ; 6e : Allemagne 3 455 PJ
Gaz naturel Importation nette[2] 9e 2022 1,24 EJ 2,9 % 1er : Chine (4,88 EJ), 2e : Japon (3,47 EJ), 3e : Allemagne (2,96 EJ), 8e : France (1,50 EJ)
Énergie éolienne Production élec.[s 1] 7e 2022 62,7 TWh 3,0 % 1er : Chine (762,7 TWh, 36,2 %), 2e : États-Unis (439,2 TWh, 20,9 %), 3e : Allemagne (125,3 TWh, 6,0 %)
Puissance installée[s 2] 5e 2022 29,3 GW 3,3 % 1er : Chine (366 GW, 40,7 %), 2e : États-Unis (140,9 GW, 15,7 %), 3e : Allemagne (66,3 GW, 7,4 %)
% éolien/élec[2] 3e 2021 22,6 % 1er : Danemark (48,6 %) ; 2e : Portugal (25,9 %)
Énergie solaire photovoltaïque Production élec.[s 1] 7e 2022 33,8 TWh 2,6 % 1er : Chine (427,8 TWh, 32,3 %), 2e : États-Unis (206,2 TWh, 15,6 %), 3e : Japon (102,4 TWh, 7,7 %)
Puissance installée[s 3] 7e 2022 26,6 GWc 2,2 % 1er : Chine (393,1 GW, 37,3 %), 2e : États-Unis (113 GW, 10,7 %), 3e : Japon (78,8 GW, 7,5 %)
% PV/élec[4] 1er 2022 19,1 % 2e : Grèce (17,5 %), 3e : Chili (17,0 %), 7e : Allemagne (12,4 %), 11e : Italie (9,1 %), 17e : Chine (6,5 %)
Énergie solaire thermodynamique Production élec.[5] 1er 2021 5,2 TWh 35,4 % 2e : États-Unis (3,4 TWh, 21,7 %), 3e : Chine (2 TWh, 13,7 %)

Histoire[modifier | modifier le code]

Plan incliné dans la mine de charbon "Mariana" (Mieres (Asturies), vers 1900).

Historiquement, un des facteurs qui ont limité le développement économique de l'Espagne a été la pauvreté en ressources énergétiques, en particulier le manque d'hydrocarbures liquides et gazeux et la mauvaise qualité et la rareté du charbon existant. La rareté des ressources a condamné traditionnellement le système énergétique national à une situation de déficit et de dépendance extérieure.

L'Espagne a commencé sa Révolution industrielle avec retard par rapport aux autres nations européennes, dans la seconde moitié du XIXe siècle.

Un des premiers défis énergétiques consista à tenter de remplacer par des ressources propres le charbon importé de Grande-Bretagne qui alimentait les locomotives du réseau ferré espagnol naissant. Avec l'impulsion également de la Marine de Guerre, la production de charbon asturien connut une croissance rapide[6].

Cependant, la première crise énergétique grave se produisit au début de la Première Guerre mondiale (1914-1918) lorsque, du fait des hostilités, les importations de charbon se réduisirent. Après la guerre, l'Espagne misa sur le pétrole et l'industrie pétrolière en Espagne pour réduire sa dépendance du charbon anglais, mais du fait du monopole des grandes entreprises pétrolières se produisit une nouvelle crise. La dictature de Primo de Rivera promulgua donc la Ley del Monopolio de Petróleos de 1927, qui établit un monopole d'État sur le commerce et la transformation du pétrole, créant l'entreprise d'État CAMPSA. Durant la période de l'entre-deux-guerres commença également le développement de l'énergie hydroélectrique avec la construction des premiers grands barrages. Mais après la Guerre Civile et la victoire de Franco en 1939, l'Espagne souffrit du blocus des Alliés, avec de fréquentes coupures de courant et autres difficultés. Dans ces années il ne fut pas possible de construire de nouvelles centrales hydroélectrique ou thermiques car la priorité était de relever le pays[6].

À mesure que l'économie du pays décollait et que l'Espagne sortait de son isolationnisme, la production d'énergie dut augmenter de nouveau pour soutenir cette croissance, grâce à l'exploitation des lignites galiciens et d'autres charbons nationaux, ainsi qu'à la construction de nouveaux barrages et de raffineries de pétrole. De plus, l'Espagne fut un pays pionnier dans le développement de l'énergie nucléaire pour la production d'électricité, avec l'inauguration de la Centrale nucléaire José Cabrera en 1969. Mais en 1973 survint la première crise du pétrole (voir Premier choc pétrolier), suivie par celle de 1979 (voir Deuxième choc pétrolier), qui perturbèrent gravement l'économie espagnole comme celle du monde entier.

L'ambitieux programme nucléaire espagnol se vit freiné dans les années 1980 par la vague anti-nucléaire déclenchée par la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, et la nouvelle politique énergétique se tourna vers d'autres ressources : le gaz naturel, jugé moins polluant. Un gazoduc fut alors construit pour acheminer la fourniture de l'Algérie en passant par le Maroc, ainsi que des stations de regazéification pour recevoir les navires méthaniers qui le transportent sous forme liquide.

Plus récemment, dans les années 1990 et 2000 se répandit la conscience du fait que les sources d'énergie non renouvelables ne sont pas éternelles, ainsi qu'une croissante sensibilité environnementaliste, favorisant le fort développement des nouvelles énergies renouvelables : éolienne principalement, mais aussi solaire (thermique et photovoltaïque), biomasse, etc.

Pour la période récente, voir la section "politique énergétique".

Production nationale[modifier | modifier le code]

La production nationale d'énergie primaire a évolué comme suit :

Production d'énergie primaire en Espagne par source (PJ)
Source 1990 % 2000 % 2010 % 2020 % 2022 % 2022 var.
2022/1990
Charbon 492 33,9 334 25,3 138 9,6 0 0 0 0 % -100 %
Pétrole 49 3,4 10 0,7 5 0,4 1,2 0,1 0,04 ε -99,9 %
Gaz naturel 53 3,7 6 0,5 2 0,01 1,7 0,1 1,2 0,1 % -98 %
Total fossiles 594 41,0 349 26,5 145 10,1 3 0,2 1,2 0,1 % -99,8 %
Nucléaire 592 40,9 679 51,5 676 46,9 636 44,1 638 43,5 % +8 %
Hydraulique 92 6,3 102 7,7 152 10,6 102 7,6 63 4,3 % -31 %
Biomasse-déchets 170 11,8 170 12,9 265 18,4 339 23,5 340 23,2 % +99 %
Solaire, éolien 1 0,1 19 1,4 203 14,1 356 24,6 424 28,9 % x385
Total EnR 263 18,2 290 22,0 621 43,0 804 55,7 827 56,4 % +214 %
Total 1 449 100 1 318 100 1 442 100 1 443 100 1 466 100 % +1 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[2].

La production nationale couvre seulement 30,1 % des besoins du pays en 2022.

Charbon[modifier | modifier le code]

Les réserves de charbon prouvées et économiquement récupérables sont estimées par l'Agence fédérale allemande pour les sciences de la terre et les matières premières (BGR) fin 2020 à 868 Mt (millions de tonnes), plus 3 363 Mt de ressources ultimes ; il n'y a plus de production[r 1]. Les réserves de lignite sont estimées à 319 Mt[r 2].

La production n'était plus que de 0,1 Mtep en 2022, en baisse de 98 % depuis 2012[s 4].

Les effectifs des mines de charbon baissent rapidement : 4594 en 2010, 2795 en 2015, 1954 en 2016, 1714 en 2017[e 1].

Le , la Commission européenne a autorisé l’Espagne à subventionner la fin d’activité de filières charbonnières : 2,1 milliards d’euros seront consacrés à la fermeture de 26 mines de charbon et de lignite jugées non rentables. Les aides pourront être versées à la condition que les exploitations minières soient effectivement fermées avant 2019[7].

Pétrole[modifier | modifier le code]

En 2020, selon BGR, l'Espagne avait 20 Mt de réserves économiquement exploitables, plus 43 Mt de ressources potentiellement récupérables ; sa production 2020 était inférieure à 0,05 Mt[r 3].

Gaz naturel[modifier | modifier le code]

Les réserves économiquement exploitables de gaz naturel en Espagne sont estimées en 2020 par BGR à 3 Gm3, plus 653 Gm3 de ressources potentielles ; la production 2020 a été de 0,1 Gm3[r 4].

Énergies renouvelables[modifier | modifier le code]

Les énergies renouvelables n'ont joué en Espagne, jusqu'à la fin du XXe siècle, qu'un rôle limité dans la satisfaction de la demande d'énergie primaire et d'électricité ; elles étaient principalement représentées par l'énergie hydroélectrique. Cependant, depuis une quinzaine d'années, plusieurs gouvernements ont soutenu le développement des technologies éolienne et solaire.

En 2005, le gouvernement espagnol a approuvé une nouvelle loi dont l'objectif était de produire 30 % de l'énergie nationale à partir des énergies renouvelables jusqu'à parvenir à 20,1 GW en 2010 et 36 GW en 2020[8]. Il est prévu que la moitié de cette énergie provienne du secteur éolien, ce qui éviterait l'émission de 77 millions de tonnes de dioxyde de carbone [9]

En 2011, le gouvernement espagnol a approuvé le Plan National des Énergies Renouvelables qui fixe des objectifs pour la période 2011-2020 de 35 000 MW installés en 2020 en éoliennes terrestres et 3 000 MW en éoliennes en mer[10].

Mais le nouveau gouvernement espagnol de Mariano Rajoy, après son arrivée au pouvoir fin 2011, a suspendu les dispositifs de soutien aux nouveaux projets d'énergies renouvelables : le ministère de l'Industrie a annoncé le la clôture temporaire du programme de tarifs d'obligation d'achat d'énergies renouvelables pour les nouveaux projets ; les projets déjà approuvés continueront à bénéficier de ces tarifs ; cette suspension est justifiée par la crise économique et surtout par le déficit dû au programme qui s'accumulait dans les comptes des opérateurs, ces derniers n'étant pas autorisés à répercuter les surcoûts d'achat d'énergies renouvelables dans leurs tarifs de vente, mais seulement à comptabiliser ces surcoûts dans des comptes d'attente ; le gouvernement prépare une réforme qui éliminera ces déficits[11], qui atteignent 26 milliards d'euros en 2013 ; l'État a dépensé plus de 50 milliards € d'aides aux renouvelables de 1998 à 2013, avec une hausse de 800 % à partir de 2005 ; le gouvernement annonce son intention de réduire fortement les aides à l'éolien[12]. Cette décision va fortement ralentir le développement des énergies renouvelables ; cependant, les réglementations européennes amèneront l'Espagne à réintroduire tôt ou tard des politiques de soutien[13].

Ci-dessous est figurée l'évolution de la part des énergies renouvelables dans l'approvisionnement du pays en énergie primaire ; on y distingue aussi la dépendance de l'énergie hydroélectrique aux variations climatiques (années sèches ou pluvieuses) qui se voit clairement jusqu'au milieu de la décennie 2000 ; la baisse observée en 2011 provient d'une faible hydraulicité ; en 2012, les précipitations ont été encore plus faibles, mais la progression des autres EnR a compensé le déficit hydraulique ; en 2013 et 2014, la baisse de la consommation (-6,4 % puis -2,2 %) a fait croître la part des EnR ; en 2015, la sécheresse a fait chuter la production hydroélectrique de 27 %, les mauvaises conditions de vent ont réduit la production éolienne, et le redressement de la consommation a contribué à réduire la part des EnR ; en 2016, elle s'est légèrement redressée grâce à une hydraulicité en hausse de 30,6 % ; en 2017, la baisse de 48,4 % de la production hydroélectrique l'a fait chuter à nouveau[e 2]:

Parmi les énergies renouvelables, en dehors des énergies électriques (hydraulique, éolien, solaire) qui sont traitées dans l'article Électricité en Espagne, l'essentiel des ressources provient de la biomasse, utilisée soit directement (combustion de bois ou de déchets agricoles pour le chauffage), soit pour produire des biocarburants tels que l'éthanol ou le biodiesel, ou du biogaz. Selon le Conseil Mondial de l'Énergie (World Energy Council), les ressources en résidus agricoles disponibles étaient estimées à 5,8 Mtep en 2008 (avec un potentiel de 12,8 Mtep), et la production de biocarburants était de 257 kt (kilotonnes) pour l'éthanol (capacité de production : 415 kt) et de 150 kt pour le biodiesel (capacité : 322 kt)[14].

Déficit énergétique[modifier | modifier le code]

La dépendance énergétique extérieure de l'Espagne est supérieure à la moyenne de l'Union européenne. Le degré d'autosuffisance en énergie primaire (rapport entre production intérieure et consommation totale d'énergie primaire) a été en 2017 de 25,7 %, autrement dit 74,3 % de l'énergie primaire consommée est importée de l'extérieur[e 3]. Dans le tableau suivant est détaillée l'évolution du degré d'autosuffisance :

Année degré d'autosuffisance en énergie primaire
1975 22,6
1985 38,9
1995 28,0
1998 25,6
2003 22,1
2008 21,6
2009 22,9
2010 26,1
2011 24,4
2012 26,8
2013 29,7
2014 26,8
2015 27,2
2016 27,7
2017 25,7
Sources: 1975-1998[15], 2003-2016 : Ministerio para la Transicion Ecologica[e 3]

L'amélioration observée de 2009 à 2013 résulte de la baisse de la consommation d'énergie causée par la crise. La reprise économique à partir de 2014 a fait chuter le degré d'autonomie énergétique et la forte baisse de la production hydroélectrique causée par la sécheresse l'a encore amoindri en 2017.

Consommation intérieure d'énergie primaire[modifier | modifier le code]

La consommation d'énergie primaire de l'Espagne s'élevait à 5,76 EJ en 2022, en baisse de 6 % en dix ans, soit 1,0 % de la consommation mondiale[s 5]. La consommation par habitant en 2022 était de 121 GJ, 60 % au-dessus de la moyenne mondiale (75,7 GJ), mais 7 % au-dessous de celle de la France : 129,8 GJ, 18 % au-dessous de celle de l'Allemagne : 147,5 GJ et 57 % au-dessous de celle des États-Unis : 283,5 GJ[s 6].

Consommation intérieure d'énergie primaire en Espagne
Source : AIE[2]

On observe sur le graphique ci-contre l'impact très marqué de la crise économique de 2008 et de celle de 2020.

Consommation intérieure brute d'énergie primaire en Espagne par source (PJ)
Source 1990 % 2000 % 2010 % 2020 % 2022 % 2022 var.
2022/1990
Charbon 807 21,4 877 17,3 325 6,1 123 2,7 156 3,2 % -81 %
Pétrole 1 904 50,5 2 579 50,8 2 416 45,3 1 845 40,4 2 151 44,2 % +13 %
Gaz naturel 208 5,5 637 12,5 1 303 24,5 1 169 25,6 1 186 24,4 % +470 %
Total fossiles 2 918 77,4 4 093 80,6 4 044 75,9 3 138 68,7 3 493 71,8 % +20 %
Nucléaire 592 15,7 679 13,4 676 12,7 636 13,9 638 13,1 % +8 %
Hydraulique 92 2,4 102 2,0 152 2,9 110 2,4 63 1,3 % -31 %
Biomasse-déchets 170 4,5 173 3,4 282 5,3 316 6,9 320 6,6 % +88 %
Solaire, éolien 1 0,03 19 0,4 203 3,8 356 7,8 424 8,7 % x386
Total EnR 263 7,0 293 5,8 638 12,0 782 17,1 808 16,6 % +207 %
Solde exp.électricité -1,5 -0,04 16 0,3 -30 -0,6 12 0,3 -71 -1,5 % ns
Total 3 772 100 5 081 100 5 328 100 4 568 100 4 868 100 % +29 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[2]

Charbon[modifier | modifier le code]

La consommation intérieure brute de charbon en 2022 s'élevait à 0,17 EJ, en hausse de 31 % en 2022, mais en baisse de 74 % en dix ans[s 7] ; la production nationale est tombée à 0,1 Mt, soit environ 0,002 EJ[s 8]. La consommation des centrales électriques était en 2021 de 57 PJ, soit 44 % de la consommation totale[2].

Importations de charbon[modifier | modifier le code]

En 2021, le solde importateur de l'Espagne s'est élevé à 137 PJ, en hausse de 93 % en 2021, mais en baisse de 62 % en dix ans[2].

Le solde importateur est passé de 13,69 Mt en 2014 à 17,06 Mt en 2017[e 4] ; les importations proviennent surtout de Colombie, de Russie, d'Indonésie et d'Afrique du Sud[e 5].

Pétrole[modifier | modifier le code]

La consommation de pétrole s'élève en 2022 à 2,66 EJ, en hausse de 9,6 % en 2022 et de 1,5 % en dix ans ; elle représente 1,4 % de la consommation mondiale (France : 1,5 %, Allemagne : 2,2 %)[s 9].

La consommation d'énergie primaire d'origine pétrolière en 2017 a été de 57,97 Mtep (+5,9 %), soit 44,3 % de la consommation d'énergie totale du pays[e 2] ; la consommation finale de produits pétroliers a été de 47,41 Mt (+1,7 %), soit 53,2 % de la consommation finale d'énergie[e 6] ; la production nationale de brut a été de 122 kt en 2017 (-15 %)[e 3] ; la quasi-totalité du brut utilisé en Espagne a donc été importée et le sera totalement à partir de juin 2021, date à laquelle la production nationale s'arrête pour motif écologique[16].

Importations de pétrole[modifier | modifier le code]

Provenance du pétrole brut importé en Espagne (millions de tonnes)[17]
Pays 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 % en 2017[e 7]
Drapeau du Mexique Mexique 7,18 7,71 5,66 5,93 6,13 8,68 8,94 8,56 8,88 9,23 14,6 %
Drapeau du Nigeria Nigeria 4,86 5,04 5,40 5,58 6,91 8,43 7,61 9,90 10,82 8,11 14,4 %
Drapeau de l'Arabie saoudite Arabie saoudite 5,47 6,40 5,81 6,57 7,66 7,94 8,14 7,24 6,81 6,59 9,7 %
Drapeau de l'Irak Irak 3,25 1,83 2,25 1,90 3,86 4,87 2,01 1,87 2,16 5,19 nd
Drapeau de la Russie Russie 12,74 8,81 8,20 6,58 7,98 8,18 8,13 7,07 7,93 5,07 nd
Drapeau de la Libye Libye 4,90 5,96 5,04 6,83 1,16 4,89 2,85 1,43 1,60 2,70 8,3 %
Drapeau de l'Iran Iran 4,51 6,80 6,27 7,67 7,49 1,10 0 0 0 2,51 6,7 %
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni 0,69 1,43 1,19 0,40 0,16 0 0,40 1,36 1,79 1,79 nd
Drapeau de l'Algérie Algérie 0,39 1,63 1,08 1,01 0,54 1,65 3,18 2,08 2,93 1,52 nd
Drapeau du Venezuela Venezuela 2,12 1,87 2,68 0,79 0,42 2,58 2,37 2,92 3,19 1,12 nd
Total 60,47 57,51 58,51 52,30 52,46 52,15 58,81 57,87 59,05 64,63 64,17
Variation -4,9 % +1,7 % -10,6 % +0,3 % -0,6 % +12,8 % -1,6 % +2,0 % +9,4 % -0,7 %

Les totaux par région sont :

  • Moyen-Orient : 25,4 % en 2006, 37,2 % en 2011, 13,9 % en 2015, 22,3 % en 2016, 22,5 % en 2017
  • Afrique : 31 % en 2006, 27,2 % en 2011, 36,3 % en 2015, 26,8 % en 2016, 32,6 % en 2017
  • Europe (y c. Russie) : 24,4 % en 2006, 17,2 % en 2011, 19,6 % en 2015, 15,4 % en 2016, 18,8 % en 2017
  • Amérique : 18,5 % en 2006, 16,7 % en 2011, 27,3 % en 2015, 25,4 % en 2016, 26,1 % en 2017[e 7].

Raffineries de pétrole[modifier | modifier le code]

Raffinerie de Puertollano.
Raffinerie de Gibraltar-San Roque.

En 2022, la capacité des raffineries espagnoles s'élève à 1,59 Mbl/j (millions de barils par jour), soit 1,6 % du total mondial[s 10]. Leur production en 2022 atteint 1,27 Mbl/j soit 1,6 % du total mondial[s 11], égale à la consommation nationale[s 12].

L’Espagne compte neuf raffineries:

Localisation Propriétaire Nom
Tarragone (Catalogne) Repsol YPF
Puertollano (Castille-La Manche) Repsol YPF Refinería de Puertollano
Carthagène (Murcie) Repsol YPF
Bilbao (Pays basque) Petronor[18]
La Corogne (Galice) Repsol YPF
Castellón (Communauté valencienne) BP BP Oil Refinería de Castellón, S.A.U.
Huelva (Andalousie) Cepsa Refinería La Rábida
San Roque (Andalousie) Cepsa Refinería de Gibraltar-San Roque
Santa Cruz de Tenerife (Îles Canaries) Cepsa Refinería de Santa Cruz de Tenerife

Réseau d'oléoducs[modifier | modifier le code]

La carte du réseau d'oléoducs de l'Espagne[e 8] fait apparaître une structure partant des ports d'approvisionnement, auprès desquels sont situées les huit raffineries (sauf celle de Puertollano), pour alimenter l'intérieur du pays.

Gaz naturel[modifier | modifier le code]

En 2022, l'Espagne a consommé 33,1 Gm3 de gaz naturel, niveau à peu près constant depuis dix ans, soit 0,8 % de la consommation mondiale[s 13].

La consommation de gaz naturel s'élevait à 350,9 TWh en 2017, en hausse de 9 % par rapport à 2016, mais inférieure de 13 % à celle de 2009[e 9], répartie en :

  • 275,2 TWh (78 %) pour l'industrie et les secteurs résidentiel et commercial ;
  • 75,7 TWh (22 %) pour la production d'électricité (en hausse de 26,8 % par rapport à 2016 à cause de la chute de la production hydroélectrique).

Les centrales à cycle combiné utilisant le gaz naturel comme combustible assuraient 16,7 % de la production électrique en 2017[e 10].

La production nationale de gaz naturel était en 2017 de 308 GWh, en forte baisse (-50 %)[e 11] ; elle ne couvre que 0,09 % de la consommation du pays[e 9].

Importations-exportations[modifier | modifier le code]

Les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) ont atteint 28,8 Gm3 en 2022, soit 5,3 % des importations mondiales de GNL, au 5e rang mondial derrière le Japon (18,1 %), la Chine (17,2 %), la Corée du sud (11,8 %) et la France (6,5 %) ; elles ont progressé de 41,2 % en 2022 et de 35 % depuis 2012[s 14]. Elles provenaient pour l'essentiel des États-Unis (11,6 Gm3, soit 40 %), du Nigeria (5,7 Gm3, 20 %) et de Russie (5,0 Gm3, 17 %)[s 15].

Les importations totales de gaz naturel (GNL + gazoducs) de l'Espagne ont atteint 1 446 PJ en 2022 et ses exportations 221 PJ. Son solde importateur de 1 225 PJ la classe au 9e rang mondial, derrière la France (1 507 PJ), au 8e rang[2].

Les importations de gaz naturel ont atteint 33,2 Gm3 en 2020, au 13e rang mondial, dont 12,3 Gm3 par gazoduc et 20,9 Gm3 par voie maritime (GNL). Les principaux fournisseurs sont l'Algérie (9,6 Gm3), les États-Unis 5,4 Gm3, le Nigéria 4,0 Gm3, la Russie 3,4 Gm3 et le Qatar 3,1 Gm3[19].

Les importations de gaz naturel ont atteint 389,29 TWh en 2017 (+6,8 %)[e 12] :

Répartition des importations par pays de provenance (TWh)
Pays 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 % 2017
Drapeau de l'Algérie Algérie 139,68 128,36 121,47 135,80 150,19 192,04 211,89 218,75 207,0 188,01 48,2 %
Drapeau du Nigeria Nigeria 83,30 44,27 75,49 70,70 54,84 37,11 31,65 43,32 52,8 48,59 12,5 %
Drapeau du Pérou Pérou nd nd nd nd nd 16,90 13,97 10,79 20,15 39,51 10,1 %
Drapeau du Qatar Qatar 51,57 45,67 59,07 46,62 40,96 40,64 35,04 34,02 28,94 38,98 10,0 %
Drapeau de la Norvège Norvège 27,58 35,31 33,77 29,42 40,77 13,37 14,06 32,13 38,42 38,60 9,9 %
Drapeau de la France France nd nd nd nd nd 45,56 49,23 12,8 7,8 15,56 4,0 %
Drapeau des États-Unis États-Unis - - - - - - - - 0,85 8,54 2,2 %
Drapeau de Trinité-et-Tobago Trinité-et-Tobago 50,20 44,93 32,31 24,89 23,96 22,44 23,48 12,75 7,31 6,12 1,6 %
Total 410,13 369,39 371,50 358,99 354,64 376,18 384,68 364,95 365,02 389,69 100 %

NB : la rubrique "France" regroupait en 2013-2014 des importations par gazoducs en provenance de Norvège, Pays-Bas, etc., qui figuraient jusqu'en 2012 dans les importations de ces pays ; les importations par méthaniers restent bien entendu attribuées à leur pays d'origine ; en 2015, les importations de Norvège via la France sont à nouveau isolées.

gazoducs transméditerranéens : en bleu, le gazoduc Medgaz de Hassi-R'Mel à Almeria.

La majorité de ces importations (53 % en 2017) se font par gazoducs depuis la France (22 %), le Portugal et surtout l'Algérie (gazoducs Magreb 42 % et Medgaz 36 %), le reste par méthanier sous forme de GNL. En 2017, 216 cargaisons de méthaniers ont été réceptionnées, avec une cargaison moyenne de 852 GWh ; les terminaux de Barcelone, Huelva et Bilbao ont reçu les volumes les plus importants. Les gazoducs Maghreb-Europe et Medgaz qui acheminent le gaz algérien depuis 2011 représentent les principaux points d'entrée du gaz en Espagne. Les exportations ont baissé de 28 % à 30,75 TWh, surtout vers le Portugal (29,85 TWh, -18 %) et vers la France (0,89 TWh, -86 %)[e 13].

Le gazoduc Medgaz comporte une section à terre de 547 km de Hassi R'Mel au port de Beni Saf, puis une section sous-marine de 200 km jusqu'à Almeria. Sa capacité est de 8 milliards de m³/an.

Le projet de gazoduc Midi-Catalogne (Projet MidCat-STEP) doublerait la capacité de transport de gaz d'Espagne vers la France, grâce à 224 kilomètres de nouvelles canalisations à travers les Pyrénées ; ce projet nécessiterait 3,1 milliards d'euros d'investissements, dont 2,7 milliards à la charge de la France ; l'Espagne pousse ce projet pour rentabiliser ses terminaux méthaniers qui tournent au ralenti. La Commission de régulation de l’énergie (CRE) critique en 2016 ce projet dont les études préparatoires sont financés par l'Union européenne : selon la CRE, la France est aujourd'hui bien interconnectée avec ses voisins et l'utilité de ce projet n'est pas démontrée[20]. La crise du gaz russe ne change pas la position de la France, motivée par l’impact environnemental et le coût très élevé des travaux estimés à 450 millions . Si l’UE juge le projet « crucial », la Commission européenne ne s'est pas encore engagée à le financer, souhaitant financer prioritairement les énergies renouvelables. Le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez plaide donc pour un gazoduc compatible avec le transport d'hydrogène vert[21].

Réseau de gazoducs et terminaux méthaniers[modifier | modifier le code]

Le réseau intérieur de gazoducs atteignait 87 070 km (+2,3 %) à fin 2017 [e 14].

La capacité des installations de regazéification atteignaient 6,86 Mm3/h (millions de mètres cubes par heure) fin 2017, sans changement depuis 2010[e 15] :

Trois nouveaux terminaux de regazéification sont en cours d'autorisation :

  • El Musel (Gijón) : 0,8 Mm3/h ;
  • Tenerife (Canaries) :0,15 Mm3/h ;
  • Gran Canaria (Canaries) :0,15 Mm3/h.

La carte du réseau de gazoducs[e 16] montre une irrigation assez complète du territoire national, avec quatre axes principaux nord-sud reliés par plusieurs connexions est-ouest.

A la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, les flux entre l'Espagne et la France se sont inversés : l'Espagne, jusque-là importatrice, est devenue exportatrice nette vers la France, du fait de l'abondance de ses importations de GNL. L'Espagne relance donc son projet de renforcement de l'interconnexion gazière entre la France et l'Espagne, soutenu par Teréga et son homologue espagnol Enagás, qui avait été rejeté par les régulateurs des deux pays en 2019 ; il s'agit d'un gazoduc de 230 km entre Figueras et Barbaira (Aude), qui permettrait de doubler les capacités d'interconnexion actuelles[22].

Les capacités de stockage sont de 3,32 Mm3 dans les terminaux méthaniers énumérés ci-dessus[e 15], plus 1,55 Mm3 au stockage sous-marin Gaviota (ancien gisement offshore) à 8 km au large de Bermeo (Biscaye)[23] et 1,9 Mm3 dans les stockages souterrains de l'intérieur[e 15] :

  • Serrablo (Aragon) : 0,82 Mm3 ;
  • Marismas (Andalousie) : 0,06 Mm3 ;
  • Yela (Castille) : 1,05 Mm3.

Le projet MidCat-STEP de gazoduc entre la Catalogne et le Midi de la France, à travers les Pyrénées, est définitivement abandonné après l'annonce, le 20 octobre 2022, par l'Espagne, la France et le Portugal, d'un accord sur la construction d'un nouveau gazoduc reliant Barcelone à Marseille en passant sous la Méditerranée. Ce gazoduc serait destiné au transport de l'hydrogène vert et d'autres gaz renouvelables, mais le gaz naturel fossile pourra y circuler « comme source d'énergie temporaire et transitoire, dans une proportion limitée » (une limite de 15 % est évoquée). Sa mise en service est prévue au plus tôt en 2030[24]. Les opérateurs gaziers espagnol (Enagas), portugais (REN) et français (Teréga et GRTgaz) ont transmis des éléments préliminaires aux trois gouvernements concernés : la longueur du gazoduc posé au fond de la mer varierait entre 350 et 450 km, selon trois tracés possibles ; le coût du projet serait de l'ordre de deux milliards d'euros[25]. Ce projet est contesté par des ONG inquiètes pour les fonds marins de la Méditerranée. Le bilan carbone du transport d'hydrogène sur de longues distances est aussi mis en cause. Emmanuel Macron déclarait le 5 septembre 2022 : « Il serait aberrant de transporter de l'hydrogène de l'Espagne à la France. Ce qu'il faudrait transporter, c'est l'électricité bas carbone produite en Espagne pour aller faire l'électrolyse sur les sites industriels qui auraient besoin d'hydrogène »[26].

L'Espagne, la France et le Portugal lancent le 9 décembre 2022 le projet « H2Med », qui englobe deux gazoducs : l'un, court, entre le Portugal et l'Espagne, et l'autre, plus long et plus complexe, le « BarMar », qui reliera par voie sous-marine Barcelone et Marseille pour transporter 2 Mt/an d'hydrogène vert produit dans la péninsule ibérique à partir de 2030, soit 20 % du total des objectifs de production européens. Le coût du chantier est estimé à 2,5 milliards , dont la moitié serait couverte par des fonds européens[27].

Commercialisateurs[modifier | modifier le code]

Part de marché dans la commercialisation par entreprise (3e trimestre 2010):

Entreprise Pourcentage
Gas Natural 38,71 %
Unión Fenosa Gas 14,59 %
Endesa 11,44 %
Iberdrola 9,20 %
Naturgas 6,42 %
Cepsa 5,57 %
GDF Suez 2,67 %
Shell 2,66 %
BP 2,43 %
E.ON 2,14 %
autres 4,71 %

Énergie nucléaire[modifier | modifier le code]

Les besoins en uranium des centrales nucléaires espagnoles ont été de 1 408 tU en 2015 et 1 163 tU en 2016, entièrement importés[28].

De la production à la consommation finale[modifier | modifier le code]

L'approvisionnement de l'Espagne en énergie primaire provient de la production locale et d'importations, dont il faut soustraire les exportations et les soutes internationales, puis ajouter ou retrancher les variations de stocks.

Ces ressources sont ensuite transformées (moyennant des pertes de transformation et de transport) par la filière énergétique, puis consommées pour des usages non énergétiques (bitume, chimie, …) ou énergétiques : consommation finale d'énergie par les utilisateurs.

Tous ces flux peuvent se résumer en un tableau de bilan énergétique :

Bilan énergétique[2]
Ressources 2021 PJ % Emplois 2021 PJ %
Production d’énergie primaire 1 474 30,5 % Consommation branche énergie et pertes 1 374 28,4 %
Importations-exportations 3 632 75,1 % Consommation finale non énergétique 224 4,6 %
Var. stocks+soutes -269 -5,6 % Consommation finale énergétique 3 238 67 %
Total ressources 4 836 100 % Total emplois : Consommation d'énergie primaire 5 083 100 %

Les consommations de la branche énergie sont surtout les pertes de conversion (18,7 %) et les consommations propres des installations de production et de transport d'énergie (8 %).

Consommation d'énergie finale[modifier | modifier le code]

Consommation finale d'énergie en Espagne
Source : AIE[2]

Le graphique ci-contre montre la progression quasi continue des consommations de pétrole, de gaz et d'électricité jusqu'à 2007. Mais la crise de 2008 a causé une chute très importante des consommations : -20,3 % entre 2007 et 2013, suivie d'une reprise : +5,6 % entre 2013 et 2019[2].

Consommation finale par type d'énergie (PJ)
Source d'énergie 1990 % 2000 % 2010 % 2020 % 2021 % 2021 var.2021
/1990
Charbon 142 5,6 % 57 1,6 % 37 1,0 % 27 0,8 % 27 0,8 % -81 %
Produits pétroliers 1 603 63,0 % 2 184 61,0 % 2 093 54,3 % 1 570 48,7 % 1 730 50,0 % +8 %
Gaz naturel 181 7,1 % 515 14,4 % 620 16,1 % 597 18,5 % 642 18,5 % +254 %
Biomasse-déchets 164 6,5 % 144 4,0 % 217 5,6 % 225 7,0 % 228 6,6 % +39 %
Solaire thermique 1 0,04 % 1,5 0,04 % 8 0,2 % 14 0,4 % 14 0,4 % +1341 %
Électricité 453 17,8 % 678 19,0 % 881 22,9 % 791 24,5 % 820 23,7 % +81 %
Total consom. finale 2 544 100 % 3 579 100 % 3 857 100 % 3 224 100 % 3 462 100 % +36 %
Source : AIE[2].

La répartition par secteur de la consommation finale énergétique en 2021 est la suivante : transport : 38,9 % ; industrie : 25,9 % ; résidentiel : 18,8 % ; tertiaire : 12,2 % ; agriculture et pêche : 4,0 % ; non spécifié : 0,2 %[2].

Les usages non énergétiques ont représenté 4,89 Mtep en 2017, soit 5,5 % du total[e 3].

Les énergies renouvelables électriques ont produit 31,7 % de l'électricité du pays en 2017[e 17], soit 7,2 % de la consommation finale ; avec les EnR thermiques (6,4 %), les énergies renouvelables couvrent au total 13,6 % de la consommation finale d'énergie.

La part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d'énergie, calculée selon les règles de la Directive 2009/28/CE (avec correction des variations climatiques), est passée de 8,3 % en 2004 à 10,7 % en 2008, 13,8 % en 2010, 16,2 % en 2015, 17,4 % en 2016 et 17,5 % en 2017[e 18].

La répartition modale de la consommation d'énergie des transports a évolué comme suit :

Consommation d'énergie des transports[e 19]
Source d'énergie 2000 2017
transport routier 79,5 % 77,4 %
transport aérien 13,7 % 18,1 %
transport fluvial 4,2 % 2,6 %
transport ferroviaire 2,2 % 1,1 %

La répartition par sources d'énergie de la consommation du secteur résidentiel s'est profondément modifiée :

Répartition de la consommation résidentielle[e 20]
Source d'énergie 2000 2017
électricité 31,3 % 39,4 %
produits pétroliers 33,9 % 17,3 %
gaz naturel 16,8 % 24,5 %
renouvelables 16,8 % 18,3 %
autres 1,2 % 0,5 %

La répartition par usages de la consommation résidentielle est très différente de la répartition moyenne dans l'Union européenne, pour l'essentiel du fait des facteurs climatiques :

Répartition par usages de la consommation résidentielle[e 20]
Usage Espagne
part en 2017
UE-28
part en 2016
chauffage 43,1 % 65,1 %
appareils électriques 24,4 % 14,5 %
eau chaude sanitaire 19,2 % 13,1 %
cuisine 7,8 % 5,2 %
éclairage 4,6 % 1,7 %
air conditionné 0,9 % 0,5 %

Secteur électrique[modifier | modifier le code]

Évolution de la production électrique en Espagne en TWh (1980-2011)
source données : EIA
Centrale thermique de Teruel (Province de Teruel)

La production d'électricité en Espagne se caractérise par la prépondérance des centrales thermiques à combustibles fossiles, principalement à charbon et fioul à l'origine, en partie remplacées par le gaz naturel depuis la création de nombreuses centrales à cycle combiné : les combustibles fossiles totalisaient 37,9 % en 2016. Les centrales à gaz ont couvert 27 % de la demande en 2009, devenant la principale source de production électrique, puis sont redescendues à 17 % en 2014, grâce à la baisse de la demande causée par la crise de 2008, à la baisse des prix du charbon qui est repassé en tête avec 19,8 % en 2011 mais ramené à 14,3 % en 2016, et à la forte croissance des énergies renouvelables qui en 2016 produisaient 38,2 % de l'électricité du pays. La production d'énergie hydraulique varie avec les années, en fonction des précipitations (exceptionnellement faibles en 2012 et en 2015), et la couverture de la demande par les autres renouvelables est en progression, stimulée par les subventions accordées par les gouvernements successifs jusqu'en 2012, puis supprimées. Ainsi, tandis qu'en 2005 l'énergie éolienne produisait 7,7 % de l'électricité du pays, en 2016 elle atteignait 18,2 %, et le solaire 4,9 %. Par ailleurs, les 6 centrales nucléaires espagnoles ont vu leur part dans la production électrique faiblir progressivement du fait du gel du parc nucléaire dû au moratoire nucléaire de 1983, alors que la production totale continuait sa croissance au cours des dernières décennies : elles sont passées de 35 % en 1996 à 21,4 % en 2016[29].

Politique énergétique[modifier | modifier le code]

La politique énergétique des pays développés tente de concilier les objectifs de sécurité d'approvisionnement, de contribution de l'énergie à l'amélioration de la compétitivité économique, avec l'intégration des objectifs environnementaux, particulièrement ceux qui concernent les émissions de gaz à effet de serre.

En 1983, le gouvernement socialiste de Felipe González promulgua un moratoire nucléaire (encore en vigueur); alors commença la discussion sur le devenir de l'énergie nucléaire. De nouveau en 2005, avec un gouvernement socialiste et face à la montée des prix des combustibles fossiles importés, se rouvrit le débat sur la nécessité de l'énergie nucléaire, qui continue à être rejetée par le PSOE (et d'autres groupes politiques) et les écologistes.

À partir du milieu des années 1990, cependant, la politique énergétique s'orienta vers la stimulation des énergies renouvelables, avec un système de primes qui a provoqué le décollage de ces technologies, dont l'énergie éolienne constitue l'exemple de succès le plus accompli, puisqu'en 2016 elle couvre 18,2 % de la demande électrique[29]. Mais le gouvernement Rajoy a supprimé ces primes en 2012, stoppant le développement des énergies renouvelables.

Entre 2004 et 2007, les gouvernements de plusieurs communautés autonomes approuvèrent des lois telles que la Ley de Fomento de las Energías Renovables d'Andalousie[30], qui rendent obligatoire l'installation de panneaux solaires sur les bâtiments de logements de construction neuve ou qui doivent subir une rénovation intégrale, à usage de chauffage et eau chaude, afin de réduire la dépendance du gaz naturel, du gazole et du butane. Cette mesure avait déjà été adoptée antérieurement par les conseils municipaux de diverses cités comme Madrid et Barcelone.

En juillet 2021, le gouvernement espagnol lance un programme de 4,3 milliards  de fonds publics d'ici à 2023 pour impulser la transformation de l'industrie automobile espagnole vers la production de véhicules non polluants et la réorientation de tout le secteur vers la mobilité verte. Financé essentiellement à travers les fonds « Next Generation UE », ce programme devrait servir de levier pour débloquer les investissements des fabricants et capter jusqu'à 19,7 milliards  de fonds privés. Volkswagen annonce son intention de profiter des aides publiques pour localiser en Espagne une troisième « gigafactory » de batteries (après l'Allemagne et la Suède), et de produire dans la péninsule 500 000 véhicules électriques par an pour les marques du groupe à partir de 2025[31].

Impact environnemental[modifier | modifier le code]

Émissions de gaz à effet de serre[modifier | modifier le code]

L'Espagne a franchi en 2023 le seuil symbolique des 50 % de renouvelables dans sa production nationale d'électricité et s'est fixé l'objectif de parvenir à 74 % d'ici à 2030. Mais les émissions de gaz à effet de serre sont reparties à la hausse depuis 2021 : +3 % en 2022, où elles ont atteint 304 Mt équivalent CO2, et la baisse cumulée des émissions depuis 1990 n'est que de 2 %. Selon les estimations provisoires de l'observatoire du changement climatique en Espagne, les émissions auraient baissé de 7,5 % en 2023 par rapport à 2022[32].

En 2022, les émissions de gaz à effet de serre (GHG) par combustion de combustibles fossiles en Espagne s'élevaient à 222,1 Mt CO2eq, soit 8,8 % des émissions de l'Union européenne, derrière l'Allemagne (613,3 Mt, soit 24,2 %) l'Italie (301,7 Mt), la Pologne (293,8 Mt) et la France (282,4 Mt). En 2021, elles étaient de 214,9 Mt, soit 0,6 % des émissions mondiales, loin derrière la Chine (30,3 %), les États-Unis (13,4 %), l'Inde (6,5 %), la Russie (6,0 %), le Japon (2,7 %) et l'Allemagne (1,7 %) ; l'Union européenne totalisait 7,1 %[g 1].

Évolution des émissions de gaz à effet de serre (GHG) par combustion de combustibles fossiles (Mt CO2eq)
1971 1990 2022 var.
2022/1971
var.
2022/1990
var.UE27
2022/1990
part en 2022
Émissions GHG
par combustion de combustibles fossiles
[g 1]
120,5 205,7 222,1 +84 % +8 % -28,3 % 100 %
dont charbon[g 2] 38,7 75,7 14,1 −77 % −56,5 % −57,2 % 6,3 %
dont pétrole[g 3] 81,1 118,9 139,0 +71 % +17 % −21,2 % 62,6 %
dont gaz naturel[g 4] 0,7 10,0 65,2 x93 x6,5 +22 % 29,4 %
Source : Agence internationale de l'énergie

Émissions de CO2[modifier | modifier le code]

Les émissions de CO2 de l'Espagne liées à l'énergie atteignaient 4,59 t par habitant en 2022, supérieures de 14 % à celles de la France : 4,03 tonnes. En 2021, elles étaient de 4,47 tonnes, supérieures de 5 % à la moyenne mondiale : 4,26 t/hab. Comparée aux puissances économiques majeures, l'Espagne rejette beaucoup moins de CO2 par habitant que les États-Unis : 13,76 t/hab, l'Allemagne : 7,50 t/hab et la Chine : 7,07 t/hab[g 5].

Évolution des émissions de CO2 liées à l'énergie par habitant
1971 1990 2022 Var.
2022/1971
Var.
2022/1990
Var. UE27
2022/1990
Émissions/habitant[g 5] (t CO2) 3,44 5,15 4,59 +33 % −10,9 % −28,4 %
Source : Agence internationale de l'énergie
Émissions de CO2 liées à l'énergie par secteur de consommation*
Émissions 2021 part du secteur Émissions/habitant Émiss./hab. UE-27
Secteur Mt CO2 % t CO2/hab. t CO2/hab.
Secteur énergie hors élec. 21,0 10 % 0,44 0,37
Industrie et construction 45,1 21 % 0,95 1,50
Transport 87,2 41 % 1,84 1,74
dont transport routier 78,4 37 % 1,65 1,64
Résidentiel 28,5 13 % 0,60 1,21
Tertiaire 20,5 10 % 0,43 0,74
Total 211,5 100 % 4,47 5,76
Source : Agence internationale de l'énergie[g 6]
* après ré-allocation des émissions de la production d'électricité et de chaleur aux secteurs de consommation.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c tab.GHG-FC
  2. tab.GHG FC-Coal
  3. tab.GHG FC-Oil
  4. tab.GHG FC-Gas
  5. a et b tab.CO2-POP
  6. tab.SECTOREH
  • (de) Agence fédérale pour les sciences de la terre et les matières premières, BGR Energiestudie 2021 - Daten und Entwicklungen der deutschen und globalen Energieversorgung [« Données et évolutions de l'approvisionnement allemand et mondial »], , 175 p. (lire en ligne [PDF])
  1. p. 100
  2. p. 115
  3. p. 66
  4. p. 83
  1. a et b p. 47
  2. p. 49
  3. p. 48
  4. p. 39
  5. p. 8
  6. p. 11
  7. p. 42
  8. p. 40
  9. p. 21
  10. p. 26
  11. p. 25
  12. p. 20
  13. p. 32
  14. p. 36
  15. p. 37
  • (es)[PDF]Secretaría de Estado de Energía, La energía en España 2017, Ministerio para la Transicion Ecologica (lire en ligne)
  1. p. 111
  2. a et b p. 26
  3. a b c et d p. 29
  4. p. 110
  5. p. 112
  6. p. 30
  7. a et b p. 141
  8. p. 144
  9. a et b p. 127
  10. p. 58
  11. p. 123
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  13. p. 130
  14. p. 134
  15. a b et c p. 136
  16. p. 137
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  • Autres références
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  2. a b c d e f g h i j k l m n o et p (en) Energy Statistics Data Browser : Spain - Balances 2022, Agence internationale de l'énergie, 21 décembre 2023.
  3. a et b Indicateurs du développement dans le monde - Espagne : population, Banque mondiale.
  4. (en) Snapshot of Global PV Markets 2023 [PDF], Agence internationale de l'énergie-Photovoltaic Power Systems Programme (PVPS), avril 2023, page 14.
  5. (en) Energy Statistics Data Browser - World : Electricity 2021, Agence internationale de l'énergie, 21 décembre 2023.
  6. a et b (es)Luis Gutiérrez Jodra, « España y la energía: un punto de vista académico », (consulté le ), p. 83-103
  7. Valéry Laramée de Tannenberg, L’Europe fait la chasse au charbon, Journal de l'Environnement, 31 mai 2016.
  8. (es) « Spain steps up its targets for clean energy supply. », Utility Week, vol. 24, no 4,‎ , p. 14
  9. (es) « Wind Power in Spain », MIT Technology Review,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. (es)« Plan de Acción Nacional de Energías Renovables 2011-2020 »
  11. (en)Spanish government halts PV, CSP feed-in tariffs, site Solar Server.
  12. Gaelle Lucas,L'énergie renouvelable a coûté 50 milliards d'euros à l'Espagne, 5/02/2014, page vue le 6/02/2014
  13. (es)« World Wind Energy Report 2011 »
  14. (en)[PDF]World Energy Council (WEC), WEC survey of energy resources 2010, World Energy Council (WEC) - Conseil Mondial de l’Énergie, (lire en ligne)
  15. (es) Antonio Rayo Romero, Guzmán Cuevas Joaquín; Santos Cumplido Francisco Javier, Curso de estructura económica española, Ediciones Pirámide, , 602 p. (ISBN 978-84-368-1536-8 et 84-368-1536-X)
  16. Énergies fossiles : clap de fin pour l'extraction de pétrole en Espagne, Courrier International, 30 mai 2021.
  17. (es)[PDF]Secretaría de Estado de Energía, La energía en España 2016, Ministerio de Energia, Turismo y Agenda Digital (lire en ligne)p. 340-341
  18. Petronor (Petroleos del Norte) filiale de Repsol YPF
  19. (en) BP Statistical Review of World Energy 2021 - 70th edition, pages 44-45, BP, [PDF].
  20. Énergie : l’afflux de projets d’interconnexion inquiète le régulateur, Les Échos, 15 juin 2016.
  21. Gazoduc Midi Catalogne : la France jette un froid avant l'hiver, Marianne, 23 août 2022.
  22. Comment la guerre en Ukraine ravive un projet de gazoduc entre la France et l'Espagne, Les Échos, 7 juin 2022.
  23. (es) Almacenamiento subterráneo de gas natural Gaviota, Enagas.
  24. La France et l'Espagne s'entendent sur un gazoduc entre Marseille et Barcelone, Les Échos, 20 octobre 2022.
  25. Le projet de gazoduc sous-marin Barcelone-Marseille est lancé, Les Échos, 3 décembre 2022.
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  27. Coup d'envoi au projet d'hydrogène vert entre Barcelone et Marseille, Les Échos, 11 décembre 2022.
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  29. a et b (es)REE, El sistema eléctrico español 2016 (Rapport annuel 2016 de REE sur le système électrique espagnol), Red Eléctrica de España, (lire en ligne), p. 31
  30. (es) Loi des énergies andalouses
  31. Voiture électrique : l'industrie automobile espagnole joue son avenir, Les Échos, 15 juillet 2021.
  32. Climat : comment quatre pays européens avancent dans la réduction de leurs émissions, Les Échos, 6 février 2024.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]