Fritillaire pintade

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Fritillaria meleagris

La fritillaire pintade, Fritillaria meleagris, est une espèce de plante herbacée vivace de la famille des Liliaceae.

Description[modifier | modifier le code]

Exemplaire à fleur blanche.

Elle mesure entre 20 et 40 centimètres de haut. Elle possède un bulbe globuleux qui contient des alcaloïdes vénéneux. Sa tige est dressée. Les feuilles, au nombre de trois à cinq, sont vert-gris, linéaires, alternes, lancéolées et étroites. Les fleurs solitaires (ou groupées par deux ou trois) sont rose foncé, panachées en damier pourpre et blanchâtre (très rarement blanches panachées de verdâtre). Le fruit est une capsule subsphérique.

Elle est indicateur de milieu humide. Elle fleurit entre mars et mai, jusqu'à 1 200 m dans les montagnes de l'Aubrac, ou 1 800 m dans les Pyrénées-Orientales en France, en plaine dans le Rouergue (vallée de l'Alzou), ainsi que dans la vallée de la Loire, dans les prairies fertilisées par les crues hivernales.

Noms vernaculaires[modifier | modifier le code]

La fritillaire pintade porte de nombreux noms : Bounet  d’évêque,  Cancane,  Chaudron, Cloche, Clochette, Coccigrole, Coquelourde, Damier, Gogane, Lanterne, Œuf de vanneau, Paloube,   Pampalène,   Papelote,   Pisporète,   Pompane, Porgronne, Pot-de-Canne, Prot, Talibourneau, Tulipe de Goudeba, Œuf de pintade, Gogane, Pintadine [1] ou encore Perrot en saintongeais.

Son nom latin vient d'une part de Fritillus, qui signifie cornet pour jeter les dés, en référence à la forme de sa fleur, et d'autre part de meleagris, qui signifie pintade, les pétales de sa fleur étant tachetés comme le plumage d'une pintade[2].

Répartition[modifier | modifier le code]

La fritillaire pintade est une plante endémique européenne, que l'on retrouve aussi bien en Europe du Nord (Suède, Russie, Grande-Bretagne) que dans d'autres pays d'Europe de l'Ouest et centrale (Allemagne, Suisse, France, Slovénie, Croatie, Roumanie notamment)[1]. La mise en culture et l'urbanisation progressives des prairies humides dans lesquelles la fritillaire se développe ont eu raison de ses populations. La clochette violacée de cette jolie fleur avait disparu du paysage belge à la fin du XIXème siècle. Mais elle a été observée dans un jardin à Nassogne, province de Luxembourg en avril 2023 et repérée au printemps 2024 sur un terrain privé, non loin de la Réserve Naturelle et Ornithologique de Ploegsteert (RNOP), ce qui augure d'une forme d'équilibre retrouvé dans les zones humides de Comines-Warneton[3].Elle est considérée comme rare aux Pays-Bas[4]. Elle est l'emblème de la ville d'Uppsala, en Suède.

En France, la fritillaire pintade se retrouve dans quarante-trois départements français, surtout concentrés dans l'ouest. Elle a disparu de Haute-Normandie[5].

Pendant le printemps 2007, la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) de l'Anjou a recensé environ 700 000 pieds de fritillaire pintade sur 80 communes du département de Maine-et-Loire. En Loire-Atlantique, lors d'un recensement en 2008, les volontaires de la LPO ont comptabilisé 596 962 pieds[1]. De même, entre 2007 et 2009, dans la Vienne, environ 500 000 pieds étaient recensés[6]. De même, plusieurs dizaines de milliers de pieds ont été recensés dans les Deux-Sèvres entre 2001 et 2003[7]. Quelques pieds sont également présents dans les Hauts-de-France avec 2 800 pieds comptabilisés en 2022.

Etude d'une fritillaire pintade, début du XXe siècle, Henri Bergé, musée de l'Ecole de Nancy.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

  • Organes reproducteurs
  • Graine
  • Habitat et répartition
    • Habitat type : prairies médioeuropéennes ordinairement recouvertes par quelques centimètres d'eau en fin d'hiver donc hygrophiles de niveau topographique moyen, psychrophiles
    • Aire de répartition : d'ouest en est depuis l'Angleterre jusqu'en Russie, et du nord au sud depuis la Pologne jusque dans le Nord de l'Italie et de l'ex-Yougoslavie. Dans le sud-ouest des Alpes on rencontre la sous-espèce burnatii[8].

Protection[modifier | modifier le code]

En France, des arrêtés de protections ont été pris en Auvergne, en Basse-Normandie, en Centre-Val de Loire, en Franche-Comté, en Picardie et en Rhône-Alpes. Les départements de Loir-et-Cher, de Maine-et-Loire, du Loiret et de Tarn-et-Garonne ont fait de même. En Indre-et-Loire, en Ille-et-Vilaine, dans le Gers, la Haute-Garonne, l'Orne, les Alpes-Maritimes, le Cher, la Loire-Atlantique, le Lot et la Mayenne, la cueillette est autorisée sauf pour la partie souterraine de la plante. On peut trouver chez les horticulteurs des bulbes issus de culture.

En Belgique, la plante, qui avait disparu pendant 122 ans, a été redécouverte dans une prairie de fauche le long de la Lys en avril 2021[9]. La plante est indigène aux Pays-Bas, où elle est en forte régression.

En Suisse, elle bénéficie d'une protection totale et se voit presque exclusivement dans la commune des Brenets au bord du Doubs.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]