Ce que murmurent les collines

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Ce que murmurent les collines
nouvelles rwandaises
Auteur Scholastique Mukasonga
Pays Drapeau du Rwanda Rwanda / Drapeau de la France France
Genre Recueil de nouvelles
Distinctions Grand prix SGDL de la nouvelle en 2015
Éditeur Gallimard
Collection Continents noirs
Lieu de parution Paris
Date de parution 2014
Nombre de pages 139
ISBN 978-2-07-014538-6

Ce que murmurent les collines est un recueil de six nouvelles de Scholastique Mukasonga paru en 2014. L'autrice s'appuie sur des contes pré-coloniaux et dresse un portrait du quotidien des rwandais, de leur culture ancestrale avec en toile de fond l'histoire du pays, marquée par la colonisation belge. Certaines nouvelles font référence à son histoire personnelle avec des sujets variés : l'hydrographie, l'éducation, la religion. S'il s'agit du premier ouvrage de Scholastique Mukasonga qui n'évoque pas directement le génocide des Tutsi de 1994, les racines de cet événement majeur du XXe siècle sont néanmoins présentes en arrière-plan. À travers la recherche d'une identité perdue, l'autrice renoue avec sa culture natale dans laquelle ce sont les femmes qui « transmettent ».

Primé par la Société des gens de lettres en 2015, le recueil est favorablement accueilli par les critiques, tant pour les thèmes abordés que pour le style. Avec Ce que murmurent les collines, Scholastique Mukasonga poursuit son travail d'introspection et la diffusion d'une vision de son pays natal, tant pour les rwandais que pour les européens.

Résumé[modifier | modifier le code]

Ce que murmurent les collines est le premier ouvrage de Scholastique Mukasonga qui ne traite pas du génocide des Tutsi de 1994[1]. Il est organisé autour de la tradition orale de son pays natal et s'appuie sur le travail d'historiens, en particulier celui d'Alison Des Forges[n 1],[3]. Certaines nouvelles ont trait à des contes pré-coloniaux tandis que d'autres ont pour décor la vie quotidienne. La romancière, revendiquant une quête d'identité, inscrit son travail dans une démarche de sauvegarde de la mémoire[4] et de transmission, démarche dont les femmes ont toujours été les garantes dans la société rwandaise : « [d]e la prime enfance à la grande adolescence, on apprend tout de la mère, c'est le grand professeur, y compris pour les garçons. Les mères sont les pivots culturels de la société. »[5],[3],[6].

La Rivière Rukarara[modifier | modifier le code]

Au titre des sources de la rivière Nyabarongo figure la Rukarara[7] – vue aérienne depuis le Parc national de Nyungwe où se trouve ce cours d'eau alimentant les mythes depuis des millénaires.

Avec pour thème principal l'acculturation[8], la nouvelle aborde notamment la découverte de la Rukarara — l'une des sources les plus lointaines du Nil — par Richard Kandt arrivé au Rwanda en . Un mythe portant sur lesdites sources, qui remonte à la Rome antique, s'est construit autour de l'image « d’une contrée originelle, d’un paradis perdu et inaccessible » où les habitants, sortis tout droit d'une fable, joueraient le rôle d'une « race quasi primordiale qui réenchanterait l’Afrique avilie par des activités industrielles et mercantiles »[9]. Alors qu'il n'y avait qu'un peuple rwandais, le rôle a été attribué aux Tutsi, majoritairement éleveurs, par les colons, en raison de prétendues caractéristiques physiques les distinguant (grande taille, traits fins) et entérinant, de facto, leur suprématie sur les autres nationaux[10]. Cette construction mythique a rapidement pénétré la société rwandaise et a pris le pas sur les légendes ancestrales relatives à l'origine des Hutu, Tutsi et Twa qui avaient guidé la construction de la société « selon leurs aptitudes à chacun »[9]. Les rwandais, de leur côté, ont aussi cultivé un mythe mais sur une autre thématique : celle des eaux guérisseuses comme le racontait la mère de l'autrice au fil de ses histoires[11]. Scholastique Mukasonga parle ainsi de sa relation avec cette rivière qui aurait déterminé son parcours d'écrivaine[12]. Elle oscille entre, d'une part, l'envie de revoir ce lieu qui l'a vu naître tel un symbole de la « prospérité d'antan » et, d'autre part, un déchirement profond dû au massacre de ses proches, en , restés là-bas et dont les cadavres ont été jetés dans la Rukarara, tandis qu'elle et ses parents avaient été déportés vers le Bugesera à la suite de la révolution[10].

Le Bois de la croix[modifier | modifier le code]

L'autrice décrit la rencontre de deux cultures que tout oppose, celle des rwandais et celle des missionnaires européens catholiques envoyés pour évangéliser la population locale, qui ont cependant un point commun : une croix en bois sur une colline représentant pour chaque groupe un objet de vénération. Scholastique Mukasonga dépeint l'histoire de cette croix via des récits aux antipodes les uns des autres ; en filigrane, elle retrace son lien avec le lieu[13],[1] symbolisé par un morceau de bois qu'elle porte comme un «  attirail de sorcière »[6]. Derechef, l'acculturation se manifeste au travers de la brutalité des missionnaires qui décident de tailler un crucifix dans le tronc d'arbres sacrés du bois abritant le culte du kubandwa (pl)[n 2] pratiqué bien avant l'arrivée des catholiques. Selon Paul Rutayisire, historien des religions, Scholastique Mukasonga veut de cette manière mettre en lumière les méthodes utilisées par les occidentaux : « tout raser, tout effacer, [faire] la chasse aux sorcières, [abattre] les arbres », en d'autres termes « faire table rase »[10].

Titicarabi[modifier | modifier le code]

Le récit s'axe sur les livres, biens rares dans l'enfance de Scholastique Mukasonga. Elle explore l'histoire du chien Titicarabi, doté de la faculté de parole, telle que contée dans un manuel scolaire distribué « parcimonieusement » par l'instituteur[12], mythe relégué à un simple mot dans une comptine occidentale[15].

La Vache du roi Musinga[modifier | modifier le code]

Musinga et sa famille vers .

Un grand-père raconte que Musinga, le Mwami (roi du Rwanda), lui a donné une vache, animal sacré pour la population. Cependant, les Hutu prennent finalement son troupeau, dont la descendance de la « vache royale », arguant de la « demokarasi du peuple majoritaire ». Après avoir tué l'ensemble du bétail, un festin est organisé. Cette nouvelle illustre ainsi les autres massacres, à venir, qui jalonneront l'histoire contemporaine du Rwanda[16]. En outre, Gasana Ndoba, professeur de littérature africaine comparée, explique que l'autrice réussit à démontrer les dilemmes auxquels ont fait face les rwandais au début du XXe Siècle selon les générations : d'un côté, les plus âgés, attachés aux traditions ancestrales, représentés par le grand-père et Musinga qui sera d'ailleurs déporté en par le pouvoir belge pour avoir refusé de se convertir au catholicisme ; de l'autre, les plus jeunes, tentés par les avantages procurés par l'assimilation (éducation, emploi moderne rémunéré), représentés par Mutara III qui succédera à son père en tant que premier roi baptisé du Rwanda. L'aîné termine son histoire en disant à sa petite-fille[10] :

« Tout ce que je t’ai raconté, ce sont de vieilles histoires, qui s’y intéresserait encore aujourd’hui ? Umuhoza, enfouis-les au plus profond de ta mémoire ou jette-les au vent de l’oubli. »

Le Malheur[modifier | modifier le code]

L'écrit évoque les patronymes rwandais[n 3] dans un pays où il n'en existe pas : les noms de famille sont attribués en fonction des circonstances de la naissance[8]. Par le passé, les Tutsi portaient parfois des noms choisis sciemment pour leur signification « misérable » et ce afin que les enfants n'attirent pas l'attention sur eux, les parents craignant la férocité de l’Imana (Dieu)[6],[16]. Les patronymes représentaient alors le destin auquel le père assignait son enfant[3] à l'instar de celui d'Anonciata, une femme voyant tous ses enfants mourir, qui vit recluse parce que son village la tient pour responsable de l'ensemble des malheurs s'abattant sur la colline[17].

Un Pygmée à l'école[modifier | modifier le code]

À Nyamata, Cyprien, un pygmée, est victime de racisme en raison de son appartenance au groupe des Mutwa. Grâce à un missionnaire allemand, il est admis à l'école mais demeure le bouc-émissaire à qui l'on parle en secret et que l'on « relègu[e] au fond de la classe » malgré ses très bonnes notes. Sa réussite scolaire lui permettra finalement de devenir un médecin spécialiste du SIDA[17],[15],[8].

Réception critique[modifier | modifier le code]

Le recueil est récompensé par le Grand prix SGDL de la nouvelle en [18].

La ferme de Mbogani, située à une dizaine de kilomètres de Nairobi, où vécut la baronne Blixen.

Les critiques réservent un accueil positif à Ce que murmurent les collines. Elles relèvent que l'ouvrage célèbre le Rwanda d'antan, celui d'avant l'horreur du génocide, non sans une certaine nostalgie pour l'autrice qui fut contrainte à l'exil, où, grâce à des souvenirs d'enfance, le lecteur découvre l'histoire d'un pays fait de légendes, d'us et de coutumes ainsi que d'une certaine harmonie, teintée d'accents imaginaires[19],[16],[20],[11]. Cependant, en arrière-fond de chaque nouvelle, une menace plane, sans qu'elle ne soit jamais nommée : le conflit séculaire entre les communautés[12],[17],[15] illustré par l'exclusion, le racisme et la peur de l'autre malgré « la survie de l'espérance »[8]. Outre le style —  dans un français fluide et sobre avec des termes en kinyarwanda — également salué[21],[16], les longues notes explicatives[n 4] constituant une sorte d'épilogue permettent d'assoir le recueil dans une perspective historique[12] et renforcent sa légitimité[4]. L'académicienne Dominique Bona établit un parallèle entre ce recueil et La Ferme africaine de Karen Blixen : dans les deux ouvrages, ces femmes témoignent de leur amour pour l'Afrique « et d'un bonheur perdu »[22].

Inscription du recueil dans l'ensemble de l'œuvre de Scholastique Mukasonga[modifier | modifier le code]

Scholastique Mukasonga en 2019.

Pour Viviane Azarian, enseignante-chercheuse en littérature et cinéma d'Afrique francophone subsaharienne, ce recueil de nouvelles est plus complexe qu'il n'y paraît : en effet, l'écriture mélange essai autographique, fiction de témoignage et nouvelle autobiographique ; il « amplifie l’écriture réflexive qui traverse l’ensemble de l’œuvre » et « donne des clefs de lecture pour les textes qui le précèdent »[23].

Julia Pfeiffer, doctorante travaillant sur la littérature testimoniale et mémorielle du génocide des Tutsi, indique que la quête d'identité explicitement endossée par l'autrice citant la mémoire de sa mère Stéfania[n 5], possède une caractéristique particulière qu'elle a, d'ailleurs, parfaitement intégrée : celle de l'exilée « en situation d'hybridité culturelle », c'est-à-dire se trouvant à mi-chemin entre la culture européenne et la culture africaine[25]. De plus, la littérature de Scholastique Mukasonga s'adresse à un double public : les rwandais d'une part, les français, voire européens, d'autre part. Ceci passe notamment par son souci de restituer les différences linguistiques et culturelles entre les deux pays, d'expliciter ce qui a trait à la fiction et ce qui relève du récit historique. Selon la chercheuse, les « Notes à l'attention du lecteur curieux » constituent dès lors « un nouveau recours stylistique » illustrant la façon dont l’écrivaine « se construit un lecteur implicite ». Inspiré de la méthode universitaire, ce prolongement fournit des références consultées et des informations supplémentaires tel un « mode d'emploi ». Ce que murmurent les collines étant consacré aux us et coutumes, les notes participent de l'élaboration d'une vision du Rwanda qu'elle diffuse au fil de ses œuvres[26].

Nicki Hitchcott, professeur de français à St Andrews, voit dans ce recueil puis Cœur tambour, paru deux ans plus tard, une rupture dans l'écriture. Partant des travaux de Judith Lewis Herman (en)[n 6], elle soutient que Scholastique Mukasonga est entrée dans la phase de rétablissement vis-à-vis du traumatisme qu'elle a vécu, troisième étape décrite par la psychiatre dans le processus de guérison. En effet, les deux écrits s'appuient sur les légendes traditionnelles et l'histoire du pays : ceci illustre la « récupération » de ce qui a été perdu, à savoir le Rwanda pré-génocide et la possibilité de relier passé, présent et futur dans une logique de re-connexion de l’individu avec sa communauté. Les deux livres font aussi écho au nouveau récit national qui passe par l'agaciro[n 7] incluant la ré-appropriation et la promotion de l'héritage culturel commun[28].

Éditions[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Audio externe
Visite guidée : un Pygmée à lʹécole sur Radio télévision suisse (Emission A l’abordage), , min 38 s

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Celle-ci consacre sa thèse de doctorat, soutenue à Yale en à l’histoire politique du règne de Musinga qui prit le pouvoir à l’avènement du régime colonial. Ce travail est publié à titre posthume en [2].
  2. Terme renvoyant au culte des ancêtres, il permet de chasser les mauvais esprits[14].
  3. Mukasonga signifie littéralement « femme de » (Muka-) et « point culminant » (-songa).
  4. Intitulées « Notes à l’attention du lecteur curieux ».
  5. Celle-ci est tuée au cours du génocide en 1994 à Nyamata. La Femme aux pieds nus est écrit en son hommage[24].
  6. Selon ce professeur de la Harvard Medical School, il existe trois étapes dans le rétablissement des individus affectés par un trouble de stress post-traumatique : d’abord le retour de la sécurité et la stabilisation ; ensuite la reconstruction de l’histoire du traumatisme (période marquée par le souvenir et le deuil) ; enfin le retour du bien-être individuel et la restauration de liens sociaux, phase dans laquelle le sujet, « donnant un sens » au passé, est désormais en capacité d’articuler l’épisode traumatique avec son présent et son avenir. Ce processus n'est pas nécessairement linéaire[27].
  7. Concept apparu dans les politiques nationales de reconstruction ; il signifie, en en kinyarwanda, dignité.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Étienne-Marie Lassi, « L’arbre dans la fiction postcoloniale : Enjeux socioculturels et esthétiques », L'Esprit Créateur (en), Johns Hopkins University Press, vol. 60, no 4,‎ , p. 39-53 (ISSN 0014-0767, DOI 10.1353/esp.2020.0049)
  2. (en) Alison Liebhafsky Des Forges (ed. David Newbury), Defeat Is the Only Bad News : Rwanda under Musinga, 1896–1931, Madison, University of Wisconsin Press, , 306 p. (ISBN 9780299281441)
  3. a b et c Entretien mené par Julien Le Gros, « "L'écriture est une décharge de la souffrance" », sur Africultures, (consulté le )
  4. a et b Pfeiffer 2014, p. 82.
  5. Propos recueillis par Macha Séry, « Scholastique Mukasonga : « Retrouver mon identité » », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. a b et c « Des nouvelles du Rwanda d’avant le génocide », sur L'Humanité, (consulté le )
  7. Dady de Maximo Mwicira-Mitali (dir. Florence Prudhomme), Rwanda, un deuil impossible : Effacement et traces, Paris, Classiques Garnier, , 185 p. (ISBN 978-2-406-11378-2), p. 9
  8. a b c et d Jean-Baptiste Harang, « Six murmures rwandais », Le Magazine Littéraire, no 544,‎ , p. 18
  9. a et b Aurélia Hetzel, « Noires, belles, et après ? Reines de Saba africaines, de l’Éthiopie au Rwanda », Revue de littérature comparée, Klincksieck, vol. 360, no 4,‎ , p. 503-524, spéc. p. 517 (ISSN 0035-1466, DOI 10.3917/rlc.360.0503)
  10. a b c et d [vidéo] « Les collines rwandaises de Scholastique Mukasonga – Invitation au voyage », sur Arte, , min 25 smin 15 s : 1re nouvelle ; min 20 smin 30 s : 2e nouvelle ; min 40 s12 min 45 s : 4e nouvelle (consulté le )
  11. a et b Colette Braeckman, « Deux regards sur le Rwanda des souvenirs et des collines », Le Soir,‎ 31 mai / 1er juin 2014
  12. a b c et d Lise Gauvin, « Retour aux sources rwandaises », sur Le Devoir, (consulté le )
  13. (en) Allison Connolly, « Navigating Opaqueness : Scholastique Mukasonga's “Le bois de la croix” », Contemporary French and Francophone Studies, Taylor & Francis / Routledge, vol. 20, nos 4-5,‎ , p. 624-631 (ISSN 1740-9292, DOI 10.1080/17409292.2016.1202471)
  14. Luc de Heusch, « Mythe et société féodale. Le culte du kubandwa dans le Rwanda traditionnel », Archives de sociologie des religions, Editions de l'EHESS, no 18,‎ , p. 133-146 (lire en ligne)
  15. a b et c Guy Duplat, « L’impossible deuil d’un génocide », sur La Libre, (consulté le )
  16. a b c et d David Fontaine, « Canardages – Au fil de la Rukarara », Le Canard enchaîné,‎
  17. a b et c Isabelle R., « Les douces collines du Rwanda », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le )
  18. « Grand Prix SGDL de la nouvelle », sur Société des gens de lettres (consulté le )
  19. Jérôme Garcin, « Scholastique Mukasonga, retour au Rwanda », La Provence,‎
  20. Adélaïde de Clermont-Tonnerre, « Et au milieu coule une rivière », Point de vue,‎
  21. Tirthankar Chanda, « Dans le bruissement des collines du Rwanda, avec Mukasonga », sur RFI, (consulté le )
  22. Dominique Bona, « Le coup de coeur de Dominique Bona – Ce que murmurent les collines », Version Femina,‎ semaine du 5-11 mai 2014
  23. Viviane Azarian, « Poétique du témoignage dans l'œuvre de Scholastique Mukasonga », sur Africultures, (consulté le )
  24. David Fontaine, « Lettres ou pas lettres – La mère toujours recommencée… », Le Canard enchaîné,‎
  25. Pfeiffer 2014, p. 88-89.
  26. Pfeiffer 2014, p. 85-88.
  27. (en) Judith Lewis Herman (en), Trauma and recovery : From Domestic Abuse to Political Terror, Londres, Pandora, , 292 p. (ISBN 9780863584305)
  28. Hitchcott 2017, p. 128 et 139-140.