Quintette du Hot Club de France

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Quintette du Hot Club de France
Autre nom QdHCdF, QHCF
Pays d'origine Paris, Drapeau de la France France
Genre musical Jazz, jazz manouche, swing, world music[1]
Années actives 19331946
Labels RCA Victor, Decca Records, Ultra Phone
Composition du groupe
Anciens membres Django Reinhardt
Stéphane Grappelli
Louis Vola
Joseph Reinhardt
Roger Chaput

Le Quintette du Hot Club de France, parfois abrégé QdHCdF ou QHCF est un groupe de jazz français. Il est formé en 1934 par Django Reinhardt et Stéphane Grappelli, avec Louis Vola, Joseph Reinhardt le frère de Django, Roger Chaput, issu de la formation qui animait les thés dansants de l'hôtel Claridge à Paris en 1933[2]. Ensemble ils adoptent une musique mêlant le jazz et le style manouche qui conquiert un large public. Ils se séparent dans l'immédiate avant-guerre.

Biographie[modifier | modifier le code]

78 tours Swing Guitars du Quintette du Hot Club de France (1936).

Au Claridge en 1933[1], Django Reinhardt et Stéphane Grappelli jouent dans l'orchestre dirigé par Louis Vola. Pendant les pauses ils improvisent dans la loge avec Louis Vola et l'autre guitariste de l'orchestre, Roger Chaput, formant au départ un quartette. Django désirant qu'un deuxième guitariste rythmique l'accompagne avec Chaput pendant ses solos, le frère de Django Joseph intégre le groupe. Ainsi est formé le célèbre quintette.

Après une série de sessions informelles à l'Hôtel Claridge, les promoteurs de concert Pierre Nourry et Charles Delaunay (leaders du Hot Club de France, une société présidée par Hugues Panassié consacrée à la promotion du jazz) poussent la formation d'un groupe à temps plein, et obtiennent une audition pour la firme Odeon. Deux titres sont gravés sous le nom Delaunay's Jazz, mais ne seront pas édités[3]. En , Pierre Nourry signe un contrat avec la firme Ultra Phone, et quatre titres sont enregistrés et édités. C'est le succès pour le quintette en popularisant un nouveau style le jazz manouche. Une série de tournées en Europe sont une réussite, le groupe jouissant d'une popularité particulière au Royaume-Uni. Plusieurs contrebassistes et guitaristes passent dans le groupe, seuls Django et Grappelli restant inchangés.

Quand la Seconde Guerre mondiale éclate en , le Quintette est sur une tournée de concerts au Royaume-Uni. Reinhardt, qui ne parle pratiquement pas anglais, retourne immédiatement en France, où il pense être plus en sécurité qu'au Royaume-Uni. Grappelli, quant à lui, reste en Angleterre. Le groupe se sépare cette même année, en 1939[1].

Django continue à utiliser le nom de « Quintette » avec un groupe différent, avec Hubert Rostaing comme le premier de plusieurs clarinettistes soutenu par une section rythmique plus classique avec batterie, basse et guitares rythmiques jouées par le fils de Django, Lousson Reinhardt, et son frère Joseph. Cette version du Quintette propose souvent six, et non cinq, joueurs, et est généralement présenté comme « Django et le Quintette du Hot Club de France », ou parfois comme le « Quintette Nouveau » de Django. En raison de pénuries de matériel et de conditions d'enregistrement particulièrement difficiles dans des studios non chauffés pendant la guerre, cette version du Quintette produit peu d'enregistrements, même si elle délivre la première version de Nuages de Django Reinhardt, qui deviendra plus tard un standard de jazz.

En 1946, après la guerre, Grappelli et Django font de nouveau équipe sous la bannière du Quintette. Boris Vian explique que le groupe « a enregistré plein de chefs-d'œuvre. Mais quelques-uns d'entre eux ne sont jamais sortis[4] ». Le quintette est décrit par le critique Thom Jurek d'AllMusic comme « l'un des groupes les plus originaux du jazz[5] ».

Discographie[modifier | modifier le code]

  • 1936 : Swing Guitars (78 tours)
  • 1940 : Oriental Shuffle : Slow Fox Trot
  • 1940 : Davis Records presents the Quintet of the Hot Club of France (Django Reinhardt , Stéphane Grappelli )
  • 1945 : Dinah (avec Django Reinhardt)
  • 1946 : Love's Melody / Nuages
  • 1961 : Djangology
  • 1970 : Swing '35-'39

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) « Quintette du Hot Club de France », sur worldmusic.nationalgeographic.com (archives) (consulté le ).
  2. Jean-Louis Comolli et al. (2011), p. 1313.
  3. (en) Michael Dregni, Gypsy Jazz: In Search of Django Reinhardt and the Soul of Gypsy Swing, , The band for these Odéon auditions was later known as Delaunay's Jazz, a misnomer that Delaunay explained in his memoir: When the auditions arranged by….
  4. Boris Vian, Jazz in Paris, Fayard, Pauvert, , 252 p. (ISBN 9782720216398).
  5. (en-US) Thom Jurek, « The Hot Jazz: Le Hot Club De France, Vols. 1-4 Review », sur AllMusic (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Louis Comolli, André Clergeat, Philippe Carles, Le Nouveau dictionnaire du Jazz, Robert Laffont, , 1455 p. (ISBN 978-2-221-11592-3)
  • (en) Billy Neill ; E Gates ; London, Discography of the Recorded Works of Django Reinhardt and the Quintette du Hot Club de France, Clifford Essex Music Co, (OCLC 24355680).

Liens externes[modifier | modifier le code]