Édouard Husson (historien)

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Édouard Husson, né le à Paris, est un historien français. Il est notamment connu dans les médias pour ses engagements à l'extrême droite et le partage de désinformation.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Édouard Pierre Jean Marie Husson naît le dans le 17e arrondissement de Paris du mariage de Jean-Marc Husson, médecin, et de Claudie Savinel, universitaire[1].

Son grand-père, professeur de littérature, parle parfois de la réconciliation franco-allemande[2].

Formation[modifier | modifier le code]

Après des études secondaires à Sainte-Croix de Neuilly, où il est l'élève de Pierre Rezé, il poursuit ses études en hypokhâgne puis en khâgne au lycée Henri-IV (1986-1988) puis entre à l'École normale supérieure (concours L 1988). Édouard Husson est agrégé d'histoire (1992) et docteur en histoire contemporaine de l'université Paris IV (1998)[1].

Sa thèse de doctorat s'intitule Les historiens de la République fédérale d'Allemagne (1949-1998), leurs travaux sur l'Allemagne depuis Bismarck et la question de l'identité politique allemande (sous la direction de Jacques Bariéty)[3]. Le sujet de sa thèse est issu d'un échange avec Ian Kershaw[2].

Pendant ses études, il milite au Mouvement des jeunes giscardiens[2],[4].

Il est champion d'Île-de-France d'escrime de l'enseignement privé (Union générale sportive de l'enseignement libre UGSEL) en 1983[2].

Carrière professionnelle[modifier | modifier le code]

Spécialiste de l'Allemagne et de la période nazie, il a été assistant au centre d'études germaniques de l'université Robert-Schuman à Strasbourg, puis de 1998 à 2001 chercheur à l'Institut für Zeitgeschichte de Munich[2] et de 2001 à 2009 maître de conférences à Paris-IV Sorbonne[2]. De 2009 à 2018, Édouard Husson est professeur d'histoire contemporaine et d'analyse des relations internationales à l'université de Picardie. Depuis le , il est professeur à l'université de Cergy-Pontoise, où il dirige l'Institut franco-allemand d'études européennes (ancien CIRAC). Entre 2001 et 2009, il enseigne l'histoire des relations internationales au premier cycle franco-allemand de l'Institut d'études politiques de Paris, à Nancy.

De 2009 à 2010, il est chargé de sciences humaines et sociales au cabinet de Valérie Pécresse[5]. Il est à la même période rapporteur des travaux du conseil pour le développement des humanités et des sciences sociales[6].

En , Édouard Husson devient [[Chancellerie des universités de Paris#Recteur délégué, vice-chancelier des universités |vice-chancelier des universités de Paris]][7],[8].

Le , la Chambre de commerce et d'industrie de Paris nomme Édouard Husson, directeur général de l'ESCP Europe. Il occupe ce poste jusqu'au , quand il est « contraint à la démission »[9], dans un « contexte flou »[10],[5].

Édouard Husson est directeur des études de la Fondation Res Publica de 2004 à 2006 puis directeur du département de recherche « Paix. Commerce. Liberté » au collège des Bernardins, entre 2007 et 2009. Il préside depuis 2007 le conseil scientifique de l'association Yahad-In Unum[réf. nécessaire].

Il rejoint le conseil d'administration de l'Institut des sciences sociales, économiques et politiques (ISSEP) de Marion Maréchal en [4].

De jusqu'à sa révocation en , Édouard Husson est président de la Fondation Robert-de-Sorbon, reconnue d'utilité publique, qui organise les cours de civilisation française de la Sorbonne[11].

Travaux scientifiques[modifier | modifier le code]

Les travaux d'Édouard Husson ont d'abord porté sur les interprétations du nazisme, ce qui donne lieu par exemple à l'ouvrage Comprendre Hitler et la Shoah publié en 2000[12]. Il a en particulier été l'un des critiques les plus sévères des thèses d'Ernst Nolte, selon qui le nazisme et ses crimes ne s'expliqueraient que par la peur que les Allemands avaient du stalinisme et de sa politique de terreur[13].

Engagements à l'extrême droite et complotisme[modifier | modifier le code]

Il s'engage à l'extrême droite, participant en à la « Convention de la droite » de Marion Maréchal, aux côtés notamment de Robert Ménard et d'Éric Zemmour[14].

En , Édouard Husson participe à la National Conservatism Conference, organisée à Rome, aux côtés de plusieurs figures européennes d'extrême droite, tel le Premier ministre hongrois Viktor Orban, la patronne du parti postfasciste Fratelli d’Italia Giorgia Meloni, le dirigeant du parti conservateur néerlandais Forum Thierry Baudet ou encore le président de Vox, considéré comme un parti d'extrême droite, Santiago Abascal[15].

Il contribue régulièrement au site d'extrême droite Boulevard Voltaire ou à la Web TV d'extrême droite TV Libertés[16]. Il est le directeur éditorial du blog complotiste Le Courrier des Stratèges[17]. Parmi diverses personnalités soutenant également Éric Zemmour, il intervient dans le média identitaire Livre noir[18].

En 2020, il considère que la gestion de l'épidémie de la Covid-19 est la preuve d'un « tournant politique autoritaire ». En , prend position de manière répétée pour la théorie complotiste de la contestation des résultats de l'élection présidentielle américaine de 2020 pour dénoncer ce qu'il considère être une fraude électorale dans la défaite de Donald Trump[19].

Par la suite, il se rapproche plus encore du complotisme selon Conspiracy Watch, étant ainsi directeur de publication du site Le Courrier des Stratèges d'Éric Verhaeghe[19].

Il est aussi repris par les médias pro-russes selon une enquête du journal Le Monde sur les « réseaux prorusses » de désinformation, lors de l'invasion de l'Ukraine par la Russie[20].

Accusation d'abus de confiance et harcèlement moral[modifier | modifier le code]

Le , des salariés de la Fondation Robert-de-Sorbon saisissent le procureur de la République de Paris sur la base d'une série de « faits délictuels », assurant, selon les termes de la plainte, qu'« il apparaît que M. Édouard Husson a utilisé, de manière réitérée, les moyens financiers, matériels et humains de la fondation pour poursuivre des intérêts étrangers à celle-ci ». La saisine du procureur porte également sur des faits de harcèlement moral[16],[4].

En , il est écarté de la présidence du directoire de la Fondation Robert-de-Sorbon[11].

Publications[modifier | modifier le code]

Directeur de publication

Traductions, préfaces, postfaces :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Who's Who in France, édition 2015, p. 1164.
  2. a b c d e et f Marie-Sophie Ramspacher, « Dirigeants : Édouard Husson, chercheur en « business school » », Les Échos, .
  3. Husson 1998.
  4. a b et c Ivanne Trippenbach, « Édouard Husson, l'universitaire contesté proche de Marion Maréchal », L'Opinion, .
  5. a et b Benoît Floc'h, « Édouard Husson forcé à quitter ses fonctions de directeur général de l'ESCP-Europe », Le Monde, (version du sur Internet Archive).
  6. « Édouard Husson : Biographie », EducPros, sur L'Étudiant (consulté le ).
  7. « Édouard Husson », Le Monde, .
  8. Décret du portant nomination du vice-chancelier des universités de Paris - M. Husson (Édouard), Journal officiel de la République française, no 177, , texte no 67, NOR MENB1020196D, sur Légifrance.
  9. Kira Mitrofanoff, « Le patron de l'ESCP contraint à la démission », Challenges, (consulté le ).
  10. Marie-Christine Corbier, « ESCP Europe : le départ d'Édouard Husson confirmé », Les Échos, (consulté le ).
  11. a et b Sarah Piovezan, « Fondation Robert de Sorbon : David Fajolles remplace Édouard Husson à la présidence du directoire », AEF info, .
  12. Ian Kershaw, « "Comprendre Hitler et la Shoah. Les historiens de la République fédérale d'Allemagne et l'identité allemande depuis 1949", par Édouard Husson, chercheur », sur diploweb.com, .
  13. Régine Robin, La mémoire saturée, Paris, Stock, coll. « Un ordre d'idées », , 524 p. (ISBN 2-234-05568-7, lire en ligne).
  14. Lucie Soullier, « À Paris, la « convention de la droite » de Marion Maréchal rejoue les classiques de l’extrême droite », Le Monde, .
  15. Paul Laubacher, « De Marion Maréchal à Viktor Orban, les réseaux des conservateurs et nationalistes se créent à Rome », L'Obs, (consulté le ).
  16. a et b Franck Johannès, « Édouard Husson, historien proche de Marion Maréchal, mis en cause pour « harcèlement moral » et « abus de confiance » », Le Monde, .
  17. Élie Guckert, « Ursula von der Leyen : nouvel épouvantail des complotistes de tous bords », sur Conspiracy Watch | L'Observatoire du conspirationnisme, (consulté le )
  18. « De Zemmour à l'Ukraine, comment le média identitaire Livre Noir a implosé - 14/11/2022 », sur La Lettre, (consulté le )
  19. a et b « Éric Verhaeghe : Notice personnalité », sur conspiracywatch.info, Conspiracy Watch.
  20. William Audureau et Samuel Laurent, « En pleine contre-offensive de l'armée ukrainienne, les réseaux prorusses français tentent de la minimiser », Les Décodeurs, Le Monde, .

Liens externes[modifier | modifier le code]

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