Monastère Saint-Paul-de-Mausole

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Monastère
Saint-Paul-de-Mausole
Le chevet vu du jardin.
Le chevet vu du jardin.
Présentation
Nom local Maison de Santé de Saint-Paul-de-Mausole
Dédicataire Saint Paul de Mausole
Type Monastère
Rattachement Archidiocèse d'Avignon
Début de la construction XIe siècle
Fin des travaux XIXe siècle
Style dominant Art roman provençal, art roman lombard
Date de désacralisation Révolution française
Protection Logo monument historique Classé MH (1883)
Site web www.saintpauldemausole.fr
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Bouches-du-Rhône
Commune Saint-Rémy-de-Provence
Coordonnées 43° 46′ 36″ nord, 4° 50′ 07″ est
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Monastère Saint-Paul-de-Mausole
Géolocalisation sur la carte : Bouches-du-Rhône
(Voir situation sur carte : Bouches-du-Rhône)
Monastère Saint-Paul-de-Mausole

Le monastère Saint-Paul-de-Mausole est un monastère de style roman provençal du XIe siècle situé à Saint-Rémy-de-Provence en Provence dans le département français des Bouches-du-Rhône en région Provence-Alpes-Côte d'Azur[1].

Chef-d'œuvre de l'art roman provençal dédié à saint Paul de Mausole, il est classé aux monuments historiques depuis 1883[2] et est célèbre pour avoir hébergé et inspiré le peintre néerlandais postimpressionniste Vincent van Gogh (1853-1890) qui y séjourna un an en 1889-1890 pour y peindre une partie majeure de son œuvre.

Étymologie et localisation[modifier | modifier le code]

Le monastère doit son nom à la proximité du mausolée de Glanum, qui forme avec l'arc de triomphe de Glanum un ensemble de vestiges de l'ancienne cité gallo-romaine de Glanum que l'on appelle traditionnellement les « Antiques de Saint-Rémy-de-Provence[3] », au pied du massif des Alpilles, au sud de Saint-Rémy-de-Provence, à 30 km au sud d'Avignon, et 30 km au nord-est d'Arles.

Historique[modifier | modifier le code]

Selon la mythologie chrétienne, saint Paulus de Mausole (un chrétien de ce lieu) travaille la terre avec ses bœufs lorsque des émissaires chrétiens du diocèse de Saint-Paul-Trois-Châteaux lui proposent de succéder à l'évêque local récemment disparu. Paulus leur aurait alors répondu qu'il accepterait lorsque le bâton qu'il utilise pour diriger ses bœufs, et qu'il plante alors en terre, pousserait. Le bâton aurait alors fleuri.

Un oratoire est construit sur les lieux de ce miracle, où la sainte relique est vénérée. Un prieuré dédié à saint Paulus de Mausole est construit sur l'oratoire en 982, dépendant de l'abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon, puis, en 1080, un monastère de chanoines soumis à la règle de saint Augustin[4],[3]. Le monastère est adjoint en 1316, par le pape d’Avignon Jean XXII (fraîchement élu) aux propriétés de la cathédrale Notre-Dame-des-Doms d'Avignon du Palais des papes d'Avignon (siège de l'archidiocèse d'Avignon).

Des moines franciscains y établissent en 1605 un asile d'aliénés, transformé en hôpital psychiatrique à la Révolution française, connu sous le nom de « Maison de Santé de Saint-Paul-de-Mausole ».

Architecture[modifier | modifier le code]

Plusieurs fois modifié et amélioré durant son histoire, le monastère est reconstruit aux XVIIe siècle et XIXe siècle. Le cloître et le clocher sont classés aux monuments historiques depuis le . Le jardin médiéval du cloître fait l’objet d’un pré-inventaire des jardins remarquables de l'Inventaire général du patrimoine culturel en 1994[5].

Le clocher-tour vu du cloître.

Église et clocher[modifier | modifier le code]

L'église romane provençale (dont la façade a été refaite au XVIIIe siècle[4]) est couverte de tuile provençale, et son clocher-tour roman lombard est coiffé d'un toit pyramidal couvert de lauze calcaire. Il est orné, comme le cloître, de baies géminées séparées par des couples de colonnettes portant des chapiteaux sculptés, ainsi que par des lésènes-bandes lombarde surmontées d'une frise polychrome (à l'origine) de carreaux sculptés sur pointe, et par un cadran solaire à chiffre romain. Le chevet est constitué de trois absides pentagonales percées de fenêtres et recouvertes de dalles calcaires.

Cloître et jardin[modifier | modifier le code]

Chef-d'œuvre de l'art roman provençal, le cloître intérieur des XIe et XIIe siècles est adossé à l'église, réciproquement mis en valeur par un jardin médiéval remarquable. Les deux galeries nord et est sont construites vers 1140-1150, et les deux autres galeries sont construites à la fin du XIIe siècle[4]. Les arcades sont groupées par groupes de trois sous de grands arcs de décharge prenant appui sur de puissants piliers. Les arcades sont séparées par des colonnettes jumelées portées par le mur-bahut et ornées de magnifiques chapiteaux avec de nombreux thèmes symboliques de sculpture. Le tombeau du XIVe siècle du cloître est classé en même temps que le monastère aux monuments historiques depuis le [6].

À l'étage au-dessus des galeries du cloître se situent les chambres particulières de l'asile, avec fenêtres sur cloître et jardin (avec en particulier la reconstitution des chambres où vécut Vincent van Gogh).

Musée Vincent-van Gogh[modifier | modifier le code]

Un musée est ouvert au premier étage au dessus d'une galerie du cloître, où se trouvent des chambres particulières de l'asile, pour retracer la période de l'année 1889-1890 (du au ) où le célèbre peintre Vincent van Gogh (1853-1890) était hébergé avant sa disparition précoce à l'âge de 37 ans, le à Auvers-sur-Oise près de Paris. Sa chambre et son atelier d'artiste sont reconstitués, avec de nombreuses reproductions de ses œuvres.

L'artiste est fasciné par la beauté des paysages de Saint-Rémy, par la qualité de lumière, et par la sérénité des lieux et des alentours, qui lui inspire durant ses 53 semaines d’hospitalisation, une partie majeure de son œuvre, avec 143 peintures à l'huile, et plus de 100 dessins. Il est hospitalisé à sa demande dans cet établissement pour hallucinations auditives et visuelles, attaques d'épilepsie, et accès de démence. Les patients les plus aisés de cet établissement peuvent louer des chambres individuelles, et Théo van Gogh y loue trois pièces pour son frère Vincent (une chambre, un atelier d'artiste pour peindre, et une pièce pour entreposer ses œuvres) ou ce dernier rêve de créer son « Atelier du Midi » (association d’artistes du Midi de la France)[7]. Au sommet de son art, van Gogh peint durant ce séjour sur les lieux et ses alentours, quelques-unes de ses séries d'œuvres les plus célèbres, dont :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Gérard Giordanengo, « Un monastère de chanoines réguliers, Saint-Paul-de-Mausole », dans Congrès archéologique de France. 134e session. Pays d'Arles. 1976, Paris, Société française d'archéologie, (lire en ligne), p. 152-164
  • Jean-Maurice Rouquette, Provence romane. La Provence rhodanienne, Éditions Zodiaque (collection "la nuit des temps" no 40), La Pierre-qui-Vire, (ISBN 978-2-7369-0138-7)
    Tome 1, p. 250-261

Au cinéma[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Monastère Saint-Paul de Mausole », sur www.avignon-et-provence.com (consulté le )
  2. « Prieuré de Saint-Paul-de-Mausole », notice no PA00081452, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. a et b « Saint-Rémy, Saint-Bonet de Lagoy, Saint-Paul de Mausole et Romanin », in Les Alpilles, encyclopédie d'une montagne provençale, G. Barruol, éd. Les Alpes de Lumière, Forcalquier, 2009, p. 215-217.
  4. a b et c Guy Barruol et Jean-Maurice Rouquette, Promenades en Provence romane, Zodiaque, 2002, p.47
  5. Notice no IA13001019, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture Le jardin du cloître de Saint-Paul-de-Mausole
  6. « Tombeau cloître de Saint-Paul-de-Mausole », notice no PM13001473, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  7. Marie Mauron et Jean Valbonne, La Provence, Genève, Solar, Éditions Minerva S.A., , 96 p. (ISBN 978-2-262-00061-5)
    Vues de Glanum et des Antiques pp. 34 à 37
  8. Article du Nouvel Observateur', mars 2013.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes[modifier | modifier le code]