Messe parodie

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La messe parodie, ou messe-parodie, est une forme musicale couramment utilisée à la Renaissance. Il s'agit d'une messe polyphonique, composée sur la base d'une œuvre déjà existante, sacrée ou profane (motet, chanson, etc.), d'un autre compositeur ou du compositeur de la messe. L’œuvre originale peut être réutilisée intégralement, ou par extraits. De nombreux compositeurs de l'époque ont utilisé cette forme, aussi bien en France qu'en Italie, en Espagne et en Amérique du Sud : Roland de Lassus, Nicolas Gombert, Adrien Willaert, Giovanni Pierluigi da Palestrina, Josquin des Prés, etc. Il n'y a aucune idée de caricature dans la notion de messe-parodie : il s'agit seulement d'un développement d'une œuvre polyphonique préexistante, déjà connue des fidèles.

En général, on ne parle de messe-parodie que lorsqu'un fragment polyphonique est utilisé ; si seule une voix est réemployée, on parle plutôt de messe paraphrase. Les techniques de composition utilisées pour la composition de messes-parodies comprennent l'ajout ou le retrait de voix ou l'utilisation d'un fragment polyphonique au début de chaque partie de la messe. En 1613, dans son ouvrage théorique en 22 volumes El melopeo y maestro, le théoricien de la musique italien Pietro Cerone donne les recommandations suivantes pour l'écriture d'une messe-parodie : chacune des principales sections de la messe doit commencer par le début de la pièce d'origine ; la partie centrale du Kyrie (le Christe eleison) doit utiliser un motif secondaire du modèle ; d'autres parties, comme le deuxième et le troisième Agnus Dei, ne doivent pas s'en inspirer mais être composées librement. Il propose également de réemployer, autant que possible, des motifs tirés de la pièce « parodiée[1] ».

Exemples[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

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  1. (en) The New Harvard Dictionary of Music, Don Randel (éd.), Cambridge, Massachusetts, Harvard University Press, 1986, p. 609.
  2. a et b (en) Richard Taruskin, Oxford History of Western Music, vol. 1, 2010 [lire en ligne].