Crupellaire

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Un crupellaire

Le crupellaire (ou « crupellarius » en latin et « crupellatios » en gaulois) est un type de gladiateur gaulois couvert de fer ou de cuir[1], mentionné uniquement par Tacite[2],[3] dans la révolte de Sacrovir en l'an 21 ap. J.-C. On ne connait pas ses armes, ni sa façon de combattre ou ses adversaires[4].

Histoire[modifier | modifier le code]

Les crupellaires sont enrôlés par le chef militaire Julius Sacrovir dans le ludus d'Autun (Augustodunum) après qu'il a capturé la ville. Lors de la bataille contre les légions romaines ils sont situés en première ligne et parmi les derniers à être debout. Pour les vaincre les légionnaires ont utilisé des haches pour fendre leur armure et des fourches et des leviers pour les renverser. Une fois à terre, ils n'ont pas cherché à se relever : le poids de leur équipement les en ont empêchés[5].

L'étymologie du terme est celtique[6] qui dérive du verbe gaélique crup qui signifie, « resserrer » et aussi « rendre impotent »[7].

Une seule statuette de bronze représentant un crupellaire a été retrouvé en France[8], sur le site du fanum de Versigny (Aisne). Il est aujourd'hui conservé au musée Jeanne d'Aboville de La Fère.

L'absence d'autres documents et de sources iconographiques en dehors de la Gaule font penser qu'ils auraient existé comme spécificité éphémère et locale de la gladiature gallo-romaine.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Crudeliter • Dictionnaire Gaffiot latin-français », sur lexilogos.com (consulté le ).
  2. Tacite, Annales, III, 43, 45, 46
  3. « …Sacrovir, monté sur un superbe cheval, rappelle en vain les anciens triomphes des Gaulois, des désastres dont ils avaient accablé les Romains, combien leur liberté serait accrue par leur succès et leur servitude par la défaite? Néanmoins, l'inquiétude s'était glissée dans les rangs. Aux légions frémissantes, Silius se borne à rappeler les faciles victoires remportées sur les Trévires, les Séquanes, et à ces cités encore redoutables d'opposer les milices qu'une richesse et une civilisation plus raffinées rendait impropre à la résistances. Un instant retardée par les crupellaires mis en première ligne contre lesquels s'émoussait le fer des javelots, l'action devint générale. Les légionnaires s'armant les uns de haches et de marteaux, les autres de crocs et de fourches coupées dans les forêts voisines, enfoncent avec entrain cette muraille d'hommes qui, une fois à terre, ne pouvaient plus se relever… » (Tacite, Extrait de la bataille).
  4. « Crupellaire », sur paxaugusta.net (consulté le ).
  5. Gladiateurs, des sources à l'expérimentation, Editions Errance, Paris, 2005, p. 94
  6. Gladiateurs, des sources à l'expérimentation, Editions Errance, Paris, 2005, p. 147
  7. Histoire des Gaulois de Amédée Thierry, 1866, p. 408
  8. (en) « Départ en exposition du Crupellarius de Versigny », sur Musée Jeanne d'Aboville - Fermetures exceptionnelles du musée les lundi 16 et samedi 21 octobre., (consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Éric Teyssier, Brice Lopez, Gladiateurs, des sources à l'expérimentation, Éditions Errance, Paris, 2005.
  • Marcus Junkelmann, Das Spiel mit dem Tod – So kämpften Roms Gladiatoren, Zabern, Mainz, 2000, (ISBN 3-8053-2563-0)
  • Tacite, Les Annales, éditions Flammarion, Littérature étrangère, 1999, (ISBN 2-08070-071-5).

Articles connexes[modifier | modifier le code]