Église de l'Immaculée-Conception de Jumet

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Église de l'Immaculée-Conception
Image illustrative de l’article Église de l'Immaculée-Conception de Jumet
L'église de l'Immaculée-Conception, à Jumet
Présentation
Nom local Église de Jumet-Gohyssart
Culte catholique
Type église paroissiale
Rattachement Diocèse de Tournai
Début de la construction 1863
Fin des travaux 1871
Architecte Justin Bruyenne
Style dominant Néo-roman
Géographie
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Région Drapeau de la Région wallonne Région wallonne
Département Drapeau de la province de Hainaut Province de Hainaut
Ville Charleroi
Coordonnées 50° 26′ 04″ nord, 4° 24′ 51″ est
Géolocalisation sur la carte : Belgique
(Voir situation sur carte : Belgique)
Église de l'Immaculée-Conception de Jumet
Géolocalisation sur la carte : Charleroi
(Voir situation sur carte : Charleroi)
Église de l'Immaculée-Conception de Jumet

L'église de l'Immaculée-Conception est un édifice religieux catholique situé à Jumet, section de la ville belge de Charleroi, dans la province de Hainaut. Construite de 1863 à 1866, l'église est le lieu de culte paroissial.

Histoire et description[modifier | modifier le code]

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la population de Jumet a fort augmenté: de 9 018 habitants en 1846 à 25937 en 1900. Cette croissance est le résultat de la révolution industrielle de l'époque, combinée à l'extraction du charbon locale[1]. En raison de la disponibilité de travail, une émigration flamande se produit: de nombreuses familles flamande, avec femme et enfants s'installent à Jumet pour y trouver du travail.

Par suite de cette croissance démographique, Luc Pauvaux, curé de l'église Saint-Sulpice à Jumet, adressa une lettre au maire et aux échevins en . Il y proposait la création d'une succursale pour le quartier de Gohyssart. En même temps, il demandait des cotisations pour les coûts de construction[2]. Bien qu'il en était pour les frais, au fil du temps M. Clément de Bivort de la Saudée (°1819 †1875), chef de la mine de charbon « Amercœur » versait des cotisations[3].

Avant même que la fondation de la paroisse ne soit officiellement décidée, l'architecte tournaisien Justin Bruyenne (1811-1896) a conçu la structure de l'église[4], et la première pierre a été posée le mardi [2]. L'église a été érigée sur la Place du ballon, près du chemin où est passé le ballon « L'Entreprenant », en 1794, et où a circulé le charroi transportant la production houillère de la fosse Saint Louis (rue du Pont Bergerand) et de la Fosse du Ballon (ou fosse Cense) voisine, vers le pavé Puissant (rue Puissant) et la chaussée de Bruxelles.

Les travaux de construction de l'église ont duré jusqu'en 1866. Après son achèvement, la création de la paroisse a été autorisée par décret royal du . Trois semaines plus tard, le , l'établissement officiel a lieu par acte du diocèse de Tournai et deux semaines plus tard, le , le premier curé, Édouard-Joseph-Marie Bivort de la Saudée, est nommé[5].

Bien que l'espace public fût prêt, la tour avec sa flèche octogonale resta inachevée jusqu'en 1871. Avec le temps, la fonderie Causard de Tellin fit six cloches, qui furent hissées dans la tour le dimanche . Ils étaient un cadeau du curé Bivort de la Saudée et de ses frères. C'est seulement le lundi , que la consécration eut lieu: vingt ans après l'initiative de Pauvaux. Cette cérémonie était présidée par Edmond Dumont, évêque de Tournai[6].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands avaient un grand besoin de métal pour la production des armes de guerre. Pour cette raison, entre le 10 et le , ils ont volé les cinq cloches les plus lourdes. Grâce aux efforts et à la générosité de la population locale, la fonderie G. Slegers de Tellin en 1950 a pu fournir cinq nouvelles cloches identiques aux précédentes[a],[7].

Le samedi , le 150e anniversaire du lieu de prière a été célébré par une cérémonie présidée par Guy Harpigny, évêque de Tournai[6].

Architecture[modifier | modifier le code]

Allée centrale.

Conçu par Justin Bruyenne et construit dans le style néo-roman avec des influences gothiques, ce bâtiment répond à la disposition spatiale d'une basilique croisée[8]:

  • allée centrale
  • deux allées latérales
  • transept
  • triforium
  • fenêtres dans l'allée centrale au-dessus du triforium.

L'extérieur de l'église est construit avec de la brique rouge-brun, décorée de pierre bleue à la base. La toiture de la tour est en ardoise. Elle est équipée de quatre tourelles d'angle, a une hauteur de 72 mètres[9], et est divisée en six niveaux. Les deux supérieurs sont des trous de réverbération. En dessous on distingue trois fenêtres à arcs en plein cintre. Une rosace a été placée en dessous, et enfin une galerie[8].

Dressée sur le site élevé qui est le dernier contrefort - à l'altitude de 160 m - de la partie méridionale du plateau brabançon, l'église est surmontée d'une croix dont le centre à 230 mètres d'altitude est un point géodésique confirmé par l'Institut géographique national, par courrier daté du . Dans l'audit architectural commandé par la ville de Charleroi dès 1996 sur les 51 lieux de culte répartis sur son territoire, l'église de l'Immaculée-Conception de Jumet-Gohyssart est la seule à obtenir une cote maximale quant à l'appréciation de son impact visuel, que ce dernier soit lié au caractère monumental de l'édifice, à la perception de ce dernier à partir de points de vue majeurs (skyline), du réseau autoroutier, de la grande voirie proche ou à partir du centre vital du quartier.

Intérieur[modifier | modifier le code]

Orgue (1801-1850) placé devant la rosace de la tour.
Voûte dans le chœur.

Le lieu de culte est spacieux avec une superficie de plus de 1 000 m2. Il convient de noter le contraste entre les murs peints en blanc et la couleur bleu-gris des piliers et des arcs, qui donne une impression d'ordre et d'austérité. La voûte est constituée de six travées reposant sur des arcs en plein cintre. Entre la voûte et les piliers en pierre bleue inférieure est un triforium qui couvre presque tout le périmètre du bâtiment. Un déambulatoire complète mène autour du chœur, d'un bras de transept à l'autre[8].

Mobilier[modifier | modifier le code]

Vitraux[modifier | modifier le code]

Vitrail, représentant le Sacré-Cœur. Vers 1910 placé sous la voûte. Œuvre de Gustave Ladon.
Écusson au pied des vitraux, représentant les noms des donneurs.

Les vitraux ont été réalisés vers 1910 dans l'atelier du vitrailliste gantois Gustave Ladon[11].

Sanctuaire[modifier | modifier le code]

Dans le chœur, sous la voûte, on voit les vitraux suivants[8],[12] :

  • Le Sacré-Cœur du Christ.
  • Sanctus Joannes: l'apôtre Jean est représenté avec une banderole dans les mains. Il contient un texte latin qui indique la souffrance du Christ: "Passus sub Pontio Pilato - Crucifixus" « Il a souffert sous Ponce Pilate et a été crucifié ». Don de la famille Wery-Henry.
  • Sancta Mater Dei. Marie, mère du Christ (d'après l'icône de Notre Dame de Grâce de Cambrai). Don de la famille Lefebvre-Monnoyer.
  • Sanctus Josephus. Joseph de Nazareth. Don de la famille Harpigny-Martin.
  • Sanctus Paulus. Saint Paul. Don de la famille Philippart-Saubin.
  • Sanctus Jacobus. Saint Jacques. Don de la famille P. Remy.
  • Sanctus Petrus. Saint Pierre.
Déambulatoire[modifier | modifier le code]

Dans le déambulatoire, il y a des vitraux néogothiques représentant chacun trois scènes du Nouveau Testament[8]:

Iconographie[modifier | modifier le code]

À haute altitude, dans le chœur, on voit une statue en bois polychrome de Marie détruisant un serpent (symbole du diable). Cette statue a été faite entre 1870 et 1900 par un sculpteur inconnu[10].

Illustrations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. La plus grosse, baptisée Marie-Sylvie-Renée et dédiée à Notre-Dame-au-Bois, est un bourdon de 3 000 kg. Les cinq autres cloches sont Renée Alex de 1 500 kg, Joséphine pesant 1 000 kg, Zoé-Henriette-Marc de 750 kg, Jean-Marie de 450 kg (Draguet 1993, p. 39) et Fernande-Angèle de 250 kg. Cette dernière date de 1875 et ne fut pas volée pendant la guerre (Draguet 1993, p. 25). Aux confins de l'Entre-Sambre-et-Meuse, cette sonnerie est une des plus prestigieuses après celle de l'abbaye de Maredsous qui s'enorgueillit d'un bourdon de 8 000 kg (Draguet 1993, p. 43).

Références et sources[modifier | modifier le code]

  1. Draguet, Lysy et Deflorenne 2001, p. 7.
  2. a et b Historique de la Brasserie L'Union
  3. Pierre commémorative à l'intérieur de l'église.
  4. (nl)Inventaris van het Onroerend Erfoed.
  5. Lettre de évêque de Tournai, Mgr Labis, de dato 30 mai 1866.
  6. a et b Telesambre.
  7. Draguet, Lysy et Deflorenne 2001, p. 16-97.
  8. a b c d et e Constaté de visu sur place (avril 2018).
  9. Visit Hainaut.
  10. a b c d e f et g IRPA
  11. Draguet, Lysy et Deflorenne 2001, p. 194-195..
  12. a b c d e et f Constaté de visu sur place au moyen d'un écusson au pied du vitrail.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • n.c. (Ministère de la Communauté Française, Administration du Patrimoine Culturel), Le patrimoine monumental de la Belgique, vol. 20 : Wallonie, Hainaut, Arrondissement de Charleroi, Liège, Pierre Mardaga, éditeur, , 602 p. (ISBN 2-87009-588-0 et 978-2-8700-9588-1, OCLC 312155565, lire en ligne)
  • Mathieu Bertrand, Nicolas Chenut et Luc Francis Genicot, Les églises paroissiales de Wallonie (1830-1940) : Sélection raisonnée de l'inventaire, vol. 1 : Province du Hainaut, Namur, Institut du Patrimoine wallon, coll. « Inventaires thématiques », , 197 p. (ISBN 978-2-930466-23-1).
  • Christian Draguet, Les cloches de Gohyssart : cloches d'hier… cloches d'aujourd'hui…, , 50 p.
  • Christian Draguet, Luc Lysy et Xavier Deflorenne, L'église de Jumet-Gohyssart : Lumières de l'art roman au XIXe siècle, Jumet, Cercle d'art et d'histoire de Gohyssart (Jumet), , 277 p. (ISBN 2-930336-15-3).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Gohyssart

Liens externes[modifier | modifier le code]