Pointillé

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Giulio Campagnola, L'Astrologue, vers 1509, dont certaines parties telles que l'arrière-plan sombre, la tête de l'homme chauve et les troncs des arbres sont créés avec la technique du pointillé.

Le pointillé est un procédé de gravure en taille-douce.

Technique[modifier | modifier le code]

Francesco Bartolozzi d'après Giovanni Battista Cipriani, La peinture, gravure en pointillé.

C'est une technique très précise et qui demande beaucoup de temps. Le ciselet[1] doit être enfoncé sur la plaque afin de produire un creux ; l'opération sera répétée de nombreuses fois afin d'obtenir des valeurs allant du noir au grisé (demi-teintes).

On peut obtenir le même effet en utilisant un burin, une pointe sèche ou une roulette.

Les minuscules aspérités « peuvent être ensuite enlevées à l'aide d'un ébarboir ou utilisées pour un effet velouté rendu possible par les petites quantités d'encre disposées sur des tracés non polis »[2].

Le résultat est souvent décevant en noir et blanc : les contrastes ne sont pas francs. Par contre, le rendu est plus intéressant quand il est associé à la couleur.

Le pointillé est aussi utilisé en lithographie.

Historique[modifier | modifier le code]

Il semble qu'il faille remonter au XVe siècle pour constater que les graveurs « allégèrent leurs tailles par des traits interrompus, des traits pointés ou des points proprement dits. Au début du XVIe siècle, les frères Campagnola utilisèrent le pointillé pour donner des teintes à un dessin au trait net mais avec encore cependant des traits. »[3].

Au XVIIe siècle, des graveurs, souvent venus du monde de l'orfèvrerie, vont se servir uniquement du ciselet et du marteau : ce sont Paul Flindt à Nuremberg et Lutma à Amsterdam. En France, les graveurs se servent des pointillés pour passer des gris au blanc[4]. « Cochin enseigna l'art du point mais recommanda de ne pas en abuser[3]. »

La technique doit ses lettres de noblesse à Francesco Bartolozzi : il grava plusieurs centaines de planches selon ce procédé entre 1774 et 1800. Le but recherché au XVIIIe siècle est d'obtenir des effets de sfumato. En France, Nicolas-François Regnault, Louis Darcis, Jean Thouvenin ont utilisé le pointillé. En Angleterre, Edward Scriven s'est distingué par sa prédilection pour cette technique[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « C'est une pointe trapue et finement ciselée. », André Béguin, Dictionnaire technique de l'estampe, Bruxelles, 1977.
  2. M. C. Paoluzzi, La Gravure, Solar, 2004.
  3. a et b André Béguin, Dictionnaire technique de l'estampe, Bruxelles, 1977.
  4. Ils soulagent les tailles ou les entretailles.
  5. (en) Samuel Redgrave, « Scriven, Edward, engraver », dans A Dictionary of Artists of the English School, Londres, Gordon Bell, (lire en ligne), p. 384-385.

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • André Béguin, Dictionnaire technique de l'estampe, Bruxelles, 1977.
  • M. C. Paoluzzi, La Gravure, Solar, 2004.
  • A. de Lostalot, Les Procédés de la gravure, Quentin, s.d. (1882).
  • P. Prouté, Les Techniques de la gravure, Paris, 1937.
  • C. G. Kérouan, Les Procédés de la gravure, Paris, s. d.
  • A. Jacquemin et J. Bersier, Techniques de la gravure, Paris, 1937.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]