Fosse Dutemple

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Fosse Dutemple
La fosse Dutemple vers 1900.
La fosse Dutemple vers 1900.
Puits Dutemple n° 1 (nord)
Coordonnées 50,361553, 3,48026[BRGM 1]
Début du fonçage 1764
Mise en service vers 1826
Profondeur 314 mètres
Arrêt 1911
Remblaiement ou serrement 1911
Puits Dutemple n° 2 (sud)
Coordonnées 50,361431, 3,480273[BRGM 2]
Début du fonçage 1764
Mise en service vers 1826
Profondeur 930 mètres
Arrêt (extraction)
1949 (aérage)
Remblaiement ou serrement 1949
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Nord
Commune Valenciennes
Caractéristiques
Compagnie Compagnie des mines d'Anzin
Groupe Groupe de Valenciennes
Ressources Houille
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1992)
Patrimoine mondial Patrimoine mondial (2012)[note 1]

Géolocalisation sur la carte : Nord
(Voir situation sur carte : Nord)
Fosse Dutemple
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Fosse Dutemple

La fosse Dutemple de la Compagnie des mines d'Anzin est un ancien charbonnage du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situé à Valenciennes. Deux puits sont entrepris en 1764 à l'ouest de la commune, mais ils sont abandonnés à cause des venues d'eau du Torrent d'Anzin. Le fonçage n'est repris qu'en 1826. Des cités sont bâties près de la fosse. Le puits no 1 est comblé en 1911. La fosse est détruite durant la Première Guerre mondiale, elle est reconstruite avec un chevalement en béton armé qui surplombe également le puits no 1, remblayé. La fosse cesse d'extraire le .

La Compagnie des mines d'Anzin est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Valenciennes. Le puits no 2 est comblé en 1949, après avoir servi à l'aérage de la fosse Blignières. Il est resté ouvert durant 185 ans, ce qui constitue un record dans le bassin minier.

Le carreau de fosse est reconverti en espace vert. Un sondage de décompression S15 est effectué à la fin de l'année 1991 sur le territoire de Petite-Forêt. Le chevalement est inscrit aux monuments historiques par arrêté du . Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes des puits Dutemple nos 1 et 2. Le chevalement du puits no 2 a été classé le au patrimoine mondial de l'Unesco.

La fosse[modifier | modifier le code]

Fonçage[modifier | modifier le code]

Les puits nos 1 et 2 de la fosse Dutemple, également nommés nord et sud, sont commencés en 1764, à l'ouest de Valenciennes, par la Compagnie des mines d'Anzin[A 1]. L'orifice des puits est situé à l'altitude de 53 mètres[JD 1]. Le terrain houiller est atteint à la profondeur de 76[JD 1] ou 79 mètres[A 1],[F 1]. La fosse rencontre le « Torrent d'Anzin », une nappe phréatique souterraine. Les venues d'eau sont telles que le fonçage est abandonné[A 1].

Le fonçage de la fosse n'est repris qu'en 1826[A 1], à la même période que le fonçage de la fosse Réussite entrepris depuis 1824[A 2] à 630 mètres au sud[note 2].

Exploitation[modifier | modifier le code]

La fosse Dutemple a été ouverte à 500 mètres au sud du « cran de retour ». Elle a atteint le faisceau demi-gras, après avoir traversé la faille, par les bowettes nord des niveaux de 259 et 316 mètres[F 2]. Le gisement qui a été rencontré est extrêmement bouleversé par une série de crans à peu près parallèles, compris entre la faille de Bleuse Borne, et le cran de retour[F 2].

Dans les années 1880, il est prévu que la fosse Dutemple soit poussée à une grande profondeur, afin d'exploiter les branches inférieures du faisceau gras, qui, à cet endroit, se trouvent déjà très profondément dans le sol[F 1].

Le puits no 1, profond de 314 mètres, est comblé en 1911[A 1]. La fosse est détruite durant la Première Guerre mondiale[A 1]. Elle est reconstruite avec un chevalement en béton armé[1]. L'extraction cesse le après une production de 6 900 000 tonnes de houille grasse et demi-grasse. En terme d'importance, il s'agit de la troisième fosse de l'Établissement d'Anzin[A 1].

La Compagnie des mines d'Anzin est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Valenciennes[B 1]. La fosse Dutemple est encore utilisée pour aérer des travaux jusqu'en 1949, date à laquelle le puits Dutemple no 2, profond de 930 mètres[A 1], est remblayé[B 1]. Son chevalement a été conservé[2],[1]. Avec un puits ouvert durant 185 ans, il s'agit de la fosse ayant eu la plus longue durée de vie dans le bassin minier.

Reconversion[modifier | modifier le code]

Le site du carreau de fosse a été reconverti en espace vert. Un sondage de décompression S15 est entrepris du au à Petite-Forêt à 1 790 mètres au nord[note 2] de la fosse Dutemple. D'un diamètre de 19,4 centimètres, il a atteint la profondeur de 151 mètres[BRGM 3],[note 3]. Le chevalement du puits Dutemple no 2 fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [3].

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête de puits. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[4]. Le chevalement fait partie des 353 éléments répartis sur 109 sites qui ont été classés le au patrimoine mondial de l'Unesco. Il constitue le site no 14[5].

Les cités[modifier | modifier le code]

Des cités ont été bâties près de la fosse Dutemple.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes
  1. L'inscription aux monuments historiques et l'inscription sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco concernent le chevalement du puits Dutemple no 2.
  2. a et b Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
  3. Le sondage de décompression est géolocalisé 50° 22′ 38″ N, 3° 29′ 04″ E.
Références
Références aux fiches du BRGM
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
  1. a b c d e f g et h Dubois et Minot 1991, p. 16
  2. Dubois et Minot 1991, p. 19
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome II,
Références à Albert Olry, Bassin houiller de Valenciennes, partie comprise dans le département du Nord, Imprimerie Quantin. Paris,
  1. a et b Olry 1886, p. 239
  2. a et b Olry 1886, p. 203
Références à Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Valenciennes, vol. IV, Imprimerie nationale, Paris,
  1. a et b Gosselet 1913, p. 164

Voir aussi[modifier | modifier le code]

wikilien alternatif2

Les coordonnées de cet article :

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines à 1939-45, t. I, , 176 p., p. 16, 19. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des mines du Nord et du Pas-de-Calais : De 1946 à 1992, t. II, . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Albert Olry, Bassin houiller de Valenciennes, partie comprise dans le département du Nord : Études des gîtes minéraux de la France, Imprimerie Quantin. Paris, , 414 p. (lire en ligne), p. 203, 239. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Jules Gosselet, Les Assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Valenciennes, vol. IV, Imprimerie nationale, Paris, , p. 164. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article