Rosélite

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Rosélite
Catégorie VIII : phosphates, arséniates, vanadates[1]
Image illustrative de l’article Rosélite
Rosélite - Maroc
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique H4As2Ca2CoMgO10 Ca2(Co,Mg)(AsO4)2·2(H2O)
Identification
Masse formulaire[2] 436,163 ± 0,012 uma
H 0,92 %, As 34,35 %, Ca 18,38 %, Co 6,96 %, Mg 2,7 %, O 36,68 %,
Couleur rose-rouge à rose ; rose en transmission
Système cristallin monoclinique
Réseau de Bravais primitif P
Classe cristalline et groupe d'espace prismatique 2/m ;
P21/c
Macle commun sur {100}
Clivage parfait sur {010}
Échelle de Mohs 3,5
Trait rouge pâle
Éclat vitreux
Propriétés optiques
Indice de réfraction a=1,725,
b=1,728,
g=1,73
Biréfringence biaxiale (-) ; 0,010
Dispersion optique faible
Fluorescence ultraviolet aucune
Transparence transparent, translucide
Propriétés chimiques
Densité 3,46 - 3,74
Solubilité soluble dans les acides
Propriétés physiques
Magnétisme aucun
Radioactivité aucune

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La rosélite est une espèce minérale rare de la famille des arséniates, de formule Ca2(Co,Mg)(AsO4)2·2(H2O).

Historique de la description et appellations[modifier | modifier le code]

Inventeur et étymologie[modifier | modifier le code]

La rosélite a été décrite par le minéralogiste français Armand Lévy en 1824, qui l'a dédiée au minéralogiste allemand Gustav Rose[3].

Topotype[modifier | modifier le code]

Le topotype se trouve à la mine Rappold à Schneeberg, dans les monts Métallifères, en Allemagne.

Caractéristiques physico-chimiques[modifier | modifier le code]

Critères de détermination[modifier | modifier le code]

Les cristaux de rosélite se présentent sous forme de prismes courts d'axe [001] ou, plus rarement, tabulaires épais avec des faces {001}. D'éclat vitreux, transparente à translucide, la rosélite est de couleur rose-rouge à rose. Son trait est rouge pâle.

Le faciès de la rosélite est caractérisé par des cristaux allongés selon la direction 100], montrant les faces {011}, {111}, {010} et {110}. Les cristaux peuvent atteindre une taille de 1,3 cm.

Cristallochimie[modifier | modifier le code]

La rosélite et la β-rosélite sont deux dimorphes de formule Ca2(Co,Mg)(AsO4)2·2(H2O).

La rosélite sert de chef de file à un groupe de minéraux qui porte son nom, le groupe de la rosélite, noté 40.02.03 selon la classification de Dana : il s'agit d'un phosphate hydraté (40) de formule chimique A2+(B2+)2(XO4)2·x(H2O) (40.02). Selon la classification de Strunz, la rosélite appartient au groupe 08.CG.10 des phosphates, arséniates et vanadates (VII) hydratés et sans anion supplémentaire (08.C) avec des cations de petite et moyenne taille et un rapport (XO4):(H2O) égal à 1:1 (08.CG). Le groupe de la rosélite selon Dana ne contient pas la β-rosélite mais comprend la manganlotharmeyerite (it).

Groupe 08.CG.10 (classification de Strunz)
Minéral Formule Groupe ponctuel Groupe d'espace
Brandtite (it) Ca2(Mn2+,Mg)(AsO4)2·2H2O 2/m P21/c
Rosélite Ca2(Co,Mg)(AsO4)2·2(H2O) 2/m P21/c
β-Rosélite Ca2(Co,Mg)(AsO4)2·2(H2O) 1 ou 1 P1 ou P1
Wendwilsonite Ca2(Mg,Co2+)(AsO4)2·H2O 2/m P21/c
Zincrosélite Ca2Zn(AsO4)2·2H2O 2/m P21/c

La rosélite forme une série avec la wendwilsonite et est isostructurelle avec la brandtite[4].

Cristallographie[modifier | modifier le code]

Structure de la rosélite, vue le long de la direction c. Vert : Mg et Co, cyan : Ca, jaune : As, bleu : O. Les atomes d'hydrogène ne sont pas représentés.

La rosélite cristallise dans le système cristallin monoclinique, avec le groupe d'espace P21/c (Z = 2 unités formulaires par maille conventionnelle). Les données suivantes concernent la rosélite de formule Ca2Mg0,485Co0,515(AsO4)2·2(H2O)[5] :

  • paramètres de la maille conventionnelle : = 5,799 Å, = 12,893 Å, = 5,616 Å, β = 107,37° (volume de la maille V = 400,7 Å3) ;
  • masse volumique calculée = 3,61 g/cm3.

Les cations Ca2+ ont une coordination 7 d'anions O2−, avec une longueur de liaison Ca-O moyenne de 2,44 Å.

Les cations Mg2+ et Co2+ sont distribués sur un site d'occupation mixte et ont une coordination 6 d'anions O2−. Leur polyèdre de coordination est un octaèdre déformé (Co,Mg)O6, avec une longueur de liaison (Co,Mg)-O moyenne de 2,10 Å et des angles de liaison O-(Co,Mg)-O entre 83,22° et 96,78°. Les octaèdres (Co,Mg)O6 partagent leurs sommets avec quatre tétraèdres AsO4 et quatre arêtes avec quatre groupes CaO7.

Les cations As5+ ont une coordination 4 tétraédrique d'anions O2−, avec une longueur de liaison As-O moyenne de 1,69 Å. Les tétraèdres AsO4 partagent leurs sommets avec cinq groupes CaO7 et deux octaèdres (Co,Mg)O6. Ils partagent une arête avec un groupe CaO7.

La position des protons H+ des molécules d'eau n'a pas été déterminée dans cette structure.

Gîtes et gisements[modifier | modifier le code]

Gîtologie et minéraux associés[modifier | modifier le code]

La rosélite apparaît dans les gisements hydrothermaux de cobalt.

Les minéraux associés sont :

Gisements producteurs de spécimens remarquables[modifier | modifier le code]

  • Allemagne
Mine de Rappold à Schneeberg, dans les monts Métallifères, Saxe (topotype)
  • Canada
Mine Silvana, Sandon, Slocan Mining Division, Colombie-Britannique[7]
  • Italie
Punta Corna - Torre di Ovarda Mines, Usseglio, Vale di Lanzo, Sesia-Lanzo, Province de Turin, Piémont[8]
  • Maroc
Veine No. 2, Bou Azzer, district de Bou Azzer, Tazenakht, province de Ouarzazate, région de Souss-Massa-Draâ[9]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. Lévy, dans Annals of Philosophy, London, vol. 8, 1824, p. 439
  4. (en) C.W. Wolfe, « Classification of minerals of the type A3(XO4)2·nH2O », American Mineralogist, vol. 25, no 11,‎ , p. 738-753 (lire en ligne)
  5. ICSD No. 200 126 ; (en) F.C. Hawthorne et R.B. Ferguson, « The crystal structure of roselite », The Canadian Mineralogist, vol. 15, no 1,‎ , p. 36-42
  6. (en) « Roselite », sur Mindat (consulté le )
  7. (en) M.H.E.A. Mauthner, « Minerals of the Silvana Mine Sandon British Columbia », The Mineralogical Record, vol. 27, no 6,‎ , p. 433-438
  8. (it) G.C. Piccoli, G. Maletto, P. Bosio et B. Lombardo, Minerali del Piemonte e della Valle d'Aosta, Associazione Amici del Museo "F. Eusebio" di Alba, , 607 p.
  9. (de) G. Favreau et J.E. Dietrich, « Die Mineralien von Bou Azzer », Lapis, vol. 31, nos 7-8,‎ , p. 27-68

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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