Émile de La Bédollière

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Émile de La Bédollière
Portrait photographique de La Bédollière par Nadar.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Pseudonyme
Anthony DubourgVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Rédacteur à
Autres informations
Membre de
Mouvement
Tombe de La Bédollière au cimetière de Montmartre.

Émile Gigault de La Bédollière, né le à Amiens, mort le à Paris 1er, est un écrivain, goguettier, journaliste et traducteur français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Émile de La Bédollière avec le Bœuf Gras de 1853 caricaturé par Bertall[1].
Émile de La Bédollière, caricature pour le Panthéon Nadar.

Fils de Pierre Gigault de La Bédollière[2] et de Sophie Vérité, neveu du comte L. Gigault de La Bédollière de Bellefont[3], il fait des études de droit et est reçu avocat en [4]. Il mène une vie littéraire pendant ses études, vie littéraire commencée à peine âgé de quatorze ans, où ses premières inspirations parurent dans Psyché, journal féminin fort goûté à cette époque. Il fait ensuite partie de cette génération des romantiques français qui s'enflamme au moment de la Révolution de Juillet (1830). Il fréquente Nerval, Théodose Burette, Bouchardy, Brot, Lorentz, Perrin, Théodore Rousseau, un mélange de dessinateurs, graveurs, poètes et futurs dramaturges[5].

En 1833, il critique La Fayette dans une Vie politique du marquis de La Fayette, qui lui vaut un procès à l'issue duquel il est acquitté. Paul Lacroix lui propose de rédiger des volumes populaires (Dictionnaire des ménages, Histoire naturelle des insectes) qu'il écrit sous le pseudonyme « Antony Dubourg ».

Comme bibliothécaire du Siècle, il est chargé, en 1850, du courrier quotidien de ce journal. En 1857, il se porte sans succès candidat de l'opposition aux élections du Corps législatif. Aux approches des élections générales de 1869, il participe à la fondation d'un journal politique quotidien de grand format et à cinq centimes, Le National, dirigé par l'éditeur et photographe Ildefonse Rousset, où il rédige le bulletin quotidien et de nombreux articles, désignés aux hostilités du parti clérical.

Rédacteur au Siècle, il traduit un grand nombre d'œuvres d'E. T. A. Hoffmann, Frederick Marryat, Harriet Beecher Stowe, Thomas Mayne-Reid, Charles Dickens, Walter Scott, James Fenimore Cooper, Gottfried August Bürger, Ludwig Tieck, Thérèse d'Avila.

C'est sa traduction qui fait connaître au public français La Case de l'oncle Tom ; parue sous le titre La Case du père Tom, ou Vie des nègres en Amérique (Gustave Barba, 1852), avec une préface de George Sand, cet ouvrage connut un gros succès en France[6].

Il publie sous le nom simplifié et abrégé d’« Émile de Labédollière » et aussi sous le pseudonyme d’« Anthony Dubourg ». Il participe aux activités de deux des plus célèbres goguettes parisiennes, celle de la Lice chansonnière et celle de la société du Caveau dont il est reçu membre honoraire de 1874[7]. Il est l'auteur de nombreuses chansons, dont Hommage aux Orphéons.

Mort d’une congestion cérébrale[8], au 51 rue d'Argenteuil, il est inhumé au cimetière Montmartre, 26e division, avec son épouse Angèle Bobin, son fils le vice-amiral Lucien Gigault de La Bédollière, sa fille Marie-Louise Gigault de La Bédollière, qui était vice-présidente de l'Union des Femmes de France (Croix-Rouge française) et de l'Union française pour le sauvetage de l'enfance. Le médaillon qui figure sur la stèle de la tombe représente Joseph Charbonnier (1844-1882), sous-préfet de Montargis et homme de lettres, épouse de Marie-Louise Gigault de La Bédollière.

Publication[modifier | modifier le code]

  • Vie politique de Marie-Paul-Jean-Roch-Yves-Gilbert Motié [sic], marquis de Lafayette, Paris, Delaunay, 1833, 52 p.
  • Soirées d'hiver, histoires et nouvelles, Paris, L. Curmer, 1839, xvi-344 p.
  • Dictionnaire des ménages : répertoire de toutes connaissances usuelles, encyclopédie des villes et des campagnes, par Anthony Dubourg, Paris, Bureau central des dictionnaires, 1836, 2 tomes en 1 vol. (nouvelle édition : Paris, D'Urtubie et Worms, 1839, 2 vol.)
  • Les Industriels, métiers et professions en France (avec cent dessins par Henry Monnier), Paris, Vve L. Janet, 1842, 231 p.
  • La Sirène (peintres Decamps, Diaz, E. Leroux, etc., textes de La Bédollière), Paris, L. Curmer, 1845, 91 p.
  • Histoire de la mère Michel et de son chat, illustré par Lorentz, Paris, J. Hetzel, 1846, 103 p.
  • Histoire des mœurs et de la vie privée des Français, Paris, V. Lecou, 1847-1849, 3 vol.
  • Histoire de la garde nationale. Récit complet de tous les faits qui l'ont distinguée depuis son origine jusqu'en 1848, Paris, H. Dumineray et F. Pallier, 1848, 396 p.
  • Les Fastes militaires de la France. Histoire de Napoléon-le-Grand, récit des campagnes de la Révolution et de l'Empire de 1792 à 1815, Limoges-Paris, M. Ardant frères, 1851, 335 p.
  • Les Fleurs de la morale en action, ou Recueil d'anecdotes propres à former le cœur et l'esprit des jeunes gens, Limoges-Paris, M. Ardant frères, 1852, 360 p.
  • Histoire de la mode en France, Leipzig, A. Dürr, 1858, 188 p.
  • Histoire de la guerre d'Italie, Paris, Gustave Barba, 1859, 2 parties en 1 vol.
  • Le Nouveau Paris, Paris, (illustrations de Gustave Doré), Paris, Gustave Barba, 1861, 440 p.
  • Histoire des environs du nouveau Paris (illustrations de Gustave Doré), Paris, Gustave Barba, 1861, 448 p.
  • Londres et les Anglais (illustrés par Gavarni), Paris, Gustave Barba, 1862, 390 p.
  • Histoire de la guerre de Mexique. Puebla, Paris, Gustave Barba, 1863, 2 parties en 1 vol.
  • Le Tour de Marne en collaboration avec Ildefonse Rousset, Paris, A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, 1864, 203 p.
  • Le Bois de Vincennes, en collaboration avec Ildefonse Rousset, A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, 1865
  • Le Domaine de Saint-Pierre, son origine, sa grandeur, sa décadence, Paris, Gustave Barba, 1865, 320 p.
  • De Paris à Suez : souvenirs d'un voyage en Égypte, Paris, Gustave Barba, 1870, VIII-99 p.
  • Histoire de la Guerre 1870-71 (illustrée par Janet-Lange et H. Allouard, avec une carte de France d'après le Traité du par Desbuisson), Paris, Gustave Barba, 1871, 320 p.
  • Histoire générale des peuples anciens et modernes, Paris, J. Rouff, 1878, 2 vol.
  • Au pays des Zoulous et des Cafres, colonie anglaise du Cap de Bonne-espérance, Limoges, C. Barbou, 1882, 88 p.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Caricature de Bertall : le Bœuf Gras de 1853, baptisé « Père Tom » plutôt qu’« Oncle Tom » en l'honneur du héros de la Case de l'oncle Tom, justifie son nom en adoptant le titre choisi par le traducteur du livre, Émile de La Bédollière.
  2. Il épouse Angèle Bobin (1819-1865). Une fois veuf, il épouse en 2e noce Delphine-Jeanne-Joseph Euvrard. De l’union avec Angèle Bobin, est né Lucien-Pierre-Jean-Baptiste Gigault de La Bédollière (1838-1901), vice-amiral, préfet maritime du 3e arrondissement à Lorient en 1901.
  3. Dont on lit dans la presse qu'il prit le second nom, mais son acte de naissance est bien Gigault de La Bédollière.
  4. Alfred Sirven, Journaux et journalistes. Le Siècle, Paris, F. Cournol, , 396 p. (lire en ligne sur Gallica), p. 301-308
  5. Alfred Sensier, Souvenirs sur Théodore Rousseau, Paris, Téchener, 1872, p. 44 — sur archive.org.
  6. La Case du père Tom, ou Vie des nègres en Amériquesur Gallica.
  7. Précisions données par Robert Brécy, La Chanson de la Commune, Éditions ouvrières, Paris 1991, p. 95.
  8. « Les On-Dit », Le Rappel, Paris, no 4795,‎ (lire en ligne sur Gallica)

Sources biographiques[modifier | modifier le code]

  • Alfred Sirven, Journaux et journalistes : Le Siècle (lire en ligne sur Gallica), p. 301-309.
  • « Les On-Dit », Le Rappel, Paris, no 4795,‎ (lire en ligne sur Gallica).
  • Mariage de Marie-Louise Gigault de La Bédollière et Joseph Charbonnier, 28 mai 1869, Paris 9e, Émile de la Bédollière est, à cette date, avocat et rédacteur du National.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :