Fosse no 5 - 12 des mines de Courrières

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Fosse no 5 - 12 des mines de Courrières dite Constant Mathieu
La fosse no 5 - 12, le terril a été complètement exploité, et les cités visibles ici, détruites.
La fosse no 5 - 12, le terril a été complètement exploité, et les cités visibles ici, détruites.
Avaleresse n° 5
Coordonnées 50,423792, 2,859419
Début du fonçage
Profondeur 24 mètres
Remblaiement ou serrement 1872
Puits n° 5
Coordonnées 50,423792, 2,859419[BRGM 1]
Début du fonçage 1872
Mise en service
Profondeur 676 mètres
Étages des accrochages 183, 200, 228 et 260 mètres...
Arrêt 1969 (extraction)
1988 (service et aérage)
Remblaiement ou serrement
Puits n° 12
Coordonnées 50,423842, 2,860081[BRGM 2]
Début du fonçage 1905
Profondeur 823 mètres
Arrêt 1969 (extraction) 1988 (service et aérage)
Remblaiement ou serrement décembre 1988
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Pas-de-Calais
Commune Sallaumines
Caractéristiques
Compagnie Compagnie des mines de Courrières
Groupe Groupe d'Hénin-Liétard
Groupe Centre
Unité de production UP de Courrières
Secteur Secteur Ouest
Siège Siège no 3 - 15
Siège no 4 - 5
Ressources Houille
Concession Courrières

Géolocalisation sur la carte : Pas-de-Calais
(Voir situation sur carte : Pas-de-Calais)
Fosse no 5 - 12 des mines de Courrières dite Constant Mathieu
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Fosse no 5 - 12 des mines de Courrières dite Constant Mathieu

La fosse no 5 - 12 dite Constant Mathieu de la Compagnie des mines de Courrières est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situé à Sallaumines. Les travaux commencent en , mais le premier puits est abandonné à l'état d'avaleresse à la profondeur de 24 mètres. Un nouveau puits no 5 est entrepris à cinquante mètres à l'est, son passage à travers le niveau d'eau est particulièrement difficile. La fosse entre en production le . Un puits no 12 est ajouté cinquante mètres à l'est en 1905. La fosse est détruite durant la Première Guerre mondiale. Des cités sont édifiées à proximité de la fosse, ainsi qu'un terril no 96.

La Compagnie des mines de Courrières est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe d'Hénin-Liétard. La fosse est modernisée à partir de 1954 : le puits no 12 est ravalé à 483 mètres et est doté de nouveaux ventilateurs alors que le puits no 5 est équipé pour recevoir des berlines de 3 000 litres. La fosse no 13 - 18 est concentrée sur la fosse no 5 - 12 en 1957. Cette dernière l'est sur la fosse no 3 - 15 en 1969, date à laquelle elle cesse d'extraire pour assurer uniquement le service et l'aérage. Elle ferme en même temps que la fosse no 4 - 5 des mines de Drocourt en 1988. Elle assure encore la récupération du matériel et le démantèlement des installations du fond jusqu'en , les puits sont remblayés le mois suivant. Le terril est intégralement exploité, avant la fermeture de la fosse. Les chevalements sont détruits en 1990.

Une zone industrielle a pris place sur le site du terril, et les cités établies au nord de la fosse ont été détruites, celles situées au sud ont été rénovées. Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes des puits nos 5 et 12. Les bâtiments subsistants sont les bains-douches, la lampisterie, le magasin, la salle de paye, et le logement du garde.

La fosse[modifier | modifier le code]

Fonçage[modifier | modifier le code]

La fosse no 5 ou Constant Mathieu est commencée en [A 1] à Sallaumines par la Compagnie des mines de Courrières à 1 100 mètres au nord-ouest de la fosse no 4[C 1], à 350 mètres vers le nord de la route nationale no 43, de Lens à Douai, et à 440 mètres au nord-ouest du clocher de la commune[SB 1], après exécution d'un sondage[C 1]. Un premier puits est commencé mais il a dû être abandonné à la profondeur de 24 mètres à cause d'énorme difficultés de creusement. Il s'agit de l'avaleresse no 5[C 1].

Un second puits, également nommé no 5, est entrepris à cinquante mètres à l'est[1] de l'avaleresse[C 1]. Le fonçage du puits est assez original : on construit d'abord une cuve en maçonnerie de 5,20 mètres de diamètre, reposant sur une roue en bois placée à la tête du niveau des eaux, soit à 16 mètres de profondeur environ[SB 1]. À l'intérieur de cette cuve, on descend une tour en tôle de 2,5 centimètres d'épaisseur, formée d'anneaux de 1,30 mètre de hauteur. Cette tour est enfoncée au moyen de 24 vérins. À la base, elle est munie d'une trousse coupante qui précède les ouvriers. Les terrains sont franchement mauvais jusqu'à 35 mètres de profondeur[SB 1]. Le premier picotage est place à 37,70 mètres. La venue d'eau maximale a atteint 37 000 m3 par 24 heures, l'épuisement est assuré au moyen de trois pompes, dont deux de 55 centimètres et une d'un mètre de diamètre, qui ont une course de trois mètres. Le cuvelage en bois est placé à l'intérieur de la tour en tôle et assis sur un anneau en bois formant un faux terrain. Le fonçage n'est terminé qu'en 1877[SB 1].

Le puits a un diamètre utile de 4,50 mètres. L'orifice du puits est situé à l'altitude de 44,62 mètres[JA 1],[SB 1]. Le terrain houiller a été atteint à la profondeur de 156,80 mètres[JA 1],[SB 1].

Exploitation[modifier | modifier le code]

Le criblage de la fosse no 12.

La fosse entre en exploitation le [A 1]. La houille tient de 34 à 40 % de matières volatiles[C 1].

Dans les années 1890, le puits est profond de 305,40 mètres. Des accrochages sont établis à 183, 200, 218 et 260 mètres de profondeur, mais seul le dernier est en exploitation[SB 1].

Le puits no 12 est commencé en 1905[A 1], à cinquante mètres à l'est[note 1] du puits no 5. La fosse est détruite durant la Première Guerre mondiale.

La Compagnie des mines de Courrières est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe d'Hénin-Liétard[B 1]. Le puits no 5 est affecté au service et au retour d'air, alors que le puits no 12 est un puits d'extraction et d'entrée d'air. La fosse est modernisée à partir de 1954 : le puits no 12 est ravalé à 483 mètres et est doté de nouveaux ventilateurs[B 1]. Le puits no 5 est équipé pour recevoir des berlines de 3 000 litres. La fosse no 13 - 18, sise à 890 mètres au sud-ouest[note 1], est concentrée sur la fosse no 5 - 12 en 1957, et ferme. La fosse no 5 - 12 exploite son stot de sécurité. En 1968, les puits nos 5 et 12 sont respectivement ravalés à 600 et 750 mètres[B 1].

La fosse no 5 - 12 cesse d'extraire en 1969, après sa concentration sur la fosse no 3 - 15[B 1], sise à Méricourt à 2 065 mètres à l'est-sud-est[note 1]. Elle assure le service et l'aérage jusqu'en 1988, date à laquelle ferme la fosse no 4 - 5 des mines de Drocourt[B 1], sise à Méricourt à 2 565 mètres au sud-est[note 1]. La fosse no 5 - 12 est utilisée pour le démantèlement des installations du fond et pour remonter le matériel récupérable jusqu'en . Les puits nos 5 et 12, respectivement profonds de 676 et 823 mètres[A 1] sont remblayés en . Les chevalements sont détruits en 1990[B 1].

Reconversion[modifier | modifier le code]

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes des puits nos 5 et 12. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[2]. Les bâtiments subsistants sont les bains-douches, la lampisterie, le magasin, la salle de paye, et le logement du garde[3].

Le terril[modifier | modifier le code]

Le site du terril no 96.
50° 25′ 37″ N, 2° 51′ 46″ E

Le terril conique no 96, 5 Ouest de Courrières, disparu, situé à Noyelles-sous-Lens, était le terril de la fosse no 5 - 12. Il a été entièrement exploité, il n'en subsiste plus rien. Le site est reconverti en zone industrielle, il s'étendait sur 8,9 hectares et culminait à 80 mètres[4],[5].

Les cités[modifier | modifier le code]

Des cités ont été bâties à proximité de la fosse no 5 - 12. Celles situées au nord de la fosse ont été détruites.

L'église Saint-Vaast[modifier | modifier le code]

L'église Saint-Vaast.
50° 25′ 14″ N, 2° 51′ 48″ E

L'église Saint-Vaast de la commune minière de Sallaumine a été bâtie parmi les cités de la fosse no 5 - 12, le long d'une route principale.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes
  1. a b c et d Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
Références
Références aux fiches du BRGM
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
  1. a b c et d Dubois et Minot 1991, p. 93
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome II,
Références à Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome I, Imprimerie L. Danel,
  1. a b c d et e Vuillemin 1880, p. 70
Références à Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Douai, vol. I, Imprimerie nationale, Paris,
  1. a et b Gosselet 1904, p. 108
Références à Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minéralogique d'Arras, Imprimerie nationale, Paris,
  1. a b c d e f et g Soubeiran 1895, p. 134

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines à 1939-45, t. I, , 176 p., p. 93. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : De 1946 à 1992, t. II, . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome I : Histoire de la recherche, de la découverte et de l'exploitation de la houille dans ce nouveau bassin, Imprimerie L. Danel, Lille, , 348 p. (lire en ligne), p. 70. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Douai, vol. I, Imprimerie nationale, Paris, , p. 108. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minéralogique d'Arras, Imprimerie nationale, Paris, , p. 134. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article