Victor Hubinon

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Victor Hubinon
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 54 ans)
FerrièresVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Victor HughesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
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A travaillé pour
Genre artistique
Distinction

Victor Hubinon, né le à Angleur (province de Liège) et mort le à My (province de Liège) est un auteur de bande dessinée belge. Il signe aussi sous le pseudonyme de Victor Hughes.

Biographie[modifier | modifier le code]

Victor Hubinon naît le à Angleur[1]. Dès l'âge de dix-huit ans, il fréquente l'Académie des beaux-arts de Liège, où il apprend le dessin, la gravure et la peinture. En , une galerie de Liège expose une quinzaine de ses tableaux[2].

Réformé par l'armée belge en 1944, Hubinon s'engage dans la Royal Navy en 1945, mais il est à nouveau réformé à cause d'un mal de mer chronique et de rhumatismes articulaires[3].

Sa carrière de dessinateur est liée à celle de Jean-Michel Charlier. En 1946, ils réalisent ensemble L’Agonie du Bismarck pour Le Journal de Spirou. « C’était du dessin très réaliste et Charlier dessinait tout ce qui était technique, c’est-à-dire avions et bateaux[4]. »

Le , il crée graphiquement la série Buck Danny d’abord sur un scénario de Georges Troisfontaines (les onze premières planches[4]) puis Charlier prend la relève. À cette époque Charlier collabore toujours au dessin des bateaux et des avions. En parallèle, Hubinon, toujours pour Le Journal de Spirou, a scénarisé et dessiné Rik Junior[5]. Cette série n’a pas marché, en revanche, il rencontre rapidement le succès avec sa série Buck Danny qu’il dessine pendant plus de trente ans et qui connaît de courts récits publiés dans Risque-Tout[6].

Comme Charlier, Hubinon avait passé un brevet de pilote. Les deux amis faisaient du taxi aérien, du parachutage de journaux dans les Ardennes, de l'acrobatie. Un jour, Hubinon a dû se poser dans un champ de betteraves à Loncin, le moteur de son avion s'étant arrêté en plein vol[7].

Victor Hubinon doit aussi beaucoup à Jijé qui lui a appris les rudiments de la bande dessinée. Dans les années 1950, à la suite du départ de Jijé pour les États-Unis, il reprend provisoirement les personnages de Blondin et Cirage. De 1948 à 1959, il réalise divers albums et séries : Tarawa : Atoll sanglant, Joe la Tornade, les aventures de Pistolin, Tiger Joe, des biographies (Surcouf, Stanley et Mermoz), Fifi[1]. C’est à cette époque que Paape et Pascal ont collaboré avec Hubinon. « Paape est un chic type, parce que je pouvais avoir des problèmes, je lui téléphonais, il s’installait huit ou quinze jours chez moi et faisait mon boulot à ma place[4]. »

C’est en 1959, avec la naissance du journal Pilote, qu’il crée avec Charlier sa seconde série à succès, Barbe-Rouge[1]. Il la dessine pendant plus de dix ans.

De 1963 à 1965, Hubinon scénarise, pour Paape, trois aventures de Pathos de Setungac dans Record[8].

En 1978, il scénarise et dessine La Mouette, sa dernière création pour Le Journal de Spirou[8], qui prépublie la même année sa quarantième et dernière histoire de Buck Danny, Ghost Queen.

Comme peintre, on lui doit plusieurs œuvres inspirées du courant surréaliste belge et de Magritte en particulier[9],[10].

Il meurt dans la soirée du [8] d'un infarctus du myocarde à 54 ans[11].

Albums et séries[modifier | modifier le code]

Séries les plus connues[modifier | modifier le code]

Quelques albums de Barbe-Rouge.

Albums et séries réalistes[modifier | modifier le code]

Albums et séries humoristiques signés Victor Hughes[modifier | modifier le code]

Artbooks[modifier | modifier le code]

Précision technique[modifier | modifier le code]

Début 1958, Victor Hubinon est interrogé, dans les bureaux bruxellois du Journal de Spirou, par deux officiels de la défense nationale belge. Ils désiraient savoir où Victor Hubinon s'était procuré certains détails reproduits dans les dessins de Buck Danny, détails encore tenus secrets au grand public et dont seuls quelques initiés étaient au courant en Europe et aux États-Unis. Comme Victor Hubinon s'est retranché derrière le secret professionnel pour ne pas dévoiler ses sources de documentation, les deux messieurs sont partis sans donner suite à l'affaire. La rédaction du Journal de Spirou n'a pas précisé de quels dessins il s'agissait[15].

Réception[modifier | modifier le code]

Prix et distinctions[modifier | modifier le code]

Hommage[modifier | modifier le code]

Morris rend hommage à Victor Hubinon dans le tome 18 des Aventures de Lucky Luke, À l'ombre des derricks, sous les traits de Barry Blunt, un prospecteur faisant office de méchant dans l'aventure[17].

Postérité[modifier | modifier le code]

Selon Patrick Gaumer[8] : « Victor Hubinon s'impose avec Buck Danny puis Barbe Rouge, comme l'un des maîtres de la bande dessinée réaliste franco-belge. »

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Dictionnaire mondial de la bande dessinée 2010, p. 424.
  2. Patrick Gaumer, Buck Danny, l'intégrale, vol. 10, Dupuis, (ISBN 978-2-8001-6076-4), p. 22-29..
  3. Patrick Gaumer, Buck Danny : l'intégrale, vol. 1, Dupuis, (ISBN 978-2-8001-4773-4), p. 18.
  4. a b et c Interview de Hubinon dans Les Cahiers de la bande dessinée n° 35, 1978, page 7 et 8.
  5. Bernard Coulange, « Rik Junior dans Spirou », sur bdoubliees.com (consulté le ).
  6. Buck Danny : histoires courtes….
  7. Patrick Gaumer, Buck Danny : l'intégrale, vol. 2, Dupuis, (ISBN 978-2-8001-4991-2), p. 22-23..
  8. a b c et d Dictionnaire mondial de la bande dessinée 2010, p. 425.
  9. « Lot 469 », sur Drouot (consulté le ).
  10. (en) « Victor Hubinon », sur mutualart.com (consulté le ).
  11. Catherine Henry, « Victor Hubinon - Scénariste-Dessinateur : bibliographie, photo, biographie », BDParadisio,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. Alexis Seny, « Sous l’aile et la voile de Victor Hubinon, de Buck à Barbe-Rouge, une vie en dessins à côté desquels on ne peut passer ! », Branchés Culture,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. David Sporcq, « L’art inoubliable de Victor Hubinon », ActuaBD,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. Jean-Laurent Truc, « Hubinon une vie en dessins sur laquelle Buck Danny plane mais pas seul », ligne claire,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. « Des documents secrets publiés dans Spirou. Victor Hubinon mis sur le gril par les officiels de la défense nationale. », Spirou, no 1035,‎ , p. 16.
  16. (en) « Victor Hubinon (b. 1924) - Awards », sur Grand Comics Database (consulté le ).
  17. Chelmi, « Le papa de Buck », sur Kicswila ? (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Livres[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Périodiques[modifier | modifier le code]

  • Victor Hubinon (interviewé), Albert Weinberg (interviewé) et Michel Claes (intervieweur), « Victor Hubinon et Albert Weinberg face à face », Phénix, no 6,‎ , p. 39-41.
  • Jean Léturgie, « Victor Hubinon : 32 Ans de bande dessinée », Schtroumpfanzine, no 27,‎ , p. 12.
  • Hugues Dayez, « Les Aventures d'un journal : Un essai humoristique de Victor Hubinon (Rik junior) », Spirou, Dupuis, no 3811,‎ , p. 27.

Articles[modifier | modifier le code]

Vidéos[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]