Scorff

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le Scorff
Illustration
Le Scorff à Pont-Scorff.
Carte.
Cours du Scorff.
Caractéristiques
Longueur 78,6 km [1]
Bassin 483 km2 [1]
Bassin collecteur Scorff/Blavet
Débit moyen m3/s (Lorient)
Organisme gestionnaire Syndicat du bassin du Scorff[2]
Régime pluvial océanique
Cours
Source Ploërdut (à proximité du village de Penhoat Bihan)
· Localisation Commune de Ploërdut
· Altitude 234 m
· Coordonnées 48° 08′ 22″ N, 3° 16′ 59″ O
Embouchure Rade de Lorient (Atlantique)
· Localisation Lanester / Lorient
· Altitude m
· Coordonnées 47° 44′ 30″ N, 3° 20′ 54″ O
Confluence le Blavet
Géographie
Principaux affluents
· Rive gauche Ruisseaux de Kerlann, de Lannhouellic, du Chapelain, de Saint-Vincent, de Pont-er-Bellec, de Saint-Sauveur, du Petit-Pilornec, du Moulin du Guindro
· Rive droite Ruisseaux du Maçon-en-Dour, de Kerustang, de Kerloas, de Kernevez, de Kervèze-Penlann ; Scave
Pays traversés Drapeau de la France France
Départements Morbihan, Finistère
Régions traversées Bretagne
Principales localités Guémené-sur-Scorff, Pont-Scorff, Lanester, Lorient

Sources : SANDRE:« J5--0220 », Géoportail, Banque Hydro, OpenStreetMap

Le Scorff (Skorf en breton) est un fleuve côtier français qui coule dans les départements du Morbihan et du Finistère, en région Bretagne.

Hydronyme[edit | edit source]

Attesté Scorvi en 1280 dans Pons Scorvi. Ce nom breton signifie « décharge d'un étang », soit, en termes hydrologiques, un émissaire[3].

Géographie[edit | edit source]

Description de son cours[edit | edit source]

La longueur de son cours est de 78,6 km[1] dont 12 km d'estuaire.

Il prend sa source selon l'IGN sur la commune de Ploërdut (dans le département du Morbihan) à proximité du village de Penhoat-Bihan à une altitude de 234 m[4]. Un embranchement du cours d'eau qui prend sa source sur la commune de Mellionnec près du village de Saint-Auny est parfois considéré comme sa branche-mère. Il traverse le Morbihan en passant par Langoëlan, Guémené-sur-Scorff, Lignol, Plouay et Pont-Scorff. Son cours suit une orientation générale nord-sud mais il coule tantôt vers le sud-est, tantôt vers le sud-ouest, tantôt vers le sud. Il coule même un moment vers le nord-ouest après avoir décrit un grand coude à mi-parcours à la hauteur de la forêt de Pontcallec. Il en résulte que son cours atteint depuis sa source jusqu'à son embouchure une longueur de 78 km alors que la distance parcourue en ligne droite n'est que de seulement 45 km. Il marque la limite entre les départements du Morbihan et du Finistère sur la partie la plus occidentale de son cours (il sert de limite entre les communes de Guilligomarc'h et Arzano situées rive droite dans le Finistère et la commune de Plouay située rive gauche dans le Morbihan). À partir de Pont-Scorff, l'influence des marées commence à se faire sentir et son lit s'élargit considérablement. Il forme alors une ria sur les 12 derniers kilomètres qui lui reste à parcourir. Il finit sa route entre les villes de Lorient, située sur sa rive droite, et de Lanester, située sur sa rive gauche. À cet endroit, plus de 250 mètres séparent ses deux rives et sa profondeur atteint 8 mètres[5]. Ses eaux rejoignent celles du Blavet dans la rade de Lorient.

Il passe les moulins de Quelen (Milin ar Kelenn = Moulin du Houx), du Paradis (Milin ar Baradoz), de Tronscorff (Milin Draoñ Scorv = Moulin de la vallée du Scorff), de Nicol, de Milin vras, Pont bihan...

Bassin[edit | edit source]

Le bassin versant du Scorff présente une forme allongée puisqu'il s'étire suivant un axe Nord-Sud depuis les confins des départements du Morbihan et des Côtes-d'Armor jusqu'à la rade de Lorient. Il est situé à l'étroit entre les bassins de la Laïta à l'ouest et du Blavet à l'est. La moitié supérieure de son bassin englobe la plus grande partie du Pays Pourlet tandis que la moitié inférieure appartient au Pays de Lorient.

Organisme gestionnaire[edit | edit source]

L'organisme gestionnaire est le syndicat du bassin du Scorff[6], situé à Cléguer[2].

Affluents[edit | edit source]

Le cours du Scorff et de ses affluents
Le cours du Scorff et de ses principaux affluents.
La rivière de Pontcallec, en aval de l'ancien étang de Pontcallec et juste en amont de sa confluence avec le Scorff.

Le Scorff reçoit un grand nombre d'affluents constitué de 475 km de ruisseaux permanents (selon DDAF 56) et de 200 km de ruisseaux semi permanents[6]. La principale raison en est la nature géologique des roches du sous-sol de son bassin, constituées majoritairement de granites et de micaschistes. Ces roches sont imperméables et favorisent donc le ruissellement des eaux en surface. Le SANDRE recense 50 affluents du Scorff d'une longueur égale ou supérieure à 1 km dont 30 dépassent les 2 km et 13 les 5 km [1]. Le plus long d'entre eux est le Dourduff également appelé ruisseau de Kerustang ou rivière de Pontcallec.

Le Scorff est grossi d'amont en aval par les eaux des cours d'eau suivants :

Rive droite[edit | edit source]

  • le ruisseau de Maçon en Dour , 2,9 km
  • le Dourduff, 18,8 km
  • le ruisseau de Kerloas, 6,7 km
  • le ruisseau de Kernevez, 7,3 km
  • le ruisseau de Penlan, 6,3 km
  • le Scave, 14,2 km

Rive gauche[edit | edit source]

  • le ruisseau de Kerlan, 6,0 km
  • le ruisseau du Moulin de Pont Houarn , 6,3 km
  • le ruisseau du Chapelain, 11,1 km
  • le ruisseau de Saint-Vincent, 6,8 km
  • le ruisseau de Pont er Bellec, 8,5 km
  • le ruisseau de Saint-Sauveur, 15,7 km

Le Scave se jette dans le Scorff au niveau de son estuaire.

Hydrologie[edit | edit source]

Le Scorff à Plouay (Pont-Kerlo)[edit | edit source]

Le Scorff présente à Pont-Kerlo en Plouay une surface de bassin versant de 300 km2 (soit environ 60 % de la totalité de son bassin versant à son embouchure dans la rade de Lorient) et son débit moyen inter annuel ou module est de 5,02 m3/s[7]. Son débit mensuel varie entre 10,1 m3/s en période de hautes eaux en hiver et 1,36 m3/s à l'étiage en été (voir histogramme). Les fluctuations de son débit sont bien plus importantes sur de plus courtes périodes.

Débit moyen mensuel (en m3/s)
Station hydrologique : J5102210 - Le Scorff à Plouay (Pont Kerlo) pour un bassin versant de 300 km2
(données calculées sur 58 ans de 1956 à 2013[7])
Source : Banque Hydro - Ministère de l'écologie

Le débit maximal journalier est de 93,00 m3/s (valeur mesurée le ) et le débit minimum sur trois jours consécutifs est de 0,111 m3/s (valeur mesurée entre les 29 et lors de la sécheresse historique).

Lame d'eau[edit | edit source]

La lame d'eau écoulée dans son bassin versant est de 530 millimètres annuellement, valeur assez élevée comparable à celle des bassins versants voisins et qui s'explique en partie par l'abondance des précipitations sur son bassin versant. Celles-ci avoisinent les 1 100 mm/an dans le nord du bassin et diminuent graduellement vers le sud pour n'y atteindre que 900 mm/an dans la région de son estuaire.

Histoire[edit | edit source]

Pêcheries et moulins[edit | edit source]

Les anciennes forges de Pontcallec.
La pêcherie (gored) de Coscodo sur le Scorff à la limite des communes de Berné et d'Inguiniel.

Les poissons ont longtemps constitué une ressource alimentaire importante pour les habitants du voisinage ; une quarantaine de pêcheries constituées par des barrages à poissons (gored en breton) ont été identifiées le long du Scorff, permettant notamment la pêche des poissons migrateurs (saumons, anguilles). La pêcherie était constituée de digues (sluc'h) et de piles maçonnées formant un goulot d'étranglement dans le lit du cours d'eau et reliées entre elles par des passerelles en bois surlesquelles on fixait des filets et qui permettaient aussi de passer d'une rive à l'autre. La nuit, lors des crues d'automne, les anguilles descendaient le Scorff et les pêcheurs se relayaient pour relever les nasses (ou "guideaux") ; plusieurs dizaines de kilos de poissons pouvaient être pêchés certaines nuits. Ces pêcheries déclinèrent après la Révolution française et la suppression des seigneuries ; après 1870 les autorisations d'exploitation se firent plus rares, mais certaines fonctionnèrent jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, par exemple celle de Fanquigo en Plouay[8].

La force hydraulique du Scorff était utilisée pour faire fonctionner de nombreux moulins à eau (moulins à tan ou à céréales) établis tout au long du Scorff et de ses affluents. Les forges de Pontcallec, construites juste en aval de l'étang de Pontcallec, sur la Rivière de Pontcallec, ne fonctionnèrent qu'entre 1824 et 1837.

Faune[edit | edit source]

La rivière est classée sur la totalité de son cours en première catégorie pour la pêche en rivière. On y trouve des poissons d'eau vive : la truite fario mais aussi le vairon, le chabot, la loche, le goujon [9]. Des saumons atlantique remontent également le Scorff pour se reproduire.

Flore[edit | edit source]

La flore subaquatique est assez diversifiée avec par exemple sur les radiers du cours médian selon Haury (en 1994) des batrachiides qui dominent les communautés de plantes aquatiques à fleurs avec Ranunculus penicillatus ssp., penicillatus, Callitriche hamulata, Callitriche obtusangula, Callitriche platycarpa), une myriophyllides (Myriophyllum alterniflorum), une magnopotamide (Potamogeton alpinus), accompagnées de lentilles (Lemna minor) et sur les bords et les hauts-fonds de phragmitides (Phalaris arundinacea) et oenanthides (Oenanthe crocata).
Plus près des berges on trouvera une typologie végétale de cressonnière avec notamment Apium nodiflorum[10].

Haury et al. en 2006 ont aussi relevé parmi les algues filamenteuses poussant sur les roches des hildenbrandides (Hildenbrandia sp.) et des lemanéides (Lemanea gr. fluviatile) ou des vauchérides dans le périphyton (Vaucheria sp.).

Parmi les bryophytes on peut observer des fontinalides (Fontinalis antipyretica et Fontinalis squamosa), des amblystégides (Amblystegium riparium, Amblystegium fluviatile et Rhynchostegium riparioides), des scapanides (Scapania undulata, Chiloscyphus polyanthus, Scapania undulata, Porella pinnata) ainsi qu'une aneuride (Riccardia multifida).

Tourisme et loisirs[edit | edit source]

La vallée de Pontcallec est un site prisé des promeneurs et des kayakistes. La rivière coule sur une distance de 6 km au fond d'une gorge entre deux coteaux escarpés et boisés. Une route, la départementale 110, longe le cours de la rivière et permet de découvrir ses rapides. Ceux-ci constituent un des spots les plus réputés de Bretagne pour la pratique des sports d'eau vive avec ceux de la rivière Ellé aux Roches du Diable distants de seulement quelques kilomètres.

Homonymie[edit | edit source]

Le Scorff (aviso) est un aviso-transport, long de 63,70 mètres, mis en service en 1883 qui navigua principalement dans l'océan Indien (par exemple le il est signalé partant de Toulon pour Madagascar avec 115 hommes d'équipage et 302 militaires[11]) et l'océan Pacifique (il fut affecté à Tahiti à partir de 1886[12]) et fut désarmé en 1898 à Rochefort[13].

Notes et références[edit | edit source]

  1. a b c et d Sandre, « Fiche cours d'eau - le Scorff (J5--0220) » (consulté le )
  2. a et b « Vallée du Scorff », sur www.syndicat-scorff.fr (consulté le )
  3. Hervé Abalain, Noms de lieux bretons, Éditions Jean-Paul Gisserot, (lire en ligne), p. 99.
  4. . « Source du Scorff » sur Géoportail (consulté le 14 mai 2022).
  5. Adolphe Joanne, Dictionnaire géographique et administratif de la France et de ses colonies, tome 3, E-K, 1890, consultable sur [1]
  6. a et b « Le Scorff », sur educatif.eau-et-rivieres.asso.fr (consulté le )
  7. a et b Banque Hydro - MEDDE, « Synthèse de la Banque Hydro - Le Scorff à Plouay (Pont Kerlo) (J5102210) » (consulté le )
  8. D'après le panneau d'information touristique situé à proximité de l'ancienne pêcherie du Roc'h (limite Plouay-Arzano).
  9. « Territoire de pêche AAPPMA Plouay », sur AAPPMA Plouay (consulté le ).
  10. HAURY J (1994) Les associations macrophytiques vasculaires en tant que descripteurs des caractéristiques d’habitat des cours d’eau à saumons : exemple du Scorff, in : La Syntaxonomie et la Synsystématique européennes, comme Base Typologique des Habitats, GEHU J-M (Ed), Colloq. Phytosociol, vol. 22, Bailleul 1993, Cramer ed., Berlin Stuttgart, p. 31-34
  11. « Départements et étranger. Toulon », Journal La Liberté,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. Capitaine Patrick, « * SCORFF (1883/1898) * », sur postenavalemilitaire.com, Marines de Guerre et Poste Navale, (consulté le ).
  13. « Guerre, marine et colonies. Rochefort », Journal La Liberté,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi[edit | edit source]

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Articles connexes[edit | edit source]

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Liens externes[edit | edit source]