Leiji Matsumoto

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Leiji Matsumoto
Leiji Matsumoto au salon du livre de Genève en 2014.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 85 ans)
TokyoVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
松本零士Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
松本晟Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Conjoint
Miyako Maki (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Université de Kyoto Sangyo (en)
Université de Takarazuka (en)
Université Tohoku FukushiVoir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Distinctions
Œuvres principales

Leiji Matsumoto (松本 零士, Matsumoto Reiji?), né Akira Matsumoto (松本 晟, Matsumoto Akira?) le à Kurume dans la préfecture de Fukuoka sur l'île de Kyūshū, et mort le à Tokyo, est un dessinateur japonais de manga et anime.

Il est principalement connu pour avoir créé un univers de science-fiction où se déroule notamment les manga Yamato Le Cuirassé de l’Espace, les aventures du Capitaine Albator et du Galaxy Express 999, dont les adaptations en série d'animation ont fait le tour du monde. Considéré au Japon comme un maître du manga, il a reçu de hautes distinctions et des prix pour ses œuvres.

Biographie[modifier | modifier le code]

Akira Matsumoto naît le à Kurume[1],[2],[3],[4], sur l'île de Kyūshū. Il est le fils d'un officier du service aérien de l'Armée impériale japonaise[5]. Son premier contact avec l'univers du dessin sera la découverte des mangas de Osamu Tezuka et les dessins animés du studio de Walt Disney[5]. Rapidement, dès l'âge de neuf ans, il va s'initier au dessin et réaliser ses premières bandes dessinées, avec le pirate Bokenki[6].

En 1953, alors qu'il a 15 ans, il remporte un concours du magazine Manga Shônen avec son véritable premier manga, Mitsubachi no Bôken (Les Aventures d'une Abeille) qui est publié dès l'année suivante ; il est alors repéré par Osamu Tezuka et deviendra son assistant[5].

En 1956, il rencontre le mangaka Tetsuya Chiba avec lequel il devient ami[5]. En 1957, alors qu'il sort du lycée, il va vivre à Tōkyō et s'installe dans le quartier de Bunkyô à proximité du quartier de Shinjuku[5]. Il y va davantage pour gagner sa vie que par inspiration. Il réalise de nombreux shōjo manga, des bandes dessinées à l'eau de rose plutôt destinées aux jeunes filles[5] qu'il publie dans les revues Shôji et Shôji Club[7], dont notamment Ganjisu no Me et Wakare no Waltz en 1957, Gin no Tani no Maria en 1958, Mizu no Okâsan et Leclaire Kyôdai no Tabi en 1959. Il commence à s'orienter vers le shonen avec son premier western en 1960, Laramee Tokujô, dont le succès lui permet d'être publié pendant deux ans[7].

En 1961, il épouse Miyako Maki, une mangaka[2] qui dessine aussi des mangas shōjo. Il publie des récits de guerre (Jungle X, Zero Pilot, Black Zero et The World War 3 : The End), des récits de SF (Planet R, Metropolis Zero, Shounen Plasma Sentai et Denkou Ozma) et des aventures de cowboys (5 Giants from Texas) ou de ninja (Ninpou)[8].

En 1965, pour symboliser ses changements d'orientation artistique, il décide de se faire appeler Reiji (retranscrit officiellement en Leiji) qui signifie "guerrier zéro". Trois ans plus tard, il crée sa première œuvre de science fiction, Sexaroïd, dont le titre évocateur lui permet de se faire connaître par un public assez large[3].

C'est en 1972 qu'il remporte le Prix du manga Kōdansha, catégorie des mangas pour enfant, pour Otoko oidon (男おいどん?, Je suis un garçon)[5]. Ce manga lance sa carrière dans le shōnen manga. Sa production ensuite s'intensifie, il publie désormais de nombreux shōnen manga au travers trois thèmes de prédilection : la science fiction (avec Galaxy Express 999, Albator ou encore Yamato)[9], le western (Gun Frontier) ou encore la guerre (The Cockpit ou Battlefield Manga). Bien que n'ayant pas au départ de lien entre elles, Leiji s'amuse à faire se croiser certains personnages ou en utilise d'autres, comme Albator, qui deviennent récurrents dans ses œuvres. Le succès est au rendez-vous et ses mangas sont adaptés en anime auxquels il participe souvent comme consultant ou producteur artistique. Matsumoto engagera de nombreux assistants pour l'aider dans sa tâche de mangaka. Parmi eux, on peut citer Shun Akana, Akira Hio, Senno Knife, Kazauki Koizumi ou encore Kaoru Shintani.

Fin des années 1980, Leiji Matsumoto se fait plus discret. Il faut attendre une dizaine d'années pour le voir réapparaître, d'abord de façon ponctuelle avec des mangas comme Kagerô no monshô ou Case Hard. En 1992, il entreprend d'adapter l'opéra de Richard Wagner, L'Anneau du Nibelung dans l'univers d'Albator, qui sera le premier manga publié sur Internet. Dans ce manga, Matsumoto se fixe un double objectif : rendre hommage à Wagner et donner des réponses aux nombreuses incohérences dues aux multiples interconnexions entre ses œuvres[5]. Il en sera de même pour le second voyage du Galaxy Express 999, qui est publié dès 1996, ainsi que certains anime tel que Maetel Legend. De nouvelles adaptations animées font leur apparition et Matsumoto participe aussi au projet de Daft Punk[10] et crée un moyen métrage d'animation qui servira de support vidéo aux titres de l'album Discovery[5]. À 70 ans passés, Leiji Matsumoto continue d'enrichir son univers au travers d'anime ou de manga aussi riches que philosophiques.

Il est présent en 2013 au 40e Festival d'Angoulême[11] à l'occasion de ses 60 ans de carrière[12].

Il assiste également au Monaco Anime Game International Conferences (MAGIC), à Monaco, le 9 mars 2019[13].

Il décède le , à l'âge de 85 ans, d'une insuffisance cardiaque aigüe à Tokyo[14],[15].

Style[modifier | modifier le code]

Leiji Matsumoto commence sa carrière par des mangas pour jeunes filles et sa façon de dessiner les femmes sera une de ses marques de fabrique comme pour ses héroïnes les plus populaires, Maetel et Emeraldas, qu'il oppose à des hommes souvent laids comme, respectivement, Tetsurô et Tochiro. Certains de ses personnages gardent aussi ce côté longiligne très féminin, tel Albator.

Une des autres particularités du mangaka, c'est sa maîtrise du contraste et du clair obscur. Il utilise peu de trames et joue entre les formes et les masses noires ou blanches ce qui donne beaucoup de lisibilité à ses planches noir et blanc. Il intègre aussi à ses planches des éléments récurrents qui sont en quelque sorte ses signatures graphiques comme les cadrans, inspirés du Navitimer de Breitling, ou les parchemins dans lesquels se trouvent les récitatifs.

Travaux[modifier | modifier le code]

Manga[modifier | modifier le code]

Animation[modifier | modifier le code]

Adaptation de ses travaux[modifier | modifier le code]

Séries d'animation[modifier | modifier le code]

Films[modifier | modifier le code]

OAV[modifier | modifier le code]

Récompenses et distinctions[modifier | modifier le code]

Il reçoit le prix du manga Kōdansha en 1972 pour Je suis un garçon (男おいどん, Otoko oidon?)[16], et remporte le Prix Shōgakukan dans la catégorie Shōnen en 1977 pour Galaxy Express 999 et Senjo Manga Series. En 1978, il reçoit le « Prix Spécial » de l'Association des auteurs de bande dessinée japonais pour ses œuvres variées de science-fiction[réf. souhaitée].

Il reçoit, en 2010,[Quand ?] l'ordre du Soleil levant (旭日章, Kyokujitsu shō?) du gouvernement Japonais[17]. Il est fait chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres en France, le à l'Ambassade de France à Tokyo[18].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Leiji Matsumoto », sur otakia.com
  2. a et b « Matsumoto Leiji », sur nautiljon.com
  3. a et b Kahlone, « Leiji Matsumoto », sur planete-jeunesse.com
  4. « Biographie de Leiji Matsumoto », sur captainherlock.tv
  5. a b c d e f g h et i ALFRO, « Portrait de Légende #12 : Leiji Matsumoto », sur 9eArt
  6. « Albator, Corsaire De L'Espace », sur Comme au Cinema : « Dès mon plus jeune âge, j’ai toujours aimé les pirates, et je voulais en être un. J’ai dessiné mon premier manga pirate, Bokenki, lors de ma dernière année d’école primaire. »
  7. a et b « 1938-1960 : un jeune artiste prometteur », sur Arcadia 2000
  8. « 1961-1967 : un style s'affirme », sur Arcadia 2000
  9. Aurélia Vertaldi et Olivier Delcroix, « Leiji Matsumoto, le père d'Albator fête 60 ans de BD », FIGARO,‎ (lire en ligne)
  10. Olivier Nicklaus, « "Interstella 5555" : quand les Daft Punk rencontraient le père d'Albator, Leiji Matsumoto », sur lesinrocks.com,
  11. Kara, « Leiji Matsumoto, le dernier des Trois Mousquetaires du manga ! », sur bodoi.info,
  12. « Le mangaka de légende Leiji Matsumoto "voyage dans le temps" », LExpress.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. Raphaël Brun, « Leiji Matsumoto : « Même si on devient un squelette, on n’abandonne pas » - Monaco Hebdo », (consulté le )
  14. (en-GB) « Leiji Matsumoto, Japanese manga artist, dead of heart failure at 85 », sur Nikkei Asia (consulté le )
  15. Pauline Croquet, « Leiji Matsumoto, l’auteur de mangas japonais et le créateur d’« Albator », est mort », sur Le Monde, (consulté le ).
  16. Le Contrôleur, « Otoko Oidon »,  : « Ce manga vaudra à Matsumoto de recevoir le prestigieux Prix Kodansha de la meilleure œuvre jeunesse en 1972. »
  17. « EXPO – Retour sur les 60 ans de créations du papa d’Albator, Leiji Matsumoto », sur lepetitjournal.com (consulté le ) : « Auteur reconnu, Leiji Matsumoto a reçu "L'ordre du Soleil levant" décerné par l'Etat japonais, une des plus hautes distinctions qui soient après l'ordre du Chrysanthème. »
  18. « Leiji Matsumoto fait "Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres" », sur manga-news.com,

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Leiji Matsumoto.

Liens externes[modifier | modifier le code]