Le Journal de Mickey

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Le Journal de Mickey
Image illustrative de l’article Le Journal de Mickey

Pays Drapeau de la France France
Langue Français
Périodicité hebdomadaire
Genre Jeunesse
Prix au numéro 2,95€
Fondateur Paul Winkler
Date de fondation
Ville d’édition Levallois-Perret Cedex

Propriétaire Unique Heritage Entertainment
Rédacteur en chef Édith Rieubon
Site web www.journaldemickey.com

Le Journal de Mickey ou JDM est un magazine hebdomadaire français de bande dessinée publié depuis le . La publication est interrompue entre 1944 et 1952 puis reprend la numérotation à zéro. Réputé pour être le premier magazine en France à s'appuyer sur les personnages Disney, il est aussi le plus ancien magazine français destiné à la jeunesse encore en activité.

Histoire de la publication[modifier | modifier le code]

Première période (1934-1940 puis 1943-1944)[modifier | modifier le code]

Bandeau-titre du 1er numéro (21 octobre 1934).

Le Journal de Mickey a débuté à Paris sous l'impulsion de Paul Winkler, fondateur de l'agence Opera Mundi, détentrice des droits des bandes dessinées Disney en France, ainsi que d'autres comics américains. Winkler s'inspire de Topolino, lancé en Italie en 1932, sur le même principe[1].

Sous-titré « L'hebdomadaire des jeunes », il est destiné aux enfants de 7 à 13 ans. La première édition est datée du [2]. Une édition de test avait été lancée le [3].

Le Journal de Mickey devient rapidement le premier magazine pour la jeunesse avec 500 000 exemplaires[4], mais il sera ensuite battu, sur un marché plus large, par Marie-Claire (800 000 exemplaires dès 1938, un an après sa création[4]), promu « premier hebdomadaire français toutes catégories confondues »[4].

Les particularités des premières éditions sont le format (27 x 40 cm), huit pages dont cinq de bandes dessinées incluant l'usage de bulles de textes lesquels sont traduits en français[3] mais aussi un papier de qualité, des couleurs plus brillantes et un meilleur encrage[5]. Les pages 1, 4-5 et 8 sont en couleurs. Le prix de lancement est de 30 centimes — ce qui est très bon marché pour l'époque. Jimmy Johnson explique que les droits de publication acquis par Paul Winkler le furent au travers du King Features Syndicate, mais portaient uniquement sur des comic strips et non sur un produit de type magazine ; Roy O. Disney, frère de Walt et responsable financier, entama donc des poursuites pour violation des droits[6]. Roy Disney a gagné et Paul Winkler a dû renégocier les droits pour publier le magazine au travers d'un contrat-cadre incluant Hachette, lequel assura l'impression sur rotatives via l'imprimerie Louis Bellenand (Fontenay-aux-Roses) et surtout la diffusion-distribution[6]. Le siège social a d'abord été au 68 rue de la Chaussée d'Antin, puis à partir de 1939 au 7 rue de la Paix. Début 1940, le prix grimpa à 60 centimes.

Les personnages Disney sont toujours en première page. On trouve également dans le journal des feuilletons écrits par des auteurs français, un courrier de lecteur et des annonces concernant le « Club Mickey ».

Avec l'Occupation allemande, le Journal de Mickey cesse de paraître le , au no 296. Paul Winkler s'exile aux États-Unis, et est victime en France, en tant que Juif français d'origine hongroise des lois décrétées par le régime de Vichy. Il est dépossédé : ses titres sont donc spoliés et aryanisés. Sous le titre Le Journal de Mickey et Hop-là ! réunis, il reparaît à Marseille, puis, à partir de , sous l'Occupation allemande, seulement tous les 10 jours ; à partir de , la parution est effective tous les deux mois. Le (no 477), il cesse définitivement de paraître, et ce pendant huit ans[7]. L'édition 1943-1944 ne contenait aucun comic strips américain mais seulement des auteurs français[8].

Tiré en moyenne à 400 000 exemplaires (avec un pic en 1938), tout autant que Robinson également lancé par Winkler[5], le magazine révolutionne la presse jeunesse française et permet l'arrivée des productions de comics américains en France en plus grand nombre, plusieurs magazines similaires sont ainsi lancés au cours des années suivantes[9]. Cette période se voit même nommée « l'Âge d'or de la bande dessinée[10]. »

Renaissance en 1952[modifier | modifier le code]

Petite fille lisant Le Journal de Mickey à Toulouse en 1959.

Après un numéro d'essai de 4 pages sorti en avril, Le Journal de Mickey reparaît en , numéroté 1, comportant 16 pages dans un format 23,5 sur 30,5 cm. La moitié des pages est en couleurs et le reste en noir, blanc et rouge. Le prix de vente est de 20 francs. La couverture représente Mickey, brosse en main, en train d'attendre Riri, Fifi et Loulou, qui glissent sur une rampe d'escalier vers un baquet. Il passe à 25 francs au numéro 8[11].

Ses pages se répartissent entre bandes dessinées des univers de Mickey Mouse et de Donald Duck, bandes dessinées et gags d'auteurs francophones ou américains, et de parties magazine axées sur la nature, les nouvelles technologies, et le monde actuel. Chaque numéro, des années 1950 à la fin des années 1980, comporte un éditorial signé Onc'Léon (comme avant guerre). Chaque numéro se termine par une planche en quatrième de couverture. À l'origine, leur titre était Donald : Les p'tits boulots et elles racontaient à chaque fois une courte aventure de Donald cherchant du travail. Cette planche, comme celles qui l'ont suivie et qui mettaient en scène d'autres personnages dont Mickey en personne, était généralement comique.

Les bandes dessinées Disney sont principalement des créations des studios Disney (États-Unis, Italie, France, Danemark, et Espagne plus récemment). Propre à la version française fut un feuilleton des années 1950-1970 nommé Mickey à travers les siècles, où Mickey parcourait l'histoire de France en changeant d'époque chaque fois qu'il recevait un choc sur la tête, aventures qui furent rééditées en albums cartonnés.

Voiture du Journal de Mickey durant la caravane publicitaire du Tour de France 2014.

Véritables icônes graphiques, les couvertures du journal sont réalisées par le studio français à la gouache en couleurs directes jusque dans les années 1990, à la différence de leurs consœurs américaines ou italiennes réalisées classiquement à l'encre noire. René Guillaume (1928-2004) fut le principal dessinateur de couvertures dès 1952 et pendant plus de trente années.

Considéré comme le plus ancien périodique français destiné à la jeunesse, Le Journal de Mickey a en effet réussi — si l'on excepte la période d'interruption 1944-1952 — à se maintenir plus longtemps que ses concurrents puisque sa formule reste fondamentalement la même depuis 1934. À la différence de Pilote, il n'a pas cherché à grandir en même temps que ses lecteurs, des babys-boomers aux jeunes adultes - ce à quoi les bandes dessinées de style Disney ne se prêtaient pas vraiment.

Le , le groupe français fondé par Emmanuel Mounier, spécialisé dans les médias et la jeunesse Unique Heritage Media annonce être entré en négociations exclusives avec le groupe Lagardère et The Walt Disney Company pour racheter Disney Hachette Presse (DHP), le détenteur du Journal de Mickey[12],[13],[14], DHP qui avait succédé à la société Édi-Monde de Paul Winkler. L'opération est finalisée le 1er octobre 2019, DHP devient Unique Heritage Entertainment (Disney Magazines). En 2022, le grand prix des lecteurs fête sa 20e édition[15].

Dans les arts visuels[modifier | modifier le code]

Pour créer un aspect visuel, l'artiste Dieter Roth perfore des pages du Journal de Mickey de trous circulaires, un exemplaire est ainsi exposé à la bibliothèque des Arts décoratifs de Paris[16].

Principales séries publiées[modifier | modifier le code]

Catalogue Disney[modifier | modifier le code]

De nombreux personnages entre 1934 et 1937 apparaissent en page 1 dans le strip « Symphonie folâtre » (Silly Symphonies).

Hors catalogue Disney[modifier | modifier le code]

De nombreuses séries non Disney ont été publiées dans le Journal de Mickey. Voici une partie de celles qui ont été publiées en épisodes durant plus de 50 numéros :

Les Trésors du Journal de Mickey[modifier | modifier le code]

En parallèle des publications du magazine, des numéros spéciaux ont vu le jour en 2018 sous l'appellation Les Trésors du Journal de Mickey puis retitré Le Meilleur du Journal de Mickey avec une parution indistincte :

  1. Les Trésors du Journal de Mickey no 1 () : Le Livre fantastique (ouvrage de 274 pages broché avec couverture souple avec un dessin en relief représentant Mickey en apprenti sorcier) : 21 histoires fantastiques tirées du magazine sont présentes.
  2. Les Trésors du Journal de Mickey no 2 () : Le Livre anniversaire Mickey Mouse 90 ans (ouvrage de 420 pages broché avec couverture souple avec un dessin en hologramme de Mickey des années 1930) : 19 histoires sur plusieurs périodes historiques de Mickey dont le premier strip datant du intitulé L'île mystérieuse et dessinée par Ub Iwerks.
  3. Les Trésors du Journal de Mickey no 3 () : Le Livre fantastique 2 (ouvrage de 280 pages broché avec couverture souple avec un dessin en relief représentant Donald en guerrier elfe et Daisy en magicienne elfe) : 15 histoires tirées du magazine sont présentes[21].
  4. Le Meilleur du Journal de Mickey no 1 () : Le Grimoire magique (ouvrage de 280 pages broché avec couverture souple avec un dessin en relief représentant Miss Tick lançant une incantation) : 13 histoires tirées du magazine sont présentes[22].
  5. Le Meilleur du Journal de Mickey no 2 () : Le Grimoire magique 2 (ouvrage de 282 pages broché avec couverture souple avec un dessin en relief représentant Miss Tick sur un balai volant) : 13 histoires tirées du magazine sont présentes[23].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Les grands auteurs de la bande dessinée européenne, quatrième chapitre. Américanisation à volonté et deuxième salve de périodiques pour enfants, sur BD Zoom.
  2. « Le Journal de Mickey fête ses 70 ans », Le Nouvel Observateur, (consulté le )
  3. a et b (en) Laurence Grove, Text/image mosaics in French culture, ABC_CLIO, , 800 p. (ISBN 978-1-85109-411-0, lire en ligne), chapitre 8
  4. a b et c "Histoire politique de la presse, 1944-1949" par Jean Mottin, Bilans hebdomadaires, 1949 [1]
  5. a et b (en) Mark McKinney, History and Politics in French-language Comics and Graphic Novels, Univ. Press of Mississippi, , 300 p. (ISBN 978-0-7546-3488-1, lire en ligne), p. 45–52
  6. a et b (en) Jimmy Johnson, Inside the Whimsy Works, p. 48
  7. « Le Journal de Mickey, un peu d’histoire… », lagardere.com, consulté le 26 avril 2015.
  8. La mise en cause de Paul Winkler par Bernard Groensteen, Neuvième Art 2.0, janvier 1999, en ligne.
  9. « Violence et licence : les censures de la presse enfantine, 1930-1950 », France Culture, (consulté le )
  10. Jean-Jacques Gabut, L'âge d'or de la BD. Les journaux illustrés 1934-1944, Herscher, , 192 p.
  11. BD oubliées, Journal de Mickey 1952, en ligne.
  12. « « Le Journal de Mickey » et « Picsou Magazine » cédés à Unique Heritage Media par Lagardère et le groupe Disney », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. « «Le journal de Mickey» et «Picsou Magazine» changent de propriétaires », sur www.20minutes.fr (consulté le )
  14. BFMTV, « « Le journal de Mickey » et « Picsou Magazine » changent de mains », sur BFMTV (consulté le )
  15. Prix des Lecteurs du Journal de Mickey : la parole est donnée à des jeunes membres du jury, bdencre.com, 30 septembre 2022, par Anthony Roux
  16. Rétrospective Dieter Roth Larmes et livres, 2012-2103.
  17. a b c d e f g h i j et k Denni 1979, p. 5.
  18. a b et c Denni 1979, p. 6.
  19. si Alex Raymond est bien le créateur, les planches de Guy l’Éclair dans le Journal de Mickey sont réalisées par Dan Barry
  20. Gauthier Toulemonde, entretien avec Yves Beaujard, diffusé sur TV Timbres, février 2008.
  21. [2]
  22. [3]
  23. [4]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Articles[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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