Collège d'enseignement secondaire

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Le collège d'enseignement secondaire (CES) est un type d'établissement scolaire ayant existé en France de 1963 à 1979, qui a été créé à partir des classes de fin d'étude, des premiers cycles de lycée et des collèges d'enseignement général (ex-cours complémentaires).

Origine[modifier | modifier le code]

Avant 1959, l'orientation après la 7e (CM2) pouvait être vers soit une 6e de lycée ou de cours complémentaire soit dans une classe de fin d'étude ayant pour objectif de préparer au certificat de fin d'études primaires.

En 1959, l'âge de fin d'instruction obligatoire fut porté de 14 à 16 ans pour les enfants ayant eu 6 ans cette année par le décret Berthoin ; dans un souci d'assurer une orientation démocratique, les classes de 6e-5e furent établies en cycle d'orientation dans des Groupes d'orientation dispersés (GOD) tandis que les cours complémentaires devenaient CEG.

En 1962, devant l'échec des GOD à assurer l'orientation selon leur mérite des élèves, fut établi le collège d'enseignement secondaire, réunissant sous un même toit des filières type lycée, type CEG et type transition-pratique[1].

Description[modifier | modifier le code]

Création[modifier | modifier le code]

Un collège d'enseignement secondaire pouvait être créé ex nihilo[1].

Il pouvait également être créé à partir de la transformation d'un CEG ou d'un premier cycle de lycée[Note 1],[1].

Filières[modifier | modifier le code]

Les CES comportaient trois filières[1]:

  • La voie longue, héritière de la formation des premiers cycles de lycées, dont l'enseignement était assuré par des professeurs certifiés voire des agrégés et qui était encore subdivisée en deux filières:
    • La section classique, comportant l'étude du latin débutant en 6e et l'étude au choix du grec ancien ou d'une LV2 en 4e;
    • La section moderne long, comportant l'étude de deux langues vivantes.
  • La moderne court, correspondant aux CEG et dont l'enseignement était assuré par des PEGC ;
  • La voie dite transition-pratique, dont l'enseignement était assuré par des instituteurs spécialisés et qui était chronologiquement divisée en deux parties:

Évolution[modifier | modifier le code]

En 1969, Edgar Faure décida, pour 1970, la fusion des sections classique et moderne long dans une "voie I" par le passage des débuts de l'apprentissage du latin de la 6e à la 4e ; la section moderne court devait être renommée en "voie II" et la filière transition pratique en "voie III"[2] ; le programme et les horaires des voies I et II fusionnèrent.

Le Ve plan quinquennal prévoyait la disparition des classes de fin d'études pour 1972 en raison du fait que la totalité de la population du CM 2 pouvait être accueillie en CES [Note 2].

Cette même année furent créées les "classes nouvelles" c'est-à-dire la CPPN et la CPA et qui, des 1976, remplacèrent respectivement les classes de 4e et 3e pratiques[4].

Admission[modifier | modifier le code]

La répartition entre les filières fut effectuée d'abord à partir d'un examen d'entrée en 6ème; ensuite, à partir de 1956, sur un dossier constitué des notes obtenues en CM 2, l'examen servant de rattrapage pour ceux n'ayant pas eu la moyenne[5].

En 1972, lorsque le réseau de CES mailla le territoire, l'examen ne fut maintenu que pour les élèves du privé hors contrat[5],[3].

Disparition[modifier | modifier le code]

En 1975, la loi Haby unifie les CES et CEG au profit du collège unique.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Ou exceptionnellement d'un lycée "décapité" c'est-à-dire privé de ses classes préparant au baccalauréat pour cause d'insuffisance d'effectifs
  2. En 1972-73 il y avait encore 17 060 élèves inscrits dans les classes de fin d'études[3]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Journal de l'année, Larousse, , 377 p. (lire en ligne), p. 310
  2. Corinne Jésion, « Du latin et du grec ou comment tuer les morts qui parlent encore. », sur Sauver les lettres (consulté le )
  3. a et b Jean-Pierre Moulins, « Les trois sixièmes », L'Unité,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le )
  4. François Dubet et Adil Jazouli, L’État et les jeunes, Éditions de l'Atelier, , 204 p. (lire en ligne), chap. III (« L’insertion sociale et professionnelle des jeunes »), p. 111
  5. a et b Jean-Yves Langanay, « Claude Lelièvre et l’examen d’entrée en 6e de J.-F. Copé », sur Éducation & Devenir,

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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