Proverbe

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Les Proverbes flamands
Il ne faut pas dire, fontaine, je ne boirai pas de ton eau. — Grandville, Cent Proverbes, 1845

Un proverbe est une formule langagière de portée générale contenant une morale, une expression de sagesse populaire ou une vérité d’expérience que l’on juge utile de rappeler. Il n’est pas attribué à un auteur, (contrairement à la citation ou l’apophtegme) : les proverbes sont souvent très anciens, d'origine populaire et par conséquent de transmission orale. Ils servent d’argument d’autorité. Leur utilisation dans le cadre d’une argumentation peut donc atteindre au sophisme.

Certains proverbes en contredisent d’autres, suivant la vertu prônée, par exemple l'audace ou la prudence.

Le proverbe n'est pas forcément incisif ou percutant, il peut être banal, mais il est surtout générique / de portée générale. Il est fixe en langue (il forme un bloc autonome) mais peut comporter des variantes. De forme simple et rapide, il est souvent imagé, métaphorique, mais pas toujours.

Les proverbes appartiennent au patrimoine linguistique d’un pays. Bien souvent, les différentes cultures ont créé des proverbes similaires, les caractéristiques mises en valeur étant souvent similaires. Se pose alors la question de leur conservation (c’est-à-dire de leur mise par écrit) et avant tout de la collecte de ce savoir diffus, plus rural que citadin et surtout transmis par les anciennes générations. En effet, l'origine folklorique des proverbes est altérée par l'uniformisation des cultures et l'éloignement des sources (à l'image du patois), lié au mouvement d'exodes modernes.

Cette disparition progressive donne lieu à des mélanges, amalgames et détournements, souvent involontaires du fait de leur complexité. Nombre de proverbes sont désormais élaborés sous une forme humoristique et sont appelés faux proverbes. On parle alors d'antiparémie car à l'image du slogan, le faux proverbe peut prendre un sens opposé, amoral ou inintelligible[1].

Les proverbes sont étudiés par la parémiologie et l'auteur de recueil de proverbes est appelé « parémiographe »[2].

Exemple de proverbe Dans la guerre d’amour le vainqueur est celui qui fuit

Rien n’est jamais assez cassé pour être réparer

Divers types de proverbes[modifier | modifier le code]

Le terme « proverbe » est un terme générique, couvrant des concepts différents. Quelques éléments permettent de les différencier, bien que la frontière séparant les uns des autres ne soit pas véritablement tranchée[3] :

  • le dicton constate plutôt un fait (exemple : « Noël au balcon, Pâques aux tisons ») ;
  • l’aphorisme résume une théorie, tire une conclusion de faits observés (« Chat échaudé craint l’eau froide », « La critique est aisée et l'art est difficile », « Tel père, tel fils ») ;
  • l’adage exprime plutôt un conseil juridique ou pratique (« Qui veut voyager loin ménage sa monture ») ;
  • le précepte énonce un enseignement d’ordre artistique, scientifique, philosophique ou moral (« L’éducation a des racines amères, mais ses fruits sont doux ») ;
  • la maxime édicte une règle de conduite (« Il vaut mieux se faire agréer que de se faire valoir ») ;
  • la sentence Ce lien renvoie vers une page d'homonymie émet un jugement moral, souvent de manière dogmatique (« Qui ne sait pas rendre un service n’a pas le droit d’en demander », « N’accuse pas le puits d’être profond, si tu prends une corde trop courte »).

Divers emplois du proverbe[modifier | modifier le code]

Selon Aristote, les registres de l'emploi du proverbe sont variés : il peut être soit témoignage, soit métaphore, soit gnômé (formule exprimant une idée générale). Témoignage, il sert de preuve, il s'appuie sur la foi des anciens, des hommes illustres (Aristote, Rhétorique, I, 15). Métaphore, il désigne autre chose : « par exemple, si quelqu'un appelle un autre à son aide dans l'espoir d'en recevoir du bien et subit un dommage, c'est, dit-on, comme l'habitant de Carpathos avec son lièvre, car tous deux ont éprouvé le même mécompte » (Rhétorique, III, 11). Formule, le proverbe exprime une idée générale, une pensée non figée.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. "Langages, 34e année, no 139. La parole proverbiale - Les proverbes et phrases proverbiales français, et leurs équivalences en espagnol" Julia Sevilla Munoz
  2. Dictionnaire de français Littré
  3. Les proverbes et la vie, Alain Streck, éd. L'Harmattan.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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