Église Notre-Dame de Valbenoîte

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Église de Valbenoîte
Image illustrative de l’article Église Notre-Dame de Valbenoîte
Présentation
Culte Catholique
Type Église
Rattachement Diocèse de Saint-Étienne
Début de la construction fondation de l'abbaye 1184
construction de l'église 1222
Style dominant Roman
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1949)[1]
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Loire
Ville Saint-Étienne
Coordonnées 45° 25′ 18″ nord, 4° 23′ 57″ est
Géolocalisation sur la carte : Saint-Étienne
(Voir situation sur carte : Saint-Étienne)
Église de Valbenoîte
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Église de Valbenoîte

L'église Notre-Dame de Valbenoîte est un édifice religieux des XIIIe et XVIIe siècles, agrandi et completé d'un clocher au XIXe siècle, situé sur la place de l'Abbaye dans le quartier de Valbenoîte, territoire de la commune de Saint-Étienne dans le département de la Loire en France.

Cette ancienne église abbatiale cistercienne, plusieurs fois saccagée et ravagée par des incendies, fermée et vendue comme bien national à la Révolution devient au début du XIXe siècle paroissiale catholique faisant partie de la paroisse Saint-Benoit[2] et du diocèse de Saint-Étienne. Depuis le début de l'année 2022, la paroisse Saint-Benoît est réunie avec la paroisse Saint-Étienne sous le double vocable Saint-Étienne-Saint-Benoît[3].

Historique[modifier | modifier le code]

L'abbaye de Valbenoîte[modifier | modifier le code]

La fondation de Valbenoîte, aux lendemains du conflit ayant opposé le comte de Forez à l'archevêque de Lyon, témoigne très probablement du rôle politique des cisterciens lors de la crise qui aboutit à la permutation de 1173 et à la séparation du Forez et du Lyonnais.

Une copie de la bulle pontificale de Lucius III[4], réalisée au XVIIIe siècle dans les archives de l'abbaye, donnait pour souscripteurs de l'acte :

La chronologie permettrait ainsi de dater entre juin et l'octroi du privilège avant son implantation[5].

La copie de la bulle indiquait également que l'abbaye avait reçu :

La même année, un deuxième acte témoignerait de la donation de terrains de l'alleu de Pons de Saint-Priest à l'ordre cistercien et de la protection consentie par Guy II de Forez en présence de son fils (Renaud, futur archevêque de Lyon) et de l'archevêque Jean Belles-mains[6],[7],[8]. L'acte mentionne que cette donation fut réalisée à la demande de Hugues de Bonnevaux, de Jean Maret (premier abbé de Valbenoîte) ainsi que de Brian de Lavieu et Pons de Saint-Priest. Dix ans après la permutation, la transaction reflète encore le contexte politique de lutte entre le comte de Forez et l'archevêque de Lyon: le texte les présentant, de manière singulière, comme conjointement investis pour l'occasion de l'autorité par le pape Lucius III et Philippe-Auguste[9]. Bien qu'il signale de possibles interpolations, Étienne Fournial ne remet pas en cause la date donnée par le document[10].

En 1195, un troisième acte témoignerait de la donation faite par Villelma de Roussillon, à l'abbaye des terrains du champ de l'Orme situés dans la paroisse de Saint-Étienne-de-Furan[11],[12].

En 1222, un quatrième acte atteste de la pose de la première pierre de l'église de Valbenoîte par Guy IV de Forez qui s'engage alors à défendre le monastère et ses biens à perpétuité[13],[14]. Elle était destinée à devenir l'abbatiale de l'abbaye cistercienne fondée à la fin du siècle précédent[15]. Pour Étienne Fournial[16], seul cet acte n'aurait pas été retouché[17].

En 1243, Gaudemar de Jarez (?) confirma la donation faite par son prédécesseur (comprenant les mas et territoires de Furet, des Forges, de Pleney, de la Gerbodière et du bois Farost)[18].

Une transaction en date du dispose des juridictions des moines de Valbenoîte et du seigneur de Saint-Priest[19].

L'abbaye fut incendiée une première fois par les bandes anglaises en [20], reconstruite et fortifiée en 1373[21].

En , l’abbaye est de nouveau mise à sac, cette fois par les huguenots et reconstruite à nouveau en 1576.

En 1753, il ne reste que quatre moines et sa fermeture est envisagée et, en 1779, un incendie détruit une partie des bâtiments.

Le domaine des Forges devait à l'abbaye annuellement : onze sols quatre deniers, 3 bichets 1/2 1/16 froment, 3 bichets 1/4 1/8, orge : 1 bichet moitié comble et moitié ras soit 1 bichet 1/4, une géline. Le tout est évalué à 40 livres 6 sols 9 deniers en 1771.

La seigneurie de l'abbaye s'étendait, en toute justice, sur une partie de Saint-Étienne, Graix et prenait une part de la dîme de Saint-Cyr-les-vignes[22]. Valbenoîte était le lieu de sépulture des seigneurs de Jarez et Durgel, seigneurs de Saint-Priest-en-Jarez et de Saint-Chamond[23].

L'église de Valbenoîte[modifier | modifier le code]

Les rives du Furan à Valbenoîte, vers 1902

L'église de Valbenoîte est une ancienne église abbatiale romane construite à partir de 1222 pour la communauté cistercienne établie en pays de Forez dans l'abbaye du même nom (fondée dès 1184).

En 1790, les bâtiments sont vendus comme biens nationaux.

L’église devient paroissiale au début du XIXe siècle et elle est agrandie en 1820.

En 1846, elle est reprise par les frères maristes qui ouvrent une école et un pensionnat. À la suite de l'inondation de 1849, ils quittent Valbenoîte pour Saint-Chamond.

En 1949, l’église est inscrite monument historique.

Aujourd'hui, l'ensemble abrite le groupe scolaire Notre-Dame de Valbenoîte.

Architecture[modifier | modifier le code]

La nef centrale

De style roman malgré l'époque de sa construction, l'église de Valbenoîte n'a pas de transept. Elle est composée d'une nef principale flanquée de bas-côtés. Dans ces trois nefs, les anciennes voûtes en berceau brisé fréquentes dans l'architecture cistercienne[24] ont été remplacées au XVe siècle par des voûtes d'arêtes. Les colonnes, engagées contre des piles cruciformes, ont leur chapiteau décoré de feuilles d'eau rigides, terminées par des fleurettes, que surmonte un tailloir creusé d'un cavet. L'abside, en hémicycle et voûtée en cul-de-four à l'intérieur, est à pans coupés à l'extérieur[25] et ornée d'une corniche avec des médaillons sculptés[15].

Le clocher et la façade sont plus récents[15].

L'édifice, à l'exception de la façade et du clocher, est inscrit au titre des monuments historiques depuis un arrêté du [1].

L'église Notre-Dame de Valbenoîte abrite un orgue historique Cavaillé-Coll.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Église de Valbenoîte », notice no PA00117599, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. La paroisse Saint-Benoît englobait en 2021 outre Valbenoîte, Badouillère, Bizillon, Centre II, La Vivaraize, Saint-Roch, et Hyper-centre.
  3. « Saint-Étienne-Saint-Benoît » sur le site du Diocèse de Saint-Étienne diocese-saintetienne.fr.
  4. Une note manuscrite relative à la bulle pontificale conservée par la bibliothèque de Saint-Étienne (fonds Latour-Varan). Recueil de mémoires et documents sur le Forez. Publ. par la Société de la Diana, T. 10 Lire en ligne
  5. Regesta Imperii Lucius III. - RI IV,4,4,2 n. 2380 Lire en ligne
  6. Charte de sauvegarde perpétuelle octroyée et de plusieurs donations faites à l'abbaye de Valbenoîte, de l'ordre de Citeaux, en Forez, aussitôt après sa fondation par le comte Guy et son fils, et sous le sceau de Jean IIe de ce nom, archevêque de Lyon (1184)- Tirée des archives de ladite abbaye et communiquée par Arnoul du Rozier, premier et plus ancien conseiller au bailliage de Forez, Claude-Philippe Testenoire-Lafayette, Histoire de Saint-Étienne, Saint-Étienne, Théolier, 1902, p. 251. Lire en ligne
  7. Charte de sauvegarde perpétuelle octroyée et de plusieurs donations faites à l'abbaye de Valbenoîte, de l'ordre de Citeaux, en Forez, aussitôt après sa fondation par le comte Guy et son fils, et sous le sceau de Jean IIe de ce nom, archevêque de Lyon (1184)- Tirée des archives de ladite abbaye et communiquée par Arnoul du Rozier, premier et plus ancien conseiller au bailliage de Forez. La Diana, Recueil de mémoires et documents sur le Forez, t. X, p. 143. Lire en ligne
  8. Chronologie de Valbenoîte proposée par le musée du diocèse de Lyon, Lire en ligne
  9. "quam authoritate habemus a domino nostro papa et a regie Franciæ"
  10. . E. Fournial (1978), p. 10-12.
  11. Déclaration faite par Guy II, comte de Forez, et par Raynaud de Forez, son fils, archevêque de Lyon, d'une des premières donations faites en faveur de l'abbaye de Valbenoîte audit pays - Extraite des archives d'icelle et communiquée par noble Arnoul (1195), Claude-Philippe Testenoire-Lafayette, op. cit., p.252
  12. J.-M., de La Mure, Histoire ecclésiastique du diocèse de Lyon, Marcelin Gautherin ed., 1671, p. 316. Lire en ligne
  13. Acte de la pose de la première pierre de l'église abbatiale de Valbenoîte, en Forez, par le comte Guy IV (1222) C.-P. Testenoire-Lafayette, op. cit., p. 253.
  14. Huillard-Bréholles, cartulaire du comté de Forez, imprimé dans Gallia Christiana, t.IV, p. 27.
  15. a b et c Victor Jannesson, Monographie et histoire de la ville de Saint-Étienne depuis ses origines jusqu'à nos jours, Saint-Étienne, J. Le Hénaff, 1892, 328 p., p. 38–41.
  16. E. Fournial, Les faux de Valbenoîte, Centre d'Histoire Régionale, Université de Saint-Étienne, no 1, 1978.
  17. "Il se pourrait que les donations prétendues de Briand de Lavieu et Pons de Saint-Priest aient été introduites vers 1450 dans l'acte de 1184 pour d'assez vains motifs de gloriole (...). La donation relatée par notre acte (1195) n'a donc pu être faite à Hugues de Bonnevaux, lequel était mort depuis un an. Ce fait prouve à l'évidence le faux". E. Fournial op. cit. (1978), p. 10-12.
  18. Recueil de la Diana, op. cit. 24.
  19. Id., pièce justificative VI, p. 150. Lire en ligne
  20. V. Jannesson, op. cité, p. 38. Lire en ligne
  21. J.-E. Dufour, Dictionnaire topographique du département de la Loire, Puse, 1946 (rééd. 2006), p. 1011).
  22. id.
  23. Recueil de mémoires et documents sur le Forez. Publ. par la Société de la Diana, T. 10 Lire en ligne
  24. « La voûte en berceau romane » dans le glossaire Passerelles sur le site de la BnF passerelles.essentiels.bnf.fr.
  25. François Deshoulières, Éléments datés de l'art roman en France : Évolution du style, Paris, éd. d'Art et d'Histoire, 1936, 72 p., p. 47.

Annexes[modifier | modifier le code]

Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Claude-Philippe Testenoire-Lafayette, Histoire de l'abbaye de Valbenoîte de l'ordre de Cîteaux, à Saint-Étienne-de-Furan en Forez, 1184-1791, Théolier et Cie, Saint-Étienne, 1893, 218 p.
  • Étienne Fournial, Les faux de Valbenoîte, Centre d'Histoire Régionale, Univ. de Saint-Étienne, 1978.
  • Henri Jeanblanc, L'Abbaye de Valbenoite, son histoire et sa place dans la vie et le développement de Saint-Étienne, Dumas, Saint-Étienne, 1957, 285 p.
  • Bernard Peugniez, Routier cistercien : Abbayes et sites ; France - Belgique - Luxembourg - Suisse, Moisenay, Édition Gaud, coll. « Le monde cistercien », , 512 p. (ISBN 2-84080-044-6, BNF 37651963)