Les Bronzés font du ski

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Les Bronzés font du ski
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Réalisation Patrice Leconte
Scénario La troupe du Splendid
Musique Pierre Bachelet
Acteurs principaux
Sociétés de production Trinacra Films
Pays de production Drapeau de la France France
Genre comédie
Durée 90 minutes
Sortie 1979

Série Les Bronzés (série de films)

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Les Bronzés font du ski est un film français écrit et interprété par la troupe du Splendid, réalisé par Patrice Leconte, sorti en 1979.

Il fait suite au film Les Bronzés, sorti l'année précédente. Un troisième film, Les Bronzés 3 sort en 2006.

Synopsis[modifier | modifier le code]

En 1979, les amis du premier volet se retrouvent dans la station de sports d'hiver de Val-d'Isère où Jérôme, Gigi et Popeye travaillent. Le film commence par une leçon de ski donnée par Popeye qui tourne mal, puisque sa cliente se blesse la jambe. Popeye demande de l'aide à son ami Jérôme.

Jérôme et Gigi sont désormais mariés : pendant que Jérôme exerce dans son cabinet médical, Gigi tient une crêperie. Gigi est très jalouse des fréquentations féminines de Jérôme, lesquelles sont uniquement professionnelles. Nathalie et Bernard, réconciliés et « nouveaux riches », sont propriétaires d'un appartement en temps partagé. Jean-Claude, encore à la recherche de l'âme sœur, toujours aussi nul en séduction, tente désespérément de draguer tout ce qui bouge. Christiane débarque avec un homme marié et nettement plus âgé qu'elle, Marius.

Popeye est désormais beaucoup moins sûr de lui : humilié par sa femme qui le trompe avec son "cousin", il prétend qu'il est le gérant d'une boutique de sports d'hiver alors que celle-ci est tenue par sa femme et l'amant de celle-ci.

Pendant le séjour, tous se mettent au ski, certains comme Popeye, expérimentés, enseignent aux autres cette pratique. Le soir, alors que Jean-Claude se retrouve bloqué dans le télésiège fermé, Nathalie rencontre des problèmes de chaussures, trop serrées par Popeye. Le lendemain, Jean-Claude décide de prendre des leçons de ski avec une belle monitrice ; elle est remplacée au dernier moment par Fernand Bonnevie, adepte du « planté de bâton » et amateur de vin chaud.

Sans logement, Popeye loge chez une de ses « clientes »… jusqu'au retour de son mari qui lui rapporte ses affaires. Popeye se rend chez sa femme pour passer la nuit, tout en essayant de se réconcilier avec elle. C'est un échec monumental ; Popeye dort avec Jean-Claude. Le lendemain, Jérôme participe à une compétition. Il ne termine pas parmi les premiers. Incrédule et dépité, il s'emporte contre les organisateurs et insulte Gigi. Cette dernière décide de le quitter. Après qu'un tas de neige tombe du toit sur elle, elle se réconcilie avec Jérôme, qui s'excuse.

Popeye organise une sortie de ski en hors piste avec Bernard, Nathalie, Jérôme, Gigi, Jean-Claude et le présentateur météo Gilbert Seldman qui se joint à eux. Lors de la première nuit au refuge, la bande est dérangée par un trio italien pratiquant un plan à trois durant toute la nuit. Le lendemain, le groupe se perd et Nathalie se blesse. Fatigué, le groupe se sépare. Bernard, Popeye et Jérôme redescendent à la station pour chercher de l'aide afin de récupérer les autres qui attendent dans un abri. Ceux-ci sont sauvés par des paysans de haute montagne, lesquels leur font déguster avec un entrain goguenard nourriture et boisson artisanales : d'abord de la foune – un fromage (un peu trop) fort macéré dans du gras, des couennes et de l'alcool de bois pendant deux ou trois saisons.

Pendant ce temps à la station, Christiane se retrouve seule depuis le départ de Marius. Elle est consolée par ses trois amis qui viennent juste de revenir avant de repartir chercher les autres chez les paysans. Une fois arrivés chez les paysans, ceux-ci leur proposent de déguster la liqueur d'échalote relevée au jus d'ail « parce que l'échalote tout seul, ça s'rait trop fade », qu'il faut « avaler cul sec, car sinon, ça vous brûle la langue ! ». Seul Gilbert apprécie la boisson en disant que « ça a du retour ».

Le jour du départ, Popeye demande l'adresse de Bernard et de Nathalie : il compte loger chez eux avant de rebondir, ce qu'ils semblent accepter. Puis Nathalie et Bernard prennent la route avec Jean-Claude et Christiane. Le couple se félicite alors d'avoir donné à Popeye une fausse adresse.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Production[modifier | modifier le code]

Préproduction[modifier | modifier le code]

Le producteur Yves Rousset-Rouard avait déjà envisagé une suite durant le tournage du premier film. En revanche, Patrice Leconte et les acteurs du Splendid n'étaient pas très intéressés. Le producteur finit par les convaincre notamment en leur proposant à chacun un cachet de 650 000 francs ce qui constitue une importante augmentation par rapport à leurs salaires pour Les Bronzés qui étaient de 10 000 francs chacun.

Les acteurs ont exprimé leurs réticences à travers leurs personnages qui semblent avoir bien évolué depuis leurs rencontres au club de vacances en Côte d'Ivoire :

  • Bernard et Nathalie, jadis un couple sympathique et fragile, sont devenus des bourgeois aisés aux tendances égoïstes.
  • Popeye, le séducteur enchaînant les conquêtes, tente de se racheter auprès de sa femme Martine qui s'est mise en couple avec un amant.
  • Gigi, à l'origine romantique, à la recherche de l'amour, manque de renoncer à son rêve après que Jérôme l'insulte.
  • Jean-Claude est encore plus malchanceux qu'avant.

Contrairement au premier film, Michel Blanc n'a pas participé à l'écriture de ce second opus. Il n'était en effet pas très convaincu à l'idée de donner une suite à leur succès. Son attitude a été mal perçue par ses amis, ce qui a quelque peu terni l'ambiance sur le plateau[7].

Patrice Leconte engage en catastrophe l'acteur Roland Giraud, pour le rôle de Monsieur Camus, après le désistement du figurant initial. Giraud tourne sa petite scène en une heure et demie.

Tournage[modifier | modifier le code]

  • Le film est tourné en Savoie à Val-d'Isère (où le tournage commence le )[8] et à la gare Saint-Lazare à Paris. Les responsables de la station de ski et l'équipe de tournage nouent des relations tendues ; le nom de la station n'apparaît nulle part dans le scénario[9],[10].
  • Le premier montage du film lui donnait une durée de cent trente minutes. Plusieurs scènes sont donc coupées, notamment celle montrant Martin Lamotte dans le rôle du gérant d'une boîte de nuit, ou celle où les personnages, affamés et perdus dans la montagne, songeaient au cannibalisme (une idée de scénario rejetée au départ par Yves Rousset-Rouard).
  • C'est la célèbre chanson Étoile des neiges qui devait être chantonnée par Michel Blanc bloqué sur le télésiège. Les droits d'utilisation étant trop élevés, Pierre Bachelet et Raymond Gimenès imaginèrent une ritournelle pouvant l'évoquer, sans plagiat : Quand te reverrai-je… Elle utilise les mêmes rimes ège/eu et la mélodie de l'originale est inversée[11],[Note 1].
  • Josiane Balasko avait demandé à être doublée pour sa fameuse chute. C'est finalement bien l'actrice qui tombe dans le film.

Faux raccords[modifier | modifier le code]

Détails[12] :

  • Lorsque Jean-Claude arrive à la gare Saint-Lazare avec sa paire de skis et qu'il demande à un contrôleur quel est le bon train, en arrière-plan des hommes âgés observent Michel Blanc. Le bras d'un technicien les pousse à circuler. L'un d'eux bouge ; un petit homme à casquette reste sur place.
  • Au moment où les Morin arrivent à leur appartement et emboutissent la voiture mal stationnée, le technicien faisant tomber le pare-chocs de la voiture est visible.
  • Lorsque Jean-Claude embarque avec le télésiège, il porte des gants noirs avec des bandes bleu foncé. Au changement de plan, il porte des gants noirs avec des bandes blanches.
  • Lorsque Popeye et Jérôme sont dans la file d'attente et que Jérôme reçoit un appel par son biper, il accourt à son cabinet, où il est accueilli par sa secrétaire. Celle-ci est la figurante qui apparaissait derrière lui dans la file d'attente.
  • Lorsque Jérôme proteste de n'avoir fait que 67 secondes 22 au parcours de slalom et qu'il jette ses skis dans la neige, Gérard Jugnot et Thierry Lhermitte se retiennent de rire derrière lui, faisant même quelques improvisations, comme Jugnot se grattant le nez ou Lhermitte spontanément jetant un gant par terre. Par ailleurs, Jérôme possède des skis de type Racing Cut (marque : Fischer). Plus tard, quand il rentre chez lui retrouver Gigi, il a soudainement des skis Cut 70, les mêmes que ceux de Bernard.
  • Jean-Claude, le visage plein de boutons rouges, se colle la tartine avec de la foune sur le front. Le plan suivant où chacun boit la liqueur, son front est tout propre alors qu'il devrait avoir de la foune restée collée.
  • Lorsque la bande goûte un verre de liqueur d'échalote, Gilbert boit cul-sec. Pourtant, au fil des plans, il continue de boire puis, au moment où il dit « C'est goûtu. Ça a du retour. », son verre est pratiquement plein.
  • Lorsque les Morin sont sur le départ, un homme arrive par le côté du magasin puis subitement se cache derrière le mur (un technicien l'ayant vraisemblablement interpellé).
  • Durant le générique, figure un gros plan de Josiane Balasko faisant un sourire avec des lunettes de soleil. L'équipe de tournage se reflète dans ses verres.

Box-office[modifier | modifier le code]

Lors de sa sortie en salles, Les Bronzés font du ski n'a pas rencontré un énorme succès[14], se contentant de réunir 1,5 million d'entrées[15], alors que le premier volet sorti un an auparavant, avait totalisé 2,3 millions d'entrées[14]. Le film trouvera son public au fil des diffusions à la télévision, faisant d'excellentes audiences, notamment avec la rediffusion de (10,4 millions de téléspectateurs)[14].

Autour du film[modifier | modifier le code]

  • Fernand Bonnevie, qui joue le moniteur de ski avec lequel Jean-Claude Dusse apprend le « planté de bâton », était réellement moniteur à l'école du ski français[10]. Patrice Leconte l'a choisi pour le rôle car, comme il le disait lui-même, il voulait un vrai moniteur savoyard « avec l'accent et le visage buriné par la réverbération du soleil sur la neige ».
  • La recette du crapaud dans la liqueur d'échalote était précédemment décrite dans la version théâtre du Père Noël est une ordure.
  • Plusieurs acteurs sont présents dans le second volet, dans des rôles différents :
    • Guy Laporte qui était le chef du village dans le premier film devient l'amant (dit le « cousin ») de la femme de Popeye dans celui-ci ;
    • Madame Schmitt était l'une des maîtresses de Popeye dans le volet 1 (« Bonsoir, nous allons nous coucher. ») ;
    • La femme de Popeye était l'un des « râteaux » de Jean-Claude Dusse dans le premier épisode (la séquence des photos qui tombent du sac) ;
    • Michel Such, le locataire de la chambre 205 mis à la porte par Bernard et Nathalie dans le second volet, est « Le Gros Benny », l'homme que l'on retrouve à plusieurs reprises dans le premier essayant de faire du ski nautique.
  • Josiane Balasko et Bruno Moynot étaient en couple durant le tournage (de 1974 à 1981 exactement)[16]
  • Le propriétaire de l'appartement situé à Val d'Isère, dans lequel est tournée la scène du cochon, ne devait pas être informé que s'y trouvait un animal. C'est donc endormi, dissimulé dans une malle à costumes portée par quatre assistants, que le cochon de plus de 100 kg a été apporté sur les lieux[17]. Par ailleurs, la piqûre de somnifère faite au cochon par un vétérinaire n'avait un effet que pendant 52 minutes exactement. Celui-ci avait également prévenu que l'animal sortirait agressif de sa léthargie. Les spasmes du cochon durant le tournage de la scène « bouffez-le ! », signes du début de la phase de réveil, ont fait vaciller Christian Clavier entre terreur et fous rires[17].
  • Après la scène du « planté de bâton », Fernand Bonnevie est allé boire un vin chaud, hilare, dans un bar de la station, avec son bâton de ski toujours planté dans le dos (une grosse plaque de liège étant dissimulée sous sa combinaison, dans laquelle le bâton était enfoncé)[17].
  • La dégustation de la « liqueur de crapaud », scène mythique du film, a dû être recommencée vingt fois, le chef opérateur Jean-François Robin étant pris de fous rires compulsifs à chaque fois qu'il cadrait les grimaces de Gérard Jugnot et Michel Blanc[17]. Par ailleurs Gérard Jugnot a avoué que lui et les autres acteurs s'étaient réellement brûlés la bouche durant le tournage de cette scène du fait que c'était de la vraie liqueur, leurs réactions n'étaient donc pas jouées mais bien réelles[réf. nécessaire]. Pour cette scène, lors d'une interview, Marie-Anne Chazel évoque quant à elle de l'eau avec un goût de plastique[18]. Il est possible que les deux liquides aient été utilisés.

Suite[modifier | modifier le code]

Un troisième volet des Bronzés est envisagé après le succès des Bronzés font du ski, dans lequel les personnages se retrouvent lors d'un voyage à New York. L'équipe y renonce pour se consacrer à l'adaptation cinématographique de la pièce Le père Noël est une ordure.

Il faut finalement attendre les années 2000 pour qu'un troisième opus soit produit : Les Bronzés 3, qui marque les retrouvailles des principaux personnages en Sardaigne, sort en 2006.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Dans le documentaire L’Après-ski des Bronzés de l’édition Collector du film (EAN 3 259119 684695)[11], Patrice Leconte donne l'explication suivante : « Au départ, il [Michel Blanc] chantait Étoile des neiges … parce qu'on était sûr que c’était dans le domaine public ou peu s’en faut. Et puis, on apprit que pour chanter Étoile des neiges, il fallait payer très cher et nous on s’est dit plutôt crever que de payer cher. Ce n’était pas nos sous mais on était solidaire du producteur et j’ai demandé au compositeur de la musique de nous faire un « à la manière de », mais autre chose, c’est-à-dire que ça puisse se caler sur Étoile de neiges, mais qu’il chante autre chose. Et donc Étoile des neiges est devenue Quand te reverrai-je ?. » [lire en ligne]

Références[modifier | modifier le code]

  1. « « Les Bronzés font du ski - Société de Production / Sociétés de distribution » » ({(en) sociétés partenaires), sur l'Internet Movie Database (consulté le ).
  2. « « Les Bronzés font du ski - Spécifications techniques » » (spécifications techniques), sur l'Internet Movie Database (consulté le ).
  3. « « Les Bronzés font du ski - Dates de sortie » » (dates de sortie), sur l'Internet Movie Database (consulté le ).
  4. « « Les Bronzés font du ski - Guide Parental » » ((en) guide parental), sur l'Internet Movie Database (consulté le ).
  5. « Visa et Classification - Fiche œuvre Les Bronzés font du ski », sur CNC (consulté le ).
  6. Crêpes au suc' ou planté de bâton : 40 ans après, Val d’Isère reste la station des « Bronzés »
  7. Thierry Chèze, « Michel Blanc, le grand entretien », Studio Ciné Live n°80,‎ , p. 10 à 14
  8. Philippe Lombard, Le Petit Livre des Bronzés, éditions First, , p. 81.
  9. « Val d'Isère, des sièges en or », Le Point n°1796,
  10. a et b Bertrand Fraysse, « Val d'Isère : Étoiles des neiges », Challenges, no 644,‎ , p. 84 à 85 (ISSN 0751-4417)
  11. a et b Interview de Patrice Leconte dans l'édition DVD.
  12. « Les ERREURS des films Les Bronzés » sur YouTube.
  13. Box-office sur ecranlarge.com.
  14. a b et c Rania Hoballah, « Les Bronzés font du ski : 5 choses que vous ne saviez peut-être pas sur le film culte », sur LCI.fr, (consulté le ).
  15. « Les Bronzés font du ski », sur Jp's Box-Office (consulté le ).
  16. « Josiane Balasko : tous les hommes de sa vie », Telestar.fr,‎ (lire en ligne)
  17. a b c et d « Les Bronzés font du ski : drôles d'histoires en coulisses », sur Premiere.fr,
  18. Documentaire Les Bronzés : les secrets de quarante ans d'amitié et de succès, réalisé par Déborah Uzan-Diamant (2018)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]